Pendant les premiers mois, Walter est encore plongé dans l'euphorie d'être encore vivant, d'avoir aidé à la survie de Barbara et de Jim, d'avoir regagné la confiance et l'affection de Barbara. Alors il se soucie peu de prendre soin de dizaines de bébés - cela fait longtemps qu'il ne dort plus beaucoup. Il ne s'attarde pas sur ce qu'il a perdu.
(Sauf un peu sur Jim, parce que Barbara l'a perdu aussi, alors il peut se le permettre sans sentir qu'il le mérite bien.)
Walter a été un historien. Contrairement à ce qu'il aimait laisser croire aux jeunes changelins les plus impressionnables et aux élèves versés dans les théories du complot, il ne tient pas toutes ses connaissances du fait d'avoir été là depuis plusieurs siècles. Il ne se passe rien d'intéressant dans la plus grande partie du monde, de toute façon (et Walter a toujours davantage suivi les endroits clés de l'histoires de Trolls). Malgré les idées reçues, ce n'est pas plus simple de retenir des dates juste parce qu'on était là.
Ses compétences historiques sont donc réelles, qu'elles concernent l'antiquité grecque ou la Guerre de Sécession. Malheureusement, depuis qu'il doit garder sa forme de troll en permanence, il ne peut plus vraiment enseigner. La nécessité l'a donc recyclé en un généalogiste décent.
Et quand il peut annoncer à Barbara qu'il a identifié un nouveau changelin, et a retrouvé ses descendants, alors elle sourit d'une façon qui le rend si heureux qu'il a presque mal au coeur, qu'il a presque peur.
Puis il écrit une lettre aux descendants qu'il a trouvés, leur expliquant qu'un descendant orphelin de leur arrières-grand-oncle disparu (toute vérité n'est pas bonne à dire) a été retrouvé, qu'il est très jeune, et qu'on cherche quelqu'un de confiance pour en prendre soin. Ceux qui ont été enlevés il y a longtemps ont en général moins de membres de la famille qui se rappellent d'eux avec nostalgie et pensent à un miracle. Mais l'arbre est plus large, et il y a plus de possibilités.
C'est Walter qui écrit les lettres. Barbara les relit. Il ment mieux qu'elle, sans même prendre en compte le fait que l'écriture de Walter est élégante et celle de Barbara, dans ses meilleurs jours, lisible (Walter n'éprouve que de l'attendrissement devant ses lettres tracées à la hâte. Non, ce n'est pas vrai, il y a un peu de la satisfaction intellectuelle d'être capable de déchiffrer un puzzle difficile).
Et puis le temps passe, très vite, avec les couches à changer et les lessives à faire et les repas à préparer (bien sûr Walter fait la plus grande partie de cela. Le travail de Barbara est prenant et ce n'est pas comme s'il pouvait sortir de la maison et saluer les voisins.) (Walter est égoïstement heureux que Barbara soit un bourreau de travail avec si peu de vie sociale. Il aurait admis la nécessité de rester enfermé dans la chambre à l'étage pendant qu'elle reçoit ses amis, mais il n'aurait pas aimé ça.)
Au deuxième automne, il ne reste plus que quatre enfants échangés. Ils savent tous parler maintenant, ils appellent Walter et Barbara leur oncle et leur tante, ils iront à l'école bientôt. L'un d'entre eux est le Waltolomew Stricklander original. Walter n'a pas encore eu le courage de chercher sa famille (que ferait-il ? n'importe quelle histoire qu'il pourrait inventer le présenterait comme un parent plus proche de l'enfant. Barbara a sous-entendu qu'ils pourraient le garder, mais Walter ne sait pas si c'est censé être un don, ou une pénitence).
Ce jour-là, c'est Halloween, et Barbara est de garde jusqu'à dix heures du soir.
"J'ai réservé un restaurant pour après, si tu peux attendre," dit-elle avec un grand sourire alors qu'elle part tôt le matin.
"Mais comment ?" Les questions se bousculent à l'esprit de Walter, même s'il est trop fier pour les laisser échapper de sa bouche, sans avoir au moins essayé de trouver une réponse tout seul. Bien sûr, c'est Halloween, et il peut aller dans un restaurant sous sa forme de troll sans éveiller les soupçons ; l'an dernier, not!Enrique s'est beaucoup amusé à revenir avec un sac de bonbons plus gros que lui.
Et sans doute une jeune fille du voisinage peut-elle garder quatre enfants pour une soirée. Du moins si c'est Barbara qui demande ; si c'est Walter, elle s'enfuira en courant.
Walter excute ses tâches habituelles, ménage et généalogie, mais il compte les heures.
"C'est moi qui garde les enfants !" lui explique not!Enrique, qui a eu le plus grand mal à ne pas lui gâcher la surprise avant, comme il l'explique en long, en large et en travers, chassant les louanges comme des mouches. Walter accepte d'offrir un remerciement guindé. Plutôt cela que d'admettre qu'il n'avait pas pensé à lui.
"Je ne mangerai pas les petits, promis, juré, craché !" continue-t-il, "même si c'est Halloween et c'est tentant." et il réussit même à faire sourir Walter, entre les moments où il compte maintenant les minutes.
Bien sûr, Walter veut un rendez-vous avec Barbara. mais depuis combien de temps n'a-t-il pas marché dans les rues d'Arcadia comme un de ses habitants ? Et pourquoi en a-t-il la nostalgie quand il ne s'est jamais soucié des humains, pas vraiment ?
Il fait passer la dernière heure en choisissant un costume, et se rend à l'adresse que Barbara lui a donnée. Bien sûr, il arrive en avance. Bien sûr, elle arrive en retard, en courant, encore en blouse blanche (mais cela peut probablement passer pour un costume d'Halloween)
Walter aurait bien offert des fleurs à Barbara, mais quand il y a pensé, les boutiques étaient fermées. C'est donc un bouquet de feuilles d'automne ramassées sur le chemin, aux couleurs frappantes, qu'elle accueille avec un "oh" ravi, et c'est déjà la meilleure soirée que Walter a vécue depuis plusieurs siècles.
La nourriture est parfaitement acceptable.
Le restaurant a une scène, où différentes personnes viennent raconter des histoires d'horreur et recueillir des applaudissements polis. Ce sont les clients, réalise Walter, pas des gens payés pour cela.
"Je pensais que tu pourrais peut-être y aller ?" propose Barbara.
Walter pèse le pour et le contre environ une demi-seconde, et s'inscrit sur la liste d'attente. Il commence déjà à préparer ce qu'il va raconter, et non, cela ne le distrait pas de la présence de Barbara.
Quand arrive son moment d'être sur scène, il toussote. Il a parlé à une audience de nombreuses fois, mais pas comme ça, pas à des humains dans son corps de trolls.
"Je vais vous raconter comment Gunmar le Noir est presque entré dans notre monde..." commence-t-il.
Il sait raconter. Sa voix évoque les anciennes épopées, mais aussi la peur humaine d'être dévoré, dans l'obscurité, une peur qu'il connaît très bien, quoique de l'extérieur. Il choisit ses épisodes, en fait une réelle histoire d'horreur. Il laisse entendre qu'il y a joué un rôle, mais n'explique pas tout à fait lequel.
"Plus tard, un héros réussira à arrêter Gunmar," conclut-t-il. "Mais c'est une autre histoire, pour un autre soir."
La salle l'applaudit. Un homme complimente son costume. Walter sent qu'il a retrouvé quelque chose qui lui manquait depuis longtemps.
Son esprit est trop flou pour savoir quoi exactement, mais il craint que ce soit de terrifier les humains, de manipuler leurs sentiments. Il essaie d'oublier cela pendant le reste de leur rendez-vous, mais le soir, alors qu'ils rentrent, Barbara à moitié endormie, la tête appuyée contre son épaule, il la remercie pour avoir organisé cela, lui dit qu'il a adoré cela, comme une confession.
"Oh, j'espérais..." dit-elle, cherchant ses mots, mais c'est peut-être la fatigue. "Je veux dire, si je ne pouvais plus travailler, j'exploserais. C'est une question de rythme, c'est une question de se rendre utile. Je suis sûre que tu étais un excellent professeur. Pour Jim, en tout cas, c'est certain. Avant les histoires de... tentatives de meurtre."
Walter sait qu'il serait contre-productif de s'excuser encore. Il ne rachètera cela que par ses actions, peut-être, un jour.
"Mais en tout cas, un jour, tout le monde saura la vérité sur les trolls ! Et ce jour-là, tu seras le meilleur professeur d'histoire des trolls possible, j'en suis sûre !"
"Et Jim reviendra, j'espère." dit-il.
"Aussi," répond-elle avec un sourire radieux.
Walter se demande si cette sensation d'être lui-même qu'il a ressenti quand il racontait son histoire horrible est l'impression d'enseigner à des gens ce qu'ils ont le droit et le devoir de savoir. Il est surpris de réaliser que c'est possible. Même si ce n'est pas le seul aspect, cela peut partir dans cette direction.
Walter est un toujours historien, et il n'avait pas réalisé qu'enseigner lui manquait autant. Mais cela ne crée aucun vide en lui, pas à ce moment. Il remarque juste son existence, il peut envisager de le combler, d'une façon qui rendra Barbara fière, d'une façon qu'elle a deviné pour lui (parce que sur certains points ils se ressemblent).
"Ce jour-là, aussi, je te demanderai en mariage," dit-il, dans un sursaut d'audace. "Tu n'auras pas à dire oui, tu n'as pas à décider tout de suite non plus, mais je veux que tu saches."
Il a pensé, pendant longtemps, ne pas être digne de Barbara. Mais il pense, après tout, la même chose du père de Jim, alors il peut essayer. Au moins, Walter ne l'abandonnera pas. Jamais.
Barbara trébuche, sous le choc, et chute dans les bras de Walter, si frêle et doucement chaude. C'est, certainement, involontaire. Mais elle choisit d'y rester un instant, de ne pas se remettre à marcher tout de suite, et ceci, au moins, n'est pas un accident.
"Oh, j'espérais..." dit-elle, cherchant ses mots, mais c'est peut-être la fatigue. "Je veux dire, si je ne pouvais plus travailler, j'exploserais. C'est une question de rythme, c'est une question de se rendre utile. Je suis sûre que tu étais un excellent professeur. Pour Jim, en tout cas, c'est certain. Avant les histoires de... tentatives de meurtre."
... je l'ai entendu avec sa voix, j'ai EXPLOSE de rire XD c'était une fic très sympa, j'aime beaucoup ta vision de ces deux là après la série et j'adore Strickler qui devient pro de généalogie ! Mais j'aime qu'en général, tu appuies bien sur le fait que ce soit vraiment un fan d'histoire, que ce n'était pas juste une couverture. Et j'adore la manière qu'à Barbara d'essayer de le rassurer/consoler, c'était adorable ! J'adore le ton assez doux de la fic, c'était franchement super, merci beaucoup :)
Je trouve que le prof de sport et le prof d'allemand sont pas trop mal, mais on le voit mieux dans la série avec les aliens (sinon, si jamais tu rattrapes, ne regarde pas le film, je l'ai trouvé décevant : /) (purée, je viens de me souvenir que j'ai au moins une prof dans mes persos secondaires)
Hum, bonne question. Je pense que ça serait * Les élèves n'ont pas l'air de souffrir pendant son cours (sauf s'ils détestent la matière à tel point qu'ils souffrairaient avec n'importe qui, mais tu vois, pas par sa faute)(ou s'ils ont des raisons objectives de vouloir être dehors, genre le monde ne se sauvera pas tout seul, désolée tous les profs que Buffy a eus) * Il les considère comme des individus et est conscient qu'ils n'ont pas tous les mêmes forces et faiblesses, mais sans que ce soit purement émotionnel, visiblement classés entre élèves qu'il aime et ceux qu'il n'aime pas. * Ils apprennent quand même quelque chose en rapport avec sa matière (un prof dont chaque cours est une grande récré ou même une leçon de vie remplit les deux premières conditions, mais s'il ne commence même pas le programme il ne compte pas comme un bon prof) (bien sûr des fois on ne le voit que comme humain, pas comme prof, comme dans Haikyuu, donc ce n'est pas possible de savoir)(je veux dire j'aime beaucoup leur prof mais on ne peut pas savoir s'il est bon pour enseigner la littérature)
Certains persos sont écrits pour être des bons profs, comme dans Le cercle des poètes disparus. C'est difficile de juger le prof dans Stranger Things parce que les persos principaux l'aiment aussi parce que ce sont tous des nerds, mais il m'a donné une bonne impression. Les profs dans Interview with monster girls essaient d'être corrects malgré les élèves qui ont un crush sur eux de façon qui peut mettre mal à l'aise. Lupin dans Harry Potter m'a semblé correct, en particulier faire plus d'efforts pour traiter les Serpentard comme des élèves potentiellement intéressés par ses cours, même s'il n'a aucune affection pour eux que... d'autres profs, mais mes souvenirs sont un peu flous.
(Sauf un peu sur Jim, parce que Barbara l'a perdu aussi, alors il peut se le permettre sans sentir qu'il le mérite bien.)
Walter a été un historien. Contrairement à ce qu'il aimait laisser croire aux jeunes changelins les plus impressionnables et aux élèves versés dans les théories du complot, il ne tient pas toutes ses connaissances du fait d'avoir été là depuis plusieurs siècles. Il ne se passe rien d'intéressant dans la plus grande partie du monde, de toute façon (et Walter a toujours davantage suivi les endroits clés de l'histoires de Trolls). Malgré les idées reçues, ce n'est pas plus simple de retenir des dates juste parce qu'on était là.
Ses compétences historiques sont donc réelles, qu'elles concernent l'antiquité grecque ou la Guerre de Sécession. Malheureusement, depuis qu'il doit garder sa forme de troll en permanence, il ne peut plus vraiment enseigner. La nécessité l'a donc recyclé en un généalogiste décent.
Et quand il peut annoncer à Barbara qu'il a identifié un nouveau changelin, et a retrouvé ses descendants, alors elle sourit d'une façon qui le rend si heureux qu'il a presque mal au coeur, qu'il a presque peur.
Puis il écrit une lettre aux descendants qu'il a trouvés, leur expliquant qu'un descendant orphelin de leur arrières-grand-oncle disparu (toute vérité n'est pas bonne à dire) a été retrouvé, qu'il est très jeune, et qu'on cherche quelqu'un de confiance pour en prendre soin. Ceux qui ont été enlevés il y a longtemps ont en général moins de membres de la famille qui se rappellent d'eux avec nostalgie et pensent à un miracle. Mais l'arbre est plus large, et il y a plus de possibilités.
C'est Walter qui écrit les lettres. Barbara les relit. Il ment mieux qu'elle, sans même prendre en compte le fait que l'écriture de Walter est élégante et celle de Barbara, dans ses meilleurs jours, lisible (Walter n'éprouve que de l'attendrissement devant ses lettres tracées à la hâte. Non, ce n'est pas vrai, il y a un peu de la satisfaction intellectuelle d'être capable de déchiffrer un puzzle difficile).
Et puis le temps passe, très vite, avec les couches à changer et les lessives à faire et les repas à préparer (bien sûr Walter fait la plus grande partie de cela. Le travail de Barbara est prenant et ce n'est pas comme s'il pouvait sortir de la maison et saluer les voisins.) (Walter est égoïstement heureux que Barbara soit un bourreau de travail avec si peu de vie sociale. Il aurait admis la nécessité de rester enfermé dans la chambre à l'étage pendant qu'elle reçoit ses amis, mais il n'aurait pas aimé ça.)
Au deuxième automne, il ne reste plus que quatre enfants échangés. Ils savent tous parler maintenant, ils appellent Walter et Barbara leur oncle et leur tante, ils iront à l'école bientôt. L'un d'entre eux est le Waltolomew Stricklander original. Walter n'a pas encore eu le courage de chercher sa famille (que ferait-il ? n'importe quelle histoire qu'il pourrait inventer le présenterait comme un parent plus proche de l'enfant. Barbara a sous-entendu qu'ils pourraient le garder, mais Walter ne sait pas si c'est censé être un don, ou une pénitence).
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"J'ai réservé un restaurant pour après, si tu peux attendre," dit-elle avec un grand sourire alors qu'elle part tôt le matin.
"Mais comment ?" Les questions se bousculent à l'esprit de Walter, même s'il est trop fier pour les laisser échapper de sa bouche, sans avoir au moins essayé de trouver une réponse tout seul. Bien sûr, c'est Halloween, et il peut aller dans un restaurant sous sa forme de troll sans éveiller les soupçons ; l'an dernier, not!Enrique s'est beaucoup amusé à revenir avec un sac de bonbons plus gros que lui.
Et sans doute une jeune fille du voisinage peut-elle garder quatre enfants pour une soirée. Du moins si c'est Barbara qui demande ; si c'est Walter, elle s'enfuira en courant.
Walter excute ses tâches habituelles, ménage et généalogie, mais il compte les heures.
"C'est moi qui garde les enfants !" lui explique not!Enrique, qui a eu le plus grand mal à ne pas lui gâcher la surprise avant, comme il l'explique en long, en large et en travers, chassant les louanges comme des mouches. Walter accepte d'offrir un remerciement guindé. Plutôt cela que d'admettre qu'il n'avait pas pensé à lui.
"Je ne mangerai pas les petits, promis, juré, craché !" continue-t-il, "même si c'est Halloween et c'est tentant." et il réussit même à faire sourir Walter, entre les moments où il compte maintenant les minutes.
Bien sûr, Walter veut un rendez-vous avec Barbara. mais depuis combien de temps n'a-t-il pas marché dans les rues d'Arcadia comme un de ses habitants ? Et pourquoi en a-t-il la nostalgie quand il ne s'est jamais soucié des humains, pas vraiment ?
Il fait passer la dernière heure en choisissant un costume, et se rend à l'adresse que Barbara lui a donnée. Bien sûr, il arrive en avance. Bien sûr, elle arrive en retard, en courant, encore en blouse blanche (mais cela peut probablement passer pour un costume d'Halloween)
Walter aurait bien offert des fleurs à Barbara, mais quand il y a pensé, les boutiques étaient fermées. C'est donc un bouquet de feuilles d'automne ramassées sur le chemin, aux couleurs frappantes, qu'elle accueille avec un "oh" ravi, et c'est déjà la meilleure soirée que Walter a vécue depuis plusieurs siècles.
La nourriture est parfaitement acceptable.
Le restaurant a une scène, où différentes personnes viennent raconter des histoires d'horreur et recueillir des applaudissements polis. Ce sont les clients, réalise Walter, pas des gens payés pour cela.
"Je pensais que tu pourrais peut-être y aller ?" propose Barbara.
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Quand arrive son moment d'être sur scène, il toussote. Il a parlé à une audience de nombreuses fois, mais pas comme ça, pas à des humains dans son corps de trolls.
"Je vais vous raconter comment Gunmar le Noir est presque entré dans notre monde..." commence-t-il.
Il sait raconter. Sa voix évoque les anciennes épopées, mais aussi la peur humaine d'être dévoré, dans l'obscurité, une peur qu'il connaît très bien, quoique de l'extérieur. Il choisit ses épisodes, en fait une réelle histoire d'horreur. Il laisse entendre qu'il y a joué un rôle, mais n'explique pas tout à fait lequel.
"Plus tard, un héros réussira à arrêter Gunmar," conclut-t-il. "Mais c'est une autre histoire, pour un autre soir."
La salle l'applaudit. Un homme complimente son costume. Walter sent qu'il a retrouvé quelque chose qui lui manquait depuis longtemps.
Son esprit est trop flou pour savoir quoi exactement, mais il craint que ce soit de terrifier les humains, de manipuler leurs sentiments. Il essaie d'oublier cela pendant le reste de leur rendez-vous, mais le soir, alors qu'ils rentrent, Barbara à moitié endormie, la tête appuyée contre son épaule, il la remercie pour avoir organisé cela, lui dit qu'il a adoré cela, comme une confession.
"Oh, j'espérais..." dit-elle, cherchant ses mots, mais c'est peut-être la fatigue. "Je veux dire, si je ne pouvais plus travailler, j'exploserais. C'est une question de rythme, c'est une question de se rendre utile. Je suis sûre que tu étais un excellent professeur. Pour Jim, en tout cas, c'est certain. Avant les histoires de... tentatives de meurtre."
Walter sait qu'il serait contre-productif de s'excuser encore. Il ne
rachètera cela que par ses actions, peut-être, un jour.
"Mais en tout cas, un jour, tout le monde saura la vérité sur les trolls ! Et ce jour-là, tu seras le meilleur professeur d'histoire des trolls possible, j'en suis sûre !"
"Et Jim reviendra, j'espère." dit-il.
"Aussi," répond-elle avec un sourire radieux.
Walter se demande si cette sensation d'être lui-même qu'il a ressenti quand il racontait son histoire horrible est l'impression d'enseigner à des gens ce qu'ils ont le droit et le devoir de savoir. Il est surpris de réaliser que c'est possible. Même si ce n'est pas le seul aspect, cela peut partir dans cette direction.
Walter est un toujours historien, et il n'avait pas réalisé qu'enseigner lui manquait autant. Mais cela ne crée aucun vide en lui, pas à ce moment. Il remarque juste son existence, il peut envisager de le combler, d'une façon qui rendra Barbara fière, d'une façon qu'elle a deviné pour lui (parce que sur certains points ils se ressemblent).
"Ce jour-là, aussi, je te demanderai en mariage," dit-il, dans un sursaut d'audace. "Tu n'auras pas à dire oui, tu n'as pas à décider tout de suite non plus, mais je veux que tu saches."
Il a pensé, pendant longtemps, ne pas être digne de Barbara. Mais il pense, après tout, la même chose du père de Jim, alors il peut essayer. Au moins, Walter ne l'abandonnera pas. Jamais.
Barbara trébuche, sous le choc, et chute dans les bras de Walter, si frêle et doucement chaude. C'est, certainement, involontaire. Mais elle choisit d'y rester un instant, de ne pas se remettre à marcher tout de suite, et ceci, au moins, n'est pas un accident.
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... je l'ai entendu avec sa voix, j'ai EXPLOSE de rire XD
c'était une fic très sympa, j'aime beaucoup ta vision de ces deux là après la série et j'adore Strickler qui devient pro de généalogie ! Mais j'aime qu'en général, tu appuies bien sur le fait que ce soit vraiment un fan d'histoire, que ce n'était pas juste une couverture. Et j'adore la manière qu'à Barbara d'essayer de le rassurer/consoler, c'était adorable ! J'adore le ton assez doux de la fic, c'était franchement super, merci beaucoup :)
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Pour une fois qu'on a un professeur correct dans une série, c'est un méchant, le monde est mal fait :-D
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(purée, je viens de me souvenir que j'ai au moins une prof dans mes persos secondaires)
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Sinon, juste au cas où, j'ai crossposté sur AO3 et j'aime les Kudos ! (si un desanon Kudos est déjà toi, ignore ce PS ^^)
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Je crois que c'était moi, mais au cas où XD
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Je pense que ça serait
* Les élèves n'ont pas l'air de souffrir pendant son cours (sauf s'ils détestent la matière à tel point qu'ils souffrairaient avec n'importe qui, mais tu vois, pas par sa faute)(ou s'ils ont des raisons objectives de vouloir être dehors, genre le monde ne se sauvera pas tout seul, désolée tous les profs que Buffy a eus)
* Il les considère comme des individus et est conscient qu'ils n'ont pas tous les mêmes forces et faiblesses, mais sans que ce soit purement émotionnel, visiblement classés entre élèves qu'il aime et ceux qu'il n'aime pas.
* Ils apprennent quand même quelque chose en rapport avec sa matière (un prof dont chaque cours est une grande récré ou même une leçon de vie remplit les deux premières conditions, mais s'il ne commence même pas le programme il ne compte pas comme un bon prof) (bien sûr des fois on ne le voit que comme humain, pas comme prof, comme dans Haikyuu, donc ce n'est pas possible de savoir)(je veux dire j'aime beaucoup leur prof mais on ne peut pas savoir s'il est bon pour enseigner la littérature)
Certains persos sont écrits pour être des bons profs, comme dans Le cercle des poètes disparus.
C'est difficile de juger le prof dans Stranger Things parce que les persos principaux l'aiment aussi parce que ce sont tous des nerds, mais il m'a donné une bonne impression.
Les profs dans Interview with monster girls essaient d'être corrects malgré les élèves qui ont un crush sur eux de façon qui peut mettre mal à l'aise.
Lupin dans Harry Potter m'a semblé correct, en particulier faire plus d'efforts pour traiter les Serpentard comme des élèves potentiellement intéressés par ses cours, même s'il n'a aucune affection pour eux que... d'autres profs, mais mes souvenirs sont un peu flous.
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