May 02, 2008 01:09
Oui, jusqu'à aujourd'hui, je croyais aussi que c'était exagéré comme expression. Chiens de l'État. Les filcs, autrement dit.
Même si des amis s'étaient injustement fait arrêtés, que j'avais leurs témoignages, je ne pouvais tout simplement pas j'imaginer la rectitude de cette expression.
Je devrais commencer en disant que hier, le 1er mai, c'était la journée internationale des travailleurs et travailleuses. Pour souligner cela, deux manifestation ont été organisées. L'une d'elle se tiendra samedi le 3 mai, celle organisée par les syndicats qui sera immense, et je vous invite à y participer. L'autre a eu lieu ce soir (hier si on regarde l'heure), jeudi le 1er mai. Celle-ci était organisée en coalition avec le PCR, la NEFAC et, si je ne m'abuse, quelques associations étudiantes. J'étais à celle-ci.
Étant donné le climat tendu et le mauvais travail de la SPVM (rappelons l'émeute d'après la partie des Canadiens), il était évident que tout n'allait pas être reposant.
Je pris donc part dans le contigent rouge qui se tenait plus au centre de la manifestation. Ne pas faire partie des cordons de sécurité était une bonne idée pour éviter de se faire bastonner.
Tout se déroulait très calmement. La manif allait bon train, on chantait des beaux slogans.
Révolution, la seule solution.
Un peuple unit, jamais ne sera vaincu.
Qui sème la misère récolte la colère.
Puis, de plus en plus fréquemment, des gens courent à notre droite vers l'avant de la manif. J'ai d'abord l'impression qu'ils rejoignent le contingent de la NEFAC, car ils ont pour la plupart des drapeaux anarco-communistes. La manifestation était partie depuis 25 minutes quand mes camarades et moi avons commencé à entendre des coups sourds. Les anti-émeutes de la SPVM avançaient à notre rythme en tapant sur leur bouclier avec leur matraque. En très peu de temps, je me retrouve tout près de la ligne d'anti-émeute. Ils chargent. On avance. Sans savoir ce qui se passait, nous nous retrouvons environ 300 personnes poivrées, entourées de flics enragés. Je me retrouve bousculée, je suis aux premières lignes. Je respire du poivre au travers mon keffieh et mes yeux piquent.
La ligne de chiens derrière nous recule, nous débloque une rue. Nous la prenons, c'est la seule issue, même si nous savons que c'est ce que les chiens veulent que nous fassions. Nous marchons un petit moment dans cette direction. À une certaine intersection, nous tournons, évitant les chiens qui ont envie de mordre. Je suis de nouveau dans le centre de la manif, bien qu'elle soit réduite de moitié.
Restez unis.
Les polices à vélo, ça tombe facilement.
Pour une raison obscure, tout le monde devant nous commence à courir. Ils réussissent à traverser la rue alors que nous leur crions de ne pas paniquer, de rester unis. Une ligne de dobermans armés se forme alors à une vitesse folle et charge. Nous essayons de passer à droite, ils chargent. Des camarades et moi sommes coincés entre une clôture et des chiens qui tabassent. Je réussis à sortir sans me faire matraquée ni poivrée. Les autres ne font écrasés contre la clôture en se faisant hurler entre deux coups de reculer. Deux camarades tombent, se font donner des coups de pieds par les chiens. Elles se font relevées, on retourne dans l'autre direction.
No justice, no peace, fuck the police.
This is what democraty look like
On se disperce dans une station de métro. On fait le compte. On cherche les camarades manquants, on finit par partir. On se sépare. On retrouve tout le monde au point de rassemblement. Mon copain a uen belle grosse forme de matraque dans le dos qui bleuit de plus en plus.
Ce qui est frustant, la vraie fuck shit dans toute cette journée, c'est que la manifestation se passait dans les règles. Les chiens ont franchement attaqués les premiers. On s'est fait avoir sur toute la ligne. C'était ridicule. La SPVM est vraiment très répressive... pour rien. Je ne comprend toujours pas pourquoi ils ont chargé. Nous avons commencés la manifestation à environ 900 personnes. Le nombre devait être coupé du tier chaque fois que les flics chargeaient. Il y a eu des arrestations injustifées, des coups injustifés. Et ces salauds affichaient des sourires satisfaits. J'suis prête à parier que le hight de pouvoir donnait des érections à ces pervers de la justice.
C'était digne d'une "aaaaargh ! C'est de la fuck shit abérante !" Et sachez que si je dis abérant, ça doit être grave. Je déteste cette expression C'est utilisé à tort et à travers au cégep, comme si un mot de quatre fucking syllabes donnait un air intellectuel et intelligent.
Bref... fuck le SPVM, fuck les chiens le l'État.