Pourquoi J'AIME Slayers TRY

Sep 05, 2010 12:02


En faisant du tri, je suis retombée sur des fanarts Slayers que j’aime beaucoup, en partie parce qu’ils m’évoquent une sorte d’essence de leur saison respective. Ce qui me fait le plus sourire (comme un chat heureux), en repensant à Slayers NEXT, c’est :




… et pour la fin de TRY :



(vous ai-je déjà dit que j’aimais les fanarteux ?)

Il y a quelques semaines, j’ai travaillé à vaincre un semblant de résistance pour finir mon re-visionnage des trois premières saisons de Slayers, ce que j’avais commencé il y a un an et demi et abandonné en mars 2009. Ce n’est pas par dégoût, et c’est même exactement l’opposé : j’aime tellement ces saisons que je me sens obligée d’être dans de bonnes dispositions pour les revoir, de ne pas faire quelque chose en même temps, d’être totalement attentive et réceptive.
Tout ça a marché en pratique, j’ai donc dévoré Slayers et Slayers NEXT l’année dernière. Et puis, arrivée à Slayers TRY, interruption - peut-être quelques autres choses à ce moment, un rangement accidentel ou un autre anime à revoir urgemment, bref. Ce n’est pas parce que je n’aime pas cette saison, mais au contraire, parce qu’elle me met dans un état de fangirlisme douloureux à force d’être grand (je ne suis pas en train de plagier Terry Goodkind, qui n’a du « good » que dans son nom), parce que c’est une décharge d’émotions qui rend heureux et fragile.

Pourtant, cette saison est une saison « filler ». Elle n’existe pas dans les light novels, elle présente un UA du canon-roman : la différence notable que l’on remarque avant même l’installation de l’intrigue, c’est la présence de Zelgadiss et Amelia, que l’on ne revoit plus après l’arc couvert par NEXT dans les romans (ce qui était tout de même une prise de risque de l’auteur, je trouve, puisqu’il a remplacé deux personnages récurrents par d’autres ; sans ce changement, peut-être que le destin tragique serait tombé sur Amelia et Zel, donc, je ne vais pas trop me plaindre). Aujourd’hui, on entend « saison filler » comme un ensemble d’épisodes qui finira invariablement par récolter le mécontentement et la haine (souvent justifiée) des fans qui n’aiment pas être pris pour des pigeons. Dans Slayers, le risque était d’autant plus grand que la série développe progressivement sa propre cosmologie et que les intrigues y sont très souvent liés ; d’autant plus que le final de NEXT est complètement épique, que l’on atteignait le haut de l’échelon avec rien de moins qu’une attaque qui aurait eu la capacité de détruire le monde, le Mazoku Majeur le plus puissant en circulation dans le monde de Lina, le Dieu Créateur de plusieurs mondes (que l’on s’attendait à percevoir comme une entité abstraite) impliqués, et que la totalité de la saison convergeait vers ce moment, grâce, notamment, à l’apparition de Xelloss dès l’épisode 2 (jusqu’au 26, quoi !).

Je suppose que durant les derniers épisodes de Slayers NEXT, une saison suivante de l’anime, divergeant des light novels, était déjà en projet :
- Ni le Prêtre ni le Général de Garv ne sont mentionnés ; peut-être pour simplifier les choses auprès du spectateur, parce qu’il faut du coup rappeler qui sont les Mazoku Majeurs, leur brève histoire (connue), leurs décisions concernant leurs subordonnés, et le fait que Xelloss cumule les deux fonctions, ce qui en fait un personnage doublement serious business. Ça apparaît comme un point de détail dans NEXT ; dans TRY, ça n’a déjà plus le même sens.
- Xelloss, on ne sait trop comment, a récupéré l’Épée de Lumière et la rend à Gourry à la fin de la série. « Normalement » (canon des light novels), Lina et lui se mettent à la recherche d’une « nouvelle épée » à la fin du huitième tome, soit après l’avoir perdue dans ce qui est très probablement la Mer/Mère du Chaos.

Et on en arrive à Slayers TRY. À la fin de NEXT, la barre est haute, le groupe des « Slayers » se sépare plus ou moins tandis que les personnages non-canon quittent l’aventure (et se marient entre eux pour Zanglus et Martina), après une évocation de Xelloss sur le fait qu’il est très probable qu’ils se revoient prochainement, ce qui peut aussi bien proposer une certaine ouverture à la « fin » ou bien annoncer une saison suivante.

Bref, sous le cut que vous attendiez tou(te)s pour épargner votre F-liste, l’article of doom qui mange la bande-passante à cause de ses screenshots.


Dans TRY plus qu’avant se pose la question du canon. J’entends par là qu’à la différence des autres saisons (qui apportaient quelques modifications mineures sur le déroulement de l’intrigue, introduisaient ou supprimaient quelques personnages, choisissaient de condenser un tome en deux épisodes ou de l’étendre en neuf ou dix), la saison prend intégralement son indépendance vis-à-vis de ce qui est narré dans les romans. La première façon d’assurer sa sécurité a été de reprendre les codes que l’anime s’était forgé : un épisode centré sur les Hommes-Poissons, « l’épisode 17 », « le nouveau personnage féminin », etc.
Sur ce dernier point : la formule utilisée dans l’anime de Slayers, en ce qui concerne le groupe, semble être d’introduire un personnage féminin pour contrebalancer Lina à chaque saison, et ce à partir de la deuxième partie de la saison 1. Je mets Amelia à part, parce qu’elle est un membre intégrant du quatuor, et qu’elle possède un caractère qui ne concurrence pas Lina mais qui la fait fonctionner sur ses propres règles (elle est un des éléments permanents et on le sent). Dans les films, il y a Naga qui se pose en amitié/rivalité avec Lina ; dans la première saison de Slayers, il y a Sylphiel (“if I were a man, I would have fallen in love with her right then” que Lina dit dans les romans, juste comme ça), qui, si elle n’a pas la personnalité « forte » de Lina, reste un élément présenté comme nécessaire ; dans NEXT, il y a Martina (qui prouve qu’aller plus loin que Naga, c’est possible), personnage ajouté avec une bonne dose de comic relief, mais qui restera jusqu’au bout.

TRY ne nous apprendra en fait pas grand-chose de nouveau sur les personnages « habituels » (le quatuor à strictement parler) ; la seule chose qui me vient à l’esprit est la confirmation de la terreur que Lina éprouve pour sa sœur, Luna, et que le trio des choses qu’elle déteste peut se résumer à « Faim, Froid, Fatigue ». Ça n’est pas une nouveauté, Slayers a tendance à présenter ses personnages au travers de l’action, même si Zelgadiss et Amelia échappent régulièrement à cette tendance ; en ce qui concerne Gourry et Lina, les informations données apparaissent généralement comme des points de détail (la couleur de sorcière de Lina est le rose, Gourry n’a jamais très bien su ce que les filles entendaient par « cette période du mois », par exemple), et ça n’apparaît pas comme une faiblesse. C’est seulement que Lina et Gourry n’ont visiblement pas de passé tragiques, que leurs expériences passées prennent occasionnellement de l’importance, mais qu’ils n’ont rien qui les force à se morfondre dessus (et que Gourry n’a pas la mémoire pour s’en rappeler). Ils avancent, ils découvrent le monde, ils utilisent ce qu’ils ont acquis, mais ils tendent toujours vers leur futur. Le but de la série n’est pas de découvrir leur passé au travers de leur présent (ou que le premier permette d’éclairer le second).

Assez vite, on peut observer que TRY diffère au niveau du développement des personnages, se centrant sur des nouveaux venus et créant/explorant les relations qui existent entre eux. La première « victime » de cet effet est un protagoniste désormais à peu près bien appréhendé qui a hanté toute la saison NEXT, et qui a toujours eu un statut indépendant par rapport aux Slayers : Xelloss. On connaît un peu le style de ses méthodes, et on sait qu’il obéit à Zelas Metallium, donc, qu’il est là principalement en tant que représentant. Ici intervient « le nouveau personnage féminin », qui le fait quand même réagir plus que ce qu’on aurait pu attendre.





Le nouveau personne féminin est Filia Ul Copt, un dragon d’Or « jeune » (elle n’a pas connu la Guerre de Kôma, elle représente la génération qui la suit). Ses rapports avec Lina sont parfois conflictuels, Lina faisant souvent passer un repas ou son bien à court terme avant la Grande et Noble Mission de Filia, mais, dans l’ensemble, leur collaboration marche bien. Elle semble éprouver quelques difficultés à se comporter sans attirer l’attention, ses réactions sont exagérées, souvent dans une visée comique, et elle est désacralisée assez vite - la noble et douce prêtresse à une queue (de dragon), une massue à pointes extrêmement lourde pour arme, est une fanatique des jarres et possède un certain don pour s’attirer des ennuis malgré ses manières prévenantes.





En ce qui concerne les openings, la tendance semble privilégier l’accroche du spectateur quitte à verser dans la surenchère d’exposition gratuite (action, esthétique, fan-service) ; moi, même si je n’ai rien contre les openings qui m’en mettent plein les yeux, j’aime particulièrement m’apercevoir qu’un exemplaire, rétrospectivement, contenait les tenants et aboutissants de la série. Celui de TRY n’est pas vraiment du type annonciateur : on apprend à perdre tout espoir sur une possible apparition de Luna Inverse dans la saison (« Sorry, opening only! ») et on a globalement un aspect d’exposition. Il paraît très calme et très mélancolique, comparativement aux deux saisons précédentes. Néanmoins, un élément se démarque nettement : la fusion des énergies opposées (lorsque Lina tient la lumière et l’ombre), qui « crée » l’oiseau de lumière. Pour la réunion des énergies, c’est loin d’être anodin, et la présence de l’oiseau non plus. L’oiseau, symboliquement, est associé à la liberté (les paroles de la chanson en parlent), et je pense qu’on peut le lier à Filia.





Dernier point de l’opening de Slayers TRY, on note que Filia est plus que mise en avant : elle obtient la même importance que Lina dans les illustrations fixes, et la construction des images est faite pour les mettre sur le même plan. D’ailleurs, plus la série avance, et plus Filia est sollicitée par les autres personnages, que se soit par le quatuor ou par des nouveaux venus. Les adresses sont très nombreuses dans les derniers épisodes, où on l’appelle largement plus souvent que Lina (on retient assez facilement la litanie des « Filia… »). Et, en effet, pour moi, cette saison est centrée sur elle.

Dans les premiers épisodes, Filia est là en temps qu’émissaire du temple du Seigneur Dragon du feu. Elle n’est pas un élément hiérarchiquement imposant, elle le sait et se comporte comme telle, suivant les ordres. Rapidement, on s’aperçoit qu’elle est immature par rapport aux siens : sous ses abords calmes et mesurés, elle s’emporte facilement et a recours à une forme de violence plus connotée comic relief que menace sérieuse. Puis, au contact de Xelloss, on apprendra qu’elle ignore beaucoup de choses de la Guerre de Kôma, ce qui indique qu’elle fait partie d’une génération ultérieure (la plupart des dragons de son temple sont âgés), peut-être moins mythique : elle ne se comporte pas en usant de prudence face à Xelloss, montre son animosité dans une visée elle aussi plutôt comique. Et, justement, c’est cette « dramatisation » forcée des rapports dragons/démons qui la… dédramatise. Ce que Xelloss ou les démons ont pu faire n’ont jamais été directement contre Filia en tant qu’individu ; elle prend la voix en tant que représentante d’une collectivité, mais avec tant d’exagération et de mise-en-scène que le trait est forcé. Le cas de Milgazia, était largement différent, parce qu’il ne se basait pas sur du vide ou des actes qui lui étaient étrangers : il réagissait en fonction de sa propre expérience.
A priori, sans les évènements de TRY, il n’y avait rien qui pouvait laisser prévoir un changement chez Filia. Elle n’est pas un élément dissident, elle se conforme à l’organisation du monde de façon simpliste (tout noir ou tout blanc, démons ou dragons) et ne cherche pas à accomplir ses intérêts de façon indirecte, d’où une certaine surprise face aux raisonnements des Anciens qui, eux, ont un but et le protègent par tous les moyens. Elle aurait pu gagner de l’expérience, apprendre à moins s’emporter, mais elle serait resté au service du temple en grandissant.

L’élément perturbateur, c’est donc un individu « gris », dragon devenu démon, qui ne cesse de la qualifier d’ignorante et d’immature. Tel que je le perçois, ce dont Valgarv l’accuse, c’est initialement de vivre sans se remettre en question, de considérer qu’aucune faute n’a été commise par les siens, de se croire dans son bon droit, en position de défense face à une agression. D’une certaine manière, de se revendiquer honorée d’être membre d’une communauté sans en connaître l’histoire et les exactions passées. Si Filia avait été un dragon adulte, elle n’aurait peut-être pas été aussi finalement ébranlable, mais surtout, elle n’aurait pas eu cette forme d’intérêt qui la pousse vers la connaissance. Lorsqu’elle ne peut plus nier que les Dragons d’Or ont effectivement exterminé les Anciens Dragons, sa première réaction est de dire qu’ils avaient forcément une raison, sous-entendant que les Dragons d’Or (les siens) n’étaient sans doute pas les premiers en faute. Elle est cependant rapidement plongée dans un état charnière, entre une obéissance aveugle mesurée par des convictions déjà fragilisées et une quête personnelle pour découvrir la vérité. Valgarv utilise des méthodes violentes, on peut dire qu’il la force à acquérir ce savoir, et pour lui, cela constitue une fin en soi. Apparemment pas de motif ultérieur, aucun gain personnel (matériel) au fait que Filia sache maintenant que les Dragons d’Or ont jadis exécuté les Anciens Dragons (j’y reviendrai).

Pour Filia, sur le plan individuel, c’est un bouleversement majeur. Peu à peu, elle apprend à raisonner en être autonome, non comme rouage d’une communauté dont elle a toujours fait partie par nature. Elle finira par quitter la prêtrise, mais sa décision n’est pas à proprement parler une fuite, parce qu’elle agit en connaissance de cause et en tant qu’individu. Ce qui ne veut pas dire qu’elle renie son identité : elle reste un Dragon d’Or, et c’est à ce titre qu’elle réclame son droit de parole face à Valgarv à la fin de la série, parce qu’ils sont tous deux les derniers représentants d’une communauté exterminée. De même, elle accepte et assume ce que les siens ont pu faire, même si elle n’y a pas pris part : c’est au nom d’un « Nous » qu’elle s’exprime, alors même qu’elle est la dernière à pouvoir se revendiquer Dragon d’Or. Je crois que, sa liberté, Filia la trouve en séparant sa nature de sa fonction alors que les deux se confondaient dans son état initial.

Alors voilà : Filia n’est pas un personnage gratuit. Elle évolue clairement tout au long de l’histoire. Sa relation avec les Évènements la pose d’abord comme un personnage passif, comparativement au quatuor, à Xelloss (qui l’utilise, même pas pour ses compétences, mais physiquement), à Sirius/Erlogos/Armeiss, et parce que Valgarv, dans un premier temps, la domine totalement, la victimise, la force à devenir une « coupable » au moment où elle aurait pu se targuer d’être innocente en tant qu’individu. Cf la scène avec Ragd Mezegis, où Filia est utilisée comme personnage-médiation pour toucher l’arme, et où Valgarv insiste sur le fait que tout ce qui se passera sera donc de la responsabilité de Filia, même si ça n’est pas son intention. Si Filia, comme individu et en se détachant totalement des Dragons d’Or, aurait pu avancer qu’elle n’était coupable d’aucun crime, c’est désormais impossible. Et après, oui, cette forme de « perte d’innocence » renforce l’aspect non-con / viol métaphorique de la scène. Le changement s’opère dans la douleur.




(yes sir, Xelloss va bien la balancer sur Valgarv pour faire diversion)

D’un autre côté, Filia devient un personnage de plus en plus actif, parce qu’elle a accepté de voir, et surtout, parce qu’elle en a tiré un profit personnel. Elle participe au lancement de l’attaque finale, et à cette occasion, cesse de systématiquement rejeter la coopération avec les démons pour le principe, se plie aux circonstances, arrête de s’accrocher à une conviction qui n’était pas construite et personnelle mais commune et préalable.

Donc non. Filia ne faisait pas un hijacking de l’opening au détriment de Lina, elle y avait parfaitement sa place, puisque c’est la seule qui répète sa volonté de comprendre, que c’est elle qui est le plus transformée par les évènements, parce que c’est elle qui effectue toujours ce mouvement-vers en direction de Valgarv et qui était la plus à même de faire la lumière sur l’enjeu de la saison. Le tout lui permet de (se) grandir d’une façon dont Lina et les autres ne sont pas affectés, parce que, d’une certaine manière, ça n’était peut-être pas leur histoire.





Je parlais d’évolution. Revenons en arrière et concentrons-nous sur les rapports que Filia entretient avec Xelloss au tout début de la saison. Haine, mépris, dégoût, un peu de tout ça sans doute, mais l’essentiel est que Filia l’exprime sous une forme brut, franche, enfantine, et régulièrement de façon gratuite et injustifiée, dans une visée principalement comique. De là, TRY introduit une première nouveauté : la seule fois où Xelloss s’était retrouvé en face d’êtres du camp opposé, c’était face à Milgazia, qui avait l’expérience et la sagesse de ne pas le provoquer (si si, là, le démon responsable de toutes les morts de dragon pendant la Guerre de Kôma, et qui a même été récompensé pour ça par quelqu’un comme (un fragment de) RUBY EYE SHABRANIGDU, vous vous rappelez ?). Or, tout cela remonte à un temps que Filia n’a pas connu ; si on se doute qu’elle est plus âgée que ce qu’indique son physique, elle a des traits infantiles : elle se contente de suivre des ordres, elle ne fait aucun effort pour cacher son antipathie naturelle envers Xelloss.

C’est sous ce premier rapport que TRY va pour développer un thème qui avait pu être pressenti auparavant : le monde de Slayers est un monde foncièrement intolérant.





On connaissait déjà les massacres hybrides->humains et humains->hybrides ; TRY le rappelle à travers Jiras, dont l’histoire, plus que là pour émouvoir, représente le sort des hybrides. Zelgadiss, devenu chimère, voyage en cachant son visage pour éviter le rejet des humains. À ce niveau, cela ressemble plus à une forme de racisme au sein du « groupe » des vivants. L’intolérance, pour moi, s’exprime davantage dès que des dragons ou des démons sont impliqués.

On sait que les dragons et les démons se détestent, qu’ils représentent les deux forces opposées, qu’ils sont voués à l’affrontement. On a eu la démonstration que les démons n’ont rien contre l’idée de s’éliminer entre eux : les Seigneurs Mazoku ont vraisemblablement sauté sur l’occasion d’éliminer Garv, et on a également assisté à des conflits entre Xelloss et plusieurs démons chargés d’éliminer Lina (rappelez-vous qui a aidé à tuer Seigram ? Et dans les romans, il est le seul à tuer Mazenda). On a donc pu voir que leurs intérêts propres peuvent les transformer en ennemis sans qu’ils aient l’impression trahir leur nature.
Dans Slayers TRY, on apprend que les « serviteurs » de Ceifeed ne sont pas en reste, comme nous le montre l’éradication des Anciens Dragons par les Dragons d’Or. Ici intervient un nouvel élément : Val/Valgarv, qui est le dernier témoin de ces massacres. En parallèle, parce qu’il se revendique « du camp de Garv », il convient de se rappeler la position inconfortable de ce dernier depuis la Guerre de Kôma. Garv n’était plus n’importe quel Mazoku, il était condamné à se réincarner dans des corps humains, ce qui, à la différence de Shabranigdu, accroit sa force au lieu de l’affaiblir. Mais, sans doute, on peut imaginer que le corps a changé la nature de Garv : il est représenté comme un marginal, comme celui qui ose.

Je m’explique : dans NEXT, on apprend que Garv se cachait, et tout le plan de Hellmaster consistait à le faire sortir au grand jour pour qu’il puisse l’assassiner. Xelloss, face aux accusations de Valgarv, admettra que les démons cherchaient certainement à éliminer Garv parce qu’ils craignaient sa force ; mais, canoniquement, il était devenu incontrôlé et suivait ses intérêts propres. Il parlementait avec des dragons, et dans TRY, il prendrait l’un d’entre eux, survivant d’un massacre, à son service… ? Dans le monde de Slayers, il y a les Rois Démons d’un côté, les Dieux Dragons de l’autre ; en bas de l’échelle, il y a les « simples » dragons, les démons, et les humains/êtres qui peuvent pencher d’un côté ou de l’autre. Les démons cherchent à détruire pour retourner au chaos, tandis que les dragons veulent préserver et maintenir ce qui existe. Mais Garv apparaît comme subversif, il a échappé à l’autorité de Hellmaster depuis que Lei Magnus!Shabranigdu a été scellé. Il y a toujours des zones d’ombre sur ses motivations, on sait néanmoins qu’il a tenté de tuer Lina en pensant que Hellmaster tenterait de lui faire lancer le Giga Slave (qui a toutes les chances de ne pas être maîtrisé et de provoquer la fin du monde), ce qui indique que, à ce moment, Garv n’était plus totalement un démon ou trahissait sa nature, puisqu’il cherchait à préserver (sa vie ?).

C’est la même stratégie que les démons emploient avec Valgarv : parce que sa nature est double, parce que, de base, elle ne permettrait pas de définir clairement à quel camp il se rattache, il doit être éliminé s’il n’accepte pas d’être leur allié.





Tout comme NEXT, TRY se présente comme un immense jeu d’alliance. Ce qui trouble, c’est que la plupart des protagonistes qui se font représentatifs d’un projet ou d’une intention sont des nouveaux personnages. Le groupe des Slayers a un rôle d’intervention, oui, mais il ne maîtrise jamais totalement les tenants et aboutissants. Par exemple, l’Ancien du temple de Filia possède un pouvoir décisionnel à leur place ; ils pourront s’y conforter ou s’y opposer, mais ils se positionneront toujours par rapport à son choix. Lina est appelée à prendre place dans la trame, oui, mais à quelle titre ? L’expéditif (et efficace) « Fais-le. Ta sœur. » écrit par Luna, le Chevalier de Ceifeed vers qui Filia s’était initialement tournée. Lina n’est ni élue ni choisie par Filia, elle est un choix de seconde main.





Au début, Lina n’est concernée que par défaut, en substitut ; elle n’intervient pas à titre personnel. Ce n’est que dans un deuxième temps qu’elle sera attaquée par Valgarv, qui la tient pour responsable de la mort de Garv (et il n’a pas tort, même si tout faisait partie du plan d’Hellmaster, celui qui l’a effectivement tué). De même, Gourry sera visé à cause de son Épée de Lumière - mais c’est un peu comme si elle appartenait à Lina, donc, à moindre échelle. C’est un artefact, certes précieux, certes un trésor de famille, mais ça n’est pas Gourry qui est pris pour cible. Quant à Amélia et Zelgadiss, il n’y a rien qui les concerne personnellement ; leur présence est justifiée par le premier épisode (la découverte des nouvelles terres) et ils n’auraient aucune raison de se séparer du groupe une fois le scénario en marche. On n’est plus dans le schéma de NEXT où tout tournait principalement autour de Lina et de ce qu’elle pouvait faire (le Giga Slave), que l’on veuille prévenir le sort ou s’assurer qu’il soit lancé une nouvelle fois.





Or donc, nous avons le groupe principal tel qu’on s’était habitué à le connaître (Lina, Gourry, Amélia, Zelgadiss). Rapidement, les Slayers accueillent de nouveau Xelloss « avec » eux : c'est-à-dire que Xelloss les suit, subtilement (ou moins subtilement lorsqu’il a envie de s’éclater) et qu’ils convergent à peu près vers la même destination. Je me vois forcée d’expliciter : Xelloss suit le groupe. Et à ce moment, qui est Xelloss ? Et bien, depuis la fin de NEXT, c’est un peu LE QUATRIEME MAZOKU LE PLUS PUISSANT DU MONDE DE LINA EN CIRCULATION. L’ambiance serious business est assez vite posée, et l’on se doute très fort que la présence de Xelloss n’est pas gratuite, qu’il est envoyé par quelqu’un. Après NEXT, il y a peu de choix, et ne sachant pas s’il existe une hiérarchie entre les trois Seigneurs Mazoku encore en vie (Dynast, Zelas Metallium, Deep See Dolphin), couplé au fait qu’on l’entraperçoit derrière Xelloss pendant l’opening, on peut logiquement conclure qu’il est là sur ordre de sa créatrice/supérieure (Zelas), ce qu’il confirmera en milieu de série. Le comportement de Xelloss, cette fois, apparaît inhabituel pendant plusieurs épisodes à cause de Filia, pour les raisons expliquées plus haut. C’est assez ambivalent, allant des attitudes offusquées, des scènes de « pas de chance », des esquives consciencieuses aux piques soudaines de sérieux, où l’on sent que quelque chose de grave va potentiellement se produire.





Dans TRY, on réalise que quelle que soit la décision ou la direction du groupe, il y a ces yeux derrière eux. Pendant un certaine nombre d’épisodes, Xelloss semble les ménager, assure leur défense en s’attaquant de façon mesurée à Valgarv, et toise manifestement Filia pour son inefficacité (il n’est jamais clairement menaçant avec elle, son face-à-face avec Milgazia l’était comparativement beaucoup plus).





Comme on (et Lina) l’attendait, Xelloss finit par tromper tout le monde, réussit à voir Valgarv seul-à-seul et à lui délivrer le message des Seigneurs Mazoku, à savoir, qu’ils laissent à Valgarv (la seule et unique) option de les rallier. En échange, les démons seraient très heureux de lui livrer Lina - qui ne sera pas trop surprise par l’offre et qui accepte la présence de Xelloss en connaissance de cause. Le refus débouche sur un moment rare : d’une, Xelloss utilise sa vraie forme (les cônes noires), et de deux, il s’acharne sur Valgarv (rappel, les démons accroissent leur force à partir des émotions négatives des êtres. Il est plus ou moins en train de bouffer.)





L’intérêt commun, Xelloss - et les démons, donc - le trouvera au début auprès d’Armeiss. De même que pour ce dernier avec Valgarv (à savoir, mettre la main sur les armes/serviteurs de Dark Star), il s’agit d’une alliance circonstancielle. Xelloss parlera de « négociations ». L’enjeu concerne la récupération des armes, et les désaccords naissent de leur utilisation. Armeiss, Sirius et Erlogos comptait les utiliser pour envoyer Dark Star dans un autre monde, quel qu’il soit. Un accord était possible avec les Dragons d’Or (les aider à trouver les armes manquantes / ne pas faire entrer Dark Star dans ce monde mais dans un autre), parce que les êtres divins sont liés aux intérêts de leur propre monde et qu’ils recherchent à conserver un territoire donné. C’est un argument parallèle à celui exprimés par les démons via Xelloss : ils sont les seuls à pouvoir légitimement détruire leur monde. Armeiss est prêt à être conciliant et est ouvert aux propositions, ce qui l’oppose une première fois à Valgarv, dont l’action n’a de sens que si Dark Star vient dans leur monde ; Erlogos le sera moins, préférant accomplir leur mission sans risques (le même raisonnement que les Dragons d’Or) jusqu’à ce que Sirius s’y oppose ; Sirius restera neutre, avant de prendre le parti de feu Armeiss, choisissant de faire équipe avec tout le monde pour détruire (une partie de) Dark Star. Xelloss l’attendait sans doute, ou préférait rester dans la course puis tromper son monde, puisque, en lui-même, il n’est pas du même niveau qu’Armeiss/Erlogos/Sirius - Zelas Metallium serait un équivalent « de son monde », mais lui est situé un grade en-dessous. Il y a bien une proposition (utiliser Ruby Eye pour vaincre Dark Star, soit ressusciter Ruby Eye), mais Xelloss n’insistera jamais dessus et l’on peut douter de son sérieux à ce moment. Quant aux humains, ils tarderont à afficher leur décision ; Lina sera très vite prête à recourir au moyen extrême, le Giga Slave, et en effet, face à un « Dieu de la destruction » (fusion de Roi Démon et de Dieu), il n’y a pas vraiment d’autre possibilité. Au final, Lina mettra en avant la préservation, avec l’espoir d’une évolution progressive pour « casser le cycle ».

Peu à peu, Valgarv est le seul dont l’objectif se révèle inconciliable avec celui des autres. Et, pour cause : il met le pied dans un territoire interdit, évoque des données auxquelles « il ne faut pas penser » (Xelloss ! C’est XELLOSS qui s’inquiète/semble avoir peur à cause de ça !).





Valgarv possède de nombreuses similitudes avec Garv. Ils ont été poursuivis par ceux qui auraient dû partager le même « camp ». De base, la position de Garv était inconfortable face aux autres Seigneurs Mazoku, et Val, quant à lui, a échappé de justesse (grâce à Garv) aux massacres des Anciens Dragons par les Dragons d’Or. Par contre, c’est Garv qui crée une deuxième similitude entre lui et Val, en le transformant en hybride - Garv est un démon scellé dans sa forme humaine, Val accède à un statut intermédiaire entre dragon et démon. Il renaît en tant que Valgarv, ce qui est assez significatif : Xelloss et les subalternes de Dynast (romans) sont nommés à partir de leur créateur. Valgarv, dont la nature est modifiée, apparaît comme le subalterne de Garv, au même titre qu’eux, sauf qu’il s’agit d’un acte consenti, que la personnalité de Valgarv n’est pas née de Garv. C’est un choix mutuel.





Après NEXT, Valgarv n’a jamais été moins libre. Soit il passerait sa vie à se cacher, soit il serait exécuté, soit il serait forcé de rejoindre officiellement les dragons (certainement pas les Dragons d’Or) ou les démons. Xelloss sera envoyé pour proposer ce dernier point, même si l’idée lui déplaît fortement ; le refus de Valgarv lui permettra de passer à l’autre option, l’élimination.
Il a certes des subalternes, qui ont eux aussi été exclus et en danger de mort au nom de la différence, mais il n’a ni allié, ni protecteur. Il n’y a, dans son monde, aucun camp qu’il puisse rejoindre sans trahir une partie de son histoire : les Dragons d’Or sont responsables du génocide des Anciens Dragons, les démons ont organisé la chute de Garv, et Lina (qui peut représenter les humains) y a elle-même participé. C’est à tire personnel que Valgarv les rejette. Une fois Garv mort, il n’a plus d’avenir possible à cause de ce qu’il est devenu, et, à ce titre, il apparaît toujours marqué par une idée de « fin ».

Parce qu’il est un mélange des deux espèces « incompatibles », Valgarv a effectivement une approche différente. Il est violent, méfiant, rempli de haine, et s’en sert comme d’une source pour agir. Son soutient, il va le trouver (partiellement) chez des protagonistes venus d’un autre monde, contre qui il n’a à la base aucun grief. Il se fait le successeur de Garv, chargé de réaliser sa volonté même si de façon beaucoup plus directe, et est renforce sa décision lorsqu’il est absorbé par « Dark Star » (le Dieu de la destruction né de l’assimilation de Volfeed par Dark Star), qui est comme lui formé des deux opposés. La destruction qu’il propose, à la différence des démons, est un moyen, permettant de recréer le monde sur des bases différentes, de casser l’opposition fondamentale entre démons et dragons. Apparaît également l’idée de « purification », qui n’est pas sans évoquer un parallèle à l’entreprise de Filia à son égard (l’apaiser). Dans son projet, Valgarv ne cherche pas à assainir le monde des individus qui auraient été responsables de ses pertes : il a dépassé cette considération, il veut purifier le monde de l’Ordre qui le corrompt, ce qui revient à die qu’il tente de libérer le monde de son Dieu-Créateur. En réponse, Xelloss flippe, vraisemblablement parce qu’il est le seul à comprendre à quel point Valgarv transgresse l’interdit (faire quelque chose contre, en parler, y penser). La tentative de Valgarv de les convaincre n’aboutit pas ; c’est hors de question pour Xelloss, qui passe tout de suite à l’attaque, et quant aux humains, Lina choisit de parler en leur nom pour exprimer son refus. La réunion des magies (Filia accepte de combiner la sienne à celle de Xelloss) achève finalement celui qui en est né, alors même qu’il proposait une alternative au système. L’Ordre ne sera pas changé, le sacrifice étant considéré comme trop grand, et les humains mettant en avant une conception optimiste du futur dans laquelle il y aurait un moyen de faire évoluer le monde au lieu de tenter de le révolutionner.











Le final de TRY est doux-amer à ce titre, mais la renaissance annoncée de Val « purifié » (l’œuf, le retour à un état original) lui donne une touche plus positive. Pourtant, l’insert song dégage une certaine mélancolie par son rythme, tout comme l’opening. C’est peut-être une libération pour Val, qui n’a plus à se battre contre quelque chose d’a priori inattaquable et qui retourne à son état original ; mais il convient de noter que le résultat de tout ce qu’il a entrepris est un échec, que l’ordre initial n’a finalement pas été affecté, que tout restera tel quel, que le monde restera dichotomique et « corrompu » (l’oubli de la volonté de s’élever). Si l’on s’en tient aux faits, le monde de Lina n’a que peu de chance de changer. Il y a encore cinq fragments de Shabranigdu non-identifiés et Lei Magnus est toujours une menace parce qu’il est scellé et non vaincu. L’histoire des Anciens Dragons a été cachée, oubliée, et il a été difficile pour Filia d’en connaître le récit, elle qui fait pourtant partie de la jeunesse de son espèce. Au niveau des dragons et des démons, une évolution débouchant sur la fin de leur conflit semble utopique.
Qui est responsable de la renaissance de Val ? Volfeed et Dark Star se sont confondus, seule la moitié de la fusion obtenue a été détruite (même pas sur le plan astral !). Volfeed n’existe plus en tant que tel, et la renaissance de Val a un côté cruel, parce que qu’elle se fait le manifeste d’une marque de contrôle. C’est la raison pour laquelle je pense que c’est bien à Lord of Nightmares que l’on doit sa renaissance.

La conséquence est directe du côté de Filia. Elle accède à la maturité, est maintenant apte à prendre ses propres décisions, et son statut s’en trouve transformé : elle devient la gardienne de Valgarv, ce qui inverse leur rapport de force. Avant, Valgarv exprimait son rejet et la dominait complètement ; maintenant, Filia peut prendre soin de loi, c’est-à-dire lui donner ce qu’elle souhaitait (une expression concrète de sa préoccupation, un moyen d’obtenir son pardon). Filia se présente de plus comme une figure maternelle, puisque Val est en gestation sous la forme d’une sphère - ce qui n’est pas sans évoquer un œuf - après être apparu aux yeux de Filia comme un « petit garçon » orphelin et seul. Valgarv avait des traits d’enfance ; dans l’épisode 8, il tenait un jeu (on le voit près du berceau dans les credits), mais le son qu’il dégageait était mécanique, sec, solitaire, violent. Une des images qui lui revient est celle de l’œuf brisé et du bébé tué. Valgarv était un peu un enfant qui n’a pas pu grandir.







Pour Xelloss et les autres, le dernier épisode débouche globalement sur un retour à la normale, néanmoins marqué par la perte de l’Epée de Lumière (// romans), tandis que Lina et Gourry repartent à l’aventure. Il s’agit d’une sorte de conclusion de la série et de la firme, avec quelques notes rappelant que les évènements de TRY se sont produits. Xelloss fait son rapport, Amélia reprend ses responsabilités de princesse, Zelgadiss est reparti mais a avec lui un des bracelets d’Amélia (autour de la gourde, qui contient de l’eau, image qui renvoie traditionnellement à la féminité, donc, est-ce que c’est abusif de dire qu’on peut y voir un motif sexuel si on cherche bien ?). Ils n’ont pas été changés par TRY, à la différence de Filia dont le final indique clairement une évolution : de prêtresse subordonnée au début de la série à propriétaire d’une boutique de jarres, soit une indépendance (économique) et un choix de vie qui correspond à ses propres goûts.














La série aura eu son lot de comédie et de désacralisation, que cela concerne le scénario ou les épisodes de délire. Même : notez comme, chez ces derniers, on finit régulièrement par rattraper le scénario de façon totalement inattendue, comme si on ne savait plus très bien à quel moment les choses redevenaient sérieuses. Exemple dans l’épisode du Temple du Mariage, où Jiras parvient à voler l’Épée de Lumière ; ou celui des deux villes ennemies, qui permet de nous apprendre pour la première fois que la « magie sacrée » naît de la fusion entre magie divine et magie démoniaque. Même, en ce qui concerne les motifs récurrents : rappelez-vous l’épisode de la Fille-Poisson et de l’humain amoureux, où leur relation n’est pas approuvée au nom de la différence. C’était du crack comme Slayers sait en faire, parodiant une esthétique dramatisante, mais ça ne vous évoque pas vaguement l’exclusion, l’idée que les races ne pourront jamais vivre sur le même plan ?

De même, dans les affrontements importants, il y a occasionnellement des actions qui jouent avec une mise-en-scène dramatique, comme si la série la refusait dans un premier temps.








Alors oui, le squelette de TRY a effectivement un rythme qui surprend, parce que différent de ses prédécesseurs. NEXT était un immense plan qui se déroulait, visant à tuer Garv et à pousser Lina à lancer le Giga Slave. Dans TRY, la donne est différente, tout est instable, sujet au changement et se fait sur le vif (pensez à un moment de révolution où tout peut basculer à n’importe quel moment). La saison a un aspect chaotique parce que la situation est chaotique, on suit majoritairement le point de vue du groupe des Slayers et ils mettent très longtemps à comprendre précisément les objectifs des uns et des autres. La série s’achève sur une tentative de révolution de l’Ordre qui échoue, et même si les moyens de Valgarv n’étaient pas du tout engageants, même s’il était animé par la vengeance, même s’il proposait sommairement de tuer tout le monde (à court terme), il visait surtout à libérer ce même monde d’un système qui lui était imposé. Mais tout échoue, il n'y aura pas vraiment de conséquences, que les TRY-haters se rassurent, qu’ils continuent de croire que l’action de Valgarv était dénuée de tout sens, que TRY n’est qu’un agrégat d’éléments disparates « qui ne sont pas du Slayers », que les personnages sont OOC et/ou deviennent des caricatures vivantes, que cette saison, c’est du gros n’importe quoi qui n’a globalement aucune cohérence avec l’univers et que Filia, d’abord, elle est creuse et complètement inutile ; donc, qu'on peut oublier cette saison.

Ceci devait être une entrée criant mon amour de Slayers TRY, et j’espère que, malgré ces dernières lignes, je suis à peu près parvenue à mon but. Malheureusement, la rédaction a été secouée par quelques découvertes webiennes relativement funestes, tout ça pour en arriver au point suivant.

Le prochain qui ose pondre un ersatz d’article « TRY c’est mauvais, manichéen et pas bien parce que c’est une saison originale et elle a aucun sens et d’abord c’est pas du Slayers parce que Slayers moi je sais ce que c’est et aimer TRY c’est détester Slayers et ma mauvaise foi elle powne le monde =o », je lui réduis le visage en bouillie à coups de pelle, je lui crève les yeux avec mes ongles, je lui tranche les oreilles et les doigts à l’aide de mes badges, histoire qu’il ne récidive jamais dans ses prétentions pseudo-critiques.

Au passage, je suis fière de vous rappeler que cette entrée était un concentré de subjectivité écrite par une personne qui est fière « d’aimer Slayers », ce qui pour elle comprend largement Slayers TRY. Accessoirement, quand je veux « écouter » TRY, je mets "Ensei" de l'OST de My-HIME en fond ; je hurle comme seule une fangirl sait hurler sur la progression et sur la manière dont Filia appréhende les évènements, sur Valgarv en général, sur les relations qu’il entretient avec Filia/Garv/Xelloss, sur toute la partie historique et cosmologique soulevée dans cet arc, sur Lina qui utilise des techniques de fourbe et qui passe très rapidement aux choses sérieuses, sur les combinaisons d’énergie et sur la « fin » de chaque personnage telle qu’elle est montrée dans les credits. Parce que SQUEE.

Now, discuss.

fan things: screenshots, fan things: anime, articles/reviews/commentaires/avis, fandom: slayers

Previous post Next post
Up