Sujet moins joyeux

Jul 03, 2008 09:05


Et voilà. Quand j'avais dit "Lettre de Motivation", c'était pour Molière - khâgne théâtre. J'avais presque réussi à me persuader que j'envoyer le dossier "sans rien espérer". La mention "avis du chef d'établissement d'origine" m'a plombée d'un coup, et j'ai compris que j'en espérais trop. Donc, je n'enverrai pas le dossier, puisque, pour ça, c'est déjà "tout vu". Un type que je n'ai jamais vu me connaît mieux que moi, hein, pour décider "où je serai bien" ? Et bien, là, c'est "université" marqué dans le bulletin. Il aurait fallu se battre pour Molière, mais, visiblement, le secrétariat était absolument pas réticent pour la transmission du dossier. Il aurait fallu se battre, et je suis globalement lessivée, je me sens incapable de faire la moindre choses. Espérer pour rien, ça fatigue beaucoup.

Je me souviens de la 1ère, où on m'avait souvent taxée de pessimiste, voir, de défaitiste. Juste que : là, vraiment, ce que je disais, c'était pour moi, pour essayer de me persuader. A chaque fois que je réagis comme ça, c'est la même chose : c'est juste que, déraisonnablement, j'espère, je suis persuadée "que". Ca, et que j'essaie de me protéger à l'avance d'un cassage d'un gueule. Ben, là non plus, ça n'aura pas marché.

Mais cette année... je crois que je suis passée pour quelqu'un de "solide", non... ? Quelqu'un qui n'était que rarement "blessée" par des mots, ou des trucs du genre... ? Peut-être aussi pour ça que je suis dans cet état de fatigue. Au collège, au lycée, on s'était côtoyées suffisamment longtemps pour "reconnaître la façon dont on réagissait", sans non plus la mettre en relation avec ce qu'on pouvait penser. Je me comprends : on savait "bien réagir" face à certains actes, et anticiper les crises. Là... je sais pas "ce que j'ai foutu". La "mise à l'écart" que j'avais prévu en début d'année n'a pas tenu bien longtemps, forcément, et je suis passée d'un extrême à un autre. Jouer la carte de la dérision, de l'autodérision, et de "prenons tout en riant pour éviter que ça fasse mal"... urk. Ca m'a jamais réussi.

Là-maintenant-tout-de-suite, l'hypokhâgne, ça me gagne "pas". Je sais que c'est dommage, que se soit la fin qui gâche l'ensemble. Mais je constate. Ces derniers jours, j'ai été incapable de retrouver des gestes de "mon" quotidien. Je suis incapable de savoir "quoi faire" en perles, malgré la montagne de projet que j'avais l'année dernière. Je suis incapable de retrouver "mes rituels". Je vis comme en attente, et je ne sais pas "de quoi". Je suis incapable de faire des choix. Je reste bloquée, et, soit je finis par laisser la situation figée, soit je cherche un moyen de fuir en arrière. Les mots "l'année prochaine" me tétanisent ; je suis incapable de faire le point pour comprendre "ce que je voudrais". Je réponds de plus en plus souvent par "Je ne sais pas" pour éviter une confrontation avec les autres, ou avec moi-même. Le temps passe lentement, et je ne peux même pas me plonger dans le sommeil pour améliorer un peu les choses : je dors mal, je dors peu. Et ça me fatigue encore plus. Les mouvements brusques me font vraiment mal. Les moments de remontée spectaculaire sont aussi rapides qu'éphémères, cf hier. Il suffit de se replonger dans "l'orientation" pour que ça me plombe à nouveau, encore plus lessivée qu'avant.

Et qu'est-ce que je fais ici ? Japan Expo commence un peu tard. Je partirai de la maison vers 11h, je pense. Je suis toute seule à faire la queue, donc autant la minimiser au maximum (et pas envie de squatter avec "le groupe de ma sœur" ce matin. Pas assez en forme pour être excitée à l'approche de l'ouverture). Bon. J'espère quand même tenir sur tous les plans, pendant ces 4 jours. Ca me ferait du bien, sûr.

real life: questions et incertitude

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