Je m’y prends tardivement, mais voici quelques photos et des petites notes pour illustrer ma descente à Avignon !
Étant une sale groupie obsessionnelle, beaucoup auront remarqué que j’aime énormément le travail de Wajdi Mouawad (et je n’ai toujours pas fait d’article à ce sujet, aheum), qui a été l’artiste-associé du festival d’Avignon cette année. La « Trilogie » (les trois premières pièces de sa tétralogie, Le Sang des promesses, créées entre 1997 et 2006 ; la quatrième pièce a été créée en 2009), composée de Littoral, Incendies et Forêts était jouée à Avignon cette année, avant une petite tournée en France. Je n’ai pas voulu rater ça, forcément, et même si j’ai été déçue de ne pas avoir de place pour Ciels (dernier volet de la tétralogie, présenté à Avignon), il n’empêche que j’étais ravie tout court ^^
Les trois pièces étant jouées de nuit (20h - 8h du matin, à peu près, avec deux grosses pauses et une entracte au milieu de Forêts), pas besoin de songer à l’hébergement ! Je suis arrivée le mercredi matin vers 9h et devait repartir le jeudi vers 15h.
J’ai profité de mon arrivée matinale pour visiter un peu Avignon ; mais autant dire qu’à ces heures, il ne s’y passe rien (le festival vit tard). J’ai fini par sortir de la ville et attendre la navette pour aller sur l’autre rive. Les couleurs détonnaient beaucoup !
Le pont d’Avignon :
Après une petite promenade, je me suis installée dans un coin d’herbe pour faire la sieste, en vue de la nuit blanche :
Et damn, ce coin d’ombre était un véritable paradis *o*
Fin d’après-midi, retour dans le vieille ville. Je profite des animations, tend l’oreille, et découvre un mini-concert par un groupe français, De la mancha, plutôt très sympathique (c’est rare que j’achète un CD lors d’un concert de rue, donc ça m’a laissé une très bonne impression ^^) :
Début de soirée. J’affronte la foule pour me rapprocher un peu du Palais des Papes, qui a déjà un périmètre de sécurité autour de lui afin de laisser le passage pour le spectacle (un bon millier de personnes) :
Je me renseigne un peu, j’attends près de mon entrée (plusieurs, en fonction de la zone des places). Excitation, tension, entrée !
On passe par le dessous des gradins :
… pour ressortir à l’ombre :
Le dispositif pour Littoral :
Les gradins se sont bien remplis :
Au moment où une annonce vocale informe qu’il sera interdit de prendre des photos ou des vidéos pendant la représentation, un murmure parcourt le public et le mot se propage : il y a un invité sur scène !
Oui : un chat ^^
L’interrogation reste entière : « est-ce qu’il est venu tout seul ? ». Je sais que c’est un chat, donc, par nature, une collaboration reste impossible. Mais il a parcouru toute la scène, de Jardin à Cour, avec une linéarité pour le moins déconcertante…
De même : les acteurs sont entrés sur scène à sa suite (côté Jardin lorsque le chat atteignait le côté Cour ; nul ne sait ce qu’il est devenu par la suite).
Le jour décline progressivement durant la pièce. Littoral avait été recrée pour l’occasion, avec une équipe plus jeune. La pièce, également, avait subi quelques modifications pour être raccourcie. J’ai senti la « nouvelle » patte de Mouawad : l’utilisation de la peinture. Il en utilise de plus en plus, et la recréation de Littoral n’a pas été une exception ; j’ai beaucoup aimé la toute première image avec la peinture blanche ^^
(je me réserve le droit de jouer réellement à ma sale groupie hystérique dans l’article pro-Mouawad qui arrivera un jour ; donc, je commente ce qu’il se passe autour des pièces, mais pas pendant les pièces).
À la sortie, j’entends quelques spectateurs qui se disent désappointés ; vrai que le texte de Littoral (son côté crû) rebute un peu en premier lieu. Même pour moi, elle reste la pièce de la Trilogie que j’aime le moins (même si je l’aime déjà beaucoup ^^). Disons que c’est chronologiquement la première pièce écrite de la Trilogie, mais qu’elle est sans doute… celle qui est le plus difficile d’accès. Bref. J’ai beaucoup grincé des dents à l’idée que certains étaient prêts à claquer entre 40 et 50 euros juste « comme ça », « parce que c’est à la mode », sans s’être renseigné sur l’auteur ou son travail. Re-bref.
Les gradins se vident après la première pièce : plus d’une heure avant la pièce suivante, Incendies, et les spectateurs peuvent sortir du Palais des Papes pour aller manger dans la ville.
Je me suis promenée dans le bâtiment, un gobelet de café (gratuit) à la main :
Retour dans la Cour d’Honneur. La température a drastiquement chuté. Les couvertures prêtés aux spectateurs (elles étaient sur les sièges dès notre entrée), qui servaient auparavant de coussin, sont enroulées autour des corps. On sent et on entend plus distinctement le vent. C’est parti pour Incendies !
Les jeux de lumières (il faisait totalement nuit) étaient absolument magnifiques. La scénographie, qui paraissait à la fois simple et assez biscornue « de jour », rendait finalement possible un certain nombre de variantes textuelles et lumineuses la nuit.
À 4h du matin, la pièce est terminée. Début de la seconde pause, plus courte.
… puis retour dans la Cour pour Forêts ! Quelques sièges vides, mais, dans l’ensemble, il reste encore beaucoup de monde. La pièce durant 3h45, elle a droit à une entracte d’un quart d’heure.
Deuxième partie de la pièce (pour les connaisseurs : de quelle scène s’agit-il ? Moi je saaaais ^^) :
La fin de Forêts permet enfin aux spectateurs de saluer les acteurs. Les applaudissement ont duré entre dix et quinze minutes (sachant qu’on venait de passer une nuit blanche et que tout le monde était passablement exténué).
Pour les souvenirs d’Avignon, je me suis contentée du minimum :
Le seul point noir (qui, finalement, a été un sacrifice menant à une contrepartie qui la compensait très largement) était le vent. Les phrases se perdaient parfois, il fallait réellement tendre l’oreille. En échange… c’était naturel, c’était grand, c’était beau.
Je crois qu’au niveau du rendu, c’est Incendies qui l’emporte. Le cadre était PARFAIT. Le vent faisait un drapé merveilleux avec les costumes, la musique qui soutenait donnait réellement une sensation de solitude dès qu’il s’agissait du voyage de Nawal… également, pour Forêts, il y a eu des images très belles, lorsque Loup était seule sur la scène balayée par le vent (Littoral est, pour moi, un pièce du voyage dans l’espace ; Forêts est un voyage temporel, tandis qu’Incendies mélange les deux).
Je n’ai malheureusement pas pu voir Ciels, mais, lorsque je suis retournée à Avignon deux semaines plus tard :
1°) J’ai croisé deux fois Wajdi Mouawad devant le Palais des Papes désert à quelque chose comme 6h30 du matin.
2°) J’ai assisté à sa lecture (et à celle de Patrick Le Mauff (Douglas Dupontel dans Forêts) et de Nathalie Becue) au Musée Calvet, « Silence d’usines : paroles d’ouvriers », qui était vraiment chouette !
3°) Dans le cadre de « La Vingt-cinquième heure », j’ai pu voir À la recherche d’un employé disparu, de et par Rabih Mroué ; une super bonne surprise !
Les pièces s’offrent un nouveau voyage en France, et Ciels sera joué pour la première fois à l’Odéon. En ce qui concerne Paris, pour la saison qui arrive, les pièces de Wajdi Mouawad seront jouées :
- La Trilogie (Littoral, Incendies, Forêts) : le 12 décembre à Sartrouville (il me semble qu’il reste des places) et le 14 et le 15 novembre aux Célestins Théâtre de Lyon.
- Littoral (recréation) : du 19 janvier au 21 février au Théâtre 71 (Malakoff).
- Incendies : du 8 au 10 décembre à Sartrouville (Yvelines).
- Forêts : les 9 et 10 décembre au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines.
- Ciels (dernier volet de la tétralogie) : du 11 mars au 10 avril aux Ateliers Berthier (annexe de l’Odéon).
Si certaines sont intéressées (ma F-liste étant exclusivement féminines, Renan exclu, je considère que le féminin prime \o/), elles sont les bienvenues ! Je conseille Forêts et Incendies en premier lieu pour les non-initiées. Par contre, comme vous pouvez le constater, il y a peu de dates (sauf pour Littoral, recréation oblige, et Ciels, création oblige : à l’ouverture de la billetterie, le 18 février, les places vont sans doute s’envoler), elles risquent donc de partir très vite.
J’envisage d’aller en revoir ; si ça vous intéresse d’y aller avec moi, je me ferais un plaisir de vous accompagner. Les places étudiants et moins de 26 ans ont des tarifs TRÈS attractifs (surtout lorsque l’on passe par la billetterie de ma fac), et je veux bien m’occuper de les prendre, puisque j’ai l’habitude ^^
(et l’article de propagande en l’honneur de Wajdi Mouawad arrivera… oui, il arrivera… je sais pas quand, mais il arrivera…)