Hors-série XD - Blanche Neige

Mar 22, 2006 14:06

Titre: Où l'on plaindrait plutôt le beau-père...
Auteur: Lily Rae (lily.kohai@gmail.com)
Fandom: Harry Potter/Caer Verse - Blanche Neige et les sept nains
Rating: G
Thème: Hors-série XD
Disclaimer: Petit miroir, petit miroir chéri, pas vrai que ce conte est à moi? ...... Zut, alors, mon miroir à moi marche pas >_<

Note: Ca n'a aucun rapport, mais lovie, je sais que ça te fera plaisir: tout àl'heure, avec Jacques, on parlait de Caer et de fics HP, et il m'a dit innocemment qu'il croisait beaucoup de fics où Draco était avec Harry, mais qu'il trouvait qu'il allait mieux avec Seamus^^ Le Draco/Seamus a de beaux jours devant lui!! ^o^


Un jour, dans le château de Hogwarts, c'était au beau milieu de l'hiver et les flocons de neige tombaient du ciel comme du duvet, la Reine Luna était assise auprès d'une fenêtre encadrée d'ébène noir, et brodait un bel animal mythique sur un vêtement destiné à son époux, le Roi Sean, un puissant et sage sorcier. Et tandis qu'elle brodait ainsi et regardait neiger, elle se piqua le doigt avec son aiguille et trois gouttes de sang tombèrent dans la neige. Elle trouva que le rouge était si joli à voir sur la neige blanche qu'elle s'exclama:

"Oh, comme j'aimerais avoir une enfant aussi blanche que cette neige, aussi rouge que ce sang et aussi noire de cheveux que le bois de ce cadre!"

Peu après, elle eut un petit garçon qui n'était pas rouge comme sang ni noir de cheveux comme bois d'ébène et encore moins ni même blanc comme neige, mais que la Reine Luna tint tout de même à appeller Blanche Neige. Puis, quand l'enfant fut né, la Reine partit tout aussitôt dans un pays lointain à la recherche d'un canard légendaire.

Un an plus tard, toute nouvelle de la Reine avait cessé de parvenir au Roi Sean. Celui-ci se sentait bien seul, mais ne pouvait se résoudre à reprendre femme tant qu'il lui restait un espoir de voir revenir Luna. Il prit donc un époux, le roi Théodore. C'était un vampire discret et presque froid, mais il était secrètement très sensible à tout ce qui était mignon. Il possédait un Miroir magique, qui conférait deux couettes rousses à quiconque se mirait dedans, et ce Miroir avait une âme et une conscience. Le roi Théodore adorait ce Miroir et ne pouvait souffrir que l'artefact aimât quelqu'un plus que lui. Quand il se tenait devant et s'y contemplait -arborant les deux couettes, il disait:

Petit miroir, petit miroir chéri,
Qui aimes-tu le mieux dans tout le pays?

Et le Miroir répondait:

Roi Théo', je vous préfère à tous dans tout le pays.

Car le Miroir appelait le roi Théodore 'roi Théo', et il était la seule entité du royaume, en dehors peut-être du Roi Sean, qui avait ce privilège.
Et quand le Miroir faisait cette réponse, le roi était tranquille, car il savait que le Miroir disait vrai.

Cependant, Blanche Neige grandissait et devenait de plus en plus mignon, apprenait à se servir de sa magie, de sa baguette et de ses grands yeux et s'entraînait à tout et n'importe quoi dans chaque couloir du Château. Il se faufilait partout, y compris dans la chambre du roi Théodore et discutait continuellement à bâtons rompus avec le Miroir magique. Vint un moment où il fut plus adorable qu'un chaton et plus cher au coeur du Miroir que le roi Théodore lui-même. Et un jour que celui-ci demandait au Miroir:

Petit miroir, petit miroir chéri,
Qui aimes-tu le mieux dans tout le pays?

Le Miroir répondit:

Roi Théo', je vous préfère à tous ici,
Mais Blanche Neige est mon favori.

Alors le roi Théodore prit peur, et devint vert et même argent de jalousie. Dès lors, quand il apercevait Blanche Neige, même quand l'enfant n'était pas en train de parler au Miroir, son coeur se retournait dans sa poitrine, tant il lui en voulait. Et sa jalousie ne cessait de croître comme une mauvaise herbe, de sorte qu'il n'avait de repos ni le jour ni la nuit. Alors, un jour où le Roi Sean était parti débarasser une de ses provinces des mages noirs qui y créaient des problèmes, Théodore fit venir sa Chasseuse, Pansy, et lui dit:

"Emmène cet enfant dans la forêt, je ne veux plus l'avoir sous les yeux. Tu le tueras et tu me rapporteras son sang comme preuve."

La Chasseuse obéit et l'emmena, mais quand elle eut tiré l'un de ses poignards et voulut transpercer le coeur innocent de Blanche Neige, il la regarda avec de grands yeux brillants et des lèvres tremblotantes, et dit:

"Meuh, Sunshine! é_è Me tue pas, je m'enfuirai dans le bois d'à côté et je reviendrai plus jamais!"

Tout le monde savait que Blanche Neige adorait la forêt qui le lui rendait bien, et qu'il ne risquait pas de se perdre ni d'être attaqué par une bête sauvage; il était certain qu'il serait capable de revenir d'ici demain s'il le voulait, mais comme il était déjà si fatiguant au bout d'à peine cinq secondes, la Chasseuse n'eut pas envie de supporter ça plus longtemps et dit:

"C'est ça, cours donc, allez."

'Au moins tant que tu seras là-dedans tu ne passeras pas ton temps à foutre le bordel au Château' pensa-t-elle, mais à l'idée de n'avoir pas à le tuer, elle se sentait tout de même soulagée.

Et comme une bestiole quelconque venait vers elle en bondissant, elle l'égorgea, récupéra son sang, et rentra au Château. Elle alla voir Paula, la Cuisinière, car elles étaient amies et qu'elle savait bien qu'il faudrait plus que du sang animal pour tromper le roi Théodore. Heureusement, Paula était plus que douée, et quelques ajouts et sorts de confusions plus tard, elle rendit à Pansy une bouteille d'un sang qu'elle assura méconnaissable. La Chasseuse l'embrassa pour la remercier et rapporta le sang au roi Théodore comme preuve, mais celui-ci rangea la bouteille et la garda pour plus tard, et l'on ne sut donc pas si la Cuisinière avait réussi son office.

Maintenant, le pauvre Blanche Neige était tout seul dans les grands bois et s'amusait follement, kyatant sur chaque bestiole rencontrée et discutant avec chaque arbre croisé, jouant avec les Feys de Terre, de petits esprits élémentaux qui vivaient là. Il se lia d'amitié avec un adorable petit oiseau jaune et bleu qu'il appella Colin et qui décida de l'accompagner dans son escapade. Au bout d'un moment, fatigué, Blanche Neige se souvint d'une Communauté de nains qui se trouvait non loin; les Feys lui indiquèrent le chemin et il s'y rendit pour s'y reposer un peu.

Dans la maison, tout était petit, mais si mignon et si propre qu'il kyata de nouveau. Il y avait une petite table recouverte d’une nappe blanche avec sept petites assiettes, chacune avec sa petite cuillère, puis sept petits couteaux et fourchettes et sept petits gobelets. Sept petits lits étaient placés l’un à côté de l’autre contre le mur, et ils étaient couverts de draps blancs comme neige. Chaque couvert ou lit portait un petit emblème, certainement à l'image de son possesseur.

Blanche Neige, qui avait grand-faim et grand-soif, mangea un peu dans chaque assiette et but dans chaque gobelet, car il ne voulait pas tout prendre au même; mais arrivé aux sixièmes il trouva le petit dragon qui représentait le propriétaire tellement beau qu'il ne prit presque rien, et se rattrapa sur la dernière assiette. Ensuite, il était tellement las qu'il se coucha dans un petit lit, mais aucun ne lui allait, l'un était trop long, l'autre trop court, enfin le septième fut à sa taille; il y resta, sourit à l'oiseau qui s'était perché à la tête du lit et s'endormit.

Quand il fit tout à fait nuit, les maîtres du logis rentrèrent; c'étaient les sept nains qui travaillaient dans la montagne, creusant et piochant pour en extraire le minerai. Ils allumèrent leurs sept petites chandelles et dès qu'il fit clair dans la maison, ils virent qu'il était venu quelqu'un, car tout n'était plus dans l'ordre où ils l'avaient laissé. Le premier dit:

"Qui s'est assis sur ma petite chaise?"

Le second :

"Qui a mangé dans ma petite assiette ?"

Le troisième :

"Qui a pris de mon petit pain ?"

Le quatrième :

"Qui s'est servi de mes petits couverts ?"

Le cinquième :

"Qui a bu dans mon petit gobelet ?"

Le sixième soupira et dit:

"Vous êtes lourds, les gars. Quelqu'un est entré, c'est tout, pas besoin d'énumérer!"

Le septième, qui avait levé les yeux au plafond, lâcha juste:

"Merci, Charlie."

Et ensuite il se mit à grommeller, car son assiette à lui était presque vide, tout le contraire de celle de Charlie, juste avant lui. Puis le premier nain regarda autour de lui, vit un creux dans son lit et s'écria:

"Qui est entré dans mon petit lit?"

Les quatre suivants accoururent et s'écrièrent:

"Quelqu'un a couché dans le mien aussi!"

Les deux derniers suivirent le mouvement avec moins d'enthousiasme, secouant la tête, mais en regardant dans son lit, le septième aperçut Blanche Neige qui y était couché et dormait. Alors il se mit à râler de nouveau, et, les autres l'entendant, tous se précipitèrent et poussèrent des cris de surprise. Ils allèrent chercher leurs petites chandelles et éclairèrent Blanche Neige.

"Ô James", fit Charlie, "James, que cet enfant est donc mignon!"
"Je vais le balancer par la fenêtre" assura le septième. "On verra s'il est toujours mignon une fois en bas."

Et il s'approcha de Blanche Neige endormi. Mais Charlie le prit par le bras, le retenant.

"Arrête un peu de râler, Blaise, il est trop mignon, tu vas pas le jeter dehors!"
"Je vais me gêner, tiens! Il dort dans mon lit, je te signale!"

Le petit oiseau Colin, qui était toujours perché au bout du lit, s'envola soudain et piailla bien fort juste devant Blaise, défendant Blanche Neige. Charlie le trouva lui aussi adorable et répéta qu'il fallait laisser l'enfant tranquille. Les autres nains étaient si attendris par le courage de Colin qu'ils se rangèrent du côté de Charlie, et ils ne réveillèrent pas Blanche Neige, mais le laissèrent dormir dans le petit lit. Quant à Blaise, il coucha avec Charlie, et la nuit se trouva passée.

Le matin venu, Blanche Neige se réveilla et vit Charlie et Blaise attablés, car les autres nains étaient repartis dans leur mine tandis qu'eux étaient restés pour accueillir le dormeur à son réveil. Blanche Neige eut un grand sourire amical, puis se leva et s'installa à la petite table pour petit-déjeuner avec eux.

"Non mais ça va, oui...?" commença Blaise avant de se faire bâillonner par Charlie.
"Salut! Bien dormi?"
"Oui!!" répondit Blanche Neige, souriant. "Le lit était très confortable! Désolé de m'être installé, au fait."

Blaise s'agita un peu derrière le bras de Charlie, mais celui-ci ne s'en formalisa pas.

"Y a pas de problèmes. Comment tu t'appelles?" demanda-t-il.
"...Blanche Neige" répondit l'enfant avec une moue boudeuse.

Charlie cligna des yeux une ou deux fois et Blaise ricana, et Blanche Neige se renfrogna un peu plus.

"Oui bon ça va, c'est un nom de fille, et cruche en plus, je sais. Ma mère est un peu... évaporée. Au sens propre comme au sens figuré d'ailleurs."
"Moi c'est Charlie, et ce râleur c'est Blaise. Et ton oiseau?" ajouta le nain en voyant le volatile se poser sur l'épaule de Blanche Neige.
"C'est Colin, il vient de la forêt."
"Oh. Comment vous êtes arrivés ici?"

Alors Blanche Neige leur raconta que son espèce de jaloux de beau père avait voulu le faire tuer, alors qu'il n'avait rien fait, s'il vous plaît, mais que la Chasseuse lui avait laissé la vie, cette gentille Sunshine, et qu'il avait flâné dans la forêt tout le jour jusqu'au moment où on l'avait guidé à leur maisonnette. Il leur demanda s'il pouvait rester ici quelques temps, et Blaise dit:

"Si tu veux t'occuper du ménage, faire la cuisine, les lits, la lessive, coudre et tricoter, ouais, tu peux rester chez nous."

Blanche Neige cligna des yeux, l'air de se demander si le nain se fichait de lui ou pas, mais Charlie intervint tout en donnant une miette de pain à Colin qui gazouilla, ravi.

"Oui, enfin, si tu pouvais juste arroser les plantes... Et si tu sais faire la cuisine, ça serait bien, parce qu'aucun de nous ne se distingue à ce niveau-là..."

Blanche Neige adorait les plantes et cuisiner, il n'en fallut donc pas plus: il accepta de bon coeur et resta chez eux. Il ne tint pas vraiment la maison en ordre, mais appliqua ses leçons de magie pour élargir d'un coup de baguette le lit de Charlie; ainsi, il y eut assez de place pour que Charlie et Blaise ne soient plus serrés, et le nain grincheux le regarda d'un oeil un peu moins noir.

Le matin, les nains partaient pour les montagnes où ils cherchaient le minerai et l'or, le soir ils rentraient et le repas était préparé. Ils mirent un peu de temps à s'habituer à troquer leurs petits couverts contre les baguettes qu'exigeait Blanche Neige, mais tous trouvaient sa cuisine très bonne, même ceux qui le niaient farouchement, et tout allait bien. L'enfant étant seul tout le jour, les bons nains lui conseillèrent la prudence et dirent:

"Prends garde à ton beau-père, il saura bientôt que tu es ici, surtout ne laisse entrer personne."

Mais le roi Théodore, croyant avoir le sang de Blanche Neige, ne douta pas d'être de nouveau le premier dans le coeur du Miroir. Il raconta au Roi Sean que Blanche Neige avait voulu partir en voyage, et le Roi, connaissant le caractère de son fils, crut son mari sans le moindre problème. Puis le beau-père rentra dans sa chambre, se plaça devant son Miroir et dit:

Petit miroir, petit miroir chéri,
Qui aimes-tu le mieux dans tout le pays?

Alors le Miroir répondit:

Roi Théo', je vous préfère à tous ici,
Mais Blanche Neige au delà des monts
Chez les sept nains
Est encore mon favori.

Alors la frayeur le prit, car il savait que le Miroir ne disait pas de mensonges, il comprit que la Chasseuse l'avait trompé et que Blanche Neige était toujours en vie. Et alors il se creusa de nouveau la cervelle pour trouver un moyen de le tuer, car, tant que le Miroir n'aimerait personne moins que lui, la jalousie ne lui laisserait pas de repos. Et quand il eut enfin imaginé un moyen, il se farda le visage, s'habilla en vieille mercière et fut tout à fait méconnaissable. Ainsi fait, il se rendit chez les sept nains par-delà les sept montagnes, frappa à la porte et cria:

"Belle marchandise à vendre! A vendre!"

Blanche Neige regarda par la fenêtre et dit:

"Bonjour, ma brave femme, qu'avez-vous à vendre?"
"De la bonne marchandise, de la belle marchandise" répondit-elle, "des rubans de toutes les couleurs."

'Je peux bien laisser entrer cette brave femme' se dit Blanche Neige, il tira le verrou et fit emplette de jolis rubans.

"Enfant", dit la vieille, "comment es-tu coiffé! Viens ici, que je t'attache ce ruban comme il faut."

Blanche Neige ne se méfiait pas, il se placa devant elle et la laissa attacher ses longs cheveux avec un ruban. Mais la vieille lança aussitôt un sort sur le ruban qui s'enroula autour du cou de Blanche Neige et serra tant que l'enfant en perdit le souffle et tomba comme mort.

"Maintenant", dit la vieille, "tu as cessé d'être le favori", et elle transplana précipitament.

Peu après, à l'heure du dîner, les sept nains rentrèrent chez eux, mais quelle ne fut pas leur frayeur en voyant leur cher Blanche Neige couché par terre; et il ne remuait et ne bougeait pas plus qu'un mort, et Colin piaillait d'un air affolé. Charlie retourna et souleva Blanche Neige, ils virent alors le ruban autour de son cou et le coupèrent. Alors il prit une grande inspiration et toussa ensuite pendant dix bonnes minutes, se calmant petit à petit.

Quand les nains apprirent ce qui s'était passé, Charlie dit:

"La vieille mercière devait être envoyée par ton beau-père. Fais gaffe et ne laisse entrer personne quand nous ne sommes pas là."

Sitôt rentré chez lui cependant, le roi Théodore alla devant son Miroir et demanda:

Petit miroir, petit miroir chéri,
Qui aimes-tu le mieux dans tout le pays?

Alors le Miroir répondit comme l'autre fois:

Roi Théo', je vous préfère à tous ici,
Mais Blanche Neige au delà des monts
Chez les sept nains
Est encore mon favori.

En entendant ces mots, il fut tellement en colère qu'il lui sembla avoir encore du sang bouillonnant dans ses veines, car il voyait bien qu'une fois encore, Blanche Neige avait recouvré la vie.

"Mais maintenant", dit-il, "je vais inventer quelque chose qui te fera périr."

Et à l'aide de quelques sorts maléfiques qu'il connaissait, il fabriqua un peigne empoisonné. Puis il se déguisa et prit la forme d'une autre vieille femme. Il se rendit chez les sept nains par-delà les sept montagnes, frappa à la porte et cria:

"Belle marchandise à vendre! A vendre!"

Blanche Neige regarda dehors et dit, un peu méfiant:

"Laissez tomber, je ne peux laisser entrer personne."
"Tu as bien le droit de regarder" dit la vieille en sortant le peigne empoisonné et en le tenant en l'air pour bien le lui montrer, car le roi Théodore savait bien que tout ce qui avait trait à la coiffure ou aux cheveux était associé au Miroir dans l'esprit de Blanche Neige, et que cela endormirait ses réticences.

Effectivement, Blanche Neige trouva l'objet si beau qu'il se laissa tenter et ouvrit la porte. Lorsqu'ils furent d'accord sur le prix, la vieille lui dit:

"A présent, je vais te coiffer comme il faut. Tu as de si beaux cheveux longs, mon enfant."

Et Blanche Neige, qui ne se méfiait plus de rien, laissa faire la vieille, mais à peine celle-ci eut-elle mit le peigne au contact des cheveux que le poison fit son effet et que le jeune garçon tomba sans connaissance.

"Ô prodige d'adorabilité", dit le vampire sans se soucier que ce mot n'existât pas, "maintenant c'en est fait de toi", et il partit.

Par bonheur, Colin s'était envolé par la fenêtre dès ce moment, et était parti chercher les nains qui se hâtèrent de rentrer. Quand ils virent Blanche Neige couché comme mort, ils soupçonnèrent aussitôt le beau-père. Ils cherchèrent et Blaise trouva le peigne empoisonné, et à peine Charlie l'avait-il retiré que Blanche Neige revenait à lui et leur racontait ce qui s'était passé. Alors Blaise lui donna une tape derrière le crâne et Charlie lui intima une fois de plus d'être sur ses gardes et de n'ouvrir la porte à personne.

Une fois chez lui, le roi Théodore se mit devant son Miroir et dit:

Petit miroir, petit miroir chéri,
Qui aimes-tu le mieux dans tout le pays?

Alors le Miroir répondit comme avant:

Roi Théo', je vous préfère à tous ici,
Mais Blanche Neige au delà des monts
Chez les sept nains
Est encore mon favori.

En entendant le Miroir parler ainsi, il tressaillit et trembla de colère et d'exaspération:

"Cette fois, y en a marre. Blanche Neige doit mourir", dit-il, "quand il m'en coûterait mon éternité."

Là-dessus, il alla dans une chambre secrète et solitaire où personne n'entrait jamais, et il fabriqua des framboises empoisonnées. Extérieurement, elles avaient une belle apparence, bien rouges et odorantes, si bien qu'elles faisaient envie à quiconque les voyait, mais quiconque en mangerait serait voué à la mort. Quand les framboises furent fabriquées, le roi Théodore en emplit un panier, se farda le visage et se déguisa en paysan, et ainsi fait, il se rendit chez les sept nains par-delà les sept montagnes, commençant à connaître le chemin par coeur.

Il frappa à la porte, et Blanche Neige passa la tête par la fenêtre et dit, un peu vexé de s'être déjà fait avoir deux fois:

"Je ne dois laisser entrer personne, sinon cette fois-ci les nains m'achèveront, au moins."
"Tant pis" dit le paysan, "je n'aurais pas de mal à me débarrasser de ces framboises. Tiens, je vais t'en donner quelques-unes."
"Non", répondit Blanche Neige avec un effort de volonté, parce qu'il adorait les framboises, "je ne dois rien accepter."
"Aurais-tu peur du poison?" dit le vieux, "regarde, je vais en manger aussi, pour t'accompagner."

Mais le roi Théodore savait bien qu'il ne risquait rien, car les vampires ne craignent pas le poison. Les belles framboises faisaient envie à Blanche Neige et quand il vit le paysan en manger, il ne put résister plus longtemps, tendit la main et en prit une. Mais à peine l'avait-il avalée qu'il tombait mort. Alors le beau-père le contempla avec un beau sourire 'shting shting', rit à gorge déployée et dit:

"Pas rouge comme sang, ni noir comme ébène et encore moins blanc comme neige! Cette fois les nains ne pourront pas te réveiller."

Et comme, une fois chez lui, il interrogeait son Miroir:

Petit miroir, petit miroir chéri,
Qui aimes-tu le mieux dans tout le pays?

Celui-ci, malgré sa voix un peu triste, répondit enfin:

Roi Théo', je vous préfère à tous dans tout le pays.

Alors le coeur jaloux du roi Théodore fut en repos, si tant est qu'un coeur jaloux puisse trouver le repos.
Et en rentrant chez eux, alertés par Colin, les nains trouvèrent Blanche Neige couché par terre, et pas un souffle ne sortait plus de sa bouche, il était mort. Ils le relevèrent, cherchèrent s'ils ne trouvaient pas quelque chose d'empoisonné. Charlie desserra ses vêtements, lui peigna les cheveux, ils le lavèrent même avec de l'eau et de la bière, mais tout cela fut inutile: le cher enfant était mort et le resta.

Ils le mirent sur une civière, s'assirent tous les sept auprès de lui, le pleurèrent, et pleurèrent sept jours durant. Puis ils voulurent l'enterrer, mais il était encore aussi frais qu'une personne vivante, et il avait encore ses jolies joues rougissantes. Ils dirent:

"Même s'il adorait la nature, nous ne pouvons pas mettre cela dans la terre noire."

Et ils firent un cercueil de verre transparent, afin qu'on pût le voir de tous côtés, puis l'y couchèrent et écrivirent son nom en lettres d'argent, et qu'il était fils de roi. Puis ils portèrent le cercueil sur la montagne et deux d'entre eux restèrent toujours auprès, avec Colin, pour le garder. Et les animaux vinrent aussi pleurer Blanche Neige, une chouette violette, une capucine, une souris grise, un chat bleu, et même une petite renarde blanche à trois queues et personne ne s'étonna d'un tel défilé.

Et Blanche Neige demeura longtemps, longtemps dans le cercueil, et il ne se décomposait pas, il avait l'air de dormir et était toujours aussi mignon, même s'il n'était toujours pas rouge comme sang, ni noir de cheveux comme bois d'ébène, ni même blanc comme neige.

Or il advint qu'un fils de roi se trouva par hasard dans la forêt et se fit indiquer par les Feys la Communauté des nains pour y passer la nuit. Sur la montagne, il vit le cercueil et le mignon Blanche Neige couché dedans, et il lut ce qui était écrit en lettres d'argent. Alors il dit aux deux nains présents ce jour-là, qui se trouvaient être Charlie et Blaise:

"Je suis le prince Draco. Laissez-moi ce cercueil, je vous donnerai tous ce que vous voudrez en échange."

Mais Charlie répondit:

"Hors de question. On ne le laissera pas pour tout l'or du monde."

Alors le prince réfléchit une seconde tout en regardant Charlie et se disant qu'il n'avait rien à perdre à essayer de jouer au con, dit:

"En ce cas, faites-m'en cadeau, je le vénèrerai, j'en prendrai soin et le tiendrai en estime comme mon bien le plus cher."

En l'entendant, Blaise ricana, appréciant l'ironie du prince, et assomma Charlie avant qu'il n'ait eu le temps de refuser une nouvelle fois, puis il donna au prince la permission de disposer du cercueil. Le prince se tourna vers son serviteur:

"Samuel, occupe-toi de ce cercueil."

Samuel sortit sa baguette et fit léviter le cercueil devant lui. Il advint alors que Charlie reprit connaissance, et, furieux, se jeta sur Samuel pour lui reprendre le cercueil. Le serviteur, surpris, relâcha son sort et laissa tout retomber; et, à la suite de la secousse, la framboise empoisonnée que Blanche Neige avait avalée lui sortit du gosier. Et aussitôt il ouvrit les yeux, se redressa, se cogna la tête contre le couvercle et jura avant de le soulever, et se dressa enfin, ressuscité.

"James, où est-ce qu'on est encore?" s'écria-t-il.

Surpris, mais ravi et charmé par le caractère manifestement bien trempé de Blanche Neige, le prince se présenta et lui raconta ce qui s'était passé, puis le dévisagea.

"Tu me plais" dit-il, "tu me plais vraiment beaucoup. Je fuis le château de mon père; si tu veux bien m'accompagner, deviens mon époux."

Blanche Neige cligna des yeux, un peu dépassé par la proposition soudaine, mais Draco lui sourit et l'embrassa. Alors Blanche Neige ne se posa pas plus de questions, charmé à son tour, et sourit et le suivit. Leur noce fut préparée dans une grande clairière de la forêt.

Mais Blanche Neige, ayant manifestement une idée derrière la tête, tint à ce qu'on invite également à la fête son père et son beau-père.

Avant de partir, le roi Théodore alla devant son Miroir et dit:

Petit miroir, petit miroir chéri,
Qui aimes-tu le mieux dans tout le pays?

Le Miroir répondit, plein de joie:

Roi Théo', je vous préfère à tous ici,
Mais le jeune époux est mon favori.

Alors le vampire poussa un juron et fut effrayé et tellement en colère qu'il ne sut que faire. D'abord, il ne voulut pas du tout aller à la noce. Mais déjà, le Roi Sean tenait à y assister; et puis sa propre curiosité ne lui laissa pas de répit: il lui fallut partir et aller voir ce jeune époux. Et en entrant, il reconnut Blanche Neige, et d'incrédulité, il resta cloué sur place et ne put bouger.

Blanche Neige salua son père puis alla voir le roi Théodore, et lui offrit de ne rien dire au Roi Sean à la condition que le prince Draco, sa suite et lui-même puissent demeurer au château, et qu'il aurait le droit de parler autant qu'il le voudrait avec le Miroir magique, et de lui présenter Draco. La mort dans l'âme plus que d'habitude, le roi Théodore dut accepter, et dut désormais supporter les babillages de Blanche Neige et du Miroir sans broncher.

FIN.

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