Nov 18, 2009 15:01
Non, sérieusement, y'a juste le titre qui est anglais.
Quelques jours auparavant, on m'a solicitée pour donner mon opinion sur la possibilité d'un projet de loi concernant la langue d'enseignement dans le milieu post-secondaire. Il est vrai que je me spécialise plutôt dans le secondaire, mais j'étudie aussi la didactique de l'anglais langue seconde.
Est-il nécessaire d'obliger les élèves immigrants à se faire scolariser uniquement en français afin de garder le français comme langue nationale?
Possiblement. Il est clair que les familles fraîchement arrivées au Québec, surtout des familles ayant le status de réfugiées vont préférer que leurs enfants aient une éducation en anglais, cette langue étant la langue des affaires et la lingua franca du monde occidental actuellement.
Est-il nécessaire d'obliger les élèves immigrants à fréquenter les Cégeps francophones?
Je ne crois pas. Premièrement, la vaste majorité des immigrants du Québec sont francophones. C'est d'ailleurs un des critères de sélection pour entrer dans notre belle province. Il ne faut pas s'étonner de voir tant d'Algériens, de Français, de Belges ou de Roumains ici.
Deuxièmement, rares sont les élèves qui ont fait toute leur scolarité à l'extérieur du Québec pour seulement intégrer le système éducatif québécois rendus au Cégep. Cela veut donc dire que l'élève aura vraisemblablement déjà une connaissance et une certaine maîtrise du français.
Enfin, le Cégep n'est pas une institution que tous vont fréquenter. Afin de valoriser l'éducation et l'importance des études supérieures, je crois qu'il est important de laisser le choix de la langue d'enseignement à l'individu qui veut bien continuer dans ses études. Après tout, rendu à cette étape-ci de son cheminement, l'élève n'est plus un enfant, mais bien un adulte!
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Les dernières remarques...
* L'élève qui n'a pas réussi à maîtriser le français rendu à l'âge adulte n'a que très peu de motivation pour le faire. L'obliger à continuer de s'éduquer dans cette langue pourrait éventuellement le mener à décrocher.
* C'est aux enseignants de faire de la valorisation du français une priorité. Rendre la langue ludique n'est pas impossible.
* Imposer des restrictions de ce type ne fera que forcer les parents et les élèves à trouver de nouvelles manières pour détourner le système.
* Il est, à mon avis, totalement anticonstitutionnel de considérer ce projet.
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