Apr 07, 2010 16:36
Aujourd'hui, et deux ans après la mort de mon père (5 avril), j'ai enfin osé jeté un coup d'oeil a son livre autobiographique. J'ai toujours pensé que j'en avais pas les couilles parce que je ne serais pas capable de supporter ces lignes noires, déprimantes, témoignage d'une vie gâchée dont peu de bonnes choses sont ressorties (à savoir moi et ma mère).
Et en fait, ça m'a fait du bien. Pendant quelques minutes, j'ai eu l'impression, en le lisant, qu'il me parlait. Qu'il s'adressait à moi et que j'avais encore une occasion de l'entendre me parler de lui. Comme s'il était revenu, pour un moment, juste un moment. Ca semblait terriblement réel. Et quand j'ai refermé le livre, il est reparti. Et là, le manque, pesant, lourd, douloureux. C'est pas juste. Il me manque terriblement. C'est incroyable, comment la peine est tenace, comment elle s'ancre profondément dans votre coeur que malgré tout ce que vous faites, pour relever la tête, pour dire "je vais y arriver, je vais m'en sortir", y a rien à faire, elle est toujours là, sur la surface, comme une entrave.
Et ce que je vais dire va peut-être sembler dégueulasse vis-à-vis de mon entourage, mais y a rien ni personne qui soit assez important pour combler le vide. Pour me donner un équilibre. Je me bats contre cet espèce de syndrome de "j'ai plus le goût de vivre parce que la seule personne qui m'aidait à garder les pieds sur terre, qui me consolait dans ce monde de merde est plus là". J'ai des ambitions, j'aime la vie mais je suis juste tellement fatiguée d'être forte, d'être seule.
Il me manque, putain. Il me manque.
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