Coécriture : LOCKED UP : PROLOGUE.

Feb 27, 2006 21:20

Nous avions décidé, Myschka et moi, d'offrir un one shot HP/DM à BadAngel pour son anniversaire. Au fil des jours, le one shot s'est transformé en fic à chapitres, pour mon plus grand plaisir, et la coécriture ponctuelle s'est transformée en compte commun sur ffnet : BlackMyschka.

Comme ffnet ne prend pas les écrits des nouveaux comptes avant trois jours, nous posterons ce prologue à partir du 1er mars. En attendant, nous publions le prologue sur nos blogs respectifs, avec l'aimable autorisation de BadAngel, en espérant que ce début vous intéressera.

Cette histoire relate une relation homosexuelle, alors si vous avez le moindre problème avec cela, je vous invite à ne PAS cliquer sur "read more."

LOCKED UP

Par Myschka et BlackNemesis

Disclaimer : L’univers de Harry Potter ainsi que les personnage n’appartiennent qu’à JK Rowling. Nous les empruntons juste le temps d’une fic, et nous n’en retirons aucun bénéfice à part celui d’être lues.

Rating : M pour le vocabulaire et certains passages.

Résumé : Après la chute de Voldemort, le Ministre de la Magie a une dernière faveur à demander à Harry Potter. Acceptera-t-il, en particulier si Draco Malfoy est au centre de l’affaire ?

Note des auteuses : Où comment passer d’un projet de one shot à une fic longue, par Myschka et BlackNemesis…Très chère BadAngel, c’est avec quelques jours de retard et nos excuses les plus plates que nous t’offrons cette histoire (BlackNemesis autrement appelée « la tortue des claviers » ou diplomatiquement « la perfectionniste de la plume » - merci Myschka - baisse la tête, parce que c’est de sa faute. En aucun cas Myschka, autrement appelée « le guépard des claviers » n’est responsable de ce retard.) Joyeux anniversaire Bady !!

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PROLOGUE

La pluie tombait abondamment dans la campagne écossaise où Rufus Scrimgeour venait de transplaner. Il maudit intérieurement le Survivant d’avoir choisi un coin aussi perdu pour couler des jours paisibles après sa victoire sur le Seigneur des Ténèbres. Le Ministre de la Magie poussa un long soupir alors que sa crinière rousse se faisait joliment asperger par l’averse. Décidément, il avait beaucoup de mal à supporter Harry Potter et ses excentricités. Parce qu’il fallait être sacrément excentrique pour vivre en rase campagne à 20 ans, avec pour seule compagnie une vieille machine à écrire. Qu’est ce que c’était que cet hurluberlu qui voulait écrire des histoires dans un coin perdu alors qu’une horde d’admirateurs l’attendait en ville pour le couvrir d’or et d’amour ?

De mémoire de Rufus Scrimgeour, on n’avait jamais vu un sorcier snober l’argent et les relations faciles pour s’enterrer dans un trou pareil, hormis peut-être Maugrey Fol’Oeil, mais le vieil Auror était loin d’être une référence !

Le Ministre renifla en maudissant une fois de plus Harry Potter. A cause de lui, il était trempé, les pieds dans la boue à environ deux cent mètres de la maison du Survivant. Ce dernier avait beau clamer qu’il avait trouvé la « paix intérieure, » il n’en était pas moins complètement paranoïaque, remarqua Rufus.

Encore un point commun avec Fol’œil, songea-t-il.

Parce que lancer des sortilèges de protection aussi loin autour de sa maison en temps de paix, ça ne révélait pas une extraordinaire propension à l’ouverture sur le monde.
Le Ministre grogna en avançant difficilement dans la boue tout en ayant une pensée émue pour feues ses chaussures. Les lumières étaient allumées au rez-de-chaussée de la maison, signe que le Survivant était chez lui. C’était déjà ça. Il leva les yeux au ciel et les nuages noirs semblèrent le narguer. Il pesta contre le métier de Ministre. Les gens ne se rendaient pas compte des sacrifices qu’il faisait. Par exemple aujourd’hui, il allait implorer quelqu’un qu’il n’aimait pas particulièrement, même si le monde sorcier lui devait son salut, et il allait perdre, dans la foulée, sa paire de chaussures préférée.

« Tiens, en parlant du loup, on voit la queue de son…Mais qu’est ce que c’est encore que cette créature ? » Grommela Rufus en observant l’arrivée du jeune prodige de la sorcellerie.

Il marchait lentement, comme s’il faisait du tourisme, sur un petit chemin de pierres, les mains dans les poches de son jean trempé. Il se pencha pour ramasser un caillou qu’il lança à son chien, lequel partit dans un sprint puissant.

« Qu’est ce que c’est ? Interrogea Rufus Scrimgeour d’un air perplexe en pointant le chien du menton.

- Un Bull Terrier, » répondit Harry en scrutant son interlocuteur avec méfiance.

Le Ministre hocha la tête par politesse, mais tout ce qu’il voyait, c’était une espèce d’enclume avec quatre pattes.

« Vous n’êtes pas venu jusqu’ici pour parler des molosses, lança Harry en rappelant son chien.

- Non, effectivement. J’ai un immense service à vous demander.

- Parce que je ne vous ai pas rendu assez service en tuant Voldemort ? Demanda Harry en s’amusant presque du frémissement d’horreur du Ministre à l’évocation du nom maudit. Je suppose que vous voulez aussi que je vous invite à boire un thé chez moi pendant que vous m’exposerez la situation.

- Ce ne serait pas de refus, effectivement.

- Effectivement, » singea Harry en se mettant en route vers la maison.

Rufus suivit sans mot dire, outré par les manières rustres du Survivant. Il était tout de même Ministre de la Magie ! Il méritait plus de respect que ça ! Potter oubliait-il à qui il s’adressait ? Le jeune homme aux cheveux noirs de jais se retourna vers lui et il lui fit un sourire désabusé ; il savait exactement à qui il s’adressait.

Il fit entrer le Ministre dans sa grande maison en pierres, décorée avec simplicité et élégance. Il lui fit signe de s’asseoir sur le canapé du salon et il alluma un feu dans la cheminée. Sans dire un mot, il se rendit dans sa chambre pour passer un pantalon et un pull secs pendant que Meuhmeuh, le Bull Terrier blanc à tâches noires sautait sur le Ministre pour se faire caresser. Voyant la trace des pattes boueuses sur son beau pantalon noir, le Ministre sentit sa patience l’abandonner lâchement et il poussa l’animal sans ménagement.

« Ce chien est chez lui ici, lança Harry en entrant dans le salon avec les tasses de thé fumantes. S’il vous dérange, personne ne vous retient, vous pouvez partir. Si je vous vois encore une seule fois malmener Meuhmeuh, Ministre ou pas Ministre, je vous frappe.

- Meuhmeuh ?

- J’ai adopté ce chien. Il avait déjà un nom et je ne l’ai pas changé, tout simplement. De toute façon, il ne répond qu’à celui-ci, expliqua Harry sans grand entrain. Venons en au fait : que puis-je pour vous, encore ?

- Voyons Harry, je ne vous ai jamais demandé de faveur à titre personnel. J’ai juste voulu vous motiver à poursuivre le combat quand vous vouliez abandonner. »

Harry posa lentement sa tasse sur la table basse et il lança au Ministre un regard consterné.

« Je n’ai jamais voulu abandonner le combat, affirma-t-il en soupirant. J’ai juste souhaité quelques jours de répit pour trouver une raison de continuer sans mes amis. Si mes souvenirs sont exacts, vous m’avez dit d’arrêter de penser à moi et de retourner me battre, tout cela pour sauver votre femme. J’appelle ça une faveur à titre personnel, monsieur le Ministre. »

Rufus se contenta de fixer longuement le Survivant sans mot dire, avant de se racler la gorge. Il aurait été mal venu de nier, puisque c’était vrai. Mieux valait éviter le conflit s’il ne voulait pas que Potter refuse catégoriquement de l’aider.

« Alors qu’attendez vous de moi, Monsieur ? Demanda Harry en sentant la lassitude le gagner.

- Vous savez que Severus Snape est toujours en fuite, » lâcha Rufus en sirotant son thé pour se donner un air dégagé.

Harry acquiesça d’un signe de tête avant de reprendre sa tasse pour la porter à ses lèvres. Rufus constata qu’il avait bien changé depuis leur première rencontre. S’il avait toujours ces cheveux noirs de jais aux reflets bleutés et ces yeux d’un vert rare, Harry Potter n’était plus l’adolescent gringalet, nerveux et court sur pattes qu’il avait pu être. Grand, élancé, les mâchoires carrées, Harry était devenu un homme posé et sûr de lui en apparence. Le Survivant toussota, gêné d’être ainsi détaillé par le Ministre.

« Comme je le disais, reprit Scrimgeour en se concentrant sur sa tasse de thé, Snape est introuvable depuis quatre ans…Cela commence à devenir gênant pour le Ministère.

- J’imagine, rétorqua Harry avec un petit sourire amusé. Cela dit je ne vois toujours pas le rapport avec moi. Comme je vous l’ai expliqué la dernière fois que nous nous sommes vus, je ne le recherche plus. Je serai heureux lorsqu’il sera arrêté, et je témoignerai contre lui, mais je n’ai plus envie d’aller à la chasse au Mangemort. J’aspire juste à un peu de tranquillité.

- Je ne vous demande pas de parcourir le monde à sa recherche.

- Je vous en remercie, car si d’aventure vous me le demandiez, je refuserais, précisa Harry en caressant le chien qui s’était couché à ses pieds. Si nous sommes d’accord sur ce point, quel est le but de cette visite ?

- Vous savez que Draco Malfoy a été retrouvé et jeté à Azkaban il y a trois mois ?

- Je lis la presse, oui. Et heureusement que je la lis, puisque vous ne m’avez pas demandé de témoigner lors de son procès.

- Témoigner de quoi ? Nous avions vos déclarations manuscrites, et il était hors de question qu’il s’en sorte.

- Je suis d’accord, mais vous ne trouvez pas que dix ans d’emprisonnement, c’est un peu cher payé compte tenu de son rôle minime dans cette guerre ? Contra Harry en se levant pour faire les cent pas. Il doit payer pour ce qu’il a fait, c’est vrai. Mais cinq années auraient suffi. Il n’a pas voulu tuer Albus Dumbledore. Il aurait pu, mais il ne l’a pas fait. Bien entendu, il a jeté un Impardonnable, et failli tuer Katie Bell et…Ron Weasley… »

Il avait presque murmuré le nom de son ami, et le Ministre se demanda s’il avait finalement surmonté les morts successives de Ronald Weasley et d’Hermione Granger. A en juger par sa façon de se terrer loin du monde sorcier, Potter n’était pas totalement parvenu à se remettre de la perte de ses deux meilleurs amis, qui avaient donné leurs vies pour que Voldemort perde la sienne. Scrimgeour était persuadé qu’il se sentait coupable du décès de ses amis…Potter se sentait coupable de tous les maux de la terre de toutes façons.

Harry s’éclaircit un peu la gorge, et but une gorgée de thé avant de reprendre.

« Pourquoi parlons-nous de Malfoy ?

- Parce qu’il est le seul à savoir où se cache Snape et qu’il refuse de nous parler, expliqua le Ministre.

- C’est étonnant, ironisa Harry. Vous lui mettez dix ans de prison dans les gencives, et il devrait vous aider, en guise de remerciements. Vous l’avez soumis au Veritaserum ?

- Oui, mais cela n’a pas fonctionné car il s’attendait à une telle manipulation de notre part. Il a donc été en mesure de combattre le Veritaserum sans trop de difficultés. Vous savez qu’il est efficace surtout si le sujet ne sait pas qu’il est en train d’en boire ?

- Je sais, merci.

- Pour être honnête, le fils Malfoy n’a aucune importance à nos yeux, nous le savons inoffensif et dès que nous aurons attrapé Snape, nous envisagerons une peine un peu moins lourde pour le gamin. Nous l’avons placé en isolement, dans les sous-sols d’Azkaban, mais il se moque d’être tout seul. Il n’a pas d’eau chaude, un lit horriblement dur, une seule couverture pour la nuit, il ne sort que dix minutes par jour…Nous pensions que ce petit Prince allait craquer pour avoir de meilleures conditions d’incarcération, mais il tient bon, ce que j’ai du mal à saisir puisqu’il n’avait pas l’air spécialement loyal envers qui que ce soit.

- Il n’a rien à perdre. Il a pris dix ans. Alors ce n’est pas de la loyauté, Monsieur, c’est un moyen de remporter de petites victoires sur vous et sur le Ministère. Il garde le contrôle de cette manière, même s’il est derrière les barreaux. Il est loin d’être idiot, il sait très bien qu’il a pris plus que ce qu’il méritait parce que le Ministère avait besoin de punir Snape à travers lui.

- C’est donc là que nous avons besoin de vous.

- Je vous arrête tout de suite. Malfoy ne me parlera pas. Nous n’avons jamais été proches lui et moi.

- J’en conviens, admit Rufus, mais vous ignorez à quel point vous pouvez nous être d’une aide précieuse. Mon assistant, Percy, m’a dit que Draco Malfoy ne vous supportait pas. Je pense que si vous pouviez, sous un prétexte que vous inventerez par la suite, être emprisonné avec lui, vous arriveriez à lui porter sur les nerfs d’une manière telle qu’il finirait par nous révéler où se terre Snape.

- Excusez moi…Etes-vous en train de me demander d’aller volontairement à Azkaban ?

- Je vous demande une faveur, plaida le Ministre sans quitter Harry des yeux. Vous n’avez pas à courir derrière Snape pour le dénicher, les Aurors s’en chargeront. Tout ce que vous avez à faire, c’est rendre la vie infernale à Draco Malfoy durant un petit mois, tranquillement installé dans tout le luxe que nous pourrons vous offrir. Vous pourrez même écrire si ça vous chante. Il va de soi que le Ministère et moi-même vous serions redevables. Nous serions prêts à vous accorder n’importe laquelle de vos requêtes, tant qu’elles restent dans la limite du raisonnable.

- Je refuse, lâcha Harry en s’accoudant au dossier d’une chaise. Je n’irai pas cohabiter dans une cellule avec un homme que je n’aime pas et qui me le rend bien.

- Pas même pour qu’on puisse attraper Snape ? Le monde sorcier réclame justice pour l’assassinat d’Albus Dumbledore. Vous aussi, vous voulez qu’il ne soit pas mort en vain ?

- Albus Dumbledore n’est pas mort en vain, affirma Harry en réfléchissant à toute vitesse. Pourquoi avez-vous dit que j’avais un mois pour faire parler Malfoy ?

- Parce que, passé ce délai, nous n’attendrons plus et emploierons les grands moyens.

- Ce qui signifie ?

- Il va sans dire que cela restera entre nous : nous utiliserons le sortilège de l’Imperio contre lui, histoire de lui délier la langue.

- C’est un sortilège Impardonnable ! Il a pris dix ans pour l’avoir utilisé ! Vous n’allez pas vous conduire comme des hors-la-loi pour Snape ?

- Non, car je compte sur vous pour nous aider à éviter d’en arriver là.

- C’est d’accord ! Gronda Harry. Mais je ne le fais pas pour vous, ni pour Malfoy. Je le fais parce que je ne veux pas être gouverné par des gens qui ne valent pas mieux que les Mangemorts, parce que je veux que justice soit faite de manière légale, et parce que vous me devrez un immense service ensuite. Alors quel mensonge vais-je pouvoir raconter à Malfoy pour justifier mon emprisonnement à Azkaban ?

- C’est vous l’écrivain, vous allez bien trouver une histoire qui tienne la route. Vous avez carte blanche. Sur ce, à demain pour votre incarcération.

- Demain ?! »

Le Ministre hocha la tête et il prit congé le plus rapidement possible pour que le Survivant n’ait pas le temps de changer d’avis. Harry resta un long moment debout, son regard vert scrutant la pluie par la fenêtre. Il aurait tant voulu que Ron et Hermione soient là pour rire de cette situation aberrante avec lui. Parce qu’accepter de passer un mois dans la même cellule que Malfoy, c’était aberrant.

« J’ai intérêt à te faire parler le plus vite possible pour rentrer chez moi, Malfoy, » marmonna Harry en allant réchauffer du thé.

Il s’installa dans son fauteuil préféré et il regarda la campagne écossaise qui s’étendait devant lui à perte de vue. Il n’avait pas envie de passer du temps avec Malfoy. Il n’avait toujours pas compris pourquoi il avait été tellement obsédé par le blond lors de sa sixième année. Il savait que Malfoy préparait un mauvais coup, et ce pressentiment s’était avéré exact, mais il y avait autre chose : cette année là, Harry avait vraiment regardé Malfoy. Il avait pris conscience que Malfoy était grand, qu’il pouvait avoir des émotions comme n’importe quel adolescent de son âge et surtout, qu’il était cruellement seul. Cela ne faisait pas de Malfoy quelqu’un de sympathique, mais ça le rendait humain. Et cette humanité, cette faillibilité, dérangeaient Harry qui préférait largement penser à Draco autrement qu’en comprenant certaines de ses motivations.

Il s’était souvent demandé comment Snape et lui avaient pu se cacher aussi longtemps, et à quel endroit ? Comment avaient-ils subvenu à leurs besoins ? Quelque chose disait à Harry que les conditions d’incarcération de Draco n’étaient peut être pas si terribles que cela, parce qu’il avait certainement dû se cacher dans des endroits bien pires…Comme Sirius. Lorsque Draco avait été attrapé, les journaux avaient précisé que Snape était là aussi mais qu’il était parvenu à s’échapper, et quelque part, cela faisait sourire Harry. Il aimait l’idée que Snape ait à se terrer seul dans d’infâmes bouges. Il espérait que l’ancien professeur de potions vive de la manière la plus misérable possible, parce que cela rendait un peu justice au professeur Dumbledore.
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