Once upon a time...a Harem ~ Partie 2 (08/16)

Aug 03, 2014 21:04

Titre : Once upon a time...a Harem
Auteur : biditoche
Pairing : MotoGakuto (GACKT x Matsumoto Jun) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun) ; Gakusho (GACKT x Sakurai Sho) ; Sakuraiba (Sakurai Sho x Aiba Masaki)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Il était une fois...un pauvre garçon dont la mère venait de mourir. Son beau-père, avare et cupide, chercha à se débarrasser de lui et, pour une belle grosse somme, le vendit à un Inconnu. Cet Inconnu, il allait l'apprendre, devint son Maître et était le riche propriétaire d'une grande et discrète maison...abritant une dizaine d'autres garçons de son âge. Sans le savoir, Jun venait d'intégrer le Harem, un cercle fermé où la vie et les interdits sont différents. Caractériel et indépendant, Jun apprendra les us et coutumes des Dears, les membres du Harem et devra se faire à ces règles qui le dépassent.
Mais la vie n'est pas qu'un simple conte de fée et Jun apprendra vite qu'il ne faut jamais se fier aux apparences...



Chapitre 18 :


Il savait que ça allait lui tomber dessus un jour ou l’autre mais Sho avait compté sur la distraction qu’était Jun pour que Gackt regarde ailleurs que de son côté. Pourtant, il semblait que le Maître était une sorte d’aigle avec des yeux qui perçaient les murs…Il aimait à penser que tout n’avait été qu’une coïncidence et qu’en effet, c’était lui et Aiba qui n’avaient pas fait attention.
Leur petite bulle de bonheur éclata au bout de deux jours. Il pourrait accuser Jun d’en être la cause mais ce serait complètement hypocrite de sa part. Son ami n’avait pas réapparu depuis qu’il lui avait parlé à la bibliothèque et s’il n’avait pas eu Masaki pour lui occuper l’esprit, il se serait fait un sang d’encre. Mais il faut croire qu’il n’était pas le seul dans ce cas...Ils avaient attendu le lendemain pour refaire l’amour et ça avait été aussi parfait que leur première fois. Sho ne s’était jamais senti heureux qu’entre les bras du plus jeune et sa plus grande peur était qu’il lui échappe. Qu’on le lui enlève. Ce fut après une mâtinée à se prélasser au lit dans les bras l’un de l’autre que la bulle éclata.

« Sho, sais-tu où est passé Jun ??? Il n’est pas dans sa c… »

N’avait pas terminé Hyde en passant la porte de la chambre d’Aiba. Les deux amants s’étaient tournés vers l’Intendant et Sho eut le réflexe de relever la couverture pour les cacher. Ils n’étaient pas en plein acte mais la façon dont ils se tenaient l’un contre l’autre et l’ambiance de la chambre laissait clairement savoir ce qu’ils avaient fait, aujourd’hui ou hier. Hyde les regarda avec des yeux ronds choqués et aussitôt, le Favori prit la parole.

« Je vous en prie Hyde, ne le dites pas à Gackt-sama. S’il-vous-plait !!! »
« Me dire quoi, Sho ? »

Il croisa le regard dur et glacial de son hôte et se recroquevilla sur lui-même. Il venait d’entrer dans la chambre tel un prédateur et son air féroce ne prévoyait rien de bon. Pour eux.

« Jun qui disparaît, toi qui rompt les règles du Favori…qu’est-ce que vous avez tous au juste ici ???!!!! » cria-t-il si fort que les murs en tremblèrent.
« Gackt-sama, je peux vous expliquer… »
« TU pensais pouvoir faire comme bon te semble juste parce que Jun t’a pardonné ???? Mais moi Sho, je te n’ai pas pardonné ce que tu as fait !! Et tu OSES coucher avec MA recrue dans mon dos ???!!! »
« Nous sommes amoureux ! Nous nous aimons…je vous en prie, essayez de comprendre… »

Dans un geste protecteur, il passa son bras autour d’Aiba pour le serrer contre lui, ce dernier tremblant d’effroi. Il commença à pleurer à chaudes larmes contre son torse et ne semblait pas pouvoir s’arrêter.

« Tu as failli tuer Jun. Tu me prends ce qui me revient de droit. Cette fois Sho, tu n’échapperas pas à la punition qui t’attend. Il n’y a plus de Jun pour te protéger désormais, t’en rends-tu compte ???!!! Je vais devoir vous punir tous les deux !! »
« Non !!! Pas lui ! Il n’a rien fait, je l’ai forcé ! »
« Pas vrai ! » se mit aussi à crier Aiba entre deux sanglots. « J’aime Sho-chan… »
« Sors de ce lit. »
« Mais…Je vous en prie… »
« SORS ! »

Mais il ne comptait pas lui obéir et abandonner Aiba, alors ça non !!! Ils s’accrochaient l’un à l’autre, ce qui ne manqua pas d’énerver encore plus le Maître dont la mâchoire se crispa un peu plus. On voyait la colère dans ses yeux bleus et il fit une grand pas en avant jusqu’à eux, avant de saisir le Favori par les cheveux. Il tira si fort qu’il fut forcé de lâcher Masaki s’il ne voulait pas le traîner à sa suite et c’est ainsi qu’il le fit sortir du lit.

« GACCHAN ! Lâche-le ! Ce n’est pas une façon… »
« LA FERME TOI ! De quel côté es-tu à la fin ???!!! »
« Lâchez-moi ! » cria Sho en essayant de se débattre mais la prise de Gackt était judicieuse et ferme. Ce dernier finit par le jeter contre le mur et le jeune homme s’y écrasa avant de tomber par terre. Sans attendre, il le ramassa et le releva par la seule force d’une main, celle-ci verrouillée sur son cou alors que le nez de Sho se mettait à saigner.
« Tu pensais pouvoir te taper les Dears dans mon dos, hein ??? »
« G-Gack-kt…V…vous me faites mal… »
« Lâche-le Gacchan ! Tu l’étouffes ! »
« Je te laisse le choix Sho. Soit tu te casses d’ici et tu ne reviens plus JAMAIS. » Et vivre sans pouvoir voir Aiba ??? Le laisser seul ici, sans défense ??????? Jamais ! « Soit tu vas en isolement pour une durée…indéterminée. »
« Gacchan !!! Pas l’isolement !!! »
« L’isolement » répondit Sho avec fermeté.

Il était hors de question qu’il quitte le Harem sans Masaki à ses côtés. Masaki qui pleurait toutes les larmes de son corps et tremblait comme une feuille assis sur le lit. Gackt le lâcha et le laissa retomber comme une loque sur le sol. Sho porta sa main à sa gorge et tenta de rependre une respiration calme. Mais aussitôt, le Maître le saisit de nouveau par les cheveux et le traîna derrière lui alors que Hyde tentait de maîtriser et calmer la pauvre recrue.

« Sho-chan !!!! Sho-chan me laisse pas tout seul ! Je suis désolé Sho-chan !!! Sho-chan… !!!!!!! »

L’entendre crier et pleurer son prénom était une torture mais il tint bon. Il faisait ça pour eux car il allait bien falloir qu’il en sorte, de cet isolement n’est-ce pas ? Il préférait être isolé dans le Harem et le savoir quelque part non loin entre les mêmes murs que lui plutôt qu’être dehors, tout seul…Peut-être aura-t-il encore un peu de chance et que Gackt, dans un moment de pitié, le laissera sortir un peu plus tôt ? Mais c’était rêver un peu trop fort…rester sur ses pieds était bien difficile car le Maître le tirait avec force et faisait de grandes enjambées qu’il n’arrivait pas à suivre. Il se retrouvait la plupart du temps à genoux, essayant toujours de se relever mais il avait bien conscience qu’il était en train de se faire humilier. Devant la dizaine de Dears qui, alertés par les cris, avaient ouvert leur porte ou avaient rejoint le couloir. Devant chacun d’eux, il était rabaissé. Amené plus bas que terre.
Mais c’était pour une bonne cause. C’était par amour et il ne regrettait pas. Il s’en foutait de leurs regards. Il pria juste pour que personne ne touche à son protégé, qu’il soit le seul puni. Ce fut d’ailleurs ce qu’il supplia à Gackt alors qu’il allait refermer la porte sur lui.

« Je vous en prie, ne lui faites pas de mal…il n’a rien fait, il n’a rien demandé, je l’ai forcé… »
« Tes mensonges ne serviront à rien Sho. Tu ne peux pas savoir ô combien tu me déçois. »
« Je suis désolé…je vous en prie…Epargnez-le… »
« Je ne ferai aucun mal à Masaki. C’est juste toi qui est un mauvais Favori. »
« Je l’aime…je vous assure que je l’aime… »
« Je m’en fous. Tu connaissais les règles, tu as choisis de les transgresser. Ce n’est pas la première fois. Jun t’a peut-être défendu la première fois mais maintenant, c’est terminé la pitié. Tu resteras ici jusqu’à ce que j’en décide autrement. »

Sho baissa la tête et ferma les yeux avant de demander.

« Prenez soin de lui, s’il-vous-plait…je vous en conjure…soyez doux… »
« Je n’ai aucun conseil à recevoir de toi !!!! » cria Gackt méchamment. « Et de toute façon… »
« Gackt-sama !!!!!! »
« QUOI ?! »

Il se tourna vers Koike qui tentait de reprendre sa respiration. Il semblait avoir couru depuis un long moment…

« Je vous ai cherché partout… »
« ABRÉGE. »
« On a retrouvé Jun dans la bibliothèque. Il est inconscient. »

Il perçut clairement le regard de son Maître changer. Il persistait toujours un peu de colère mais surtout, il vit une profonde inquiétude. Sho lui-même sentit son cœur s’affoler. Jun ? Qu’est-ce qu’il s’était passé ????? Gackt partit à toutes jambes, laissant à Koike la tâche de refermer la porte à clé derrière lui. Mais avant qu’il ne le fasse, il réussit à lui soutirer quelques informations.

« Qu’est-ce qu’il a ? »
« On ne sait pas. C’est Kame qui l’a trouvé en faisant le ménage hebdomadaire. Apparemment il aurait plein de bleus partout et il ne répondait pas quand il a essayé de le réveiller. »
« C’est pas vrai… »
« Il a même dit qui ressemblait à un cadavre ! Avec la peau pâle, des grosses cernes et tout ça. Il a cru qu’il était mort. »
« Je dois aller le voir. »
« Non Sho. Je…Je suis désolé mais je ne veux pas d’ennuis avec Gackt-sama. Je vais refermer derrière moi. Je t’assure, si je pouvais… »
« Ne t’en fais pas, ce n’est pas de ta faute…quand tu verras Jun, dis-lui que je lui souhaite un très bon rétablissement et… » Il sentit les larmes se bousculer au bord de ses yeux et murmura « …qu’il prenne soin de Masaki pour moi. »
« D’accord. Bon courage. »

La porte se referma sur le visage inquiet et désolé de Koike. Il se retrouva alors dans l’obscurité la plus complète. Recroquevillé sur lui-même, il n’eut bientôt que ses pensées pour seule compagnie…

Une semaine après…

Hyde vérifie mes bras et mes jambes. Je sais qu’il fait ça pour s’assurer que je n’ai pas recommencé à me faire du mal et ses sourcils se froncent quand il soulève mon haut.

« Jun… »
« Laissez-moi tranquille. »
« Pourquoi faire ça ? Qu’est-ce que ça t’apporte de te faire du mal ? »
« Vous ne pourriez pas comprendre. »
« Explique-moi quand même. Je ne vais pas te juger, tu le sais. Je veux t’aider. Tu ne sortiras pas d’ici tant que tu n’auras pas réglé ce problème ! »
« Où est Sho ? Pourquoi n’est-il pas venu me voir ? »
« Tu changes de conversation. »
« Où il est ? Et Aiba-chan ? »

Je sens bien que c’est lui, au contraire, qui veut qu’on change de sujet de conversation et il me cache mal son regard triste et embarrassé. Quoi ? Que s’est-il passé pendant mon ‘absence’ ?

« Il y a eu quelques problèmes Jun mais ce n’est pas à toi de t’en soucier et même, ça ne te regarde pas. »
« Ce sont mes amis ! Bien sûr que ça me regarde ! »
« Ecoute… »
« De toute façon vous vous en fichez. De nous tous. D’eux. Même d’Aiba-chan ! Tout ce qui compte pour vous, c’est votre business ! »

Je sais que je suis allé trop loin quand son regard blessé croise le mien. Je n’ai jamais vu Hyde avec un air aussi triste et désemparé que celui-là. Il a toujours été là pour me sermonner, pour tenter de me remettre dans le droit chemin et j’ai souvent été dur avec lui. Mais aujourd’hui, il semblerait que j’ai touché une corde bien plus sensible qu’auparavant.

« Tu penses que…je m’en fous ? » Je ne réponds pas à ça, tout simplement parce que je ne sais pas quoi dire. Mon accusation ne tient pas la route, je m’en rends bien compte. « Comment peux-tu dire une chose pareille…je…je vous affectionne tous autant que vous êtes, même toi. Je fais tout pour que ça aille bien, pour que Gackt ne soit pas trop sévère avec vous tous et…toi, tu penses ça de moi ? »

Je ne réponds toujours pas et détourne le regard. Je lui en veux mais plus que tout, je m’en veux de continuer à faire le malheur autour de moi.

« Tu as l’air certain que je ne peux pas comprendre ta douleur. »
« Faites-moi rire. »
« Mais toi, serais-tu apte à comprendre la mienne ? »

Je ne m’attendais pas à ça. A ce qu’il me confronte de la sorte. C’est vrai que je n’ai jamais cherché à savoir pourquoi Hyde était là, pourquoi il m’avait raconté que le Maître lui avait sauvé la vie. Je sais qu’il parlait alors de suicide mais je n’ai jamais voulu en connaître ou en comprendre la cause. Peut-être ai-je agis en égoïste, peut-être qu’en effet de nous deux, c’est lui qui se soucie bien plus de moi que moi de lui. Après tout, malgré ses remontrances, il a toujours eu un sourire tendre et affectueux pour moi. Et devant Gackt, il m’a toujours défendu. Il défend toujours tout le monde devant le Maître. Comme…un canalisateur.

« Je me soucie plus de Masaki que de chacun d’entre vous, vois-tu. »
« C’est comme ça avec toutes les recrues. »
« Non. Pas lui. »
« Ah ouai, et pourquoi ? »
« Parce que c’est moi qui l’ai aidé à grandir. »

Je tourne un regard mi-surpris mi-choqué vers lui. Aidé à grandir ? Que veut-il dire par-là ? Il comprend à mon regard que j’ai besoin, que je veux en savoir plus et il vérifie que la porte est correctement fermée pour revenir s’asseoir près de moi. Son regard est chargé d’un passé douloureux et sa voix, plus sombre et grave que d’habitude. Je sens qu’il va ressortir de gros dossiers qu’il n’a peut-être pas envie de se remémorer aujourd’hui. Mais il le fait pour moi, pour que je comprenne et qu’à mon tour, je lui fasse part de mes plus sombres sentiments. Le ferai-je ? Je ne sais pas. Mais le fait qu’il se dévoile à moi renforce ce lien que je ne pensais pas avoir avec lui.

« Je sais que Gacchan t’a révélé quelques détails de la vie de Masaki. Il a été abandonné alors qu’il n’était qu’un nourrisson et recueilli à l’orphelinat. Mon orphelinat. »
« Le…vôtre ? »
« C’était le mien, plutôt. J’en étais le directeur. Je donnais un toit à ces gamins et j’essayais de leur trouver une bonne famille. Parfois ça marchait et c’était ce qui me rendait fier et heureux, mais souvent ils revenaient dépités. La plupart du temps, parce qu’ils ne correspondaient pas aux attentes des familles. Masaki était un garçon très joyeux et plein d’entrain. Il voulait toujours aider mais c’est quelqu’un de maladroit et il faisait, au final, beaucoup plus de bêtises. Mais il était si mignon qu’après l’avoir grondé, je lui pardonnais toujours. J’étais plutôt jeune à l’époque, l’entreprise dans laquelle je venais de me lancer était vraiment risquée. Il a trouvé une première famille à 4 ans mais ils ne l’ont pas gardé longtemps. Il n’était pas assez ‘cadré et obéissant’ pour eux. Et au final, cela a été pareil pour les deux familles suivantes. Tu ne peux pas savoir la douleur qu’on éprouve à voir un de ses garçons ou de ses filles revenir en larmes parce que la famille que tu lui as trouvée ne l’aime pas. Moi, je les aimais tous ces enfants. Et leur faire du mal ainsi me brisait le cœur. »
« C’est…normal » tenté-je de dire pour le rassurer.
« Je me suis mis à douter sérieusement de moi et de mes capacités à les élever. Je ne me sentais plus à la hauteur et chaque retour était comme un coup de massue supplémentaire. J’ai commencé à déprimer et plus je déprimais, moins j’étais capable d’élever ces gosses. Gacchan a essayé de m’aider mais il n’y avait rien à faire. Même si leurs sourires pouvaient illuminer quelques instants ma journée, la plupart du temps j’étais vide de tout sentiment joyeux. Je ne me supportais pas, je ne m’aimais pas parce que je ne rendais pas ces enfants aussi heureux que j’aurai voulu qu’ils le soient. Je me détestais tellement… »

Un silence s’installe entre nous et je ne dis rien, lui laissant le temps de remettre en ordre ses pensées. Que pourrais-je dire, de toute façon ?

« Le coup fatal a été porté un mois de février. J’avais à peine 25 ans et pour me changer les idées et amuser les enfants, on est allé au parc. Les plus grands m’aidaient à surveiller les plus petits mais il y avait toujours des trouble-fêtes pour nous donner du fil à retordre. Je surveillais beaucoup Masaki parce qu’il était du genre à être distrait par n’importe quoi et à s’éloigner de nous sans s’en rendre compte. Je ne devais pas le quitter des yeux ou lâcher sa main parce que je savais que sinon, il allait parcourir le parc tout seul et déjà à cette époque, c’était un peu dangereux. Surtout qu’il était très naïf. Il croyait n’importe quoi ! » Hyde eut un petit rire triste et détourna le regard. « Un des bébés s’est mis à tousser et à pleurer et comme les grands n’arrivaient pas à le calmer, j’ai pris la relève. Je me suis retourné cinq petites secondes pour prendre l’enfant dans mes bras…et…le temps que…Masaki avait disparu. »

Je retiens mon souffle et sans un mot, je glisse ma main vers lui pour me saisir de la sienne. Nous sommes tous les deux surpris par mon geste mais je sais qu’il est quelqu’un de bien et qu’à cet instant, il en a vraiment besoin.

« On l’a tous cherché tout de suite, il était hors de question d’attendre et je paniquais vraiment. J’essayais de ne pas le montrer et j’ai fait passer ça pour un jeu auprès des autres mais moi, j’avais le cœur qui était prêt à sortir de ma poitrine et j’étais sur le point de pleurer. »
« Mais s’il a simplement disparu…pourquoi avoir conclu à un kidnapping dans ce cas ? »
« Je l’ai vu monter dans la voiture. » Je serre un peu plus ma main sur la sienne. « Je l’ai vu faire, j’ai tout de suite crié pour qu’il en sorte mais la porte s’était déjà refermée et la voiture avait démarrée. J’ai couru après, je pensais pouvoir la rattraper mais j’ai rien pu faire et sur le coup…je n’ai pas relevé la plaque. Je n’ai rien fait de ce que j’aurai dû faire. Je l’ai tout simplement laissé tomber. »
« Non. Je suis sûr que non. »
« Oui bien sûr on a fait des recherches mais la police se moquait bien de nous ! Un orphelin kidnappé, ils n’en avaient rien à faire. L’un d’eux m’a même dit que c’était mieux ainsi, qu’il avait une famille. Moi, j’étais horrifié parce que qu’est-ce qui me garantissait qu’ils allaient bien prendre soin de lui ? Je n’ai pas pu faire face à ça, me regarder dans une glace était même impossible. J’ai…après des mois à chercher Masaki, j’ai juste cédé à toute cette pression, à cette haine que j’avais envers moi-même. Si Gacchan n’avait pas été là… »

Voilà qu’il retombe sur le tapis et rien qu’en entendant son nom, j’ai envie de me pincer à nouveau. Il est toujours dans la conversation, au final. Il ne s’en va jamais…j’ai l’impression qu’il ne va pas cesser de me hanter, de faire souffrir mon cœur. Mais j’essaye de faire abstraction de ma douleur pour mon concentrer sur celle de Hyde, bien plus importante à mes yeux à présent.

« Est-ce que vous avez… ? »
« J’aurai bien aimé, ahah ! Mais il m’en a dissuadé. Il m’a dit que tant que Masaki n’était pas retrouvé, je n’avais pas le droit de faire une chose pareille. Je lui ai répondu que j’étais inutile, que je ne valais rien…que je n’avais fait que faire souffrir ces pauvres enfants. Alors un à un, il les a amené à moi pour que chacun me dise ce qu’il pensait sincèrement de moi. Si tu savais comme ils étaient adorables, ces gamins. Même les plus rebelles m’ont dit qu’ils m’aimaient et que j’étais leur père et leur mère. Qu’ils me remerciaient pour tout…J’ai…pas pu faire le geste. Ce n’était pas l’image que j’avais envie de leur donner de moi et je sais que c’était bien là le but de Gacchan. Il m’avait manipulé jusqu’au bout mais au fond…je ne saurai dire si c’est mieux ainsi ou pas. Il m’a promis qu’il me trouverait un travail qui me prouverait que je suis quelqu’un d’utile, qu’on a besoin de moi. Quand le Harem a ouvert ses portes, j’ai cédé l’orphelinat à un de ses amis qui s’en occupe bien à présent mais je vais souvent voir les enfants quand je le peux. C’est la seule chose que je puisse faire… »
« Et Masaki ? »
« On a longtemps suivi des pistes invraisemblables jusqu’à tomber sur un témoignage vieux d’au moins cinq ans qui disait qu’il se trouvait dans une petite banlieue, dans la campagne. C’était bizarre de voir un quartier aussi chic à cet endroit mais passons. On a eu de la chance que le témoin se souvienne de la personne qui se trouvait avec lui et de toute façon, j’ai reconnu la voiture quand je l’ai vu. Le reste, je pense que je n’ai pas besoin de le raconter en détails : arrestation pour kidnapping, on a récupéré Masaki dans un piteux état. Il ne ressemblait à rien de ce que j’avais connu mais au moins, lui, il me reconnaissait. Malgré toute la peur qu’il semblait ressentir, malgré tous les coups qu’il avait reçus…il est venu à moi de lui-même. Et au fond, ça m’a prouvé que je n’avais pas tout foutu en l’air avec ces gamins. »
« L’important c’est qu’aujourd’hui, il aille bien. »
« Je lui ai toujours promis qu’il trouverait une famille parfaite qui l’aimerait. Tout ce que je lui ai donné, c’est onze années où apparemment, il se faisait tabasser et fouetter. On a retrouvé des marques sur son corps. Il était tellement apeuré que seulement un jour après qu’on l’ait ramené à l’orphelinat, il s’est enfuit. On l’a retrouvé bien plus tard à une station service. C’est là que Gacchan a fait jouer son amitié avec le directeur - et un peu d’argent, il faut être honnête - pour qu’il vienne ici. On était certain qu’il n’y avait que dans un environnement protecteur et sécurisé qu’il pourrait redevenir heureux ou au moins, guérir. »
« C’est…le cas ? »

Hyde se mordit la lèvre et une larme coula sur sa joue.

« Il faut croire que je suis vraiment nul avec chacun d’entre vous ! Je… »
« Que se passe-t-il ?! »
« Tu le savais, pour Sho ? »

Il a l’air de comprendre à mon regard que oui, je sais. Je sais que Sho est tombé raide dingue amoureux d’Aiba.

« Tu le savais. Moi je n’ai rien vu venir et Gackt non plus. A vrai dire, on était tellement préoccupés par ta disparition qu’on n’a même pas fait attention à eux deux. Pourtant il y avait pleins d’indices… »
« De quoi vous parlez au juste ? » Je demande en fronçant les sourcils.
« Ils ont couché ensemble. »
J’écarquille les yeux de stupeur. Je sais que Sho est amoureux mais je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse une bourde pareille…surtout après sa bêtise avec moi. Je sais d’avance que Gackt ne lui a toujours pas pardonné sa vengeance, alors coucher avec une recrue…Mais à quoi pensait-il ???
« Et plusieurs fois, on le devine. »
« Mais…comment il a réagi ? »

Il se mord la lèvre avec un regard navré.

« Il faut le comprendre. Il était énervé, inquiet et vraiment pas de bon poil…il a été violent avec Sho et il l’a mit en isolement. »
« Isolement ? Qu’est-ce que c’est que ça encore ?! »
« C’est une petite pièce nue et sombre où il place les Dears qui ont vraiment fait une faute grave. A vrai dire, il est rare que quelqu’un qui aille. Le principe est simple et je pense que tu l’as compris. Le fauteur reste seul pendant des jours entiers, dans la quasi pénombre. Ça lui laisse le temps de comprendre ses erreurs. »
« Et vous… »
« Non. Je n’ai pas été d’accord avec ça mais je n’ai rien pu faire et personne n’ira délivrer Sho au risque de se retrouver à sa place. Cette condition est horrible Jun. Surtout psychologiquement. J’ai peur qu’il en devienne dingue… »
« Il faut le sortir de là !!! »
« J’aimerai vraiment… »

Et je lis dans son regard qu’il ne me ment pas. Tout comme moi, tout comme n’importe qui ici, il aimerait pouvoir faire quelque chose. Seulement, qui osera s’interposer ? Qui osera aller voir Gackt pour lui demander de le laisser en sortir ? Personne. Pas même Hyde. Et moi…si je n’étais pas si blessé intérieurement, je me ferai un plaisir d’aller lui apprendre qu’on ne fait pas ce genre de chose par colère. Seulement…malheureusement pour Sho, il est hors de question que je le vois. Je ne peux pas…

« Jun, il faut que tu me dises maintenant. »
« Eh ? »
« Pourquoi tu t’es fait ça. »

Je reste silencieux et ma main relâche la sienne.

« Tu es conscient, n’est-ce pas, que la place de Favori vient de se libérer ? »

Non. Je n’avais pas fait attention à ça mais maintenant qu’il le dit…qui va-t-il prendre, moi ? Ahah, ce serait absurde…il m’a bien fait comprendre qu’il ne voulait plus de moi. Et je ne serai pas assez maso pour retourner auprès de lui ! Non, ça jamais…

« Il en est hors de question, j’ai assez donné. »
« Est-ce à cause de ça ? Ou parce que justement, tu t’es fait remplacer à ton tour ? »

Rien que de repenser à ce jour-là, j’en ai les larmes aux yeux et j’essaye tant bien que mal de les retenir. C’est pourtant facile à comprendre maintenant qu’on les voit que c’est bien ça qui m’a mit dans un état pareil. Il m’a tout simplement remplacé. Il m’a jeté. Il ne veut plus de moi à ses côtés. Qu’est-ce que je ne donnerai pas pour effacer cette douleur et ces sentiments…

« Penses-tu que te faire du mal t’aidera à oublier ? »

Je ferme les yeux, laissant le surplus de larmes couler sur mes joues. Je ne veux pas qu’il me voit. Je ne veux pas qu’il comprenne par mon regard tous les sentiments que j’ai et à quel point j’ai été blessé par un tel changement.

« C’est en attendant que je parte loin d’ici » je souffle si bas que ma voix est presque inaudible à mes propres oreilles.
« Il ne te laissera pas partir. »
« Pourquoi ? Il m’a bien jeté. Il ne veut plus de moi et moi, je ne veux plus rester ici. Ce n’est pas pour moi. Sho avait raison, j’aurai dû m’enfuir avant que ça n’empire. »
« La fuite n’est pas une solution. »
« Quelles autres options ai-je ? »
« Ne fais pas ça. Pense…à Sho. A Aiba, qui se retrouve seul et sans défense. Pense à eux. Pense à toi. T’enfuir ne t’aidera pas à effacer cette peine Jun. »
« Je ne serai pas Favori Hyde. Fin de la discussion. Il peut aller voir ailleurs si j’y suis. »

Je me tourne sur le côté, peu enclin à continuer cette conversation qui ne fait que rouvrir mes blessures. Moi ? Favori à nouveau ? J’en crève d’envie et en même temps, ça me fait peur…pense-t-il qu’il soit si facile de nous inter-changer ? Qu’il suffit de claquer des doigts pour avoir un remplaçant ? Je ne veux pas être qu’un simple numéro dans sa liste. Qu’un second choix. Et je sais que si je retombe dans ses bras, la douleur sera bien pire après. Je n’aurai que pour crainte qu’il m’abandonne à nouveau et quand ça arrivera, je ne saurai pas quoi faire pour m’aider à surmonter cette peine. J’en viens déjà à me faire du mal, comment ferai-je si ça venait à se reproduire ? Non. Hors de question que je revive ça. Cet homme n’a pas de sentiments et je dois protéger les miens.

« Réfléchis-y. »

C’est tout réfléchit pour moi et je laisse Hyde sortir de ma chambre, enfonçant ma tête dans mon oreiller.

La porte se rouvre quelques minutes plus tard et je reconnais son pas. Je ne bouge pas de ma position, mes doigts se resserrant sur mes draps qui protègent mon corps.

« Je vous ai interdit de rentrer dans ma chambre à nouveau, me semble-t-il » dis-je fermement, sans une once de bonté dans le ton de ma voix.
« Je ne pense pas avoir d’ordre à recevoir de toi. »
« Sortez immédiatement. »

Évidemment, il ne le fait pas et je serre encore plus ma prise, redoutant son approche. Je ne me retourne pas pour qu’il ne puisse pas voir mon visage rongé par la douleur et la tristesse, la colère et l’appréhension. Je sens son odeur si particulière et fermant les yeux, j’essaye de repousser cette horrible attraction que je ressens envers lui. Je tente de chasser le souvenir de la sensation agréable que produit sa main sur ma peau. Je ne veux plus souffrir. Je veux juste qu’il disparaisse et me laisse oublier.

« Jun… »

Je frissonne au ton de sa voix si doux et tendre, mon cœur se sert en entendant cette pointe d’inquiétude qui y réside. Ne te laisse pas berner Jun. Il t’a tout simplement jeté sans aucune autre forme de procès. Ce n’est absolument pas toi qu’il veut mais ton corps. J’esquisse un mouvement de rejet alors que ses doigts frôlent mon épaule et me retourne pour le repousser mais sa main bloque mon bras et il se sert de cette prise pour me maintenir en place. Je fais tout pour ne pas le regarder mais il me force à le faire de son autre main, saisissant fermement mon menton. Je lui jette alors un regard chargé de haine, tentant de refreiner les larmes qui menacent de couler. Je dois être fort.

« Mon Jun… »

Non, je ne suis pas SON Jun…et pourtant…je ne peux pas empêcher mon cœur stupide de battre un peu plus vite en entendant ces mots. J’ai tellement envie qu’ils soient vrais, sincères…Je veux n’être qu’à lui mais aussi qu’il ne soit qu’à moi. Serait-ce trop demander ?

« Tu m’as fait si peur… »
« Me faites pas rire. »
« Ne refais plus jamais ça. »
« Je n’ai aucun ordre à recevoir de vous. »

J’essaye de retirer mon poignet de sa main mais c’est peine perdue et il se rapproche un peu plus de moi, son nez frôlant maintenant le mien. Les battements de mon cœur se font un peu plus rapides et j’ai peur. Peur de lui mais surtout, peur de moi-même. Parce que je sais que même si j’ai conscience de la douleur que ça va m’infliger ensuite, je vais craquer. Ses lèvres sont si proches des miennes, si attirantes et son regard m’électrise. Il n’est pas terrifiant du tout cette fois. Il me fait fondre. Voilà pourquoi je n’ai jamais voulu le revoir. Parce que je sais que malgré ma volonté, j’ai du mal à lui résister. Gackt…

« Tu m’as tant manqué… »

J’ai peine à croire ses mots et pourtant, je me débats avec la sincérité qui émane de son regard et du ton de sa voix. Il ne peut pas être sincère, c’est impossible ! C’est lui qui m’a jeté. C’est lui et lui seul…moi je voulais rester à ses côtés. C’est lui qui n’a plus voulu de moi…Alors pourquoi dire ça aujourd’hui et me faire croire que c’est vrai ? Serai-je devenu si naïf ? Je ne lui réponds pas et sûrement prend-il cela comme une réponse similaire puisqu’il vient effleurer ma bouche de la sienne. Ce simple contact m’a mit l’eau à la bouche et je ne me défends même plus. Ce que je fais est idiot et je vais le regretter plus tard mais…

« Reviens-moi. »

Il s’empare de mes lèvres sans attendre, me donnant le baiser le plus douloureux que j’ai connu à ce jour.

Note : La noirceur d'âme de Gackt ressort, mouhahahahahaha...il est vraiment horrible T.T méchant monsieur >.< Il n'est pas tendre, c'est peu de le dire, surtout avec Sho et plus tard...eheh. Il avait déjà Sho sur sa liste noire, mais alors là il vient de se mettre au premier rang ! Et ce n'est pas qu'une question de coucherie, mais plutôt de confiance ;) Il a laissé Jun aux mains de Sho et il l'a retrouvé en glaçon. Il a laissé Aiba aux mains de Sho et il a trouvé le moyen de le "souiller". Je me permets de le dire parce que Gackt ne le dira jamais et c'est facile de s'attarder simplement sur le fait que ce n'est qu'un connard qui veut coucher avec des jeunes garçons xD Bref, pour Aiba ce n'est pas que ça.
Sinon, vous pensez quoi du pauvre petit Jun à la fin ? 8D Allez, merci à vous et n'hésitez pas à commenter ♥

pairing: motogakuto, genre: amitié, genre: au, multi-chapitres, pairing: gakusho, romance, gackt, matsumoto jun, pairing : sakumoto, rating: nc-17, aiba masaki, sakurai sho, pairing: sakuraiba

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