Physique et autres désagréments, chapitre 4 partie 2

Mar 07, 2013 11:55

Auteur : Berylia

Titre : Anniversaire

Type : Originale

Rating : NC-17

Nombre de mots : 8000

Résumé : Lance n'est pas beaucoup de choses. Il n'est pas nerd même s'il bosse dans le jeu-vidéo, il n'est pas gay même s'il prend soin de sa peau, et il n'est pas attiré par Steve Perfection Laverty même s'il est en train de l'embrasser.

Notes : Physique et autres désagréments était à la base une simple fic spin-off de l'Ombre du dragon, mais peu à peu ça a grandi jusqu'à devenir une véritable histoire qui promet de me faire suer longtemps.
Pour pimenter les choses j'ai décidé de me faire une grille de bingo kink que je remplirai au fur et à mesure des différents chapitres.

Kink : n°39 Massage et n°25 Exhibitionnisme

Dans les épisodes précédents de Physique et autres désagréments :
Playboy, menteur, sans-gêne, Lance n’a jamais vécu que des aventures sans lendemain, mais ne voilà-t-il pas qu’il a accepté une relation sérieuse et stable avec le seul homme pour qui il ait jamais renié la gent féminine…
Okay, il est un peu responsable de l’échec du mariage de Steve suite à leur petite aventure torride à Monte-Carlo, mais bon…
Et voilà, il a attaché un boulet à son pied avant de sauter dans la rivière en crue. Relation sérieuse, le voilà !



Il ouvrit la portière se prenant de plein fouet l’air glacé de la rue. Il attrapa l’énorme paquet cadeau et s’extirpa de la voiture. Bien sûr il faisait un froid horrible et la porte le regardait d’un air méchant mais il brava son regard faussement chaleureux de bois verni et de fer forgé et sonna. Il ne serait pas dit qu’il ne gravirait pas ce chemin de croix avec dignité. Ce n’était pas une quête puisqu’il n’y avait rien à gagner à la fin du parcours, non, c’était juste de la torture gratuite parce que l’engagement c’était ça de la souffrance gratuite.

La porte s’ouvrit sur chaleur, lumière, douce odeur de nourriture et l’épreuve numéro un : l’ex-femme.

Parce que oui, Monsieur Parfait ne pouvait pas être en froid avec la mère de ses enfants, non, il avait divorcé à l’amiable (ce qui était déjà pas génial) mais en plus il était resté ami avec celle qui avait partagé tant d’années de son mensonge de vie hétéro et avec qui il avait mélangé ses gènes parfaits. Bref non seulement il se retrouvait en terrain ennemi mais en plus il devait essayer de charmer l’ex Madame Parfait. Donc c’était le moment de sortir le grand jeu.

Il alla sur un sourire charmant mais pas trop, il n’était pas là pour draguer madame moyenne qui avait visiblement teint ses cheveux, sûrement pour signifier son nouveau départ dans la vie. Franchement les femmes, ça pleurait, ça mangeait des pots de glace et ensuite ça allait chez le coiffeur comme si quelques mèches en moins pouvaient lever le poids qu’elles avaient sur le cœur ou corriger tout ce qui n’allait pas chez elles. Et là clairement cette coupe et cette couleur ne lui allaient pas, franchement ce n’était pas du blond qui allait changer le fait qu’elle avait épousé un gay et n’avait pas su le satisfaire (incroyable n’est-ce pas), enfin si elle voulait crier à la face du monde qu’elle était sexuellement désespérée et prête à tout pour regagner un homme et donc son estime de soi grand bien lui fasse.

- Bonsoir, Bettany, je suis Lance. Je m’excuse, je suis affreusement en retard mais vous savez ce que c’est, tout va bien jusqu’au moment où vous passez votre manteau et là, l’apocalypse !

Il offrit sa main en plus du sourire après avoir fait exprès de percher difficilement le cadeau encombrant sur sa hanche dans une position précaire histoire qu’elle comprenne qu’elle devait le faire entrer vite pour qu’il le pose.

Elle cligna des yeux plusieurs fois et il resta là, sourire et main en place, en train de maudire la gourdasse qui le faisait poireauter. Enfin, après une éternité, ses manières (qui n’étaient pas nombreuses de toute évidence, même les peu regrettés chihuahua de sa mère en avaient plus) lui revinrent et elle prit sa main en esquissant une moue tellement fausse qu’elle ne pouvait même pas s’appeler un sourire.

Etant donné qu’il avait été charmant, drôle et souriant il n’y avait qu’une seule raison pour laquelle elle n’était pas charmée ; quelqu’un, un ami, un ex-mari peut-être, avait parlé de lui et du fait qu’il était le petit ami. Par Io l’Aveugle et sa légendaire cécité de convenance, pourquoi Steve était-il aussi stupide ? Franchement est-ce qu’il avait besoin de mettre du sel sur les plaies de cette pauvre femme ? Maintenant il allait devoir déployer deux fois plus d’efforts pour rendre cette dinde au moins amicale. Bien sûr il aurait pu envoyer paître l’ex-femme. Après tout elle était le passé, il était le présent. Sauf que Sir Perfection avait gardé le contact avec la Mère des Enfants et que donc son avis comptait. Alors franchement il préférait éviter les rebondissements de mauvais sitcom, quand ils se sépareraient ce ne serait pas à cause des manigances d’une ex aigrie, ce serait parce qu’il serait enfin guéri de son addiction à Steve.

Plein de bonnes résolutions il entra donc dans la jolie demeure.

- Par Zeus qu’il fait froid dehors, j’ai l’impression de pénétrer dans une oasis issue d’un conte, de la chaleur, de la lumière et de délicieuses odeurs. Je suis désolé, je n’ai rien apporté à manger, mais je suis un piètre cuisinier.

C’était un mensonge éhonté, mais il était prêt à piétiner sa fierté de cuisinier (qui heureusement n’était pas bien grande) pour la flatter.

- Oui, il fait froid dehors.

Soit elle était demeurée soit elle s’était jurée de se montrer le moins agréable avec lui.

- Y a-t-il un endroit où je puisse déposer le cadeau, j’avoue que je crains de le faire tomber à tout moment, je peux être très maladroit.

Les femmes adoraient les hommes avec des défauts. Défauts mineurs bien sûr, aucune femme n’aimait les lavettes, mais un bel homme qui s’avouait maladroit ou facilement ému était tout de suite sûr d’en appeler à leur instinct maternel.

Elle ne devait pas avoir d’instinct maternel.

- Ici.

Et il déposa le paquet avec son sobre et classe papier vert sapin veiné de vert plus sombre.

- Donnez-moi votre manteau, je vais le poser.

Elle ne le regardait même pas dans les yeux, comme si elle avait peur de son regard. Il prit donc le temps de se déshabiller.

- Je m’excuse mes doigts sont engourdis par le froid.

Elle attendit, ne le regardant pas plus qu’elle ne l’aurait fait pour un lépreux. Voilà qui commençait à lui mettre les nerfs.

Il avait pris un temps fou pour s’habiller ce matin, passant un très très long moment à considérer ce qu’il allait mettre. Il ne devait pas donner l’impression qu’il avait fait particulièrement d’effort et mettre des vêtements avec lesquels il pouvait aller au boulot, mais en même temps il voulait qu’il le remarque de suite. Il avait donc choisi le costume. Il était l’un des seuls de son bureau à se mettre en costume, d’un autre côté c’était lui qui s’occupait de toutes les réunions et de tous les liens avec les grands pontes, la presse et l’extérieur donc il ne pouvait pas comme les autres déambuler sans cesse en T-shirt. Il avait jeté son dévolu sur un italien sur mesure qu’il avait fait faire à Milan. Ce n’était pas la pièce la plus impressionnante de son dressing, ça n’était le costume anglais qu’il avait porté au mariage de sa mère, mais il savait qu’il en jetait.

- Excusez-moi, Bettany…

Il avait attendu qu’elle revienne de la pièce dans laquelle elle avait empilé les manteaux et là, prise par surprise elle leva les yeux.

- J’espère que cela ne vous gênera pas si j’enlève ma cravate ?

Et il fit glisser le nœud de soie laissant le regard de la femme remonter le long de son torse jusqu’à son cou au moment où il défaisait les premiers boutons.

- Je m’excuse, ce fut une journée épuisante…

Elle rougit et détourna les yeux. Score ! Si elle n’était pas charmée après ça…

Mais déjà le masque de dédain et de désapprobation était revenu sur son visage.

C’était quoi son problème ? Comment pouvait-elle le détester alors qu’il était beau et charmant ? Il lui avait fait des compliments, il était agréable à regarder et à entendre ! Qu’est-ce qu’il lui fallait ? Son seul défaut, du moins qu’elle sache, c’était qu’il sortait avec son ex-mari…

La vérité le sonna comme un uppercut.

Une femme ne pouvait pas résister à un homme aussi charmant que lui. Il n’y avait que deux catégories de femelles qu’il n’arrivait pas à se mettre dans la poche : celles qui avaient peur des hommes (encore que maintenant qu’il était en couple monogame et fidèle avec un homme les choses devraient changer) mais même elles il finissait par les faire sourire et celles qui lui gardaient une mortelle inimitié parce qu’il les avait blessées en les laissant tomber parce qu’elles n’avaient pas compris qu’il n’était pas du genre à s’engager. Maintenant il pouvait rajouter une dernière catégorie : celle dont il avait fait capoter le mariage.

Parce qu’il n’y avait qu’une explication rationnelle à l’inimitié qu’elle lui portait : elle savait et Steve était un imbécile qui voulait sa mort. Franchement aller dire à son ex-femme qu’il avait invité l’homme avec qui il l’avait trompée…

Bref, c’était même pas la peine qu’il fasse d’efforts, l’ex-femme était une cause perdue, elle ne lui accorderait jamais la moindre considération et parlerait mal de lui à Steve jusqu’à ce que le ciel finisse par leur tomber sur la tête et que les programmeurs viennent en costard et lavés au boulot tous les jours. Il avait raté l’épreuve un.

Mais il n’avait pas été élevé par les cochons (on pouvait traiter sa mère de bien des noms mais les peu de fois où elle lui avait donné une éducation elle l’avait bien fait) donc il sourit.

- Je vous suis.

Elle le mena au salon parfait qui avait de toute évidence été arrangé par un décorateur d’intérieur mais auquel elle avait décidé de rajouter quelques touches personnelles qui n’étaient pas du meilleur goût comme par exemple ce vase hideux qui soit avait coûté les yeux de la tête chez un marchand d’art soit qu’elle avait fait elle-même dans un cours de poterie. Bref, la maison aurait pu être parfaite si madame ex-Parfait avait du goût ce que démentaient déjà ses vêtements. Bon ça et le fait qu’elle avait épousé un gay sans s’en douter montrait qu’elle avait clairement des problèmes de vue.

Il y avait étonnement beaucoup de gens, surtout des asiatiques y compris dans le jardin malgré le temps vraiment pourri qu’ils avaient. D’un autre côté c’était Seattle, à quoi est-ce qu’il pouvait s’attendre d’autre au printemps : du brouillard, de la bruine et du froid…

Steve était bien sûr déjà là, un de ses mômes dans les bras en train de discuter avec un homme en costard blanc. Costard blanc, franchement, à part à un mariage qui portait un costard blanc ? Bon sauf les macs et les mafieux…

De toute évidence l’épreuve numéro 2 portait des costards blancs. L’ex. Enfin l’autre ex, l’ex homo. Et bien sûr il semblerait qu’avec lui aussi il soit resté en bons termes. Bon, au moins c’était pas la mère de ses enfants, mais c’était quand même une corvée. Bah, il s’en fichait, c’était pas comme s’il se sentait menacé par un gars en costume blanc.

- Lance, t’abuse, t’es en retard à l’anniv de ton mec !

Lawrence venait de l’interpeler depuis le canapé sur lequel il était vautré de manière très classieuse (comme à son habitude donc, il était pourtant incroyable de voir à quel point il n’avait pas changé en dix ans).

- Et bonsoir à toi aussi Lawrence, hélas le travail est une torture de tous les instants, je suis sûr que tu t’en souviens.

Bien sûr à présent qu’il avait entendu sa voix Steve se tournait vers lui, il prépara donc son sourire le plus dévastateur.

- Joyeux anniversaire.

Et puisque de toute façon madame savait et qu’il se fichait de l’ex il se rapprocha et lui planta un baiser sur les lèvres. Sans la langue puisqu’il avait encore le petit… William dans les bras, mais un baiser qui en plus le permettait de se placer entre lui et l’ex ce qui était un avantage de plus.

-Et bonsoir, continua-t-il à la cantonade quand il se fut installé à ses côtés, le bras autour de sa taille, se retournant pour faire face en même temps au regard de l’ex-femme et de l’ex.

L’ex garda un regard impassible. Un regard de tueur à dire vrai, avec un sourire qui était aussi faux que possible. Quant à l’ex-femme il venait visiblement de la mettre en colère. D’un autre côté ça lui apprendrait à lui faire mauvais accueil.

- Bonsoir Lance.

Monsieur Parfait ne soupira presque pas.

- Laisse-moi faire les présentations. Bettany, voici Lance ; Lance, Bettany. Tu connais déjà Tao ?

- On s’est croisés au vernissage. Toujours un plaisir.

Il serra la main du chinois aux yeux bleus.

- Et William. William voici Lance mon petit ami.

Bien sûr Sir Perfection se devait de dire toute la vérité à son gamin de pas plus de six ans. Et à présent le gamin le regardait avec de grands yeux ébahis et curieux.

- C’est ton amoureuse, papa ?

Comme il était mignon ! Connard de môme avec son sourire angélique et sa dent en moins. Ce n’était pas parce qu’il était plus beau que son père que c’était lui la fille dans cette relation.

- Non, c’est mon amoureux.

- D’accord.

Et il lui jeta des regards timides et oh combien mignons depuis l’autre côté de son père.
Le gosse sortait tout droit d’une couv de magazine ou d’une sitcom. Si son père était pas déjà plein aux as il lui aurait donné le numéro de l’agent de sa mère. Franchement ça existait pas les enfants comme ça !

- Diana, viens ma chérie.

Cette fois la petite en adorable robe à jolis nœuds était cachée derrière les jambes moyennes de sa maman et seules ses couettes s’étaient visibles. Mais la voix douce de son père l’amena comme une biche à cesser de se cacher et à les contempler de ses grands yeux verts.

- Diana, dis bonjour à Lance.

- Bonjour Lance, répondit-elle en gigotant adorablement tout en regardant le sol toute intimidée.

- Bonjour Diana.

Et parce qu’il était charmant et qu’il savait qu’il ferait un adorable cliché ainsi il s’accroupit et tendit la main. Elle la lui serra en rougissant, son sourire découvrant ses dents.

- Tu veux que je te soulève ?

Il lui tendit les deux mains. Bon, maintenant il fallait juste espérer qu’il n’allait pas se prendre une veste, mais jusqu’à présent il n’était pas né le môme qui lui disait non.

- D’accord.

Score !

Il la souleva d’une traite jusqu’au plafond et comme toutes les petites filles elle gloussa de bonheur. Maintenant il ne lui restait plus qu’à faire ça encore plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle se lasse. Le problème avec les enfants c’étaient qu’ils ne se lassaient pas vite. Mais bon au moins il la faisait rire. Et devant son père en plus.

Elle avait le rire mélodieux de Shirley Temple et les fossettes qui allaient avec. Encore une qui ferait une belle carrière à la télé ou au cinéma. Quoi que, il faudrait voir d’abord si elle savait pleurer, mais il ne se portait pas vraiment volontaire.

Et d’ailleurs il n’avait pas du tout mal aux bras à force de la porter comme ça, non parce que toutes ces heures de boxe payaient et il était en pleine forme et le fait qu’elle gigote dans tous les sens ne rendait pas la chose plus difficile.

- Diana, ça suffit maintenant.

La voix de l’ex-madame Parfait était froide et coupante et ce qui devait arriver arriva.
La bouille se troubla et commença à trembler, les yeux se noyant immédiatement sous des lacs immenses qui menaçaient de déborder.

Il la reposa mais les petites mains s’accrochèrent à sa chemise.

- Diana…

Ce fut la goutte qui fit déborder les chutes du Niagara et le visage enfantin se contorsionna dans un masque de douleur terrible.

Mais elle pleurait en silence. Pas le moindre cri, pas même de reniflement. La petite fille parfaite pleurait sans faire de scandale, sans vriller les oreilles, sans réclamer l’attention de tous les invités.

Il s’accroupit pour se mettre à sa hauteur et sortit son mouchoir pour essuyer ses larmes.

- Shhh…

Les jambes moyennes de l’ex-femme étaient rigides de colère mais elle n’eut pas le cran de dire quoi que ce soit et fut forcée de le regarder réconforter sa fille sous le regard (sûrement) attendri de son ex-mari.

Il avait enfin fini de nettoyer les larmes et la morve et maintenant son mouchoir en tissus était bon pour la poubelle mais ce n’était pas grave, il posa la main sur sa petite tête et l’ébouriffa gentiment.

- T’inquiète pas, Diana. On le refera, c’est promis.

Elle répondit timidement à son sourire, reniflant tout doucement et il finit de la conquérir par un clin d’œil.

- Allez, jolie frimousse, va donc rejoindre ta maman.

Il eut droit à un gloussement heureux tandis qu’elle trottinait vers sa mère.

- Viens William, on va chercher du jus de pomme, lança ex-Supermaman derrière elle.

Il se releva juste comme il fallait pour être à côté de Steve à présent débarrassé des gosses et en profita pour l’embrasser. L’ex qui était maintenant maqué avec Lawrence était encore là mais il l’ignora le temps du baiser. Après tout il avait bien mérité une récompense après l’épreuve avec les mômes. Et s’il se laissa un petit peu emporter c’était à cause de Steve et de ses baisers et pas du tout parce qu’il sentait le besoin maladif et jaloux de prouver aux autres que Steve l’avait choisi lui. Et qu’il avait daigné accepter de sortir avec lui pour le moment.

- Si tu comptes lui bouffer la gueule pendant dix minutes préviens-nous on ira se faire une patrouille avec tout Chinatown histoire d’effrayer les voisins…

Bien sûr ce doux commentaire était signé Lawrence qui trônait toujours sur son canapé comme une Liz Taylor en Cléopâtre de chez Burberry. Et força Steve à le lâcher ce qui était quand même dommage.

- Oh Lawrence, je ne voulais surtout pas donner l’impression que nous avions une vie sexuelle épanouie, si ce fut le cas je m’en excuse.

- Eurk ! Remballe toute cette gayitude avant que je ne vomisse.

Ouep, Lawrence, aussi homophobe qu’il l’avait laissé dix ans auparavant…

- C’est déjà assez horrible de savoir que t’es pédé, mais en plus avec lui ! continua Sa Majesté du Canapé.

- Un couple aussi beau, je comprends que tu aies du mal à nous regarder.

- Vous êtes pires que des gosses.

Steve avait un air de surprise effrayée sur le visage.

- Oui, Lawrence pleure comme une fillette quand on lui vole ses crayons.

- Et Lance couine si on lui chatouille les pieds.

Ça c’était bas, au moins aussi bas que la fois où Lad et lui avaient profité qu’il était un peu trop saoul pour se venger en le chatouillant jusqu’à l’apoplexie.

- Ça suffit les enfants. Tao va t’occuper de ton petit ami, Lance viens que je te présente à mes collègues.

Parfaitement à temps puisque Madame Ex revenait avec les mômes et des rafraichissements et bien sûr son regard plein de haine. Il noua ses doigts avec ceux de Steve et lui lança un regard innocemment souriant alors qu’il l’emmenait à l’autre bout du salon où trois hommes et une femme discutaient. Plutôt dans la moyenne basse avec des goûts très… disons que les carreaux et les protèges coudes sur la veste et les stylos poche de chemise avaient fait leur temps… dans les années soixante. Ce qui en fait expliquait tout puisque de toutes évidences cet anniversaire était la première fois qu’ils sortaient depuis les sixties. Quant à la partie féminine du groupe elle avait adopté le look professeur stricte avec les lunettes pointues et tout mais elle n’arrivait juste pas à le rendre autre chose que castrateur et fripé.

Bien sûr il sourit avec tout le charme et la gentillesse possible.

- Lance, laisse-moi te présenter mes précieux collègues : les docteurs Ramsay, Yalap, Dellerey et Vincent. Voici Lance, mon petit ami.

Il serra la main de ces messieurs et s’inclina devant celle de la dame avec juste assez de panache pour qu’elle en rit tout en se sentant flattée.

- Je vous demanderais bien quel genre de travail vous faites mais je crains de ne pas avoir le niveau scientifique requis pour suivre plus de trois phrases.

Les nerds rirent.

- Si je vais chercher William peut-être qu’il pourra me faire la traduction pour que je suive.

- Oh nous ne faisons rien de bien compliqué, essentiellement de l’ingénierie aéronautique et astronautique. Contrairement au Professeur Laverty qui corrige les équations de Knight.

- Voyons Mathilda, combien de fois devrais-je dire que je ne suis plus professeur.

- Pour moi vous le resterez toujours, ces conférences que vous avez données à Berkeley étaient juste époustouflantes.

Elle battit ses cils contre le verre de ses lunettes pendant que ses mains se portaient à sa poitrine comme pour empêcher son cœur de sortir de sa poitrine comme un alien. Steve avait un effet ravageur sur les femmes, il le savait, mais il fallait croire que ses conférences faisaient encore plus d’effet, dommage qu’il n’ait pu le voir donner cours, il aurait pu jouer au mauvais élève ayant besoin de cours de soutien…

- Mathilda a raison, et vous êtes le seul à pouvoir parler sur un pied d’égalité avec Knight, Professeur Laverty.

- Peut-être devrions-nous vous rebaptiser Professeur.

- Ce surnom est déjà celui de mon oncle.

- Le Professeur continue d’enseigner ?

- Oh que oui, il est toujours l’étoile du département de physique nucléaire d’Oxford.

- Oh l’article publié dans le Quarterly Physics était tout simplement ébouriffant !

Okay, dans deux minutes il allait totalement perdre pied et moyen de suivre la conversation.

- Je vais rejoindre Lawrence et on va jouer les vieilles aigries sur le canapé si tu as besoin de moi, chuchota-t-il à l’oreille de Steve avant de se tourner vers les nerds qui ressemblaient tellement à ceux qu’il avait au boulot, juste dans un langage et un emballage différent.

- Si vous voulez bien m’excuser, lança-t-il avant de s’éclipser.

xxx

Il faisait humide dans le jardin et la fumée était lourde, serpentant avec difficulté dans l’air. La nicotine était douce qui glissait dans sa gorge jusqu’à ses poumons, effaçant la fatigue de la journée et de la soirée.

Il avait vraiment cru que Lance allait lui faire faux bond. Ce n’était pas qu’il ne faisait pas confiance à Lance mais il le connaissait, ou plutôt il pensait le connaître, et il lui avait demandé beaucoup. L’homme qui lui avait brisé le cœur dix ans auparavant ne serait pas venu à cette fête d’anniversaire. Il fallait croire qu’il avait changé.

Enfin il ne se faisait pas trop d’idées et de faux espoirs, Lance le décevrait, à un moment où à un autre il prendrait peur et fuirait. Il le savait tout comme il savait qu’il avait des goûts de chiotte en ce qui concernait les mecs avec qui il sortait.

Mais le voir arriver avec Bettany… Il avait fait l’effort, il avait tenu sa promesse, et il avait été correct avec elle alors que Bettany… Il regarda la fumée se dissoudre dans l’air froid. Il savait que c’était difficile pour elle mais il ne pouvait pas ne pas inviter Lance, de toute façon il fallait bien qu’elle le rencontre et elle était plus à l’aise chez elle.

Et puis il voulait qu’il rencontre Diana et William. Il n’irait pas jusqu’à dire que c’était l’épreuve finale, mais il devait avouer qu’il aurait été très mal s’il n’avait pas réussi à s’entendre avec ses enfants. Mais c’était Lance et quand il le voulait il pouvait charmer les pierres, forcément que Diana et William étaient tombés sous le charme. Quand il avait quitté le salon sa fille était assise sur ses genoux en train de le laisser tresser ses cheveux alors que son fils l’écoutait parler du nouveau jeu qu’il développait.

Il tira une dernière bouffée de la cigarette. Il faisait froid et il était temps qu’il revienne à ses invités. Les gardes du corps de Tao étaient quelque part dans le jardin cherchant les menaces potentielles contre leur boss, tentant malgré tout de se faire discret, enfin autant qu’on pouvait l’être en costard dans un jardin humide et trempé.

Il écrasa sa cigarette contre le mur puis remit le mégot dans son étui.

- Ah, te voilà.

Le sourire de Steve était à moitié illuminé par la lumière de la maison et il se frottait les bras sous l’assaut de l’humidité et du froid. Et, chose étrange, il avait un coussin coincé contre son torse.

- J’allais rentrer. Tu veux partir ?

- Non non.

Le sourire s’accentua.

- A dire vrai…

Il lui prit le bras et l’entraîna près de la treille de l’autre côté de la maison, là où l’angle du salon laissait un coin d’ombre.

- J’avais quelques projets.

Et les yeux bleus brillaient de malice et de désir quand il se pencha pour l’embrasser, le poussant contre le mur froid et humide. Sa bouche était chaude et humide, brûlante de la morsure du whisky. Les mains étaient glacées par contre alors qu’elles se glissaient sous sa veste, même à travers la chemise. Mais ce n’était pas grave parce que Lance se pressait contre lui et gémissait dans sa bouche alors que l’odeur de son after-shave l’enveloppait. Il entoura l’insupportable charmeur de ses bras, passant ses pouces sous la ceinture de son pantalon, le sentant arquer le dos instinctivement.

Lance était… Son corps répondait toujours, immédiatement, il suffisait qu’il le touche, qu’il le frôle pour provoquer une réaction. Deux semaines déjà et il ne semblait pas se lasser, le feu s’allumant dans ses veines, renaissant de ses cendres. Et il n’était pas en reste. Pourtant les années s’accumulaient, mais il n’avait jamais été aussi… disponible et disposé.

Lorsque leurs bouches se séparèrent il soupira de déception. Un index vint se poser sur ses lèvres.

- Shh… On ne voudrait pas attirer l’attention.

Le coussin tomba à terre dans un bruit mat et il n’eut pas besoin de regarder le sourire dévorant et diabolique de Lance pour comprendre ce qui allait se passer. Il aurait dû protester. Non seulement ils étaient chez son ex-femme mais en plus il y avait ses enfants à quelques mètres à peine. Et c’était sans compter sur les mafieux chinois qui patrouillaient sur la pelouse. Il ne devrait pas.

Et pourtant il laissa les doigts fins et agiles défaire ceinture, bouton et braguette. Il le regarda glisser à genoux, ce sourire infernal toujours sur les lèvres alors qu’il le caressait à travers le caleçon. Il plongea son regard dans les yeux bleus frangés de longs cils. Une langue rose passa sur les lèvres encore rougies de leur baiser tandis qu’il le sortait de son caleçon et déroulait le latex le long de son membre.

Il aurait pu lui demander pourquoi. Mais il doutait qu’il lui réponde et il était plus que capable de deviner ce qui poussait son petit ami à lui faire une fellation dans le jardin de la maison de son ex-femme le soir de son anniversaire. Oh et ça c’était sans même compter sur la présence de son autre ex et sur la fixette que faisait Lawrence sur certains penchants de Tao…

- Oh…

Il laissa sa tête retomber contre le mur. Pour un prétendu hétéro Lance était très doué avec sa bouche, et enthousiaste, très très enthousiaste.

- Oh !

Et doué avec sa langue et il fallait qu’il se taise sans quoi il était clairement certain qu’il allait attirer l’attention des garde du corps.

Il plaqua une main sur sa bouche tandis que l’autre allait se perdre dans les cheveux si fins et doux de Lance. Le gémissement étouffé était juste parfait, faisant trembler la bouche qui l’entourait, le forçant à mordre dans sa paume pour éviter de faire trop de bruit.

Mais le silence avait tendance à rendre tous les sons plus forts et ceux mouillés et indécents qui échappaient aux lèvres rouges retentissaient si fort dans l’air humide qu’il était étonné que personne ne soit encore venu s’en enquérir. Il enroula ses doigts dans les boucles blondes et tira, juste un peu, juste comme il fallait pour obtenir un hoquet et un nouveau gémissement qui non seulement était divin contre sa chair mais rebondissait aussi sur les murs.

Il n’avait aucune envie d’être surpris, mais le risque, la possibilité était comme une délicieuse rosée sur ses lèvres et il avait envie de tenter le sort, de forcer Lance à être plus bruyant, à lutter pour rester silencieux, lui faire sentir à lui aussi le poids des regards possibles, l’adrénaline du peut-être. Il passa le pouce juste derrière son oreille et le sentit trembler, avoir juste une hésitation, un faux mouvement dans la perfection de sa bouche le caressant.

Il se laissa faire, attendant patiemment, délicieusement. Il savait que le moment arriverait naturellement et de toute façon il aurait voulu que la bouche étroite, chaude, profonde, douée contre son sexe continue jusqu’à la fin des temps.

Les pas crissèrent sur le gravier. Il sentit le corps de son petit ami se raidir. Il profita de son inattention pour bouger les hanches, s’enfonçant plus profondément, sa main derrière la tête l’empêchant de s’échapper. Bien sûr il protesta, bruyamment, enfin autant que possible dans ces conditions et les bruits de pas reprirent et il se figea à nouveau et Steve recommença. Mais cette fois il ne s’arrêta pas, bougeant à un rythme juste un peu désespéré dans la bouche de son amant.

Les pas se rapprochaient, Lance était paniqué, ou excité, ou les deux, en tous cas son pouls battait follement dans son cou et il avait agrippé ses hanches, accompagnant le mouvement, le caressant de sa langue malgré la violence du va-et-vient, essayant de le faire jouir le plus vite possible, avant que ces pas ne soient trop proches.

L’excitation parcourait sa peau et il sentait le plaisir rugir dans son bas-ventre, il lui en faudrait peu, très très peu pour…

La fenêtre du salon s’ouvrit sur leur gauche.

- Mais enfin où a-t-il disparu ?

Il savait que Bettany avait sorti la tête, qu’elle ne pouvait pas les voir mais s’il faisait le moindre bruit…

Ce fut le moment que Lance choisit pour se rappeler qu’il avait un très bon contrôle des muscles de sa gorge.

Il mordit sa main mais réussit à jouir en silence. Très longtemps en silence et la fenêtre se referma avant que Lance n’ait fini de lui rendre un aspect décent. Les pas sur le gravier avaient disparus.

Il attrapa Lance et le plaqua contre le mur, l’embrassant alors que sa main glissait dans son pantalon et s’emparait de son sexe.

- Steve… Oh oui…

Les mots étaient lourds comme le tonnerre et pourtant il savait que ce n’est qu’un murmure contre son oreille. Il serra plus fort, les mouvements de hanches plus rapides contre lui. Il but ses cris lorsqu’il se répandit contre sa main, le caressant jusqu’au dernier moment, profitant de chacun de ses frissons.

Il regarda Lance lécher ses lèvres rouges, les yeux mi-clos, le corps languide et lourd de plaisir. Il aurait voulu le prendre maintenant, contre le mur, profitant du relâchement de ses muscles et de la jouissance qui courait encore sous sa peau et le ferait hurler à chaque mouvement, à chaque friction.

- Joyeux anniversaire…

Le baiser était mouillé, fatigué et satisfait.

- Mais si tu veux d’autres cadeaux il va falloir m’emmener là où il fait chaud sinon tu ne risques pas de fêter le prochain en ma compagnie.

Lance n’était pas sérieux, il n’envisageait pas qu’ils puissent durer un an, mais les mots lui firent plaisir malgré tout.

- Rhabille-toi et j’accepterai de partager une part de gâteau avec toi.

Ils revinrent au salon main dans la main et s’il évita soigneusement de croiser le regard de Bettany c’était juste pour éviter un nouveau conflit avec Lance, pas du tout parce qu’il se sentait juste un peu coupable. Coupable mais heureux.

Enfin pas aussi heureux que William et Diana lorsqu’il déballa la Révolution.

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Sur ce à dans deux mois pour le prochain chapitre.

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Chapitre 5 : ici

physique et autres désagréments, écriture

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