Physique et autres désagréments, chapitre 2 partie 2

Mar 07, 2013 11:02

Auteur : Berylia

Titre : Roulette russe

Type : Originale

Rating : NC-17

Nombre de mots : 10000

Résumé : Lance n'est pas beaucoup de choses. Il n'est pas nerd même s'il bosse dans le jeu-vidéo, il n'est pas gay même s'il prend soin de sa peau, et il n'est pas attiré par Steve Perfection Laverty même s'il est en train de l'embrasser.

Notes : Physique et autres désagréments était à la base une simple fic spin-off de l'Ombre du dragon, mais peu à peu ça a grandi jusqu'à devenir une véritable histoire qui promet de me faire suer longtemps.
Pour pimenter les choses j'ai décidé de me faire une grille de bingo kink que je remplirai au fur et à mesure des différents chapitres.

Avertissement : Non seulement il y a beaucoup de sexe mais en plus Lance oublie toutes les leçons qu’il a apprises et a du sexe oral non protégé. A la maison ne faites pas comme lui mes enfants !

Kink : n°54 Rough sex



Steve était sous la douche et il errait joyeusement dans la chambre. Il avait déjà fouillé dans son porte-monnaie pour voir les photos de famille : sa femme était moyenne, pas un boudin, pas un canon, mais clairement pas une femme à la hauteur. Enfin au moins il n’avait pas à craindre qu’elle aille voir ailleurs, les seuls qui pouvaient la draguer était tellement inférieurs à son mari qu’ils devaient avoir du mal à tenir debout à côté de lui. Quant aux gosses… ben c’étaient des mômes quoi et il avait une tripotée de photos d’eux à tous âges. Et bien sûr l’homme parfait avait d’abord eu un fils puis une fille.

Bref, il avait aussi jeté un coup d’œil à ses vêtements, préparé sa pose à côté de la fenêtre ouverte sur les lumières dansantes du port, et téléphoné au room-service pour se faire livrer une boite de capotes et un flacon de lubrifiant Very Wild Cherry. Non parce qu’avec la seule et unique rescapée qu’il avait dans la poche ils n’allaient pas aller bien loin. Il n’y avait pas à dire les 5 étoiles c’était magique. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre on pouvait tout demander au room-service et le mieux c’était que c’était sur la note de Steve. Et il ne culpabilisait même pas parce qu’un hôtel comme celui-ci même sur une facture détaillée savait rester discret.

Les bruits provenant de la salle de bain l’informèrent que Steve allait bientôt sortir. Il prit la pose, appuyé contre la vitre, son peignoir baillant juste comme il fallait sur son torse, les lumières de la ville caressant sa peau. Il tourna la tête et laissa la lumière glisser sur sa nuque.

- Hey…

Il laissa le mot tomber de sa bouche, rauque et traînant, porteur de mille promesses.

L’anglais vint vers lui, les yeux voilés par le désir, le corps tendu.

Il n’aurait pas cru qu’il accepterait, il avait franchement craint de se prendre une droite bien sentie qui lui aurait sûrement brisé quelque chose, ce qui l’aurait affreusement désolé parce que son visage était son meilleur atout mais qui aurait d’autant plus brouillé les pistes avec les russes qui cherchaient un moustachu à lunettes propre sur lui.

En tous cas il n’était pas mécontent. Voire même il était passablement heureux et pas seulement à cause des mafieux. Il n’aurait jamais pensé retomber un jour sur Steve. Il ne pensait même pas se rappeler de sa tête. Il avait tort, il se souvenait non seulement de sa tête mais aussi de son parfum, de ses mains et de la façon dont il embrassait : fougueusement d’abord en enfouissant ses mains dans ses cheveux puis patiemment, comme pour prolonger le plaisir, le rendre fou en jouant avec lui.

Comme il le faisait maintenant en le coinçant contre la vitre froide, en tirant sur la ceinture de son peignoir et en glissant son genou entre ses jambes. Il lui rendit la pareille, laissant ses mains défaire le seul vêtement qui le protégeait avant d’en écarter les pans.

Il aurait voulu mettre fin au baiser, le repousser pour pouvoir regarder son corps nu, pour se rendre enfin véritablement compte qu’il s’apprêtait à coucher avec un homme, le même homme, alors même qu’il avait juré de ne plus jamais se laisser tenter. Il aurait voulu contempler ses muscles, glisser sur son torse musclé jusqu’à arriver à son sexe qu’il sentait déjà dressé contre lui.

Mais il avait beau essayer il ne réussissait pas à le repousser et le baiser se prolongeait encore et encore alors que les mains de Steve faisaient tomber son peignoir de ses épaules, le forçant à se dénuder alors même que le verre derrière lui était gelé. Mais les frissons qui le parcouraient ne semblaient pas refroidir les ardeurs du physicien, bien au contraire il dégagea ses bras pour le forcer à se déshabiller complètement avant de le plaquer à nouveau contre la fenêtre.

- C’est fraaaa ah…

La plainte se mua en un gémissement de plaisir parce que si la vitre était glaciale la main sur son sexe, elle, était brûlante et le contraste le faisait grimper au rideau. Les dents de l’anglais se fichèrent dans son cou, le mordant en remontant vers la mâchoire. Une autre main glissa sous sa fesse et il fit quelque chose que beaucoup de filles avaient fait avec lui, il s’accrocha au cou de Steve et entoura sa taille de ses jambes, comptant sur la perfection musclée de son amant d’un soir pour le garder en l’air, coincé entre la fenêtre et lui. Il renversa la tête en arrière, tendant son cou, ondulant des hanches, gémissant aux coups de langue qui parcouraient sa peau et aux caresses de cette main sur son sexe.

- Tu crois… ah… que ça peut-être considéré… comme de l’attentat à la pudeur ?

Pour toute réponse Steve le fit glisser lentement contre lui, son sexe frottant délicieusement contre ses fesses et son propre sexe.

- On est à l’intérieur, les voyeurs ne peuvent pas se plaindre.

Et il l’embrassa, coupant court à la conversation et à tout processus de pensée cohérent, continuant à le faire aller et venir contre lui et contre la vite à présent chaude et collante.

Lance se sépara de sa bouche et lécha l’oreille de son amant avant de lui glisser :

- Soit tu ramasses mon peignoir et tu prends la capote qu’est dans ma poche, mais je te préviens je suis un peu rouillé, soit tu m’amènes sur le lit, mais décide-toi vite parce que sinon je sais pas si je vais tenir.

Le parfait gentilhomme le porta donc vers le lit sur lequel il se laissa tomber sur le dos, l’américain toujours sur lui. Ils s’embrassèrent un long moment, tandis que Lance le dévêtait enfin de son peignoir, en profitant pour parcourir ce corps musclé et parfait qui n’avait même pas changé en cinq ans et avec mariage et vie de famille.

Mais le désir était de plus en plus pressant et il finit par se relever pour attraper le lubrifiant.

- Very Wild Cherry, je me suis dit que c’était approprié. Maintenant la question, toi ou moi ?

Il aurait put être un connard et mentionner le fait qu’après des années d’hétérosexualité Steve devait être désespéré de s’en prendre une profond, mais il n’y avait aucun doute qu’à la première mention de Madame Parfait il se retrouvait à la porte, nu et avec un cas très douloureux de priapisme. Donc il le laissa choisir.

- Toi.

Etrangement il se sentit frissonner d’excitation. Bien sûr il n’allait pas appuyer sur le fait que même s’il ne se faisait pas prendre le cul il trompait quand même sa femme…

Il lui tendit le flacon et leva sa jambe pour s’installer ailleurs mais les mains de Steve le retinrent.

- Reste là.

Il obéit. Et manqua de tomber en arrière quand le physicien se redressa, les poussant au bord du lit. Pour Lance la position était difficile, il était obligé de s’accrocher au cou de son amant et de relever les fesses. Il en profita malgré tout pour lécher son oreille. L’odeur acidulée de la cerise artificielle monta jusqu’à lui et un doigt glissant et froid se posa entre ses fesses. Il soupira et ferma les yeux, se laissant faire.

Comme dans tout ce qu’il faisait, Steve était parfait et il le pénétra lentement, ressortant pour remettre plus de lubrifiant, cherchant en tâtonnant avec tact sa prostate et glissant dessus de nombreuses fois, juste pour le faire crier et gémir de dépit. Puis il rajouta un doigt et au lieu de douleur il ne sentit que soulagement et plaisir. Il se laissa bercer par les mouvements délicieux, le visage caché dans son épaule, aspirant son parfum, léchant la peau à la racine de ses cheveux.

Il ne prêtait pas attention aux sons qui sortaient sans cesse de sa bouche, ou à ses hanches qui ondulaient au rythme du désir. Il était perdu dans la musique que Steve écrivait sur sa peau, dans son corps, de sa langue, de ses doigts.

Enfin le mouvement s’arrêta, remplacé par un vide douloureux, et Steve le tira vers le centre du lit. Il le suivit, les jambes tremblantes, de désir, de plaisir.

Il se laissa faire encore, sentant son amant le positionner au-dessus de lui, le gland brûlant contre son entrée et enfin les mains cessèrent de le soutenir et se posèrent sur ses hanches, le laissant descendre seul, le prendre à son rythme. Il râla d’une voix rauque en s’empalant sur la tête puis en progressant le long du sexe de plus en plus large. Quand il fut enfin assis, rempli jusqu’au bout, il rejeta sa tête en arrière et poussa un très long gémissement. Il n’avait même pas encore vraiment bougé et pourtant il avait l’impression de ressentir plus de plaisir que depuis une éternité.

Une main caressa ses bourses et il rouvrit les yeux, regardant Steve dont le torse se soulevait avec force.

Il passa la langue sur ses lèvres.

- Dis-moi ce que tu veux…

La main remonta sur son sexe, l’enveloppant dans la moiteur glissante du lubrifiant.

- Bouge et écarte plus les cuisses.

La voix de Steve était si basse qu’elle résonnait dans la chambre comme un orage, électrifiant sa peau et il lui obéit, écartant les jambes dans un angle plus douloureux encore, remontant pour mieux s’empaler à nouveau, réussissant à l’accueillir plus profond encore, à le faire glisser de presque toute sa longueur contre ce point miraculeux qui lui faisait voir des étoiles.

Le désir lui battait les tempes et il augmenta le rythme. C’était si bon et le visage torturé de son amant augmentait le feu qui faisait pulser son sexe dans cette main qui le branlait en accord parfait.

- Je…

Il prit le temps de gémir encore alors que les hanches de Steve se soulevaient pour venir à sa rencontre.

- Je ne vais pas tenir…

Un râle commença la phrase du physicien.

- Non plus…

Tout devint très désordonné, leurs mouvements, les syllabes qui sortaient de leurs bouches, les couleurs et les formes qui dansaient autour de leurs têtes, le rythme de leurs cœurs et ces sentiments qui jouaient dans leurs muscles, passant de l’un à l’autre.

- Ooh ! fut tout ce que Lance réussit à sortir alors qu’il se répandait sur la main qui le caressait.

- Oh oui, Lance, oui ! furent les mots qui pilonnèrent ses oreilles pendant que Steve tremblait sous lui dans un dernier mouvement de hanches.

Il s’écroula sur l’anglais sans aucune dignité. D’un autre côté, là tout de suite la dignité ne valait pas un clou face au plaisir qui nageait dans son sang. Mais il fut écarté le temps que Mr Parfait se retire et se débarrasse du préservatif.

- La poubelle est à droite du lit, réussit-il à dire, les mots à moitié étouffés dans l’oreiller.

Bien sûr le gentleman qu’était Steve revint le prendre dans ses bras et il l’aurait bien repoussé en disant qu’il n’était pas une fille mais il était trop fatigué pour parler, et encore plus pour le repousser. Et puis il sentait bon. L’odeur du sexe se mariait affreusement bien avec son parfum, d’ailleurs ç’aurait dû être interdit.

Il aurait pu s’endormir comme ça…

Sauf que c’était pas vraiment ce pour quoi ils étaient dans cette chambre et que ça faisait très gnagnan de s’endormir dans les bras d’un mec, surtout après un seul round. Allez, c’était reparti pour un tour.

Il s’étira en se frottant longuement et minutieusement à lui. Le sourire amusé, Steve le regardait faire alors il exagéra ses gestes, cambrant les reins, ce qui provoqua un frisson dans son échine parce qu’il était encore plein de lubrifiant et que ça chatouillait entre autre, bombant le torse pour attirer l’attention sur ses tétons, émettant des gémissements de contentement. Il ne vérifia pas qu’il lui faisait de l’effet puisqu’il en était sûr et se tendit vers la table de nuit où il récupéra le lubrifiant au nom évocateur.

- Ton tour maintenant, dit-il en se retournant.

- Toujours aussi romantique et glamour.

Il se versa un tout petit peu de lubrifiant au creux de la main gauche.

- Au risque de ne pas être politiquement correct, on est entre mecs, le romantisme peut aller se faire voir chez les grecs.

- Quel homme irrésistible tu fais.

Il ne lui répondit pas, trop occupé à étaler du gel encore froid sur les tétons de l’insupportable anglais. Steve haussa un sourcil.

- Tu es sûr de te rappeler comment on fait ?

Pour toute réponse il passa un coup de langue sur un téton, goûtant le parfum cerise très très sauvage. C’était de la cerise chimique de bonbon mais c’était pas mauvais et puis ça sentait bon. Il reprit donc sa toilette de chat et de son index caressa l’autre qui glissait grâce au gel. Steve grogna, surtout quand il lui mordilla le mamelon.

- Ça va, je crois que je me souviens encore, commenta-t-il en posant son index luisant et parfumé à la cerise sur les lèvres du physicien.

Il se pencha sur le cas de l’autre téton tandis que son amant commençait à le lécher, à aspirer son doigt, à le mordre, à le caresser, à l’envelopper de sa langue, à le faire passer sur ses lèvres avant de le ramener à l’intérieur. Il rajouta un autre doigt et la succion se fit plus forte tandis que des grognements vibraient contre sa langue, contre sa main.

Il releva la tête et regarda la bouche rouge qui torturait avec délice ses doigts, qui s’ouvrait autour de lui et utilisait toute sa virtuosité comme pour lui rappeler ce qu’il était capable de faire.

A regret il enleva ses doigts et l’embrassa pour pallier le manque tout en s’immisçant entre ses cuisses. Passionné et brûlant ne suffisaient pas à décrire le baiser qui lui fit presque oublier son plan. Presque.

Il s’arracha avec difficulté à son étreinte et rattrapa le flacon qui lui avait glissé des mains, en versant généreusement sur ses doigts déjà luisants de salive.

- Remonte les genoux.

Il s’installa plus confortablement et, posant son autre main sur le ventre parfaitement musclé et plat de Steve, il commença à le caresser, faisant de petits mouvements circulaires appuyés autour de son anus avant de le titiller en passant dessus à plusieurs reprises sans même faire mine d’entrer. Les hanches de son amant ne bougeaient pas encore mais de petits soupirs de plaisir accompagnaient ses mouvements.

Il se décida enfin à le pénétrer.

Il avait oublié cette sensation de chaleur et cette incroyable étroitesse qui rendait la progression si difficile. Il ressortit pour mettre encore plus de gel et recommença. Mais il était toujours aussi étroit et brûlant et maintenant les hanches bougeaient à un rythme lent et hypnotique synchronisé avec les soupirs accrus. Il continua à s’enfoncer en lui, et à chaque nouveau centimètre de gagné il sentait l’excitation croître dans ses veines et dans son sexe.

Quand enfin il eut pénétré jusqu’au bout il commença à chercher sa prostate. Très étrangement il la retrouva bien vite, il fallait croire que c’était comme monter à vélo, ça ne s’oubliait pas. Ou alors il était un génie du sexe. En tous cas Steve appréciait et il fit durer la chose. Après tout il avait des années d’hétérosexualité à rattraper alors il avait beau considérer que le romantisme entre mecs ne servait à rien il voulait quand même que cette nuit marque sa triste vie d’homme marié, et pas juste à cause du sceau de l’adultère. Donc il continua à la caresser, tournant parfois autour pour commencer à l’élargir. Mais les soupirs s’étaient mués en cris et son érection était pleine et douloureuse.

Il rajouta donc un autre doigt et entreprit de l’assouplir tout en continuant de le caresser à cet endroit dont il doutait que sa femme eut même connaissance. Il but ses gémissements directement à ses lèvres et évita soigneusement de toucher son sexe de peur de le voir se répandre immédiatement.

Quand il se retira enfin il avait tellement envie de lui qu’il en oubliait parfois de respirer.

Sans aucun regret il essuya sa main sur la jolie courtepointe et attrapa une capote qu’il enfila d’un seul mouvement. Les yeux brûlants de Steve observaient ses moindres gestes et lorsque l’anglais passa sa langue sur ses lèvres ce fut lui qui gémit.

- Allez, lève-toi.

La seule réponse du chercheur fut d’écarquiller les yeux. Lance lui prit la main et le força à se lever avant d’éteindre la lampe de chevet et de le guider jusqu’à la grande fenêtre qui était maintenant leur seule source de lumière.

Il le poussa contre la vitre et murmura à son oreille, son corps pressé contre le sien, leurs sexes se frottant amoureusement l’un à l’autre :

- Retourne-toi et écarte les cuisses.

- Toujours aussi cru, répondit-il mais en obtempérant.

De derrière il prit son sexe en main, faisant siffler Steve malgré lui et le forçant à se pencher plus.

- J’ai comme l’impression que tu aimes ça, répondit-il en s’enfonçant tout de go en lui.

Un râle de plaisir salua son geste et il resta un immobile, profitant de cette chaleur qui l’oppressait et l’enveloppait, posant son visage contre le dos de Steve, entendant son cœur battre.

- Avec toutes ces lumières on pourrait presque croire qu’on est dehors, tu ne trouves pas ?

Steve se contenta de rouler des hanches comme seule réponse, le faisant gémir. C’était la guerre qu’il voulait et bien il l’aurait ! Et il se retira pour mieux le pénétrer à nouveau, inclinant son bassin jusqu’à ce que l’angle soit assez bien ajusté pour qu’il puisse atteindre sa prostate à tous les coups.

Le corps de son amant amplifiait ses mouvements, augmentant l’écart quand il se retirait pour ensuite venir à sa rencontre, lui permettant de garder sa main immobile sur son sexe qui glissait contre sa paume à la recherche d’une friction pareille à celle qui faisait grogner Lance.

Il regardait les lumières jouer sur le corps blanc et tremblant qu’il malmenait, révéler la rougeur qui avait envahi ses joues, faire briller les dents blanches qui tentaient de retenir les cris en plongeant dans une lèvre déjà torturée.

Steve était beau, toujours aussi parfaitement beau, même des années plus tard, même quand il le laissait prendre le dessus et le prendre debout contre une vitre froide, il restait l’un des plus beaux hommes qu’il ait vu alors que le désir et le plaisir magnifiaient ses traits et faisaient chanter son corps.

Les tremblements, les contractions autour de son sexe, le fait que ses hanches aient accéléré encore le rythme et que son sexe pulse au creux de sa main lui indiquaient que la fin était proche. Posant ses lèvres contre son dos il le pilonna plus fort, cherchant à le faire craquer le premier, voulant le sentir se défaire entièrement sous lui, sentir qu’il était capable de le mener jusqu’à l’orgasme, de le rendre fou de plaisir. Il voulait le faire hurler et supplier.

Mais c’était lui qui commençait à se défaire, perdu au milieu de cette chaleur pécheresse, son corps poignardé par chaque gémissement qui s’échappait à moitié étouffé de la bouche de son amant, par ce désir plus grand à chaque minute de l’entendre à nouveau crier son nom de sa voix cassée et rauque de plaisir. Il mordit dans son épaule, comme pour tenter de retenir sa jouissance, d’attendre une confirmation, une autorisation.

Steve renversa la tête quand il jouit, creusant son dos, le serrant encore plus étroitement, l’empêchant presque de bouger, prononçant son nom dans un râle aussi long que sa jouissance.

Le son de sa voix suffit à le pousser dans l’abyme et il se laissa aller en étouffant un gémissement dans la chair musclée de son dos.

Il se permit quelques longues respirations affalé sur son amant, entouré de sa chaleur et de son parfum avant d’être un gentleman et de se débarrasser de sa capote. Il attrapa ensuite le bras de Steve et le jeta dans un fauteuil avant de l’enjamber pour s’asseoir sur lui et poser sa tête dans le creux de son cou et soupirer de plaisir.

Il serait bientôt prêt pour le prochain round, mais pour le moment il avait bien envie de rester là, au chaud contre lui, écoutant sa respiration et distribuant quelques baisers fatigués sur la ligne de son épaule et de sa nuque.

***

Quelque chose n’allait pas.

Lance ouvrit les yeux et observa la chambre obscure. Il mit un certain temps à se rappeler de l’endroit où il se trouvait et de ce qui manquait.

Steve manquait. Il n’était plus dans le lit incroyablement rebondi et délicieusement chaud avec ses oreillers en plume. Soupirant, il se mit à chercher son boulet de coup d’un soir qui devait certainement être en train de considérer des choses ennuyeuses et sans importance comme les vœux du mariage et la trahison à la parole donnée.

Steve était assis sur le fauteuil à côté de la fenêtre, celui sur lequel ils s’étaient envoyé en l’air… il y avait plus de trois heures.

Rejetant la couette, il se leva et se dirigea vers la salle de bain. Ses jambes n’étaient pas très assurées mais il pouvait encore marcher. N’allumant pas la lumière, il se versa un verre d’eau qu’il descendit avidement avant d’en remplir un autre.

- Tiens, dit-il en le tendant au pensif anglais.

Steve prit le verre d’eau mais ne le regarda pas, se contentant de boire.

Baillant copieusement, Lance alla se rejeter sur le lit, rampant jusqu’aux oreillers avant de se retourner, appuyé contre la tête de lit et de fixer monsieur parfait en train d’angoisser.

- Franchement, je crois que ta petite crise de culpabilité peut encore attendre. Il me reste encore six heures avant mon train alors si tu mettais tes sentiments de côté et qu’on baisait ?

La réplique eut le mérite de faire réagir Steve, il se leva et vint vers lui. Oh, il était facile de dire à la façon dont ses épaules étaient crispées, à ses poings serrés, à son regard fixe et brillant qu’il n’était pas content, voire même un peu furieux. Il soutint son regard en souriant et écarta les cuisses pour lui faire plus de place. Mais l’anglais s’arrêta au pied du lit.

- Retourne-toi et écarte les cuisses.

La voix était froide, coupante, vibrante de colère. Elle le fit frissonner et il obéit lentement.

- Quelle autorité professeur…

- Ferme-la.

Il finit de poser ses mains. Il se sentait un peu ridicule comme ça mais bon. Il tourna la tête et le regarda glisser un préservatif sur son sexe en érection.

- Ça va ou il faut que je creuse les reins et que je remue la croupe ?

Pour toute réponse l’anglais l’attrapa par les cuisses, le ramenant vers lui et le faisant tomber la tête la première dans l’oreiller.

- Hey ça vaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Il l’avait pénétré, comme ça, sans préambule, sans lubrifiant, sans un mot, ce qui était passablement douloureux et plutôt vexant. C’était aussi en même temps assez sexy et incroyablement plaisant même s’il n’avait pas l’intention de le dire à Steve mais plutôt de l’abreuver d’insultes.

Il n’en eut pas la possibilité. Parce que Monsieur Parfait était en train de l’enfoncer dans l’oreiller à coups de boutoir, ayant visiblement décidé de le réduire au silence par le sexe ou de passer sur lui ses angoisses maritales. Et normalement il aurait dû protester parce qu’il valait mieux que ça et parce que ça piétinait sa dignité. Sauf que là dignité et valeur étaient en train de s’en prendre une belle et il n’y avait plus que deux choses dans son cerveau, le plaisir et le besoin de trouver une position où il pourrait respirer. Parce que ce connard qui le traitait comme une chienne avait quand même trouvé le moyen de buter à tous les coups sur sa prostate et la position indigne cul en l’air le faisait s’enfoncer encore plus profondément ce qui prolongeait le frottement ce qui le rendait fou. La preuve il était en train de gémir dans l’oreiller. Et s’il ne se trompait pas il gémissait même son nom.

Chaque mouvement déclenchait une vague d’électricité qui était suivie d’une autre, puis d’une autre et il les sentait s’accumuler sous sa peau en la faisant vibrer. Le plaisir inondait ses veines et il n’avait jamais rien ressenti de pareil. Steve continuait encore et encore et il sentait ses ongles s’enfoncer dans ses cuisses mais à dire vrai il s’en fichait un peu, tant qu’il continuait. Il ne tiendrait pas longtemps, pas avec autant de plaisir, il commençait déjà à être à bout, il le sentait grandir dans son bas-ventre, presque douloureux tellement il était violent, comme ce que lui faisait l’anglais.

Il voulait lui dire de ne surtout pas arrêter, mais sa voix était étouffée dans l’oreiller et de toutes façon il avait oublié comment parler, alors il se contenta de ressentir, incapable même sous la déferlante de sensations de faire quelque chose d’aussi simple que d’accompagner ses mouvements, terrassé par ce qui lui arrivait.

- Je… je vais j…

Il ne finit ni sa phrase ni même son idée car une main qui jusque là avait été plantée dans sa hanche était venu se poser sur son sexe. Pour l’enserrer violement à la base, l’empêchant de jouir.

Les mouvements s’arrêtèrent et Steve se pencha sur lui.

- Pas si vite. Tu vas souffrir encore un long moment, après tout tu as encore quelques heures avant ton train.

La voix rauque, le souffle sur sa peau, la promesse d’heures d’insoutenables tortures le fit gémir et cambrer plus les reins en une supplique animale. Mais lorsque Steve recommença à bouger ce fut avec une lenteur terrible qui mettait à vif chacun de ses nerfs.

- On peut bien prendre notre temps.

Oui oui, il était pour prendre son temps, mais après qu’il l’ait laissé jouir, parce que là c’était dur, sans mauvais jeu de mots.

Mais la prise autour de son sexe ne cédait pas alors il ravala ce qu’il pouvait encore avoir caché quelque part de dignité et d’honneur -mais bon, qui avait besoin d’honneur dans un lit avec une boite de préservatifs et le seul homme dont il acceptait la présence- et il le supplia.

- S’il te plait…

Sa seule réponse fut une accélération, ce qui n’était pas vraiment ce qu’il voulait puisque ça augmentait encore le plaisir, mais un plaisir qui devenait douleur et le transformait en pauvre chose gémissante qui s’accrochait à l’oreiller.

- S’il te plaiaaaaaaaaah !

Il avait décidé de le tuer, il avait fait quelque chose avec ses hanches là qui lui avait fait voir des étoiles et presque perdre conscience, s’il recommençait il n’était pas vraiment sûr d’être capable de se rappeler de son nom, encore moins de comment se servir de ses jambes autrement que pour garder cette position.

Et ce salaud recommença. Sauf que là tout commençait à devenir beaucoup trop sensible et maintenant il n’avait même plus besoin de faire le truc avec ses hanches ou même de trouver sa prostate pour qu’il voie des étoiles, il y en avait partout qui dansaient devant ses yeux et qui s’agglutinaient en lui, le rendant fou.

- Steve… par pitié…

Mais l’anglais reprit son rythme initial, brutal, rapide, violent, et il ne pouvait empêcher les larmes de couleur sur ses joues et les cris de mouiller l’oreiller qu’il mordait parfois comme pour tenter de lutter contre le plaisir, ou était-ce la douleur. C’était une torture, c’était délicieux, s’il continuait comme ça il allait casser, se briser en mille morceaux et éclater en sanglots tout en le suppliant de continuer…

C’était exactement ce qu’il faisait. Enfin en tous cas il entendait quelque chose entre ses râles qui disait à peu près : « Encore. Steve. S’il te plaît. Oui. Non. Mon dieu. Oh. Ah. Mm. N’arrête pas. » et toutes les combinaisons possibles avec ces mots. Mais celui qui revenait le plus souvent était encore son nom comme une litanie.

Il perdit la notion du temps, il avait déjà perdu la notion d’espace puisque tout s’arrêtait à leurs deux corps et cet oreiller contre sa tête, mais là, enfermé dans la boucle de mots et de bruits il n’arrivait plus à se repérer, la douleur était grandissante mais en même temps égale et éternelle comme le plaisir, c’était toute sa vie qui s’écoulait là dans les larmes, la chaleur et les cris.

- Qu’est-ce que tu veux, Lance ?

La voix rauque et chargée de tension, de retenue, sur le point de déborder le fit gémir.

- Toi… toi… Steve… toi, bredouilla-t-il sans vraiment de cohérence alors qu’il aurait voulu dire : arrête de me torturer et fais-moi jouir connard avant que je ne fasse un infarctus.

Mais sans doute reçut-il le message télépathique car la gaine qui avait retenu son sexe disparut et il vit des étoiles et des lumières et des notes de musique et le vide le plus absolu alors que tout le plaisir accumulé le frappait de plein fouet et qu’il hurlait à en faire trembler les murs.

Il reprit conscience entre les bras de Steve, incapable de bouger même son doigt de pied, sans réussir à se rappeler comment on faisait pour parler et donc dans l’impossibilité de lui crier dessus -il ne savait pas encore s’il voulait le remercier ou le pourrir-. Monsieur Parfait l’avait pris dans ses bras et avait remonté les draps et l’édredon sur eux, il avait un sourire plus que satisfait aux lèvres et au moins il avait réussi à chasser sa conscience pour un petit moment.

Il allait juste fermer les yeux un moment et ensuite ils reprendraient…

Il s’endormit au son des battements de son cœur.

***

Le train pour Genève était parti à l’heure et dans le wagon de première classe il n’y avait aucun costard louche et de mauvais goût, enfin de mauvais goût si, mais louche non. Quelqu’un devrait dire aux italiens que certaines chemises étaient trop gays pour être portées hors d’une boîte de nuit ou d’un film de genre comme ils appelaient ça.

Il avait récupéré sa mallette à la consigne et était en train d’envoyer un mail à Digital Art pour les prévenir de son retour, il prendrait l’avion depuis l’aéroport suisse pour Los Angeles. Il n’était pas vraiment sûr que la boîte allait pouvoir faire quelque chose de ce qu’il avait glané cette fois-ci étant donné l’implication de la mafia mais peut-être qu’il pourrait vendre le fichier comptable qu’il avait chourré à une quelconque organisation…

Il appuya sur « Envoi » et contempla le paysage qui défilait devant ses yeux. Comme ils étaient dans un tunnel il était ce qu’il voyait dans la vitre et même s’il avait quelques cernes il restait beau et charmant. Bien sûr maintenant qu’il était assis (heureusement que les fauteuils de 1ère classe étaient moelleux) on ne voyait pas qu’il avait du mal à marcher sans trembler ce qui remontait de beaucoup son charisme. Il avait eu un mal de chien à arriver à la gare sans se vautrer ou montrer sa gêne et il avait maudit Steve tout le long du chemin. Là tout de suite il le haïssait au moins autant qu’il le remerciait et s’il avait eu son adresse ou son numéro il lui aurait envoyé un mot de remerciement. Mais ils s’étaient quittés sans un mot et sans un regard et s’il avait pris l’une de ses chemises c’était bien qu’il s’était trompé en s’habillant.

Bref ça avait été un interlude charmant mais c’était terminé, chacun rentrait chez soi, lui à sa vie trépidante d’espion au rabais et Steve à la perfection de sa vie de famille. Il doutait de jamais le revoir et d’un certain côté c’était tant mieux, Steve était étrangement envahissant, même et surtout quand il ne réclamait rien, quand ils étaient ensemble il avait envahi son temps, son espace et surtout sa tête, l’empêchant souvent de l’oublier, de le reléguer comme le reste du monde au décor, à l’accessoire.

Un océan et presque un continent c’était confortablement assez entre eux.

Après tout, ils auraient toujours Montecarlo…

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Sur ce à dans deux mois pour le prochain chapitre.

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Chapitre 3 : ici

physique et autres désagréments, écriture

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