Ясмина Хадра. ТЕРАКТ

Mar 03, 2009 01:53

"Можно сколько угодно готовиться к худшему, оно все равно застанет нас врасплох".
История об израильском хирурге арабского происхождения начинается с приёма жертв и пострадавших от теракта в одном из ресторанов Тель-Авива, унесшего жизни одиннадцати детей. После этого изнурительного дня, его поднимают среди ночи чтобы сообщить, что одна из погибших -- его жена, и что взрыв -- её рук дело. Отказываясь верить в её вину, он пускается на поиски правды, и открывает для себя все более ужасные и несовместимые стороны этой правды. Каждое новое открытие настолько потрясает его, что он не может остановиться и продолжает свой полёт бабочки у огня.

Мрачное размышление об арабоизраильском конфликте, единственное предлагаемое решение которого -- уход от него -- подвергается тяжелейшей проверке.

Русский перевод был напечатан в "Иностранной литературе". Начало есть в "Журнальном зале"


Pourquoi ne m'a-t-elle rien dit? Te dire quoi? Elle ne pouvait rien te dire, n'en avait pas le droit. Elle ne tenait pas non plus, à ce que quelqu'un se mette en travers de son chemin. Et puis, ce sont des engagements que l'on tait. On ne crie pas sur les toits des serments censés être observés dans le secret absolu. Mon père et ma mêre me croient dans les affaires. Tous les deux atendent que je fasse fortune pour venger leur misère. Ils ignorent tout de mes activités militantes. Pourtant, ce sont des militants aussi. Ils n'hésiteraient pas à donner leur vie pour la Palestine... mais pas leur enfant. Ce n'est pas normal. Les enfants sont la survivance des parents, ce sont leur petit bout de l'éternité... Ils seront inconsolables lorsqu'ils apprendront ma mort. Je mesure pleinement l'immense douleur que je vais leur causer, mais ce ne sera qu'un peine parmi tant d'autres à leur palmarès. Avec le temps, ils finiront par faire leur deuil et par me pardonner. Le sacrifice n'incombe pas qu'aux autres. Si nous acceptons que les enfants des autres meurent pour les nôtres, nous devons accepter que nos enfants meurent pour ceux des autres, sinon ce ne serait pas loyal. Et c'est là que tu n'arrives pas à suivre ammou. Sihem est femme avant d'être la tienne. Elle est morte pour les autres... Pourquoi elle?... Pourquoi pas elle? Pourquoi veux-tu que Sihem reste en déhors de l'histoire de son peuple? Qu'avait elle de plus ou de moins que les femmens qui se sont sacrifiées avant? C'est le prix à payer pour être libre... Elle l'était. Sihem était libre. Elle disposait de tout. Je ne la privais de rien. La liberté n'est pas un passeport que l'on délivre à la préfecture ammou. Partir où l'on veut n'est pas la liberté. Manger à sa faim n'est pas la réussite. La liberté est une conviction profonde; elle est mère de toutes les certitudes. Or, Sihem b'était pas tellement pas tellement sûre d'être digne de sa chance. Vous viviez sous le même toît, jouissiez des mêmes privilèges mais vous ne regardiez pas du même côté.

[voulais citer encore 4 pages, jusqu'à "je n'aprécie pas leurs habitudes et leurs hygiène", mais c'est trop long]

books, .fr, quote

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