(Parce que anniversairefic, vraiment, ça le fait pas.)
Disclaimer : les personnages sont de JK Rowling.
Titre : Le Secret.
Personnages : Severus/Hermione, Sybill.
Prompt : encens.
Résumé : Mais que va faire Hermione dans les quartiers de Sybill tous les jeudis soirs ?
Nombre de mots : un peu plus de 1 100.
Rating : Tous publics.
Note : Je n'ai que deux mois de retard ! C'est quasiment rien, hein ? Ah si, quand même ? Bon anniversaire quand même,
elwan59! Je ferai mieux la prochaine fois. (L'important, c'est d'y croire !)
Le Secret
Severus avait confiance en sa femme, là n’était pas la question.
Et puis, il aurait fallu être incroyablement stupide pour mentir à un ex-espion, toujours-professeur. Un tel bagage lui avait donné un entraînement quasi-constant à la détection de mensonges. Et Hermione n’était pas stupide, elle en avait fait la preuve à plus d’une occasion. (Notamment lors de ses ASPICs, pour lesquels elle avait obtenu des notes indécentes, puisque supérieures à celle de Severus. Pas que ça lui fasse quoi que ce soit, bien sûr. Néanmoins, par tact ou d’expérience, chacun s’abstenait désormais de faire mention de ce sujet. Quelles que soient les circonstances.)
Donc, quand elle avait annoncé un soir avoir eu une conversation particulièrement intéressante avec Sybill, Severus, une fois séchées ses robes qui avaient bu la tasse - de thé - à cette annonce, s’était contenté de lever un sourcil interrogateur. « Vraiment ? »
« Hum hum, » avait hum-humé Hermione, et la conversation n’était pas allée plus loin.
La semaine suivante, elle était montée jusqu’à Tour Nord pour prendre un chocolat avec la Professeur de Divination, boisson dans laquelle jusqu’à ce jour Sybill n’avait pas trouvé moyen de lire l’avenir. Hermione était redescendue dans les cachots une heure et demie plus tard, dans un fort parfum d’encens, affichant un sourire discret, et jurant ses grands dieux que non, elle n’avait pas une seule fois levé la baguette contre l’Autre Folle. Disons simplement qu’elle est excentrique, tu veux bien, Severus ? Trop occupé à éternuer, Severus n’avait pas relevé.
Et depuis, non seulement elle retournait volontairement passer du temps avec Sybill, mais elle en avait carrément fait une habitude : chaque jeudi soir, alors que Severus s’apprêtait à aller superviser les retenues de sa flopée de cornichons de la semaine, Hermione lui faisait une bise, lui souhaitait bon courage, et s’en allait rejoindre sa nouvelle meilleure amie dans ses quartiers sous les toits du château. (Et si vous croyez que Severus ne lançait pas chaque semaine de sort de localisation pour vérifier, c’est que vous n’y connaissez rien en Serpentardise de base.)
Après avoir recouru à tous les tests discrets qu’il pouvait imaginer afin de s’assurer qu’elle n’était sous l’emprise d’aucun sort, philtre, enchantement ou autre Sortilège Impardonnable (pas qu’il croie Sybill capable de lancer un Impérium, bien sûr, mais les habitudes avaient la vie dure), Severus avait dû se résoudre au fait qu’une fois de plus, le goût improbable de sa femme en matière d’amis avait frappé. Enfin, elle n’en était pas encore à essayer de lui imposer la compagnie de l’Autre Folle à la table du dimanche. (Il faut dire aussi que Dumbledore se chargeait déjà de le faire dîner avec elle chaque jour de la semaine - il y a des limites à l’endurance humaine.)
Quand cependant ce jeudi-là, en plus de lui souhaiter bon courage, elle l’avertit de ne pas l’attendre parce qu’elle risquait de rentrer tard, la curiosité de Severus fut piquée au vif. Enfin, pas sa curiosité, trait qu’il associait aux Poufsouffles de première année se demandant ce qu’ils allaient avoir pour Noël. Sa vigilance ? Diable, il n’avait pas besoin de s’inspirer de Fol-Œil pour savoir ce qu’il avait à faire, quand même. Enfin bref, quel que soit cet instinct qu’Hermione avait réveillé chez lui, l’espionnite lui revint comme si elle ne l’avait jamais quitté, et après avoir tergiversé un moment sur le bien-fondé de sa réaction, il passa à l’action.
Délégant la surveillance de ses élèves à un Rusard trop content de pouvoir rendre service (quoiqu’un peu déçu qu’il ne s’agisse que de récurage de chaudrons), Severus se glissa discrètement jusqu’à la Tour Nord. Une fois arrivé là, il était en train de calculer s’il devait frapper à la porte, ou tout simplement l’ouvrir à la volée quand le hasard et l’air confiné de la tour décidèrent pour lui. L’odeur d’encens, qu’il avait fait de son mieux jusque là pour ignorer, vint lui chatouiller les narines (qu’il avait fort jolies, quoi qu’on en dît), pour provoquer une crise d’éternuements aussi sonores que malvenus.
La porte s’ouvrit lentement sur Hermione, et derrière elle, une pièce plongée dans le noir. Surpris par cette vision - il ne savait pas à quoi s’attendre, mais certainement pas à ça - il demanda sans préambule, « Hermione, qu’est-ce qui se passe ? »
La surprise céda rapidement la place à l’amusement sur le visage d’Hermione. « Severus ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu as trouvé un moyen d’envoyer tous tes élèves à l’Infirmerie d’un seul coup ? Ne me dis pas que tu les as déjà laissés partir, je ne te croirais pas ! »
« Ne t’en fais pas pour ces imbéciles, ils vont bien, je les ai laissés à Argus… »
« Hermione ? Hermione chérie, c’est bien lui ? » lança une voix bien connue venant du fond de la pièce.
« Oui, Sybill, c’est bien Severus, » répondit Hermione par dessus son épaule. Se retournant vers Severus, elle lui expliqua en aparté, « Evidemment, elle avait pressenti que tu viendrais depuis le début de la soirée. » S’écartant de lui, Hermione lui prit la main, et l’entraîna vers l’intérieur alors que les lumières s’allumaient enfin. « Puisque tu es là, je te garde.»
Surpris, Severus se laissa guider vers le salon. Il n’aurait su dire s’il était plus surpris par la décoration relativement sobre de la pièce (enfin, sobre selon des critères Trelawneyesques), ou l’assortiment d’objets résolument moldus disséminés ici et là.
« Bonsoir, Severus, » salua Sybill. « Tu te joins à nous, alors ? Hermione, j’ai fait pause, pourquoi est-ce que tu ne racontes pas le début à Severus pendant que je vais nous préparer un pichet de chocolat chaud ? »
« Merci, Sybill, ce serait formidable, » remercia la jeune femme.
Une fois la Professeur de Divination sortie de la pièce, Severus interrogea Hermione à mi-voix. « Mais enfin, qu’est-ce qu’on fait là ? »
« On regarde des vidéos, » expliqua Hermione, désignant de la main le poste de tévévision avant de s’asseoir sur le canapé en entraînant Severus avec elle. « Et ce soir, c’est Autant en emporte le vent. »
Et avant que Severus ne puisse protester, Hermione se pencha lui pour lui préciser à l’oreille, « Et surtout, pas de bisbille avec Sybill - il y a tellement peu de magie dans cette partie du château que c’est le seul endroit où les équipements moldus peuvent fonctionner. »
A-ha ! Mystère résolu ! Laissant Hermione se lover contre lui et arranger par dessus eux la couverture rejetée sur le bras du canapé, Severus écouta distraitement sa femme lui raconter le début de l’intrigue. La soirée ne serait peut-être pas si mauvaise, après tout…
(Comment est-ce qu’il aurait pu savoir qu’il ressortirait de là jaloux d’un personnage de fiction qui avait capturé toute l’attention de sa femme alors qu’il était là en chair et en os ?) (Il n’était pas devin quand même !)
FIN