Ne faut-il pas être fou pour danser la gavotte, rien que la gavotte, toute la nuit? Et que la gavotte-montagne, qui plus est !
Arrivés à Poullaouen après avoir erré autour de la nouvelle N164 après Carhaix.
Evidemment impossible de compter sur une indication correcte. Heureusement, après moultes déductions et grâce aussi à une grande habitude des cartes routières (hehe- on n'a pas fait des études de géographie pour rien - d'ailleurs faisons ici une aparté, les cartes de l'IGN ne sont décidement plus ce qu'elles étaient), sans parler d'un incontestable sens de l'orientation, bref nous voilà arrivés à Poullaouen - et pas trop tard, s'il vous plait, car le jour n'est pas couché !
Un peu de file d'attente en caisse, on pénètre sous la tente, déserte pour l'instant, où se tient la buvette-galettes et on entre à gauche dans la salle déjà bien fréquentée, elle. Les danseurs serrés les uns contre les autres se régalent sur Irvoas-Lemoign. La chaleur dégagée par les corps saute au visage et l'on devine que ce n'est rien, que bientôt cela sera pire, l'étuve, et l'on se demande comment l'on fera pour supporter cela, mais on sait bien que quelle que soit la température à venir on continuera à danser.
Bon, 6 euros l'entrée, ce n'est pas cher, et encore moins si l'on considère l'affiche !
Le temps de choisir une chaise loin de la porte sous laquelle jeter notre sac et nous voilà dans la ronde à agiter les pieds tel des organistes sur le pédalier de leur instrument!
Les salutations aux connaissances, on croise Thomas Moisson dont c'est la première à Poullaouen, un peu anxieux et, de par sa taille, vraie tourelle au dessus des danseurs. On l'interroge sur son heure de passage : 22h50. Il est bien sûr en duo avec Lors Landat. il faut presque crier pour se faire entendre. Tout d'un coup c'est la presse, l'air s'échauffe, devient irrespirable, on s'essuie discrètement, lentement presque élégamment le front, les joues, le nez. C'est parti pour la nuit... Cela n'empêchera pas de retourner à sa voiture qui pour un somme, qui pour une collation, entendu qu'on réussisse à passer la frontière de la porte et de la buvette où s'agglutinent en couches épaisses danseurs et chanteurs. A l'extérieur la température de la nuit raffraichit à peine la sueur des corps.
Quand on revient en salle après différentes intéressantes discussions avec de parfaits inconnu(e)s, c'est pour apprécier Menneteau-Kemener, bizarement décevants quand leur disque
http://matty-groves.livejournal.com/34072.html#cutid1 découvert par hasard en dérivant sur LJ est si enthousiasmant. Peut-être n'était-ce pas le bon soir... Mais cela n'empêche pas un gavotte de la région de Calanhel quand Jean Lallour donne le signal et que, tous, nous nous regroupons autour de lui.
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Autre vrai moment, LeBihan - Chapalain
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dansés presque religieusement par toute la salle. Nous sommes si serrés qu'à l'entrée un organisateur demande à refuser les entrées payantes : on atteint les 600 entrées.
Vrai succès : le duo Krismenn-Alem. Il parait que Maël est mondialement connu et le voilà au milieu de nullepart - hum, je veux dire en kreiz Breizh ;-)) - par le plus grand des hasards. On peut dire que ce garçon a l'esprit ouvert ! Ce n'est pas vraiement dansable, mais bon... ils sont sympas...
Le chemin tortueux tour à tour gravit et dévale la montagne bretonne dans le noir glacé. La voie lactée est au-dessus de nous, nous n'en finissons pas de rentrer...