Disclaimer : Tout appartient à Josh whedon
Titre : Une résurrection malvenue
Personnages : Buffy
Rating : R
Nombre de mots : 624
Défi : battre des nuits du FOF
Genre : drame/ psychologie
Bêta : aucune
Note : dans le cadre, ce serait bien qu'un jour je regroupe enfin mes scribouillis sur ce journal, je vous inflige cela, écrit en une petite demi-heure. Mais pensez que vous pourriez subir une pire torture, être sur le fauteuil du dentiste avec en musique de fond, la chanson que vous détestez le plus. Ici l'avantage c'est que tout est sous cut :p
Note bis : Pour les compilateurs, je ne sais pas si Buffy est mis sous "Buffy, the vampire slayer" ou "buffy contre les vampires"
Une résurrection malvenue
Patrouiller chaque nuit en espérant oublier ses cauchemars, ne plus penser à ce jardin d'Eden perdu, avancer sans autre but que celui de continuer.
Mais pour quelle raison ? Ce qui était le centre de ma vie n'est plus. Ma mère, Angel, toutes les personnes auxquelles je tenais ne sont plus. Dawn, ma petite soeur, mes amis, j'ai beau aimé leur compagnie, je me sens si étrangère de leurs conversation, de leurs préoccupations quotidiennes. Est-ce que lorsqu'on franchit l'autre côté, il est possible que tout paraisse si fade, si lisse, si ennuyeux ?
Chaque nuit, le même rituel : sortir pour rencontrer une créature démoniaque, une personne avec qui me battre, un être pour donner un sens à ma vie.
La lumière m'aveugle, m'attire et m'assomme. C'est goûter aux fruits du paradis défendu, et se retrouver dans ce qui n'est pour moi qu'un chaos incommensurable qui à la puanteur de l'enfer. D'ailleurs en Enfer, je me sentirais vivante.
Je parcours les tombes, mon pieu à la main en quête de la moindre présence de vampires, de créatures à transformer en poussières. Détruire pour se construire.
Je ne prête pas attention aux noms sur les tombes, qu'importe si ce sont des amis, des parents qui gisent sous moi, je n'ai pas droit à faire mon deuil, à pleurer la nuit sur des stèles d'êtres chers. Non tout doit rester anonyme, je ne dois rien ressentir. Fermer mon cœur pour ressentir.
J'épie chaque bruit de l'obscurité, mes sens sont en alertes. D'ailleurs, je me reconnais cette faculté à être un bon petit soldat. Mon coeur et mon âme sont déchirés mais mon acuité, mes réactions sont là, intactes. Même sans volonté, sans désir, je suis toujours une redoutable tueuse. Avant, j'avais besoin de quelque chose en qui croire, à protéger pour me battre, pour avoir une raison de continuer le combat sans relâche et cesser de rêver à être une simple adolescente comme les autres. Aujourd'hui, je fais juste mon travail, sans sentiment, sans ressentiment.
Parfois, je vais dans les usines désaffectées, respirer l'odeur amère de l'essence et huiles pour les machines. Les humains n'y vont pas, trop de choses étranges s'y sont passés, seuls quelques démons y font parfois de bref séjours. Avant ma mort j'y allais chaque semaine pour chasser d'éventuels démons, maintenant je me contente de m'asseoir au milieu de ses immenses salles vides et sentir le bruit du métal, de l'outil. Ne pas ressentir la présence d'humain. Oublier que je ne me sens plus appartenir au genre humain.
Dans mon ancienne vie, il m'arrivait parfois de songer à mon avenir, à celui de Dawn. Dans la nouvelle, je me contente de faire boulots ingrats pour assurer la subsistance financière. Je ne sais plus si je me bats pour assurer son avenir à elle ou si je cherche inconsciemment à lui donner tous les atouts pour qu'elle devienne indépendante comme si la perspective de l'abandonner encore faisait son chemin en moi. Quelle soeur peut réagir comme ça ? Une personne malade, qui sait que ses derniers jours sont proches, qui ne croit plus en la vie. S'assurer que tout va bien avant de partir, d'aller de l'autre côté.Je continue chaque jour à me battre sans relâche, sans conviction, sans envie de vaincre.
Je suis Buffy, la tueuse de vampire. Je suis morte en 2001. Je vis aujourd'hui, non je survis.