Disclaimer : Tintin est la propriété d'Hergé
Titre : Sur le tarma d'un aéroport
Personnages : Tintin, Tchang, le Capitaine Haddock
Rating : R
Nombre de mots : 2241
Défi : nuit des lemons de la ficothèque sur le thème des lieux insolites : au sommet d'une montagne avec les mots fantasme, maculé et vitesse
Genre : romance, lime
Bêta : aucune
Sur le tarmac d'un aéroport
Le capitaine Haddock accompagnait son ami, le grand reporter Tintin pour une série de conférence en Asie. Cela faisait près de quinze ans qu'il avait rencontré le jeune journaliste lors de l'enquête sur le crabe aux pinces d'or. Quelques années après, tandis qu'il retrouvait un héritage dont il ne soupçonnait même pas l'existence, Tintin, lui se professionnalisait et gravissait à une vitesse peu commune les échelons de son métier. A trente ans, il était le plus jeune rédacteur en chef de Belgique, plusieurs de ces livres, mettant en scène ses enquêtes étaient dans la liste de recommandation du Pullitzer.
Dans l'avion, Tintin repensait à sa dernière expérience dans ce pays. Il avait fait la rencontre de Tchang, un tibétain lors de son enquête sur l'abominable homme des neiges, d'ailleurs songeait-il, il n'avait plus écrit ou enquêté sur des sujets un peu étranges ou frivoles depuis plusieurs années. La reconnaissance mondiale allait de pair avec une certaine monotonie. Le feu sacré de l'aventure lui manquait ou bien autre était-ce autre chose ?
L'aéroport de Xigaze était en vu, l'appareil amorça sa descente sous les jurons du Capitaine qui ne comprenait toujours pas comme un atterrissage et un envol pouvait provoquer tous les désagréments d'une mauvaise cuite, sans qu'il n'en ait eu les avantages comme siroter un whisky de quinze ans d'âge. Sur le tarmac, des officiels chinois l'attendaient en tenues militaires et civiles. La réputation de Tintin était telle que les dirigeants ne doutaient pas de son intégrité, mais le présumait assez intelligent pour ne pas écrire un papier s'il n'vaait les preuves formelles et ce gouvernement s'arrangerait pour ne pas lui fournir des informations pouvant ,nuire à l'image de leurs pays.
Après quelques salutations et amabilités d'usage, Tintin demanda à son guide de l'accompagner vers l'aéroport local le plus proche où il devait prendre un petit avion pour effectuer un petit séjour avant sa première conférence qui ne devait commencer qu'après-demain.
Le général Chiang fut fort mécontent lorsque Tintin refusa son offre de l'accompagner pour cette visite, mais en bon soldat il obéit aux recommandations émises auparavant par ses supérieurs et le laissa partir avec un sourire faussement affable. Toutefois, il demanda au pilote, en présentant ses papiers et en suggérant à demi-mot qu'un refus d'obéissance s'accompagnerait de mesures coercitives, de l'informer le plus vite possible sur la destination et de s'arranger pour accompagner l'occidental.
Quelques heures après, sous les conseils et la carte de Tintin, le pilote fit atterrir le petit avion sur un flanc de montagne où pour être plus exact sur une portion de la montagne qui avait été étêté par les multiples effets du déversement de la cascade en amont. Cette cascade se réduisait aujourd'hui à un filet, l'eau ayant été détourné pour alimenter le village situé au sommet de la montagne.
Tintin, regarda la pente, les différentes aspérités de la montagne et sortit de son sac de reporter, tous les instruments nécessaires pour son ascension. Bien sûr, il pouvait prendre le chemin, mais il savait qu'en choisissant cette voie, il mettrait plus d'une journée pour arriver au sommet et pour lui, il était hors de question de perdre des minutes bien précieuses.
Le capitaine Haddock aurait voulu accompagner son ami, mais il souffrait de deux problèmes rédhibitoire s: le peur du grand vide et celui d'un équilibre un peu bancal. Prévenu par son ami, de ses intentions, il avait prévu le nécessaire pour une ascension moins abrupte : un duvet léger et un sac rempli de gnôle, digne de réveiller un mort. Le capitaine avait le sens des priorités et c'est d'un pas élancé qu'il prit le chemin, sa première bouteille débouchée en main. Au fur à mesure qu'il avalait le liquide, une envie de rendre un certain hommage à la Castafiore le prenait et il s'amusa à faire des semblants de vocalises, ce qui inquiéta deux personnes dans cette montagne : Tintin qui gravissait à coup de crochets et de piolet la montagne et le pilote qui le poursuivait en priant tous ses ancêtres de lui éviter une mort aussi horrible et si rapide.
Le sommet de la montagne était proche et la nuit n'était pas encore tombée. Un dernier effort et il y serait. Devant lui, une mer de rochers enneigés et à moins d'un kilomètre le monastère tibétain qui semblait flotter sur la mer de nuages.
Quelques pas le séparait de sa destination. Depuis combien d'années rêvait-il de revenir ici ?
Depuis cette première nuit, cette dernière passé avec Tchang. Il ne savait pas si ses souvenirs relevait du fantasme ou bien de la réalité.
Il n'avait à l'époque que seize ans et aspirait à découvrir de nouvelles cultures, vivre des aventures passionnantes mais aucune ne l'avait autant marqué que celle qu'il avait vécu au Tibet, non pas à cause de sa rencontre avec ce qui aurait pu être le Yéti, mais par sa découverte de Tchang. Passionné d'estampes japonaises, d'art tibétains et de médecine chinoise, l'Asie avait été pour lui une source d'inspiration et de curiosité. Sa rencontre avec ce jeune garçon lui avait fait découvrir une nouvelle culture, moins encyclopédiques et élitiste, mais aussi lui avait permis de se connaitre mieux qu'il ne l'aurait cru.
Lors de cette dernière nuit, lui et TTchang s'était réfugié dans une cavité au creux de la montagne, assez grande pour former un petit grotte. Leur périple avait été des plus périlleux, le premier sac avait été sciemment abandonné, à cause du poids généré sur ses épaules par l'apport massif de neige, le second sac s'éventra sur l’arête saillante d'un rocher et lorsqu'ils rentrèrent dans ce refuge naturel, seule les éléments enfouis dans les poches extérieures furent sauvés. Une lampe de porche, une bouteille d'eau et quelques barres énergisantes, voilà tout ce qui leur restait pour survivre pendant la nuit.
S'il purent avec ces quelques victuailles épancher leur faim et leur soif, il n'en était pas de même de la sensation de froid qui engourdissait peu à peu leurs membres. Ils s'amusèrent à sautiller et courir sur place, à se frotter les mains mais rien ne parvenait à réduire la morsure du froid.
Les lèvres du jeune Tchang, âgé, seulement de 13 ans commencèrent à bleuir. Tchang se mit à trembler, à émettre des propos décousis. Tintin, pour la première fois eut peur. Il le frictionna du mieux qu'il pu, faisant échapper un petit grognement de bien être au jeune garçon, mais ce dernier commençait à convulser.
Dans un premier temps, Tintin, enleva ses gants et frotta énergiquement le dos et la poitrine de son ami, mais les couches de tissu ne parvenait qu'à le chatouiller, sans aucune amélioration pour son confort thermique. Il se décida à enlever les vêtements de son ami et c'est sur sa peau nue, légèrement ombré qu'il commença son massage. Ses gestes étaient rapides, appuyés, quasi médicaux. Mais malgré le froid qui envahissait tout son corps à l’exception de ses mains rougies par l'effort constant demandé, Tintin ne pouvait s'empêcher de regarder la poitrine imberbe de son ami. C'était la première fois que de telles pensées lui venait à l'esprit, jamais auparavant il n'avait été fasciné par un autre corps, que ce soit celui d'une femme ou d'un homme, mais cette poitrine qui se soulevée à chacune de ses respirations l'émouvait plus qu'il n'aurait pu le dire ou même l'expliquer. Sans qu'il s'en rende compte, ses mouvement brusques, se firent plus légers, plus sinueux, transformant la friction en massage improvisé.
Tchang se rendit compte de la différence et sourit. Il aimait bien son ami, Tintin. Il ne le prenait pas pour un petit enfant et le traitait comme une grande personne. Sa gentillesse le touchait aussi, il se sentait en confiance auprès de lui. Sur son bras, il vit ses poils de dresser légèrement. Sa peau était lisse, pas de chair de poule juste une sensation nouvelle qui lui apportait du bien être. Jamais, il n'aurait voulu que cela s'arrête.
Tintin, lui avait beau apprécier ce moment tout en prétextant dans sat ête qu'il ne faisait cela que dans le but de sauver Tchang. Oui il le faisait pour cela, mais les pensées et les gestes qu'il accomplissait indiquaient que ce n’était point un pur acte d'altruisme.
Il accomplit encore les mêmes gestes pouvant prêter à confusion pendant une dizaine de minutes, jusqu'à ce que ses doigts ne lui répondent plus. Le froid était si vif que Tintin eut l'impression que ses membres supérieurs n'étaient plus irrigués par son cerveau et son bras retomba mollement, inerte.
Tchang se retourna et vit son ami, grelottant. Il s'apprêtait à déshabiller son ami pour lui procurer les mêmes soins ou tout du moins il tenta, mais Tintin s'y opposa. Par excès de pudeur ou crainte de ne plus se contrôler, mais malgré sa résistance, ses forces s'amenuisaient et face à son opposant, il ne put qu'obtempérer.
Tchang mit ses mains sur la poitrine de Tintin et commençant des mouvements désordonnés sur cette dernière. Même si apriori, cela n'avait rien de sensuel, Tintin frissonna lors du premier contact. A posteriori, il avait cru que cette réaction était purement chimique, le contact d'une main tiède sur sa peau froide, mais il se mentait à lui-même.
Tintin fut frotté avec toute l'énergie possible par le jeune tibétain. Lorsqu'enfin il sentit le bien être d'une chaleur corporelle retrouvé, il fut perturbé par le regard inquisiteur de son ami qui s'approcha, plus près de lui et voulu lui caresser la joue. Qu'importe comment Tintin l'interpréta, il savait qu'il ne devait pas laisser son ami faire, parce que lui même serait enclin à faire évoluer leur relation vers une tournure qu'il refusait de prendre. Tchang était trop jeune, trop fragile et lui se sentait si maladroit, si inexpérimenté qu'il se refusait de céder à ses passions. Alors il décida de se comporter comme un grand frère, et il prit son ami contre sa poitrine, le berçant comme un enfant. La chaleur des deux corps se complétèrent et leur permirent de tenir toute la nuit. Tintin ne dormit pas et écouta chaque battement de coeur de son ami. Petit à petit les battements de son cœur se mirent aux rythme de celui de Tchang.
Aujourd'hui, il se trouvait devant ce temple bouddhiste et scrutait tous les habitants du village situé sur le front gauche de la muraille. Etait-il marié ? Est-ce qu'il le reconnaitrait ? Peut-être avait-il quitté la région ? Tintin se maudissait de sa négligence, mais il n'avait pas oser enquêter, craignant de perdre ses illusions. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas une silhouette s'avancer vers lui. L'homme était plus grand que lui, des traits fin savec une petite moustache taillé à coups de ciseau ou de rasoir hasardeux. Il lui souriait
"Monsieur Tintin, c'est bien vous n'est-ce pas ?
- Oui, Tchang c'est bien toi ? Tu as tellemenet grandi, tu es..." Tintin ne put continuer et regarda son ami avec l'impression de voir s'achever sa quête du Saint Graal. Que pouvait-il lui dire ?
"Venez mon ami, je vais vous présenter ma famille"
Tintin le suivit, en un simple mot, Tchang avait réduit à néant tous ses espoirs. Cependant il afficha une mine an jouée car Tchang était avant tout son ami et ce n'était pas leurs nombreuses années de séparation qui mettraient fin à cette amitié.
Dans la maison, Tchang, prit une allumette et alluma les différentes lanternes éparses dans la pièce. Tintin d'un bref coup d'oeil trouva l'ensemble plaisant et bien agencé, mais son attention était focalisé sur Tchang, sur son cou, sur les mouvements que faisait le tissu de son pantalon au niveau de ses fesses. Il ne devait pas, mais il ne pouvait pas s’empêcher mais lorsqu'il entendit un bruit venant d'une pièce adjacente, il comprit qu'il allait être mis en présence de son épouse. Qu'elle ne fut pas sa surprise de voir un Husky, noir maculé de taches blanches et grises, bondir sur lui et lui lécher le visage.
"Comme vous Tintin, j'ai voulu avoir un compagnon fidèle. Un ami comme Mitou"
- Milou, il s'appelait Milou
- Je .. Je suis désolé d'apprendre que..."
Tintin le regarda et prenant son courage à deux mains il entreprit son récit "Tu te souviens la nuit où nous nous étions réfugié dans cette caverne...".Il lui avoua son ressenti, ses sentiments, sa vie après, les rencontres d'une nuit, les liaisons qui ne duraient qu'un mois, se dévoilant comme s'il souhaitait mettre à nu son âme.
Enfin, il cessa de parler et attendit le jugement, la réponse qui devait mettre fin à cette dizaine d'années de "Et si j'avais "
Tchang s'approcha de lui, mit sa main derrière la nuque de Tintin et posa ses lèvres sur les siennes. Le simple effleurement se fit plus gourmand, avide, nécessiteux et cette nuit là, les deux amis devinrent amant. Ils profitèrent de ces quelques heures comme une parenthèse enchanté.
Pendant près de dix ans, Tintin batailla pour que son ami puisse obtenir un VISA. Il avait beau venir le plus souvent possible, il lui était de plus en plus difficile de trouver un pilote acceptant de le poser à cet endroit. Les autorités chinoises se méfiaient de ce journaliste qui passait de long séjour dans ce monastère, un symbole de la dissidence dans leur pays. Mais Tintin persévéra et le voilà neuf ans plus après leur première nuit , sur le tarmac de l'aéroport à attendre celui qui partagerait le reste de sa vie avec lui.