Disclaimer : les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à JK Rowling
Titre : Un mariage arrangé
Personnages : Lucius, Narcissa et leurs parents
Rating : PG-13
Défi : trois en un
hp_het_frNote : Lucius est un véritable source de non inspiration, sauf avec une méduse, mais je me suis retenue pour cette fois de ne pas le confronter à ce mollusque. L'envie y était pourtant, d'ailleurs une heure plus tard voici ce pauvre texte !
Un mariage arrangé
- Monsieur Malefoy, je suis ravie de votre présence à mon petit goûter. Drappy, insupportable Elfe, viens prendre les affaires de Monsieur Malefoy et de sa dame, ainsi que de ce charmant jeune homme. Comment s'appelle-t-il ?
- Lucius, ma chère Druella. Il va rentrer à Poudlard lors de la prochaine rentrée. Il possède des aptitudes impressionnantes pour son âge et nous n'avons aucun doute quant à la maison qui l’accueillera, n'est ce pas mon fils ?
- Oui père, j'espère vous satisfaire en tout point.
- Charmant, vraiment. Il a votre blondeur et les yeux de Camilla. Je ne doute pas qu'il pourrait faire des ravages à l'âge adulte. Mais ajouta-t-elle d'un ton froid, nous ne souhaitons pas qu'il mène ce genre de vie ?
Abraxas, le père de Lucius, ne dit rien, se contentant d'esquisser un sourire de courtoisie. Si cette insupportable Druella vivait dans l'illusion que les hommes de leurs rangs se contentaient des faveurs conjugales, elle déchanterait bien vite si elle connaissait les écarts notables de son mari. Mais qui lui en voudrait ? Elle avait pour seul sésame dans ce milieu son sang pur. Laide, sans éclat et terriblement ennuyeuse, elle faisait partie de ces gens que l'on regarde avec un sourire poli pour cacher le mépris qu'elle inspire.
Mais son patronyme était l'un des plus prestigieux de la société sorcière. Une union entre les deux familles serait du meilleur effet sur leur grimoire et arbre généalogique. Bien sûr, ayant un fils, il ne pouvait prétendre voir un jour sa progéniture porter le nom de Black, mais le prestige à en tirer était des plus lucratifs, tant au point de vue pécuniaire qu'en réseau d'influence.
Il osait espère que la plupart de ses rencontres avant l'entente définitive puisse se faire en compagnie de son ami Cygnus et non de sa femme.
Lucius, le visage placide écoutait d'un air ennuyé les courtoisies échangées entre son père et cette femme. Il était un Malefoy, et son jeune âge ne l’empêchait pas de comprendre parfaitement la situation. En tant qu'héritier d'une grande fortune, il devrait épouser une femme qui puisse convenir à son statut. Trop jeune pour avoir une idée précise de ce que cela impliquait ou pour avoir ressenti les premiers élans amoureux, il ne voyait dans le mariage qu'une union de convenance. Qu'importe la femme qu'on lui choisirait, il pourrait toujours trouver d'autres divertissements comme le disait pudiquement sa mère. Il ne savait point à quels amusements, elle faisait allusion et s'il l'avait compris, l'estime envers son père aurait beaucoup diminué comme cela fut le cas quelques années plus tard.
Non, tout ce que Lucius espérait était que cette visite fut la plus courte possible tant il espérait passer le reste de son après-midi plongé dans le livre de sorcellerie, emprunté dans la bibliothèque de son père.
Le groupe s'avança dans un grand salon, outrancièrement décoré de marbre, de voilages et tentures onéreuses et où trônait en son centre un méridienne d'un rouge écarlate, du plus mauvais goût pour une famille qui était depuis des générations l'un des piliers de la maison Serpentard. Mais Druella était dépourvue de la moindre harmonie artistique.
Sur la canapé, était alignés trois petites filles à l'air bien sage. Druella avait bien sûr choisi celle qui deviendrait l'épouse du jeune Malefoy, sa benjamine, son adorable Bellatrix.
Andromeda était de nature trop indiscipliné pour faire bonne impression et la fortune des Malefoy n'était pas une denrée que l'on songerait à ignorer, surtout si l'on prenait en compte son train de vie. Quand à son aînée, elle avait sensiblement le même âge que ce Lucius, à quelques mois près. Et il était de notoriété publique que les mariages arrangés les plus durables concernaient ceux qui avaient un écart d'âge un peu conséquent.
Après les présentations d'usage, les deux parties jugèrent l'autre avec suspicion. Bellatrix était une petite fille certes charmante, un peu trop brune selon Abraxas, mais elle paraissait bien trop timide ou effacée pour faire une épouse qui puisse convenir. Oh bien sûr, Abraxas ne doutait pas qu'une fillette de six ans puisse s’affirmer et devenir une femme fort différente de l'impression terne qu'elle donnait aujourd'hui mais quand même, elle semblait si fade.
En regardant son fils, si impassible mais aussi si impétueux et passionné, il lui parut que cette petite fille ne ferait jamais une épouse pour lui. Ils ne s'adressaient pas la parole, n'échangeaient aucun regard. Ce n'était que des enfants mais il y aurait dû se passer une certaine alchimie, une rencontre entre eux. C'était comme cela que cela c'était passé avec Camilla sa femme. Bien sûr, à leur première rencontre, il était âgé de près de quatorze ans et certaines mauvaise langues diraient qu'un accès hormonal lui rendait toute compagnie féminine désirable mais Camilla, son épouse était déjà si charmante lors de ses douze ans qu'il avait su de suite qu'elle lui conviendrait.
Mais sur le visage de son fils, aucune lumière, aucune éclat ne montrait son intérêt pour la jeune Bellatrix.
La conversation mondaine reprit, chacune des parties vantant les qualités de sa progéniture tout en savourant une tasse de thé si bouillante que personne ne songeait à l'avaler, chacun faisant mine de plonger ses lèvres dedans. Mais dans une situation où l'apparence et les faux semblants sont de mises, qui s'offusquerait de ce genre de détails ? Personne si ce n'est deux enfants qui ne comprennent pas encore toutes les subtilités de la bienséances et des us et coutumes en usage.
La première à rompre la conversation monotone et monocorde fut la jeune Narcissa qui ne put s’empêcher de pousser un gros soupir d’ennui et de dépit, arrachant au jeune Malefoy un discret sourire de connivence qui n'échappa pas à son père. Pour se donner bonne mesure, Lucius décida de prendre un des gâteaux présents qui avait eu le malheur d'être confectionnés par la maîtresse de maison et non un des Elfes à son service. Naïvement, Druella pensait qu'elle avait des dons culinaires. Objectivement, on aurait pu qualifier sa cuisine non pas de gastronomique mais plus proche de celle d'une empoisonneuse.
Lucius recracha malgré lui le morceau infect de sa bouche. Les bonnes mœurs apprises pendant toute son enfance avaient fondu comme une peau de chagrin devant l'amertume de ce gâteau.
Un silence de mort s'abattit dans la pièce. Seul un rire discret mais néanmoins prédominant dans ce calme apparent troubla ce moment de gêne. Vexé, Lucius croisa le regard de Narcissa, mais son rire semblait si communicatif qu'il prit sur lui de ne pas l'accompagner.
Les Malefoy après les quelques minutes nécessaires pour ne pas se montrer impolis prirent congé de leur hôtesse. Sur le pas de la porte, Abraxas, remercia d'une chaleur feinte Druella et lui glissa à demi-mot qu'il souhaiterait vivement pour leur prochaine rencontre la présence de la jeune Narcissa.
Druella ne dit mot,malgré son apparente intelligence limitée, elle avait comprise laquelle de ses filles avait la faveur de Monsieur Malefoy. Elle acquiesça avec un discret sourire. Les prochaines réunions ne seraient que pure formalité.