Titre : L'art de la prose épistolaire
Type : fanfiction
Défi : Juron pour le
Sevys_now et Lettre + scandale
30_baisers Pairing : Hermione/ Severus
Rating : NC-17 (suggéré mais bon on est jamais trop prudent)
Disclaimer : Les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling
Nombre de mots : 2180
Genre : romance, humour
L'art de la prose épistolaire
Assis devant son bureau de Directeur, Severus tentait d'écrire sans succès une lettre, consultant les différents ouvrages posés négligemment sur ce dernier et griffonnant de multiples brouillons qui finissaient toujours par alimenter le foyer de la cheminée, sous le regard moqueur de Phinéas.
Il ne cessait de grommeler entre ces dents, mille et une insultes concernant particulièrement le caleçon gris de Merlin (1)
Il avait beau avoir une idée bien précise de ce qu'il souhaitait présenter comme arguments, il se retrouvait pour la première fois incapable d'enchainer les mots en une phrase percutante, concise et compréhensive pour les moldus.
A côté de cette page en vélin végétal restant irrémédiablement vide, faute d'avoir eu un brouillon qui excéda les trois mots, se trouvait une enveloppe qu'il avait pris soin de noter de sa plus belle plume et de son écriture la plus soignée, celle réservée pour la confection de ses potions personnelles. Sa graphologie de Médicomage, il la réservait avant sur les copies de ses anciens élèves, grattant avec férocité de sa plume rouge les absurdités des « cette batterie de cornichons » et profitant de l'occasion pour annoter en marge des remarques sur le vide sidéral de l'intelligence de ces derniers. Hermione eut droit après avoir rendu, en deuxième année un devoir de dix-neuf centimètres de parchemin, sur les sept demandés au terme affectueux "d'épouvantard à tête de sombral".
Maintenant, il ne réservait ses pattes de mouches qu'à sa sous-directrice, Minerva. Elle et ses fichus Gryffondors étaient revenus dans la cabane pour s'occuper de son cadavre, mais son corps eut le malheur de réagir à leurs contacts et il passa ainsi plus de deux ans en session intensive à l’hôpital Ste Mangouste à siroter du vomi de Scrout en pétard, réputé pour fortifier et purger l'organisme de toutes toxines. Deux ans de cure de détoxification avait été un bienfait pour lui, son teint était aussi jaune mais sans cellule morte, son regard était aussi bienveillant qu'une sirène du lac depuis que la horde de la Gazette du sorcier l'avait mitraillé au flash pour immortaliser « le plus grand héros de cette guerre » accueilli à sa sortie par « celui qui avait vaincu », cette larve de binoclard de la taille d'un demi-elfe de maison. Il sut dès ce jour là qu'il allait regrettait son régime alimentaire de Scrout à pétard.
Il devint Directeur de Poudlard sous les applaudissements de tous ces cornichons en goguette devenu des mollusques rampants et bavants sur une bouteille de Whisky pur-feu, en l’occurrence lui. Il avait supporté bien des tracasseries avec le Zombie psychopathe et il pensait que rien ne pouvait lui arriver aujourd'hui, il venait de fêter ses quarante ans. Mais il avait oublié la perfidie gryffondienne, celle de la ruse et non de l'élaboration d'un stratagème mûrement réfléchi comme dans sa maison d'origine. Oui, ses écrits étaient illisibles mais Minerva, elle était la reine des petites notes en bas de page qui modifiaient totalement le texte original en y ajoutant des restrictions ou au contraire en indiquant des cas particuliers exempts de suivre le règlement ou la directive.(2)
Et c'est comme cela que le 30 aout 2001, il vit débarquer la nouvelle professeur d'Arithmancie, Mlle Granger. Et c'est bien à cause d'elle qu'il se trouvait dans cette position si embarrassante
Les premiers mois, la cohabitation avait été des plus cordiale et chaleureuse. Severus s'enfermant dans son bureau avec des mots de passes imprononçables, tirés de la langue elfique et ne sortant qu'au milieu de la nuit. Ne côtoyant pas la serpillère en peau de mouton, sa compagnie était agréable puisqu’inexistante. Mais il aurait dû se méfier des notes de bas de pages sur cette sortie au Pré-au-Lard. Il avait signé son arrêt de mort, bu au calice de Voldemort le venin de son immonde animal de compagnie. Il avait donné son autorisation pour une réunion amicale et arrosé entre les membres du personnel de Poudlard, dans son appartement.
Et il était là maudissant cette vieille bique avec un éclair de glace dans l'arrière-train, se retenant de sauter à la gorge de tous ses administrés qui le félicitait pour la qualité des mets et de son breuvage. Un whisky de 35 ans d'âge, ils avaient des raisons de s'en féliciter et cette demi-portion de Flitwick qui ingurgitait sa meilleure bouteille en esquissant des pas de danse sur son bureau. Cela en était trop pour Severus qui décida de se retirer dans sa chambre pour tenter de trouver un peu de calme et surtout freiner son envie de lancer des impardonnables dans toute la pièce.
Il s'endormit quelques minutes plus tard, fatigué. Quelques heures après il fut réveillé par des petits battements sourds sur la porte de sa chambre et il se trouve en face de Mlle Granger, éméchée, lui proposant son aide pour ranger le carnage et les derniers cadavres de la soirée.
Elle montra toute l'étendue de sa sagesse et de sa dextérité en invoquant un feudoneymon sur le foyer de la cheminée alors qu'elle souhaitait seulement raviver un peu les braises de la cheminée. Severus réagit avec parcimonie et lança un sort qui inonda l'appartement et mit de l'eau jusqu'à hauteur de ses genoux. Après de multiples tentatives, ils réussirent tous deux à élaguer cette eau mais étaient dans un état pitoyable, mouillés comme des chiens errants.
Hermione enleva sa robe de sorcier et l'essora comme elle pouvait de ses deux mains dé-coordonnées par l'abus d'alcool. Elle portait une longue jupe noire mais surtout un chemisier blanc qui vu sa présente transparence ne laissait aucun doute quant à la couleur du sous-vêtement et à sa taille. Un magnifique soutien-gorge à balconnet, bonnet D, couleur vert pomme, presque sa couleur préféré.
Et tandis qu'il reluquait son professeur, les yeux enfiévrés par l'abus d'alcool et la nécessité de satisfaire un désir aussi soudain inattendu, il l'attira par la taille tout en se jetant avec ardeur sur ses lèvres closes. Hermione ne réagit pas sous le choc de cet assaut mais trouva cependant que l'expérience n'était pas si désagréable, quoiqu'elle eut préféré ne pas avoir deux nez d'une taille si proéminente devant elle. L'appendice nasal de Severus était assez imposant mais quand il se doublait sous l'effet de l'alcool il en devenait presque monstrueux.
Nos deux acolytes étaient si imbibés qu'ils oublièrent les moindres convenances. Qu'importe ses vingt ans, qu'importe ses quarante ans et des microns, ils avaient trente ans à eux deux. Enfin pour le Directeur, son âge mental était bien plus proche de celui d'un adolescent de quinze ans. Et ce qui devait arriver, ce passa. Dans la plus stricte intimité, le couple se découvrit, tant au propre qu'au figuré et la nuit fut teinté de maladresse dû à une mauvaise coordination de tous les membres, ainsi que par le langage grivois de Severus qui ne pouvait s’empêcher de commenter chacune de ses actions, provoquant des spasmes de rire involontaires d'Hermione.
"Qui est le meilleur Attrapeur au monde ? C'est pas ce binoclard à la crête de porc-épic
- Qui c'est le meilleur viseur ? Rogue est le Roi et lui va droit au but.
- Oh par les couilles de Merlin, Dieu existe !
- Revelatum ! Faudrait pas encore que ce soit ce Frankestein en morceau qui me fasse une blague d'outre-tombe ou ce vicieux d'arrache-boyaux en guenille !"
Mais il lui arrivait parfois de faire preuve de beaucoup de tendresse et d'attention. Il est vrai que les ocrassions de passer une nuit entière avec une personne qu'il connaissait avait été assez rares ces temps derniers.
Le lendemain matin, Severus s'évéilla avec un mal de crâne digne d'un matraquage de Troll des montagnes oriental, des courbatures partout et une envie de chanter, qu’heureusement il réprimanda.
Un bref coup d'oeil l'assura qu'il n'avait pas fantasmé, sa compagne était toujours endormie. Il souleva le drap, contempla son corps et esquissa un vrai sourire. Qui aurait pu croire qu'être en contact avec Miss Granger s'avérait être une collaboration des plus agréables. Il mit rapidement un pantalon noir et parti se rafraichir dans la salle de bain, tout en notant que la culotte était assorti au dit-soutien-gorge, amorce de cette nuit. Il prit ensuite deux potions "anti-gueule de bois" et attendit patiemment que son professeur quitte les bras de Morphée. Elle avait beau avoir un ronflement léger, il le trouvait charmant ou c'était parce qu'elle était entièrement dénudé et que son regard s'attardait sur ses moindres formes.
Hermione se réveilla près d'une heure après. Le visage de son Directeur, penché attentivement vers elle et le torse dénudé. Une envie irrésistible d'appeler sa maman la tenaillait comme une envie aussi flagrante de vérifier si elle n'avait point fantasmé cette nuit. Elle se souvenait de la cicatrice qui descendant de son coup vers l'épaule, d'avoir béni les tonnes d'alcools ingurgités car elle n'aurait osé jamais faire ce genre de chose dans son état normal et pourtant elle en était contente. Elle garda le silence quelques minutes, ce qui fut totalement insupportable pour Severus qui la surnommait dans l'intimité "La pipelette à encyclopédie intégré sur la vie des furoncles et autres plaisirs de la vie". Il toussota, prit sa voix doucereuse, fort semblable à un acteur anglais, qui utilisé à bon escient pouvait faire fondre les cœurs et lui tendit la potion qu'elle s'empressa d'avaler
"Mademoiselle Granger, je pense que cela pourra vous soulager.
- Hermione, je pense que ce serait plus approprié si l'on considère où je suis et ma tenue, euh... absence de tenue.
- Severus, appelez -moi Severus ou tout autre terme qui vous conviendra.
- Hum comme" le roi du monde"
- Il semble que vous ayez gardé quelques souvenirs de cette nuit, marmonna entre ses dents Severus
- Oui, des impressions, quelques phrases, des sensations assez agréables mais je ne suis pas sûre que tout ce soit réellement passé
- Une petite séance de rattrapage, Mademoiselle Hermione ?
- Je ne voudrais surtout pas vous contrarier et il important de distinguer le rêve de la réalité, n'est-ce pas ?
- Oui vous avez été toujours une élève très studieuse."
Et la nuit recommença, la lune avait cédé la place à son compagnon solaire. Les positions changèrent, les mots se firent plus rares et les attentions portés aux frémissements du corps de l'autre furent des plus recherchés. Chacun tentait de découvrir et de définir pourquoi cette alchimie entre deux êtres aussi disparates parvenait pourtant à exister.
Une passion était née. Le scandale qui s'en suivrait si l'on apprenait cette relation aussi. Aucun Directeur ne s'était amusé à avoir une liaison avec un des ses administrés; même les rumeurs de la liaison tumultueuse entre Albus et Minerva s'était avéré fausse. Bien qu'il bénéficie d'une aura avantageuse, depuis la révélation de son rôle dans la fin de Voldemort, il ne pouvait pas ignorer que par son caractère et son physique, il n'attirait point la sympathie naturelle des gens et sa liaison avec Hermione pourrait ruiner sa réputation. Ce qu'il ne désirait pas comme il ne pouvait s’empêcher de la désirer et de vouloir être avec elle.
Il céda aux pulsions les plus enfouis en lui, devenant un adolescent attirant la jeune Hermione dans les recoins de Poudlard pour lui voler un délicieux baiser et caresser ses courbes sur les vêtements. Il aimait être avec elle pour leur ébats charnels, mais pas seulement. Contrairement à ce qu'il aurait pu imaginer, il écoutait ses théories sur l'Arithmancie avec intérêt, il aimait le son de sa voix. Ses cheveux broussailleux, ses doigts aimaient se perdre en eux, heureux de ne jamais trouver une porte de sortie. Elle avait du caractère, mais était beaucoup plus facile à vivre que lui. Il aimait son rire et parfois il riait avec elle. Dans l'intimité, il était devenu un autre homme : un homme amoureux.
Toujours sarcastique et caustique mais avec ce tout petit changement dans sa tête : la vie valait la peine d'être vécu avec elle.
Sa décision était prise, il fallait éviter à tout prix un esclandre. Ce soir, il lui ferait sa demande. Il avait renoncé à la virer et cette solution était la mieux approprié et la plus agréable en fait. Rien que pouvoir se promener dans le Chemin de Traverse, la main dans celle d'Hermione et percevoir le regard scandalisé et outré des passants. Si en plus il pouvait rencontrer Potter et Weasley, son bonheur serait complet.
(1 )Et là nous avons enfin une explication rationnelle et plausible quant à l'épisode humiliant du caleçon de Severus. Il n'est pas gris comme l'on sous-entendu des groupies maraudeuse par un manque d'hygiène ou une incapacité à trouver une lessive qui lave plus blanc que blanc (le monde sorcier a lui aussi ses carences), mais parce que c'est un hommage au grand sorcier qu'était Merlin. L'expression « Par les caleçons gris de Merlin » se traduit en moldu par « Et crotte/ fais chier /Et merde ».
(2)Je ne trouve pas du tout ce que peut reprocher Severus aux notes de fin de pages, elles sont instructives, brillantes, pertinentes et je dis cela en toute impartialité et objectivité. Pourquoi on me lance des tomates ? elles ne sont pas bonnes en cette saison en plus