[Harry Potter] La chocogrenouille de Severus : chapitre 3

May 28, 2010 21:36

Après avoir écouté les conseils avisés de ma bêta A  qui a mis en avant une certaine confusion dans mes propos, je me suis mise à réécrire le chapitre en espérant que les modifications apportées ne nuisent pas à la clarté de l'histoire.

Chapitre 3 : Premières années à Poudlard

Dans le parc de Poudlard, les branches du majestueux alisier blanc, s'étaient dévêtues de son feuillage mordoré et après avoir ployé sous le poids de la couverture neigeuse, montraient les premiers signes de vie en exhibant sa floraison en corymbe.
La cérémonie de la répartition n'était plus qu'un souvenir pour les petits nouveaux qui, remis de la surprise et de l'émerveillement de la découverte du château, s'habituaient peu à peu à la vie scolaire et adoptaient les manières de leurs Maisons.

Dans la salle commune des Serdaigles, les frottements frénétiques de plume formaient une mélodie rugueuse dans un silence quasi-religieux, que venait parfois rompre l'exclamation d'un élève devant la découverte d'une solution à un problème qui semblait auparavant insoluble. Comme à chaque début de soirée la concentration et l'étude étaient de mise, pour laisser place quelques heures après à une ambiance plus détendue, où les discussions permettaient de créer un lien entre ces élèves.


Une atmosphère plaisante et accueillante qualifiait la salle commune des Pouffsouffles. La convivialité et la bonne humeur régnaient. Chacun vaquait à ses occupations et profitait de la compagnie de ses camarades. Tandis que certains discutaient sur le prochain match de Quidditch qui devait opposer leur équipe à Gryffondor, d'autres aidaient les plus jeunes à résoudre leurs devoirs et un petit groupe un peu chahuteur s'empiffrait de friandises sous le regard amusé des autres élèves et celui, un peu réprobateur, du préfet en chef.

Dans la salle aux couleurs vertes, un jeune homme âgé de dix-huit ans était assis confortablement sur un fauteuil de velours, une main négligemment posé sur son accoudoir, ses doigts pianotant silencieusement et balayant du regard la salle commune. Il observait ses jeunes condisciples s'adonner à leurs occupations, et se demandait quels éléments pourraient se montrer digne de porter le flambeau de sa maison et seraient susceptible de devenir des adultes intéressants pour rejoindre le groupe.
Il n’avait pas encore gravé sur son bras la Marque des Ténèbres mais avait attiré l'attention de Voldemort depuis son plus jeune âge, lors de réunions dans le château grand-paternel, par un art maîtrisé de la rhétorique et un talent de la persuasion qui semblait lui ouvrir toutes les portes et notamment celles du Ministère.
Le Maître, le seul homme dont la grandeur le fascinait, avait une attitude bienveillante envers lui et s'était négligemment enquis de savoir si dans les rangs de sa Maison, certains de ses membres ne pourraient convenir à un enrôlement.
Le dernier membre à avoir rejoint le groupe avait été Troy Crabbe, une preuve vivante que la consanguinité avait des conséquences dommageables sur le développement normal des encéphales. Voldemort voulait accroître son pouvoir et son influence. Bien que privilégiant le recrutement de sorciers au Sang-pur, il était prêt à faire la concession d'accueillir dans ses rangs des individus d’extraction sanguine inférieure, s'ils présentaient des qualités exceptionnelles dans un domaine.

Et tandis que son esprit passait en revue tous les candidats potentiels à une conscription judicieuse pour les besoins de son futur Maître, dont il espérait recevoir la bénédiction tatouée lors de la cérémonie privée de fin d'études où il comptait fêter le succès prévisible des ses examens, son attention se focalisa sur ce nouveau à la chevelure négligée. Rogue. Le caractère taciturne et solitaire du jeune garçon et les bribes de conversations, qu'il avait pu saisir entre ce dernier et certains de ces camarades, montraient une aversion envers le monde Moldu, qui pourrait s'avérer intéressante pour Lucius.

Severus échangeait avec un camarade de troisième année des cartes de chocogrenouilles à l'effigie des grands sorciers notamment une carte que Severus désirait avoir en sa possession afin de l’offrir comme présent à une de ses parentes. Et après un troc convenant aux deux parties, il entra en possession de la carte de la sorcière, qui avait découvert lors d'un événement fortuit les propriétés de la branchifore, et avait le même prénom que sa grande-tante. Il engageait les pourparlers avec son camarade pour l'obtention d'une autre carte quand son attention fut attirée par le raclement d'un fauteuil qu'on déplace.

Passant ses doigts, consciencieusement dans sa chevelure comme s'il vérifiait que sa magnifique chevelure dorée n'était pas atteinte d'un excès de sébum capillaire contagieux, Lucius se dirigea vers Severus et engagea la conversation avec lui.

« Ah Rogue, je voudrai avoir une petite conversation avec toi. Tu dois savoir qu'en tant que préfet-en chef, je dois m'assurer du bien-être et de la cohésion de notre Maison et j'ai entendu parler de certaines de tes- il baissa le ton de sa voix pour le dernier mot -transactions. »

Regardant suspicieusement Malefoy, Severus fit un signe de tête à Bryce Wilkes, lui indiquant ainsi que leurs futurs échanges devraient se poursuivre plus tard.

« Mais de quoi parles-tu ?
- J'ai pu voir que tu avais certaines facilités en Potion et je n'ignore pas que tu monnaye tes savoirs à tes camarades, comme Wilkes pour arrondir tes fins de mois. En tant que responsable de cette maison, je ne peux que désapprouver cette marchandisation qui serait nocive à l'esprit de notre Maison. Nous ne sommes pas des mercenaires. Mais je crois, dit-il en arborant son sourire le plus engageant tandis que ces yeux d'acier le toisaient avec un mépris dissimulé, que tu as quelques problèmes familiaux et financier. »

Severus jeta un œil noir à son interlocuteur se demandant où la conversation allait les mener.

« Pour tes problèmes financiers, notre Maison veillera à ce que tu aies le minimum nécessaire. J'en ai parlé avec tes condisciples les plus âgés et ils veilleront à te fournir les fournitures nécessaires à ta scolarité, en t’offrant leurs manuels usagés. De plus le professeur Dumbledore, qui a, chuchota-il d'une voix mielleuse, obtenu récemment de la part du ministère des fonds pour répondre aux besoins des élèves les plus démunis, semble particulièrement s'intéresser au devenir de ses élèves et je suis sûr qu'il serait ravi de pourvoir à certains de tes autres besoins.
Enfin, tu sais que je dois finir ma scolarité cette année, mais je voudrais que tu saches que je serais toujours disponible si tu en as besoin. Avec les Serpentards tu as trouvé une vraie famille. Ne l'oublie jamais ».
Et sur ces derniers mots, il se dirigea dans sa chambre, un léger rictus cynique aux lèvres en songeant que Dumbledore, le mage ennemi de son futur Maître, pourvoirait aux besoins scolaires d'un élève dont il ne doutait pas qu'il rejoindrait les rangs des Mangemorts à l'âge adulte. Severus, un peu perturbé par la conversation, se blottit confortablement dans un fauteuil et laissa son esprit vagabonder dans des rêveries éveillées, savourant le discret et quasi-inaudible remous des eaux du lac.

Dans la salle commune des Gryffondors, sur le canapé confortable se tenait celle qu'il considérait comme sa meilleure amie, sa famille, entourée de camarades, elle reproduisait avec ravissement un sort de métamorphose, appris récemment, fascinée par cette transformation d'un objet inanimé en un petit furet, qu'elle caressait avec douceur.
Si ses jeunes amies étaient impressionnées par ses talents de sorcière, ce n'était pas la seule cause d’enchantement pour un des ses camarades de promotion, qui, bien qu'entouré par sa bande d'amis en grande conversation sur les remplaçants possibles des joueurs de septième année de Quidditch de l'année prochaine, n'avait qu'un regard pour celle dont il espérait recevoir un de ces merveilleux sourire. Lily, quant à elle ne semblait pas prendre conscience de l'intérêt qu'elle suscitait, s’évertuant à répéter les différents sortilèges appris lors des cours et cherchant à améliorer la maîtrise des sorts, avec un mouvement plus souple du poignet ou une prononciation adéquate.

Après ces exercices quotidiens, Lily accepta la proposition d'une élève de troisième année, au visage poupon, d'entamer une partie de Bavboules. Alice posa le plateau sur la petite table, et avec un grand sourire, l’avança vers sa direction pour lui donner la main. Lily, d'origine moldu connaissait peu les divertissements et jeux du monde sorcier, mais elle avait constaté à sa grande joie que la plupart n'était qu'un dérivé enchanté des passe-temps humains. Dans sa prime enfance, sa grande sœur Pétunia aimait jouer avec elle à des jeux de plateau, comme les dames, les échecs ou le solitaire, lui apprenant divers stratagèmes afin de gagner. Une complicité qui s'était étiolé jusqu'à ne devenir qu'un simple lien fragile pour une raison que Lily ne parvenait pas à comprendre. Son attention distraite, elle ne fit pas attention au déroulement de la partie et lança ses billes de manière malhabile provoquant ainsi la victoire d'une Alice rayonnante. Avec un sourire, Lily s'essuya le visage des projections de liquide pestilentiel et jetant un œil à la fenêtre aperçut un oiseau fort rare, le Vivet doré, qui achevait son périple sur les branches d'un alisier blanc.

La longue rangée de mélèzes, entourant le terrain de Quidditch, commençait à perdre leur couleur verte au profit d'une teinte or pâle, et leurs cimes tremblaient sous l'effet du vent et du passage véloce des joueurs. En effet, en ce début d'automne, se tenait sur le terrain la sélection pour l'équipe de Quidditch de Gryffondor. De nombreux candidats, dont parmi eux James et Sirius, se présentèrent pour l'un des trois postes disponibles : deux poursuiveurs et un attrapeur.

Sirius avait, malgré son jeune âge, une grande taille qui lui donnait une allure athlétique et semblait satisfaire aux critères physiques pour les deux postes vacants. Mais les nombreuses facéties aériennes dont il fit preuve lors de cette sélection lui fermèrent définitivement l'entrée dans cette équipe. Jugé trop téméraire et insouciant par le capitaine recruteur Jack Bossball, qui le voyait inapte à un jeu d'équipe, Sirius rejoint sur les gradins les nombres recalés de la sélection.

Cet échec ne le traumatisa en aucune mesure, le balai n'était pas son moyen de locomotion préféré, et il le trouvait trop inconfortable. Voler sur un fauteuil conviendrait mieux ne cessait-il de dire à son ami James, amusé par cette lubie.

Pour James, le résultat de la sélection fut plus favorable, sa maîtrise du balai et de la vitesse emporta l'enthousiasme de Jack qui souhaitait remporter la coupe cette année et voyait en lui une recrue potentielle de choix. Il hésita un peu quant au choix du poste, mais les performances aériennes de l'athlétique Lucie McConnen et sa maîtrise de la Feinte de Wronski, lui assura le poste d'attrapeuse, tandis que James et une élève de sixième année Dorcas Meadowes occupèrent les postes de poursuiveurs.

Un choix qui s'avéra fort judicieux car elle assura la victoire de l'équipe rouge et or en finale face à Serdaigles, et pour la première fois depuis douze longues années la coupe de Quidditch rejoint la tour de Gryffondors. Les dernières minutes du match furent riches en actions et captivèrent les spectateurs. James en possession du Souafle vola en chandelle, essayant d'échapper à la vigilance des poursuiveurs adverses. Ces derniers, adoptèrent la position de l'Attaque en faucon afin d'intimider James et l'éloigner de leurs buts, se rapprochèrent dangereusement de lui, qui avec une coordination parfaite passa la balle à son équipière Dorcas, qui volait au-dessus de lui et trompa ainsi la vigilance des adversaires et marqua un but. Surpris par cette Feinte de Porskoff, l'équipe de Serdaigles resta interdite une poignée de secondes, laps de temps dont profita Lucie pour attraper le vif d'or et confirmé une victoire par un score de 270 à 110.

Et ce fût, emporté par la vague d'une foule en délire que James, tout souriant, proclama son premier discours de vainqueur. Si la plupart de ses camarades appréciaient ses fanfaronnades, ce n'était pas le cas de Lily qui ne pouvait s'empêcher de soupirer d'exaspération en sa présence malgré son contentement devant cette coupe qui trônait sur la cheminée de la salle commune. Elle participa pendant quelques minutes aux festivités, sirotant un jus de citrouille et bavardant amicalement avec ses camarades. Elle décida de rejoindre son ami qui avait été défait de cette victoire écrasante.

Dans un couloir de l'aile sud à proximité de la tour d'astronomie, une longitude silhouette noire, tapie dans l'ombre attendait avec impatience son amie.

Les Gryffondors et les Serpentards savaient qu'ils étaient des amis d'enfance et toléraient plus ou moins ouvertement leur relation, ce qui pour ces Maisons ennemies révélait de l'exploit. Mais si les conversations de couloirs et les signes d'amitié étaient plus ou moins acceptés, leurs discussions trop nombreuses attiraient les remarques désagréables de leurs camarades.
Pour éviter ce genre de désagrément, les deux amis préféraient se retrouver le plus loin possible des regards condescendants et méprisants de leurs camarades. Ils ne se cachaient pas, mais ne s'affichaient pas ostensiblement, si bien que peu de personnes interrogées sur leur scolarité à Poudlard à cette époque pouvaient affirmer que des liens d'amitié réunissaient une Gryffondor et un Serpentard.

Si Lily par son caractère avait réussi à s'intégrer parfaitement à sa Maison, il n'en était pas de même pour Severus. Severus était un solitaire, il accordait difficilement sa confiance et ne faisait aucun effort pour s'intégrer dans son groupe même s'il se sentait fier d’appartenir à cette Maison. Ses talents en cours de Potion et Sortilège attiraient l'attention de ses camarades qui lui demandaient souvent une aide pour leurs devoirs. Si maintenant, il ne demandait plus d'argent, il avait compris rapidement lors de conversations badines, qu'il pourrait tirer parti des informations données négligemment. Ce paradoxe d'être à la fois remarqué et insignifiant lui ouvrait une multitude de perspectives.

Tandis que ses camarades festoyaient, Lily, toujours fidèle à son ami l'écoutait bavarder aisément avec elle, faisant des projets d'avenir ; lui voulant devenir un sorcier puissant et respecté et avouant même envisager la création de nouvelles formules et potions, ce qui intéressa Lily qui proposa son aide. Lily, quant à elle exprima son désir d'aider les autres, de les protéger en exerçant comme profession Médicomage ou Auror, même si elle répugnait à l’usage de la violence.

Elle parla, la voix tremblotante, de ses rapports conflictuels avec sa sœur et de son désarroi à être partagée entre deux mondes. Et lorsqu'elle lui rapporta son chagrin du rejet sororal avec ses quelques mots prononcés dans un accès de rage« Tu es monstre », les yeux de Severus lancèrent des éclairs et dénièrent fortement cette affirmation et ne sachant comment consoler son amie, maladroitement, lui tendit un paquet de chocogrenouilles. Lily esquissa un sourire devant cette tentative attendrissante de consolation, croqua dans la tête de la chocogrenouille, qu'elle avait habilement maintenu par ses pattes antérieures et partagea le corps de la friandise avec son ami.

Severus rompit le silence pour proposer à Lily de passer les fêtes de fin d'années avec lui. En effet, pour la première fois de sa vie, sa grande-tante Elladora lui avait proposé de venir passer les vacances de noël dans son manoir et d'inviter des camarades de classes. Il lui avoua qu'il était très enthousiaste à cette idée mais qu'il ne souhaitait pas s'encombrer de certains de ces camarades de Poudlard mais apprécierait de passer cette période en sa compagnie.
Lily, perturbée par ses rapports conflictuels avec sa sœur et appréciant grandement la compagnie de Severus accepta sous réserve que ses parents lui accorde leur permission.

Les jeunes gens se séparèrent peu après et retournèrent dans leurs maisons respectives. Severus pris sa plus belle plume pour annoncer la nouvelle et quémander à sa tante d'influencer positivement la décision des parents de Lily

Elladora s'étonna un peu de savoir qu’un seul camarade serait invité, mais ayant compris que la présence de la jeune fille était désiré par son jeune neveu, s'arrangea pour rencontrer les parents Moldus de Lily. En arguant sur l'enthousiasme de Lily et l'amitié qui liait les deux enfants, elle réussit à convaincre ses parents de laisser leur fille séjourner avec eux pour la première semaine, les rejoignant la matinée de Noël pour finir ses vacances en famille.

A suivre...





fanart de Perselus

type : fanfiction, personnage hp : severus rogue, ! la chocogrenouille de severus

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