Comme chaque semaine, je reprends un fait d'actualité. Aujourd'hui deux actualités en parallèle, le suicide de la petite Pauline et le projet d'Education Nationale de Sarkozy
Pour le suicide de Pauline, l'article vient du site d'Europe 1Je mets cependant l'article en entier connaissant la propension des sites d'informations à rendre inaccessible les "actualités" vieille d'une semaine.
Suicide: Pauline, victime de harcèlement?
L'adolescente s'est tuée lundi soir avec le fusil de chasse de son père, près de Lens.
Le drame s'est déroulé lundi soir, vers 23h40, dans la commune d'Eleu-dit-Leauwette, près de Lens, dans le Pas-de-Calais. Pauline, une adolescente de 12 ans, s'est servie du fusil de chasse de son père pour se donner la mort, au domicile familial. Une autopsie aura lieu "dans les jours prochains bien que la thèse du suicide soit plus que privilégiée, là-dessus on n'a pas de doute", a indiqué le parquet.
Un mal-être scolaire ?
Le parquet de Béthune, qui a ouvert une enquête mardi, se veut très prudent dans l'immédiat. "C'est une enquête qui devra donner des explications sur le passage à l'acte d'une jeune fille de 12 ans, ce qui n'est quand même pas anodin", indique-t-il. Selon les premiers indices, la situation de la jeune fille, "d'un point de vue scolaire, faisait que c'était devenu traumatisant d'aller au collège", a-t-on indiqué au parquet, pour qui l'origine de son mal-être paraît donc "être davantage d'origine scolaire que familiale", même s'il ne ferme aucune piste.
L'adolescente a laissé une lettre avant de se suicider, mais le parquet a toutefois infirmé les rumeurs selon lesquelles il y serait fait état de violences scolaires: "C'est une lettre d'amour, d'adieu, essentiellement, mais il n'y a pas de mise en cause directe dans ce courrier".
Mais plusieurs membres de l'entourage familial ont fait état de problèmes relationnels entre l'adolescente et d'autres élèves du collège. Interrogée par Europe 1, une collégienne le certifie : Pauline "se faisait 'traiter' par des garçons, qui disaient qu'elle était moche et que c'était un garçon manqué".
Des parents d'élèves, rassemblés mercredi matin devant le collège Jean-Jaurès de Lens, où la jeune fille était scolarisée, ont fait état de plusieurs agressions dont auraient été victimes leurs enfants et s'interrogent sur la responsabilité de l'établissement. "Les élèves en difficulté ne sont pas signalés par les professeurs. En début d'année, à la cantine, un élève a voulu poignarder mon fils avec un couteau de cuisine", dénonce un père de famille sur Europe 1.
">"Elle était bien intégrée dans sa classe"
"href="
http://http//www.lavoixdunord.fr/actualite/L_info_en_continu/Artois/2012/01/03/article_eleu-dit-leauwette-la-fillette-qui-s-est.shtml" Interrogé par le quotidien La Voix du Nord, le principal du collège évoque quant à lui "une élève qui avait des résultats scolaires tout à fait honorables". "On n'a pas connaissance du fait que cette élève subissait le moindre harcèlement de la part d'un groupe d'élèves de sa classe. Elle était bien intégrée dans sa classe où elle avait des camarades", ajoute Pascal Decaix. Il avait rencontré la mère de l'adolescente début décembre, laquelle n'avait pas évoqué de plainte de cet ordre. La jeune fille avait selon lui "des résultats honorables mais perfectibles" et était suivie par une assistante sociale, comme d'autres élèves de l'établissement.
Une enseignante souligne, au micro d'Europe 1, qu'"en général il y a des appels au secours. Je sais qu'elle a appelé une de ses camarades pendant les vacances qui n'a pas pu se déplacer". Des professeurs et des membres de l'encadrement du collège Jean-Jaurès ont d'ailleurs été entendus mardi après-midi par les policiers de la brigade des mineurs.
Une cellule psychologique mise en place
En état de choc, les parents de Pauline ont été hospitalisés dans la nuit de lundi à mardi. Ils devaient être entendus mardi en fin de journée, avant les élèves du collège, dans les jours à venir. Une cellule psychologique a également été mise en place au collège, situé en zone d'éducation prioritaire (ZEP).
L'adolescente et ses parents habitaient dans un quartier pavillonnaire, constitué de petites maisons de briques rouges, au coeur de la commune d'Eleu-dit-Leauwette, qui compte environ 3.000 habitants. La famille vivait là depuis 2004
Pour le programme de Sarkozy, l'article vient du Parisien Sarkozy juge «irresponsable» la création de postes dans l'Education Selon Sarkozy, «personne ne peut croire une minute que ce sera possible»
Lors de cette cérémonie au Futuroscope de Poitiers (Vienne) devant le monde de l'Education, Sarkozy a taclé cette proposition socialiste, qu'il a estimé «irresponsable». «Je veux le dire comme je le pense: imaginer la recréation de postes dans l'Education nationale, c'est irresponsable, compte tenu de la situation financière de notre pays», a affirmé Nicolas Sarkozy devant près de 2 000 personnes. «La paupérisation est un problème immense pour la société française. Il faut continuer à réévaluer la condition enseignante, a poursuivi le chef de l'Etat. Mais réfléchissez en tant que citoyen. Si nous augmentons le nombre d'enseignants, est-ce que vous croyez que la société française aura les moyens de faire l'augmentation du nombre d'enseignants et la revalorisation des enseignants ? Personne ne peut croire une minute que ce sera possible. Quant à moi, l'orientation est claire, c'est la revalorisation de la condition enseignante qui est la priorité», a-t-il martelé.
Hollande chiffre la proposition à 2,5 milliards d'euros
Un tacle sans le citer à François Hollande qui a fait de la jeunesse et de l'Education nationale la pierre angulaire de sa campagne. Le socialiste a encore notamment évoqué cette priorité mercredi soir lors de son premier meeting de campagne à Mérignac en Gironde. Une constante depuis sa campagne de la primaire. «Je veux préparer l'avenir, c'est-à-dire l'avenir de nos enfants, a-t-il précisé notamment le 28 octobre aux 20 heures de France 2. Si on veut qu'il y ait de la croissance, si on veut qu'il y ait demain de l'emploi, il faut que nos enfants soient les mieux formés possible. Ce n'est plus le cas. Il y a eu 100.000 suppressions de postes dans l'Education nationale». Une proposition qu'il avait alors chiffré à 2,5 milliards d'euros, qu'il avait comparé «aux 75 milliards d'euros de cadeaux fiscaux pendant le quinquennat Sarkozy»
Je ne commenterais par cette tragédie, fait divers qui révèle plus le malaise de notre société et sa violence de plus en plus présente, mais après un pensée pour les parents qui doivent subir la pire des douleurs, celle de devoir enterrer un enfant, je m'interroge vraiment sur la place de la jeunesse et surtout de l'Education Nationale.
La mère de Pauline a porté plainte contre le principal de ce collège pour "non-assistance de personne en danger", de nombreuses fois les parents avaient alerté l'autorité du Collège sur les coups portés, les brimades subies par Pauline. Rien n'a été fait, les persécuteurs sont restés impunis, une vague réunion pour comme on dit de manière familière "taper sur les doigts" de ces adolescents et un avis du Rectorat indiquant que leur fille était suicidaire.
Voilà l'administration a fait son travail, elle s'en lave les mains. Embuée par une logique de responsabilité pénale et administratives, l'Education Nationale et ses fidèles agents ont oublié cette capacité de révolte contre l'injustice et assurer un climat serein aux élèves.
Est-ce que reprocher aux personnels enseignant son laxisme est la vrai cause du problème, je ne le crois pas, au contraire. Aujourd'hui on demande aux agents de l'Education Nationale d'assumer plus de fonctions qu'ils sont sensés devoir faire : les cours d'Education Civile permettait à mon époque de comprendre les fonctionnements de la société, pas à apprendre le respect, la capacité à vivre ensemble, des valeurs que le cercle familial est sensé donner et apprendre.
Les classes sont surchargés, sauf à de très rares exceptions. Les difficultés des élèves s'accumulent parce que les professeurs ne sont pas assez nombreux et n'ont plus assez de temps pour aider ceux qui ne suivent plus. La tension grandit, l'incivilité petit à petit s'installe et peu à peu les premiers signes de violence apparaissent, d'abord verbale "on répond au prof", la sanction tombe ou pas, le plus souvent considéré comme des délits mineurs les professeurs ne ripostent pas (par crainte des parents, par crainte de ces règlements qui encadrent toute sanction, par lassitude) et physique ensuite : on bouscule le petit gros de sixième parce que c'est si amusant de voir "babar" avec son énorme sac sur le dos avoir des difficultés à se relever.
Et là, le problème se pose face à ses violences mineures, que peuvent faire le personnel de ces établissement, s'ils n'ont pas renoncé déjà à cette capacité de dire stop à la violence, aux injustices, je dirais cyniquement : se Taire. Parce que chaque effleurement donné à un des ces enfants entraînera des sanctions disciplinaires, voire un renvoi ou une mutation. Parce que ce sera un acte isolé et sans soutien de ses collègues, il le restera. Parce que la violence est partout et elle semble si minimes dans ses murs, pourquoi s'en formaliser. Parce que la Justice ne donne pas les moyens de sanctionner les mineurs et que l'impunité parce que ce sont des petits anges est la pire des choses pour le développement psychique de l'enfant et que cette femme aux yeux bandés ne propose comme solution que de les enfermer dans des centres de rétentions, piètre solution et aveu d'échec.
Parce qu'entre "une leçon de morale" sur des adolescents "turbulents" et les enfermer dans un camp aux allures militaire, il y a quand même une myriades de solution possible ou envisageable.
Parce que Sarkozy et son gouvernement n'ont qu'une approche financière du problème et préféré revaloriser le salaire des jeunes professeurs au détriment d'une embauche massive. Je n'ai rien contre une valorisation de leur salaire, au contraire, même si je pense cela devrait être fait pour tous et non pour inciter les gens à devenir enseignant. Les "nouveaux" professeurs seront mieux payés, certes mais toujours confrontés au même problèmes, peut-être pourront-ils compter sur l'aide de cette armée de non-titutularisé, cette armada de précaires en attente d'un poste, déménageant chaque année, avalant des kilomètres de bitumes pour effectuer des remplacements jusqu'à ce qu'eux aussi se lassent du système et rejoignent les rangs des absents. (démotivation, dépression les deux mamelles de l'Education Nationale)
Ce n'est pas grave comme on dit, les enfants sont turbulents, pas méchants. L'enfant est roi. Il ne fait jamais du mal consciemment. Oui et pourtant, je garde en mémoire cette vidéo anglaise de deux petits britanniques, une voie de chemin de fer et l'annonce de la torture et mort d'un enfant de deux ans . Cela choqua le monde entier. Pas moi, j'ai toujours su que l'homme était capable des pires atrocités et les visages d'anges ne parviendront pas à masquer la noirceur de l'âme humaine.
Je n'avais que six ans de plus qu'eux.