Hors défi

Sep 27, 2010 08:00



Titre : Mort et Happy end….

Rating : PG

Personnages  Neville et Regulus, surtout. Quelques apparitions de Severus, de Théodore et de Blaise. Et puis du Aquila/Felicianus et beaucoup de sorciers OC parce que pas nés. Et des Weasley. Des tas de Weasley. Un jour, les Weasley seront les seuls sorciers restant au monde et ils entreprendront la conquête du monde moldu !.

Nombre de mots  : 2443

Trop de lecture de boudoirs sur papotus_sempra . Particulièrement celui-là. Résultat, deux UA, celui-ci-dessous et un autre, sur french_slashers   que vous trouverez là. 


Mort et Happy end….

Tout commença dans un cimetière.

Tout commença entre les caveaux et les gerbes de fleurs, là où tout est censé finir.

Les sorts volaient bas tandis que Konstantin Nott et Bellatrix Lestrange jouaient avec leurs proies.

Là où il était, dissimulé à demi derrière le caveau, Théodore ne voyait pas Neville et Bellatrix Lestrange. Quand il arriva enfin à mettre son père assez en danger pour que celui-ci se jette à couvert, c’était trop tard.

Il ne vit que l’éclair vert, il n’entendit que le rire de Lestrange et le bruit, terrible, énorme, comme si quelque chose prenait son envol. Quelque chose qui avait été son ami.

Lorsque le raffut attirera enfin le gardien du cimetière, celui-ci n’arrivera pas à convaincre le jeune Lord Nott de lâcher le corps. C’est Kingsley Shacklebolt, arrivé avec ses Aurors, qui sera obligé de détacher doucement un à un les doigts de Théodore pour que les médicomages puissent enfin le convaincre de se laisser soigner.

Avant de se laisser emmener à Sainte Mangouste, Théodore fermera les yeux de Neville, et baisera les longs cils bruns.

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En haut de la Tour d’Astronomie, Regulus regarde tous les habitants de l’école, rassemblés dans le parc pour honorer la mémoire du défunt. On n’en avait pas fait autant pour lui ! Le petit pincement de jalousie lui semble stupide, mais il n’arrive pas à l’empêcher.

« Je n’ai jamais compris ce genre de manifestation. » Regulus sursaute. Derrière lui, un autre fantôme se tient. Un qui n’avait pas été là son époque, un homme encore jeune. Qu’il connaissait pourtant, même s’il lui associait les serres et la terre et quelque chose de solide qui transparaissait bizarrement dans la silhouette, pourtant aussi transparente que la sienne.

« Professeur Longdubat ! Vous…Vous êtes un fantôme.

-Il semblerait. »

Il flotta jusqu’à lui et jeta lui aussi les yeux sur la scène en contrebas.

« Je ne pensais pas assister un jour à une cérémonie en mon honneur.

-Personne ne pense assister à son enterrement.

-Techniquement faux. J’ai déjà été enterré, pour ce que je sais. Tous les Longdubat sont enterrés dans le Domaine Longdubat. Sans même une pierre tombale pour marquer l’endroit où nous nourrissons le sol. Nous venons de la terre et nous y retournons. Un marbre sur nous serait trop lourd. Les racines ont du mal à le percer. Là, c’est juste une façon d’aider les élèves et les collègues à faire leur deuil.

-Qu’est-ce qui c’est passé ? » Malgré lui, Regulus se sent curieux. Longdubat est le seul fantôme plus jeune que lui.

« J’ai été assassiné par votre cousine Bellatrix Lestrange. »

S’il avait encore eu besoin de déglutir, il se serait étranglé.

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Regulus se demande vaguement s’il va devoir partager son refuge dans la Tour d’Astronomie. Le nouvel arrivant semble cependant préférer les serres où il met à rude épreuve les nerfs du Professeur Zabini, passé d’assistant de Potions à Professeur de botanique de façon un brin imprévue.

Les Gryffondors sont tous un peu masochistes. Si Regulus avait autant aimé plonger les mains dans la terre que lui, il n’irait certainement se retourner le cœur à y trainer sans cesse désormais que toucher lui est interdit.

Un jour, Longdubat monte à la Tour et demande s’il peut rester un peu. Ils passent la soirée à parler de leur enfance et des différences de leur éducation, Sang-pur tous les deux mais issus de familles tellement différentes.

Le lendemain, après qu’il l’ait harcelé toute la nuit pour que Regulus l’appelle Neville, il lui demande la Tour pour quelques heures. Lorsqu’il revient, il croise un homme brun aux yeux rougis.

Flottant au dessus du toit, Neville dégage une telle impression de chaos triste que Regulus lève la main pour effleurer son épaule…La décharge de sentiments et de connaissances mêlées se déversant en lui le dissuade de toucher de nouveau un fantôme incapable d’Occlumencie et qui porte son âme à nue, sans la moindre protection.

Pendant plusieurs jours, il se sent satisfait de savoir que Blaise et Théodore ont fini par surmonter sa mort et seront heureux. Il a du mal à se rappeler que cela n’est pas lui qui a aimé Théodore, qu’il ne l’a croisé qu’une fois, et puis les émotions de Neville en lui finissent par s’estomper, avec l’aide de Severus qui se livre à une séance de Legilimencie pour l’aider à trier ce qui est à lui et les sentiments que le contact de l’autre fantôme a déversé en son âme.

Après, son ancien amant passe un savon à feu le Professeur de Botanique. Regulus n’a jamais vu Severus aussi estomaqué que lorsque Neville lui répond, d’une façon très colorée, et très imagée !

Maintenant qu’il a obtenu ce qu’il voulait du Professeur Zabini, Neville passe plus de temps loin des serres. Il fait sienne une petite pièce adjacente à la bibliothèque et semble décider à tout lire de celle-ci. Lorsque Regulus, curieux, l’interroge, Neville décrète qu’il a du temps, autant le mettre à profit.

N’importe qui peut le trouver là, désormais. Les élèves qui ont des soucis en orthographe, ou la jeune femme blonde que Neville lui présente comme Lavande Brown, qui poursuit son œuvre. Il se demande un temps si on a viré Zabini, avant que la FAL lui soit expliquée.

Brown vient souvent et remporte des pages et des pages de notes que la plume à papote modifiée de Neville a grattées.

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« Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi vous êtes encore là ? Je croyais que les Gryffondors faisaient de mauvais fantômes. Pas assez la trouille de l’au-delà.

-La FAL a encore besoin de moi.

-Vous êtes quand même un peu tordu…

-Dit l’homme qui a aimé Severus Snape.

-Severus est tout à fait digne d’inspirer l’amour… Et les fantômes bien élevés ne reniflent pas ainsi.

-Je suis mort plus vieux que vous, mais vous parlez comme mes vieilles tantes. »

Au contact de Neville, Regulus découvre qu’on peut être mort et s’étrangler d’indignation.

Mais comme parfois c’est de rire qu’il s’étrangle, il laisse courir.

En plus, quand on bat froid à l’autre fantôme, il vous lance des regards de chiot battu.

Ces Gryffondors n’ont aucun amour propre.

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Les années passent. Neville monte souvent le voir pour lui annoncer les succès de son enfant chéri, de la Fondation qu’il aime par delà la mort. Regulus essaye de lui dire poliment qu’il s’en moque un peu.

Peine perdue : les Gryffondors sont du bois dont on fait les obstinés.

Les élèves vont et viennent, grandissent et partent, mais eux restent là. La FAL devient un caillou de la taille de Poudlard dans la chaussure du Ministère.

Albus Dumbledore prend sa retraite.

Enfin, disent certains.

Minerva prend sa place.

Et puis elle prend sa retraite à son tour, remplacée par Aurora.

Un jour, Neville disparait. Il faut plusieurs mois pour qu’il réapparaisse à l’école, et Regulus se rend compte qu’il lui manque. Il apprend qu’Augusta Longdubat est morte, de sa belle mort, dans son lit à 126 ans, et il comprend que l’autre a besoin d’être seul.

Un soir, alors qu’il traverse le plancher de son refuge, il y trouve l’autre fantôme, flottant au dessus d’un fauteuil. Neville vibre de douleur, à un point presque insupportable, et Regulus, malgré l’expérience déplaisante, des années auparavant, effleure les boucles brumeuses et transparentes de sa chevelure pour le réconforter. L’autre laisse échapper une sorte de sanglot douloureux et se laisse couler contre lui. Leurs sentiments s’embrouillent mais il le laisse faire, content de farder de son calme à lui la souffrance qui rayonne.

Douze ans après, c’est Severus qui les quitte à son tour, et Neville qui laisse Regulus s’abreuver à son âme pour apaiser la peine du deuil. Ils en deviennent presque inséparables et, pour lui faire plaisir, Regulus se lance aussi dans le patient épluchage de la bibliothèque, dans l’étude des dossiers de la FAL. Les fantômes ne s’ennuient jamais vraiment et c’est à quatre mains qu’ils écrivent tous deux les discours de Felicianus Pucey, loup-garou de la meute de la FAL, son actuel directeur, qui se présente à l’élection suprême de la société sorcière anglaise, en succession de Perceval Weasley.

Felicianus perd la première et la deuxième fois. Au troisième essai, il devient à 63 ans le premier loup-garou ministre de la magie.

Neville, cependant, ne descend pas à la fête en salle des Professeurs où Aquila Pucey, Directrice et épouse de Felicianus, l’a pourtant chaudement convié.

« C’est une fête pour les vivants ». Pendant plusieurs mois, Regulus tremble de voir disparaitre son ami. La FAL a atteint son but, d’une certaine façon, et tous les amis de Neville sont vieux, ou morts. Ceux de Regulus aussi, d’ailleurs. Merlin, même cette andouille de Lupin lui manque !

Il demande conseil à Aquila Pucey, qui réfléchit longuement.

Quatre jours après, Violette Brown, fille de la précédente directrice de la FAL et juriste au sein d’icelle, vient trouver Neville avec le projet d’une succursale au Niger. Neville ne peut se déplacer mais on n’a pas conçu le hibou postal pour rien et la capacité de travail d’un fantôme est exceptionnelle.

Trois cent ans après, Neville finit par lâcher sa casquette au sein de la Fondation, alors que Poudlard prospère sous la férule de Felvia Weasley. Cinquante ans après la FAL fête l’ouverture d’une succursale au Pakistan et devient la première association magique, après la ligue de Quidditch internationale, a être implantée dans tous les pays du monde. Regulus se demande s’il a créé un monstre.

Il reste cependant marqué par Serpentard : peu importe que la FAL s’installe sur Mars, Neville reste un support fixe dans le monde qui vieillit et meurt sans eux et il n’est pas disposé à le laisser disparaitre. Ils ont des conversations qui peuvent durer des années. Au sens propre.

Quand Poudlard a deux mille ans, elle devient la première école des Etats-Unis d’Europe entre les mains de Severus Lupin. Regulus s’étrangle et épluche l’arbre généalogique de cet homme. Il se demande vaguement si les parents du nouveau directeur savent que l’ancêtre de monsieur avait une liaison avec le légendaire Severus Snape.

Le souvenir de Severus fait moins mal, maintenant. Quand Regulus avoue au professeur de potions, Galvina Weasley (un jour, les Weasley domineront le monde ; selon lui, et cela ne devrait pas tarder), qu’il a connu le Maitre de Potions des sagas, son air estomaqué lui rappelle que c’est bien loin, tout cela, bien vieux.

D’ailleurs, si on se souvient de Severus, de Potter, c’est au sein de légendes bien déformées… Neville n’en finit plus de rire quand on conte La Geste d’Harry Potter et du Peuple des Hippogriffes, et il raconte à Regulus l’histoire d’un élève de troisième année et d’un hippogriffe nommé Buck.

Le temps semble passer plus vite. A peine les ministres élus, ils périssent. Les fantômes perdent l’habitude de tâcher de comprendre la politique. Tous ces gens qui s’agitent leur semblent dépenser bien de l’énergie en vain. Une poignée de décennies après, Regulus trouve Neville de nouveau détruit. Son ami Hilaire, mais si, souviens-toi, Regulus, le vampire, vient de prouver que les morts-vivants ne survivaient pas aux accidents de navette spatiale. Quelle idée aussi de faire partie de la base d’exploration d’un autre système solaire ! Il ne pouvait pas rester là, sagement, lui le dernier de ceux qui les ont connus en vie ? Même s’il vivait sur Mars, bien loin de Neville désormais, au moins il était vivant ! Autant que peut l’être un vampire, mais vivant !

Lorsqu’il essaie de le réconforter en laissant se mêler leurs émotions, dans un geste désormais familier, Neville l’embrasse.

C’est une expérience étrange, brouillonne, alors que deux bouches intangibles s’effleurent et se mêlent, comme si la magie elle-même ignorait ce qui est censé se passer et qu’elle écrivait les règles au fur et à mesure.

La douleur de Neville s’y estompe. Pas étonnant : l’impression est terrible, à s’y perdre.

Ils s’évitent.

Pendant trois ans.

Les fantômes ont tout leur temps.

Ils reprennent leur amitié tout doucement, d’années en années, occupés seulement de leurs livres et de leurs discussions. Ils parlent des vivants disparus depuis longtemps, et des fantômes qui ont fait de même, comme le Baron Sanglant et la Dame Grise, tous deux envolés quand elle sut lui pardonner.

Un jour, alors qu’un feu d’artifice illumine le parc, pour fêter l’élection d’Ulfric Weasley au poste de ministre de la magie de la République Terrestre, ils se retrouvent dans la petite pièce en haut de la Tour d’Astronomie. C’est tout leur être qu’ils mélangent, cette fois.

Plus de trois cent ans passent ainsi, et plus personne n’entre dans la pièce. Il se murmure qu’elle est hantée. Pas comme le reste du château où la matriarche Mimi Geignarde, plus vieux fantôme du château, mène les plus jeunes spectres d’une main de fer. Ici, c’est différent. La pièce baigne dans une étrange brume. Ceux qui y pénètrent en ressortent vite, les joues rosies et le regard rêveur, et s’emmêlent les pinceaux pendant plusieurs jours sur des détails pourtant connus de tous, comme le nom des six maisons de Poudlard ou la date du premier ascenseur spatial, ou le nom de l’actuel directeur, un Weasley.

Un jour, Psychea Weasley, qui descend sans le savoir d’un inconscient à cicatrice, a la première le courage d’attendre dans la pièce assez longtemps pour que sa personne finisse par être perçue. La brume se solidifie en deux silhouettes. Même elle ne saura jamais vraiment qui est Regulus et qui est Neville. Elle se demandera toujours s’ils n’ont pas passé trop longtemps entremêlés pour s’en souvenir eux-mêmes. Ils la regardent étrangement. La peau bleue, selon eux. Elle leur parle des étoiles, et des peuples qui y vivent et qui ont désormais des enfants avec les sorciers, ou avec les moldus, des enfants qui naissent dans des bulles de verre.

Elle parle et ils écoutent, mais rien ne semble vraiment les intéresser. Trop différent, trop loin. Elle prend des notes quand ils parlent. Tout ceci semble terriblement archaïque à ses yeux, mais aussi terriblement passionnant. Elle en tire des histoires qui se répandent dans tous les coins de l’univers.

Lorsqu’elle meurt, quasiment au cours de cette même conversation qu’ils ont prolongée des années, dans la même petite salle, jeune, pour l’époque, du haut de ses 159 ans, un fantôme se penche et effleure son front de ses lèvres et se tourne ensuite vers l’autre silhouette fantomatique.

Un sourire, un baiser et puis le monde semble tourner autour d’eux, tandis qu’ils acceptent enfin de le laisser continuer seul.

C’est à deux qu’ils sautent le pas et s’en vont de l’autre côté.

***Fin.

auteur : taraxacumoff, oneshot, série : autour de papotus, fanfic

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