L'arbre à drabbles : sixième bouture

Sep 15, 2009 16:40

Afin de faciliter la lecture du schmilblick et de susciter de nouvelles envies de jardinage, nous vous compilons ici une sixième histoire issue du défi L'Arbre à drabbles dont vous êtes le jardinier.

Cette entrée sera mise à jour à chaque ajout d'un nouveau drabble. De votre côté, vous pouvez continuer d'ajouter des suites - alternatives ou non - dans le post principal du défi.

En revanche, toutes vos remarques et reviews concernant l'histoire en général, ou un drabble en particulier, sont les bienvenues en commentaires à cette entrée.

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Défi : L'arbre à drabble dont vous êtes le jardinier
Auteurs (dans l'ordre) :
ys_melmoth, taraxacumoff, archea2, felisoph,
ys_melmoth, archea2,
ys_melmoth,
ally_ashes,
tama_abi,
Disclaimer : Les personnages appartiennent à l'heureuse JKR. Les situations et les péripéties appartiennent aux auteurs respectifs (précisés en en-tête de chaque drabble)
Rating (susceptible d'être modifié selon la tournure des évènements) : G
Personnages : Regulus, Severus, Sirius

Ce couloir est d'une longueur absurde - quasi inhumaine, à l'échelle de cette trop vaste école.
Regulus avance sans un bruit, nimbé d'un silencio qui étouffe le claquement froid des chaussures sur la pierre, le bruissement de sa cape aussi noire que l'ombre dans laquelle il se faufile... jusqu'aux battements de son coeur qui semblent résonner follement à ses propres oreilles malgré tous ses efforts de maîtrise.

Ses doigts le conduisent, frôlant le mur, suivant les aspérités de la pierre, comptant les portes de bois sculpté.. Il y est presque... Puis soudain, un bruit de course, juste derrière lui, l'immobilise.

*

Regulus se cache dans l’embrasure d’une fenêtre, rabattant sur lui le rideau et déjà le son d’une dispute couvre le bruit des pas.
« Severus, Severus, attend. »
Son frère ? Il jette un œil curieux par l’entrebâillement.
Echevelé, les joues rougies, Sirius semble l’image même du désespoir.
« Ce n’est pas ce que tu crois.
-Cela en avait drôlement l’air !
-James était juste curieux de savoir ce que ça faisait, d’embrasser un type ! »
La voix se fait cajoleuse, et son frère caresse la joue de Severus.
« Tu es le seul avec qui c’est sérieux. »

*

Il manque les sauterelles à visage d’homme. A ce détail près, Regulus est formel : il sait à quoi ressemble une Apocalypse.

Contrairement à saint Jean Chrysostome, toutefois, il refuse d’assister à celle-ci en simple preneur de notes. Et sort de l’ombre pour apostropher l’autre Bouche d’Or et son partenaire inattendu.

- C’est quoi, cette histoire ?! Severus !

Snape tourne vers lui un visage du plus beau rouge. Traître.

- J’étais ton premier, hein ? Ton « Prince de Sang-Pur » ? A d’autres !

Au regard que Sirius jette à Snape, il semblerait que les deux frères, pour une fois, soient d’un avis commun : Serpentard rime avec salopard.

*

C’est finalement Sirius qui reprend la parole mais étrangement, c’est à son frère qu’il s’en prend comme s’il était plus facile d’évacuer sa colère face à son cadet.
- Tu croyais vraiment que tu pourrais intéresser sérieusement qui que ce soit, petit roi ?

Avant qu’un Regulus stupefixé puisse répondre, Sirius se tourne à nouveau vers Severus et ses lèvres effleurent les siennes comme il murmure
- Tu es quand-même un sacré salopard… Lui donner ce genre d’espoirs…

Est-ce le baiser ? Les promesses mensongères de Severus ? Le mépris si crânement affiché de son ainé ? Il se rue sur le couple. Il se moque des conséquences. Le tout Poudlard peut bien rappliquer et admirer le spectacle, il n’en a plus rien à faire. Il frappe au hasard. Son poing rencontre une mâchoire ; son genou, un fémur. Il faut juste qu’il fasse mal comme il a mal...

*

A un contre deux, il ne fait pas le poids. Pourtant, il faut bien quelques minutes avant que des doigts durs autour de ses poignets, des bras nerveux autour de sa taille, arrivent à le mettre hors d’état de nuire.
Une poitrine palpite contre son dos, des cheveux effleurent son visage, un souffle rauque, précipité, résonne à ses oreilles. Et l’air froid du couloir révèle quelque chose d’humide sur ses joues.
Il les hait - oh Salazar, il les hait, tous les deux…

- Regulus…

Cette voix à son oreille… Le Prince des Menteurs. Il ne veut pas l’entendre. Il ne veut rien savoir.
Son corps se tend, tente d’échapper à l’étreinte qui se resserre. Et devant lui, les yeux moqueurs de son frère semblent lui promettre qu’il va encore, évidemment, se laisser tromper. Qu’il ne peut rien faire d’autre.

- Sois maudit, Sirius Black. Puisses-tu crever seul et misérable comme un chien.

Toute sa rage, sa solitude, sa jalousie, sa rancœur, accumulées depuis des années, débordant enfin, se sont cristallisées dans ces mots, qu’il ponctue d’un crachat - droit sur la joue de son frère, juste au-dessous de l’ecchymose en plein épanouissement.

*

Un instant, il voit les yeux gris foncer sous l'outrage - et il ferme les siens, attendant le coup suivant. Quand il les rouvre, le coup absent, c'est pour voir que son frère ne le regarde plus. Il regarde Severus, et son visage, sous la marque noire, semble plus pâle.

Severus ne relâche pas l'étreinte, et celle-ci l'entrave trop pour que Regulus puisse tourner la tête et ausculter son regard. Il doit se contenter d'en observer l'effet sur Sirius qui, lentement, desserre son étau sur ses poignets.

- Snape... c'est juste un môme. Il aura oublié après-demain, comme il a oublié son premier joujou cassé, son premier sort loupé. Laisse-le, allez, viens...

Mais l'étreinte se prolonge, et Regulus sent toujours le souffle de Severus à son oreille, rapide, rauque, comme une marée déréglée.

La voix de Sirius se fait soudain plus âpre. Regulus reconnaît l'aîné, accoutumé à commander. Aux elfes, à ses amis, à ses amants sans doute.

- Tu viens maintenant, ou c'est moi qui pars. Et je te préviens : je ne reviendrai plus.

*

Les bras autour de lui ne rompent pas leur étreinte, mais ils la font moins rude, et une paume imprime désormais son sceau au creux de sa taille. La marée du souffle emplit peu à peu son esprit, ce corps plaqué au sien semble l’envahir et sa rage s’effrite déjà comme un château de sable sous la tempête ; pathétique.
Comment vouloir encore s’arracher d’une prison qui sait transformer la force en caresse et use de ses barreaux comme d’une étreinte amoureuse ?

Des lèvres effleurent ses cheveux, et la voix s’élève tout près de ses oreilles, cette voix sourde, profonde et lente, qui sait si bien le faire trembler. Une voix qui ne reconnait pas les ordres, qui ignore la soumission.

- Tu ne comprend donc rien, Sirius Black. Nier son importance est absurde… aussi absurde que nier la tienne. Il n’y a pas de lui ou toi qui vaille, il n’y a que lui et toi. Les deux faces absolument étrangères et absolument indissociables d’une même médaille, que vous le vouliez ou non. Et c’est cette médaille, que je veux. Vous deux.

*

Partager. Un rire amer s’échappe de la gorge de Regulus.
- Nous deux. Il y a comme un hic… Deux à vrai dire. Sirius est bien trop parfait, comment pourrait-il envisager de ne pas combler tous les désirs d’autrui ? Quant à moi…
D’un geste brusque, il se libéra de l’emprise de Severus et se tourna vers lui, étudiant les traits de son visage. La mâchoire était serrée, les muscles des joues tressaillaient. Il venait sans doute de se rendre compte que des frères ennemis n’accepteraient jamais.
En un instant, Regulus se rendit compte de l’opportunité qui s’offrait à lui : il mourrait d’envie de laver l’affront que venait de lui faire son amant, mais la vengeance envers son frère lui semblait encore plus douce. Et il savait comment.
- Quant à moi, je ne pourrai pas renoncer à toi. Pas maintenant. J’accepterai, si je ne te suffis pas.
Sirius le fixa, glacé, immobile. S’il refusait à présent, cela signifiait perdre Severus. S’il acceptait…
- Petit salaud. Tu serais prêt à tout, hein ? Severus, dis quelque chose.

*

Severus lève un sourcil sarcastique, mais sa voix est un peu plus douce qu’à son habitude quand il prend la parole :
- Que veux-tu que je dise, Sirius. Je vous veux tout les deux, pas l’un ou l’autre, pas même l’un et l’autre, mais l’entité que vous formez. Je veux être l’amant de l’ensemble, appartenir aux frères Black autant qu’ils m’appartiennent. Et apparement, même si j’en ignore la raison, Regulus a l’air d’accepter ce fait.

Il fixe ses yeux noirs dans les prunelles de son interlocuteur.
- Et je ne peux qu’espérer que tu feras de même, ou que j’arriverai à t’en convaincre.

Sirius est perdu. C’est perde face à son frère ou perdre l’homme qu’il aime. Et à l’instant, le choix est impossible.
- Que j’accepte ou non ne changera rien, Severus. Tu n’auras jamais « l’entité » comme tu le dis. Regulus a accepté par vengeance, et si j’accepte c’est par dépit. Tu ne nous lieras pas autrement que physiquement.

A SUIVRE

Si vous souhaitez prendre la suite de cette histoire, le dernier drabble en est par là .

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