Pour aider à faire passer la pillule de la Rentrée, pour certains un peu indigeste, autant que pour distraire ceux qui ne Rentrent pas encore ou ne sont pas Sortis - est lancé aujourd'hui le premier défi collectif de la communauté.
Un arbre à drabbles, donc, conçu comme une suite de textes.
Le principe : Un drabble de départ, que vous trouverez à
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Quelqu’un, à cette heure là, veut dire un Professeur qui n’arrive pas à dormir.
Ou pire : son frère et sa bande de hooligans gryffondors.
Etre pris par un enseignant est une chose, être surpris par son frère dans ce qui doit être sa revanche éclatante est impossible. Regulus saisit la poignée et se glisse rapidement hors du couloir. Il colle l’oreille au bois, satisfait d’entendre les pas le dépasser, décroitre, s’en aller.
Un léger bruit plaintif lui fait cependant tourner la tête, et un hoquet de stupéfaction lui échappe, quand il découvre qu’il n’est pas seul dans la pièce…
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Immobile, ni amical ni hostile, comme dans l'expectative. Comme conscient de l'incongruité de sa présence, dans cette école, ici et à cette heure.
Regulus hésite un instant... secoue la tête : sa vengeance l'attend, il n'a pas de temps à perdre.
Il s'apprête à repartir lorsque la grosse tête noire s'incline, sur un nouveau gémissement. Clairement douloureux.
A bien y regarder, la position du cabot est bizarre, sa patte avant droite formant un angle improbable avec le reste de son corps...
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Sa voix résonne dans la pièce vide tandis qu'il s'approche de l'animal :
"Je ne peux rien faire ! Il faudrait que je t'emmène voir un prof mais ça révèlerait ma présence. Et ça, c'est hors de question. Tu as une bonne tête, Vieux, mais c'est non."
Regulus se redresse. Le chien pose la tête sur ses pattes et pousse un grand soupir résigné.
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Il jette un dernier coup d'oeil à l'animal puis s'engouffre à nouveau dans le couloir sombre. Sa lettre ne peut pas attendre.
Mais le regard un peu jaune, comme empli d'un "de toute façon, je n'attendais rien de plus de ta part", lui reste sur le cœur. Il y retournerait après la volière... peut-être.
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Les ombres passent, rapides. Il les a reconnues sans peine malgré la pénombre : la haute silhouette austère de McGonagall serrant l’épaule de son frère au visage défait.
Il hésite. Les suivre ? Poursuivre sa propre mission ?
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La perspective de voir son frère se faire gourmander est trop forte : Regulus suit en tapinois.
McGonagall escorte le mauvais sujet jusqu’à son bureau et, merci Salazar, en laisse la porte entrouverte…
« Monsieur Black, je suis extrêmement désappointée… Vos plaisanteries ont été souvent de mauvais goût, mais rien n’a jamais atteint le niveau de ceci ! Si monsieur Pettigrew choisissait de ne pas vous le pardonner, je ne pourrais que l’approuver. »
Regulus n’a pas l’occasion d’en entendre plus. Une main se plaque sur ses lèvres, étouffant le cri que la présence dans son dos fait brusquement monter.
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Puis la menace de McGonagal l’atteint en pleine poitrine, et pour un instant il ne pense à rien d’autre. Sent à peine le tressaillement de Lupin, derrière.
Son frère, renvoyé…
Exactement ce qu’il pourrait souhaiter, n’est-ce pas ? Alors pourquoi ce sentiment d’urgence, de catastrophe imminente, l’emporte-t-il sur tout relent de satisfaction malsaine ?
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Le souffle court, il se risque hors de sa cachette improvisée. Déjà il ne distingue plus leurs silhouettes. Mais le nom de Severus résonne encore à ses oreilles. Severus... Que lui ont-il fait subir, cette fois-ci?
Il sait que le jeune serpentard est capable de se défendre seul. Cela n'empêche pas qu'il voudrait les suivre, afin de savoir.
D'ordinaire, sa voix est pleine de confiance et d'arrogance.
Pas ce soir. Elle se fait timorée, presque implorante... Alors Il s'élance discrètement sur leurs traces.
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Hors du château et de ses recoins d’ombre, sous la clarté glaciale de la lune, la chasse devient bien plus complexe et Regulus doit se tapir derrière un arbre pour creuser la distance. Les deux silhouettes se hâtent vers le lac… obliquent sur la rive gauche, en direction… Qu’y a-t-il, par là-bas, hormis la silhouette bizarre du grand saule cogneur ?
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« Severus, Severus, attend. »
Son frère ? Il jette un œil curieux par l’entrebâillement.
Echevelé, les joues rougies, Sirius semble l’image même du désespoir.
« Ce n’est pas ce que tu crois.
-Cela en avait drôlement l’air !
-James était juste curieux de savoir ce que ça faisait, d’embrasser un type ! »
La voix se fait cajoleuse, et son frère caresse la joue de Severus.
« Tu es le seul avec qui c’est sérieux. »
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- Tu croyais vraiment que tu pourrais intéresser sérieusement qui que ce soit, petit roi ?
Avant qu’un Regulus stupefixé puisse répondre, Sirius se tourne à nouveau vers Severus et ses lèvres effleurent les siennes comme il murmure
- Tu es quand-même un sacré salopard… Lui donner ce genre d’espoirs…
Est-ce le baiser ? Les promesses mensongères de Severus ? Le mépris si crânement affiché de son ainé ? Il se rue sur le couple. Il se moque des conséquences. Le tout Poudlard peut bien rappliquer et admirer le spectacle, il n’en a plus rien à faire. Il frappe au hasard. Son poing rencontre une mâchoire ; son genou, un fémur. Il faut juste qu’il fasse mal comme il a mal...
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Le cri de Sirius résonne dans le couloir. Encore trois pas, une glissade, et il se plante face à son frère avec un air très fier de lui.
Regulus est consterné.
- Chut. Je n’ai aucune envie d’être surpris à violer le couvre feu… encore moins avec un Gryffondor… et encore moins avec toi.
- un : Tous les profs sont en réunion au sommet chez Dumbledore. Les elfes ont préparé des petits fours. On a au moins deux heures devant nous. Et deux : si tu ne tiens aussi peu à ma présence, pourquoi m’as tu demandé de te rejoindre, alors ?
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Regulus tourne les talons, vers la salle abandonnée qu’il avait établie comme lieu de rendez-vous. Son frère, évidemment, renâcle.
L’autre n’a pas d’ordres à lui donner, et il est bien trop timoré, ce n’est pas ce cracmol et son chaton qui vont l’impressionner, et qu’est-ce qu’il a à lui dire, d’abord, qui ne puisse…
Puis la curiosité l’emporte, et il se faufile derrière la silhouette qui vient de disparaitre dans l’embrasure d’une porte.
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Il s’apprête à partir lorsque Régulus s’arrête net, prend une grande inspiration, et se tourne vers lui.
- Dans un mois ce sera Noël. Tu vas dire à Mère que tu vas le passer avec tes amis, ici. Tu vas lui dire que tu ne reviendras plus jamais à la maison.
Il est fou. Ou c’est une blague. Ou un pari perdu.
- Mais bien sûr… Je n’apprécie pas la vieille chouette, mais de là à partir… Et puis je suis ton aîné, arrête de me dire ce que je dois faire !
Regulus secoue la tête : le temps leur manque pour une joute verbale, il faut passer aux choses sérieuses.
- « Accio prophétie ».
Une boule de verre s’envole du dessus d’une armoire pour s’arrêter exactement entre les deux frères. Un geste de Regulus et la sphère semble s’embraser…
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La flamme s'atténue. La sphère se fait transucide. Des flashs se succèdent. Un diner d'apparat à la table des Black. Toute la famille réunie dans une ambiance tendue. Le regard de Sirius vers sa mère qui l'humilie devant l'assemblée. La flamme de folie brute. La baguette qui s'élève. Walburga qui s'effondre. Les Aurors. Azkaban.
Aussi subitement qu'elle s'est animée, la sphère redevient une vulgaire boule de verre inerte qui tombe au sol dans un bruit mat. Regulus relève les yeux vers son ainé. Sirius semble statufié à cela prêt qu'il a également l'air prêt à rendre son dîner.
Regulus souffle doucement :
- "Tu comprends maintenant ?"
Cette petite phrase tire Sirius de son hébétude.
- "Par les couilles racornies de Merlin, qu'est-ce que c'est que cette connerie ?!"
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