Titre : Vacances ratées
Disclaimer : Propriété de J.K. Rowling
Rating : PG
Type : Fanfic
Personnages : Famille Black en entier, Kreattur, mention de Bellatrix
Nombre de mots : 1058
Défi : Vacances
Mots utilisés : Pelle, cotonneux, consternation, épiderme.
Regulus aurait souhaité que ses dernières vacances avant son entrée à Poudlard se déroulent autrement mais Sirius avait encore tout gâché. Il se souvenait de l'expression à la fois incrédule et consternée qu'avaient eue ses parents quand ils avaient appris que le Choixpeau magique avait envoyé l'aîné des fils Black à Gryffondor. Une honte pour la famille qui semblait avoir pour devise, outre le fameux « toujours pur », « Serpentard un jour, Serpentard toujours ». Cependant, si dans un premier temps Walburga avait beaucoup récriminé contre son fils, Orion s'était contenté de dire que c'était sans doute une erreur et que ce vieux machin qui destinait depuis des siècles les enfants à telle ou telle maison de Poudlard devenait gaga et devrait envisager de prendre sa retraite.
L'affaire en était restée là dans un premier temps, jusqu'à ce que la maison du 12, square Grimmaurd soit assaillie de hiboux au moins une fois par semaine pour prévenir les parents Black de telle ou telle bêtise qu'avait commis Sirius. Les choses avaient commencé à se gâter.
Regulus était furieux contre son frère qui ne devait même pas de douter de l'ambiance qu'il provoquait à la maison, trop occupé qu'il était à commettre des mauvais coups à l'école. Sa colère arriva à son comble à la fin du mois de juin lorsqu'Orion et Walburga décrétèrent que Sirius avait besoin d'être puni de toutes ses bêtises : pas de vacances cet été, ils resteraient au square Grimmaurd.
Le cadet des fils Black n'était pas un habitué des bords de mer, pleins de Moldus avec leurs gamins armés de pelles et de seaux qui mettaient du sable partout, mais il aimait la montagne, l'air pur, l'altitude et les brumes cotonneuses entourant les sommets. Au début de l'année, avant que les quatre-cents coups de Sirius ne provoquent l'ire de ses parents, ces derniers avaient promis à Regulus des vacances dans les Balkans avant son entrée à Poudlard. Son imbécile de frère aîné avait tout foutu par terre.
La consternation de la famille (et la déception du fils cadet) atteignit des cimes inégalées en constatant que, non content de jouer les terreurs à Poudlard et d'avoir été inclus dans une autre maison que celle à laquelle son nom le prédestinait, Sirius était très fier de ses méfaits. Eût-il eu une baguette magique et le droit de s'en servir, Regulus n'aurait pas hésité à jeter un maléfice à son frère pour jouer les racailles et lui avoir gâché ses vacances.
L'ambiance entre les deux frères n'était pas au beau fixe.
De surcroît, le premier mois de vacances fut un véritable cauchemar. Sirius était tout le temps puni pour avoir tenu tête à ses parents et pour s'être montré insolent. Il passait ses journées cloîtré dans sa chambre, selon l'ordre de Walburga qui, disait elle, « refusait d'adresser la parole à un rejeton qui se conduisait comme un traître à son sang. » Regulus n'espéra même pas que ses parents se montrent plus aimables avec lui. Les transports d'affection n'étaient pas courants chez les Black. Il ne s'attendait pas cependant à être soumis à une telle pression. Il subissait d'interminables sermons sur ce qui faisait la fierté d'être l'héritier des Black, assortis de menaces sur ce qui l'attendrait s'il « suivait le chemin de son délinquant de frère ». Regulus ne disait rien, se contentant de hocher docilement la tête en souhaitant que ces leçons de morale ne durent pas trop longtemps mais dans le même temps, sa rancune vis-à-vis de Sirius ne faisait qu'empirer.
Avec l'arrivée du mois d'août, l'angoisse latente que tous les jeunes sorciers connaissaient avant d'entrer à Poudlard prit possession de Regulus. Il se replia sur lui-même, se montrant aussi discret et silencieux que Sirius fut exubérant et insolent. Les punitions continuaient à pleuvoir sur l'aîné. La cousine Bellatrix, venue en visite avec son mari, lui jeta même un maléfice Cuisant en plein visage pour lui remettre les idées en place. Le cadet des Black aurait bien voulu ne pas assister à ce spectacle. La vue de l'épiderme rougi de son frère le choqua et il commença à douter de lui-même. À son tour, il subirait ce genre de sévices s'il n'était pas admis à Serpentard. Cette certitude lui fut confirmée lorsque ses parents l'emmenèrent sur le Chemin de Traverse faire l'acquisition de ses affaires d'école. Ils ne cessèrent de lui faire la morale et de lui dire qu'il avait intérêt à montrer dans tout Poudlard qu'il était un Black digne de ce nom et fier de l'être. Regulus promit. Après tout, son nom était tout ce qu'il avait pour lui, du moins à son sens. Il fut conforté dans l'idée d'adopter un comportement exemplaire à l'école quand Walburga lui promit un balai de vol pour son Noël s'il se conduisait correctement. Le jeune garçon espéra que son abruti de frère aîné ne lui gâcherait pas ses fêtes de fin d'années comme il lui avait gâché ses vacances.
La veille de son entrée à Poudlard, Regulus était mort d'angoisse. Incapable de dormir, il se leva au milieu de la nuit et s'assit tout seul dans l'escalier. Il y fut surpris par Kreattur, le vieil elfe de maison de la famille :
« Maître Regulus n'est pas couché ? demanda l'elfe de sa voix coassante en s'inclinant bien bas.
- Je ne peux pas dormir...
- Maître Regulus est le digne fils de ma noble maîtresse, décréta Kreattur. Il n'est pas comme Maître Sirius qui lui est indigne d'appartenir à la très ancienne famille Black, et... »
L'elfe ne put aller plus loin dans son discours puisqu'il venait de critiquer le fils aîné de la famille. Il se pencha et se frappa la tête à plusieurs reprises contre une marche de l'escalier. Regulus dut l'attraper par la peau du cou pour qu'il arrête.
« Ça suffit, Kreattur, dit-il. D'abord, tu as raison, Sirius est un vrai crétin. Il a gâché mes vacances.
- Maître Regulus sera la fierté de sa famille dès demain, dit l'elfe, un peu essoufflé. Il est un bon fils. Il ira à Serpentard et portera fièrement l'héritage de ses nobles parents.
- J'espère que tu as raison... »
Le cadet des Black retourna se coucher quelques instants plus tard. Les paroles de l'elfe lui avaient fait plaisir. Au moins quelqu'un lui faisait confiance, dans cette famille. Arriverait ensuite ce qu'il arriverait.