Défi Points de vue - Naissance

Jul 02, 2009 22:09



Titre : Naissance

Disclaimer : l’univers et les personnages appartiennent à JKR, la situation décrite à mon imagination

Rating : G (PG... Enfin, un truc soft, quoi...)

Type : Défi : Points de vue

Personnages : Dans l'ordre, Sirius, Orion, Walburga

Nombre de mots : respectivement 359, 412 et 498 mots

Note : 4 moments clés dans la vie de Regulus et 3 points de vue... Si j'arrive au bout de ce que je veux faire, ça devrait donner un ensemble de 12 textes pour répondre à ce défi. Voilà en tout cas les trois premiers ou comment l'arrivée d'un nouveau Black est perçue par les membres de la famille...


Il faut se rendre à l’évidence : on a beau être debout, les petits poings bien serrés sur le tissu du fauteuil pour assurer un équilibre encore chancelant, les yeux à soixante-quinze centimètres du sol, on ne voit pas grand chose d’autre que des pieds. Et pour l’heure, ces pieds s’agitent sans fin : ils volent d’un mur à l’autre sans jamais interrompre leur ballet à la précision de métronome. Un aller, la latte du plancher craque toujours au même endroit. Un retour, le lacet est encore défait.

Puis, les dures lois de l’attraction terrestre étant ce qu’elles sont, lorsqu’on lâche une main pour tenter de s’agripper à cette jambe de pantalon qui semble passer à portée, la traitresse, on se découvre subitement déséquilibré et on se retrouve à plat-ventre sur le plancher, le front endolori, en moins de temps qu’il n’en faut pour maudire Newton.

Alors, bien entendu, on se met à hurler, autant de frayeur que de douleur. Rien que de très normal, non ? On distingue vaguement un aboiement rauque qui dit l’impatience, quelque part en altitude, et soudain, on sent deux mains qui serrent les côtes et on s’envole, enveloppé dans l’odeur rassurante de celle qui nourrit et console. Bien calé au creux de bras rassurants, on se laisse happer par une voix douce qui chantonne, des doigts qui caressent d’une légèreté de plume la vilaine bosse du front, qui essuient les larmes. Alors peu à peu les sanglots s’apaisent et on finit par cesser de brailler.

Une seconde plus tard, on a les yeux écarquillés de stupeur parce que, quelque part, derrière une porte close, d’autres cris perçants ont pris le relais. On trouve que c’est vraiment malhonnête de copier de la sorte, alors on remet aussitôt la sirène en route. Trop concentré sur la mise en œuvre d’un bris de tympans en règle, on ne remarque pas que les pieds ont brutalement cessé leur manège devant la cheminée. On ne tourne pas non plus la tête lorsque la porte s’ouvre à la volée sur un intrus à la mine réjouie qui tonitrue :

-          « C’est un deuxième fils Orion, félicitations ! »

ÎÓ

Il regarde sans vraiment la voir la petite chose rougeaude qui a enfin fini par se taire et dort maintenant dans le berceau immaculé. Il se revoit, un an plus tôt, fier comme un prince au jour de son couronnement devant le même berceau qui abritait alors le sommeil de son premier né. Sa première pensée avait été pour ses parents : il avait tenu son rang, la lignée se poursuivrait. Il avait engendré un fils qui serait l’héritier de la Noble et Très Ancienne Maison des Black. Alors, bien sûr, il n’a pas pour autant porté un intérêt démesuré aux premiers mois de vie de son fils. Il n’éprouve qu’indifférence mêlée d’un vague dégoût pour ces petits d’hommes sans défense, plus proches de la larve que de l’humain. Il lui est particulièrement désagréable de devoir admettre qu’un petit de centaure -un animal - est capable de se lever et de faire ses premiers pas en quelques heures quand son fils, un Black, reste durant des mois, voire des années, dépendant des soins qu’on veut bien lui prodiguer.

Cependant, depuis que Sirius marche et qu’il commence maladroitement à s’exprimer, Orion parvient à le trouver plus digne d’intérêt. Il entrevoit des traits de caractère Black dans ses colères, dans le regard sérieux et les sourcils froncés lorsque ses cubes refusent de rentrer dans la boite. L’héritier commence petit à petit à sortir de ses langes.

Mais aujourd’hui, devant le petit lit, il n’a même pas cette perspective pour se convaincre de s’intéresser au nouveau-né. Celui-là restera un second couteau. Il vivra dans l’ombre perpétuelle de son ainé. Oh, bien sûr il reste un Black et bénéficiera à ce titre de la meilleure éducation, il sera doué et fera un excellent et fastueux mariage, il aura des rejetons qui, à leur tour, porteront avec fierté le nom de Black. Mais il ne restera que le puiné. Et, à ce titre, il ne mérite pas le temps ou la patience d’Orion.

La nurse pénètre tout en douceur dans la pièce sans même paraître déplacer l’air qu’elle traverse. Une petite grimace tendre et amusée éclaire son visage alors qu’elle observe le jeune père contemplant son enfant. Elle se recompose une expression plus neutre et s’approche. A mi-voix, pour ne pas réveiller l’enfant, elle l’interroge :

-          « Vous voulez le prendre ?

Un sourire énigmatique, un brin narquois, étire les lèvres minces d’Orion.

-          « Non. Laissons-le dormir, le cher ange. C’est si précieux, un enfant… »

ÎÓ

Dans la semi pénombre de sa chambre, Walburga laisse flotter son esprit. Trois jours plus tôt, elle a mis au monde un second fils. Elle profite désormais de la quiétude qui suit l’agitation de l’événement. Regulus a été pris en charge par sa nourrice et elle-même n’a pour l’instant aucune obligation.

Les yeux clos, elle rêvasse, repensant avec amusement à la visite de sa belle-sœur, supposée venir la complimenter mais qui n’a pu masquer sa mine aigre, elle qui n’a su donner naissance qu’à trois filles. Druella s’est laissé aller à une remarque perfide, faussement concernée, sur la tonsure à l’arrière du crâne du nouveau-né. Walburga s’est contentée de sourire et de la congédier d’un petit geste dédaigneux de la main. Cette envieuse se souvient-elle seulement que Sirius avait cette même caractéristique à sa naissance ? A voir sa tignasse noire et épaisse aujourd’hui, la jeune mère ne se fait aucun souci pour son second : il sera parfait.

Elle le voit déjà avec son frère, d’ici deux ans, jouant sur le tapis de la nurserie, se levant pour venir la saluer comme qu’elle entrera dans la pièce prête à dîner en ville avec Orion, vêtue d’une robe luxueuse et parée de ses bijoux. Elle flattera les têtes bien coiffées avant de les laisser aux bons soins de la gouvernante avec la satisfaction du devoir accompli.

Et dans onze ans, elle les conduira à la gare de King’s Cross pour la rentrée scolaire. Les deux bambins feront sensation, les chaussures impeccablement cirées, les chemises et les pantalons soigneusement repassés, les cravates vert et argent nouées à la perfection. La Gazette se fera une fois de plus l’écho de la grandeur de la famille Black.

Encore un peu plus tard, elle leur choisira à chacun une épouse. Pour Sirius, la jeune sœur de Lucius Malfoy sera parfaite. L’alliance des Black et des Malfoy s’en trouvera renforcée. Et la petite s’appelle Selena. Sirius et Selena Black, ça sonne très bien. Pour Regulus, la fille à naitre chez les MacMillan est une aubaine inespérée. Elle sera sans doute la seule héritière, vu l’âge du couple et Regulus mettra ainsi la main sur la colossale fortune MacMillan. Oui, un tel arrangement sera parfait et lui donnera la place dont le prive son statut de cadet. Walburga veut ce qu’il y a de mieux pour ses deux fils, différemment mais tout aussi farouchement.

Elle continue à dérouler ainsi le fil de leur vie. Une fois marié, Sirius et Selena prendront possession de Grimmauld Place tandis qu’Orion et elles se retireront dans une de leurs propriétés. Regulus en occupera une autre, ou mieux encore, s’installera au Manoir MacMillan. Elle l’imagine parcourant l’immense domaine d’un pas conquérant, grand seigneur. Elle est si fière de ses fils.

Et puis ils auront à leur tour des enfants beaux, intelligents, racés, puissants… Des petits sang-purs qui seront autant de rameaux nouveaux à l’arbre de la Noble et Très Ancienne Maison des Black.

Walburga soupire d’aise. L’avenir s’annonce radieux.

défi : points de vue, walburga, orion, sirius, auteur : felisoph

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