DEFI 1e manifestations de magie : Conception Deception

Jun 15, 2009 22:03


Titre : Conception, Déception.
Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, classique.
Rating : G
Type : Fanfic, oneshot
Défi : 1e manifestations de magie
Mots : 1280

J'ai cru que j'allais louper le premier défi à cause de mon stage, mais non ! Cette histoire, ma première sur l'univers de Harry Potter (et j'traumatise déjà le petiot...), j'en suis moyennement satisfaite, mais bon, à vos critiques ! D'ailleurs, je n'ai pas pris le temps de vérifier certains trucs, j'ai du écrire des conneries. Sirius et Regulus ont bien un père non ? J'ai l'impression de n'en entendre jamais parler...

J'ai du aussi faire des bêtises car je n'ai jamais posté dans une communauté. Bref, désolée.
(3è version : LJ ne m'aime pas, c'est certain)

   Regulus n'avait jamais vraiment compris ce qu'on attendait de lui. Il était la fierté de ses parents, le noble descendant de la prestigieuse famille Black, mais les décevait.

Sirius, d'un an son aîné, était intelligent, brillant et malin. Il attirait la sympathie par son oeil vif et sa fossette rieuse. Mère lui prédisait toujours un bel avenir, elle l'imaginait déjà marié avec une Sang-Pure renommée, assurant avec succès la succession de la famille. La seule chose qui déplaisait en lui, c'était sa fougue et sa capacité à se fourrer dans toutes sortes d'ennuis. Déjà tout petit, il négligeait les longues histoires que lui racontait Père sur une époque lointaine et révolue, « L'âge d'or des sorciers », où on pouvait en toute impunité torturer de vils et misérables moldus, pour crapahuter dans les champs, grimper dans les arbres et se cacher dans les broussailles. Ni les remontrances de Père, ni les punitions et glapissements de Mère, qui trouvaient ce trait de caractère bien trop peu glorieux, ne purent y changer quoi que ce soit. Sirius avait un caractère fort et ne se laissait pas influencer. La première fois qu'il fit usage de magie, ce fut pour braver un interdit : il ouvrit le placard où on avait caché son balai confisqué. Il reçut des félicitations et une gifle.

Regulus vénérait son grand frère avec son lot d'adoration et de haine. Il admirait Sirius, souhaitait être comme lui, ainsi que pensent souvent les cadets qui prennent leurs aînés comme modèle, mais le jalousait profondément car lui était bien plus médiocre.

Certes, il suivait avec dévotion les enseignements de Père, était calme, austère, obéissant, et légèrement hautain. Un parfait petit Serpentard. En cela, il était le fils modèle, comparé à son frère. Mais à neuf ans, il n'avait toujours pas fait preuve du moindre pouvoir magique, et il en était terrorisé.

Il avait essayé, pourtant. Vers l'âge de cinq ans, par deux fois, il avait senti une étrange chaleur au creux de sa poitrine, mais alors qu'il se concentrait sur elle, elle avait subitement disparu sans aucun effet. Alors il éclatait en sanglots car il n'était pas à la hauteur.

Les années passèrent, Regulus n'y arrivait toujours pas, le regard que Sirius portait sur lui se faisait de plus en plus ennuyé, l'angoisse de Père et Mère montait et trouvait un sinistre écho en son coeur.

Il avait surpris quelques conversations entre Père et Mère. Ceux-ci s'inquiétaient grandement de l'incapacité de leur second rejeton.
-Et si c'était un Cracmol ? s'était un jour écrié Mère, du dégoût dans la voix.
-Ne dis pas de bêtises, aucun Sang-Pur ne peut être Cracmol ! Comment oses-tu avancer une chose pareille ? avait tonné Père.
-Mais s'il ne parvient pas à...
-C'est impossible, il y a une autre raison. Demain nous irons voir la vieille Belladonna, elle saura quoi faire.
   Sur la pointe des pieds, le petit Regulus avait regagné sa chambre et s'était enfoui sous les couvertures, en larmes. Un Cracmol était une créature infâme, autant qu'un Moldu. S'il s'avérait qu'il en était un... Personne ne l'aimerait jamais !
   A partir de ce jour, Regulus commença à faire pipi au lit la nuit.

Regulus garda un très mauvais souvenir de la visite à Belladonna. Sa boutique crasseuse se situait au fond de l'allée des Embrumes, endroit qui avait toujours terrifié le petit garçon, tant que son frère lui tenait la main pour le rassurer. Elle vendait des amulettes fabriquées on ne savait comment et trouvées on ne savait où, mais jouissait d'une petite notoriété grâce à ses prédictions. C'était une vieille femme édentée à l'haleine de soufre qui souriait pourtant de toutes ses dents lorsqu'on venait lui rendre visite. Assise derrière une antique table branlante, elle tendait alors une main cireuse et crochue vers les visiteurs, les invitant à approcher. Il fallut que Père pousse Regulus pour qu'il consente à s'installer en face de l'inquiétante voyante.
   Elle avait pris sa main, non sans un sursaut de la part du petit garçon, qui pleurait presque tant il voulait se trouver ailleurs, et avait marmonné une succession de mots dans une langue inconnue. Elle lui avait fait tenir un crâne de mouton, une pierre ponce, une langue de crapaud et un testicule humain.
   Au bout d'un quart d'heure, elle avait souri de toutes ses dents pourries et avait dit, d'une voix qui rappelait le grincement d'un ongle sur une vitre :
-Voilà un garçon qui aura à décider de son destin, ça... Tu ne sais pas ce qui t'attend, mon petit, mais tu risques d'être surpris...
-Avez-vous vu quelque chose sur Poudlard ? Sur la magie ?
   La vieille répondit au ton empressé de Mère par un simple hochement de tête.
-Non, non. Je ne sais pas. Je ne vois pas, je sens. Je ne sais pas...
   Et rien ne put lui en faire dire d'avantage. Mais Regulus se sentit vraiment mal à l'aise en partant, tiré par des parents mécontents, car l'ancêtre le fixait avec des yeux brillants et intéressés.

Regulus dut supporter les tentatives de Père pour lui extorquer de la magie. Cela commença par de simples conseils, des exercices de concentration, puis des menaces, puis la violence pour tenter de le faire réagir par la force. Il pleurait beaucoup. Il avait mal au ventre sans arrêt. Il ne montrait toujours pas le moindre pouvoir magique.

Un jour, alors qu'il avait huit ans, Sirius, qui ne lui parlait pourtant pas beaucoup, vint le voir un soir en secret dans sa chambre.
-Je ne sais pas ce qui se passe avec toi, mais moi je m'en fiche. Tu es mon frère et je t'aime, même si tu es un peu bizarre, lui souffla-t-il en se pelotonnant contre lui.
   Il s'endormirent l'un contre l'autre, comme lorsqu'ils étaient tous petits.
   Ce fut la seule nuit ou Regulus ne s'oublia pas dans son sommeil.

Regulus appréhendait le premier septembre. Pour la première fois, son frère n'allait plus être à la maison. Il allait étudier dans une école pour apprendre la magie. Il avait été choisi, Regulus avait vu la lettre. Et lui, misérable petit, allait rester à la merci de Père et Mère, seul et vulnérable, et peut-être pour toute sa vie. Il savait qu'il déshonorait la famille. Jamais il ne s'était senti aussi mal.

La Gare de King's Cross, le chatoyant Poudlard Express ne parvinrent pas à lui faire oublier qu'il se sentait comme un veau qu'on conduit à l'abattoir. Il allait perdre son frère, son seul ami, son seul soutien. Il pleura toutes les larmes de son corps, s'agrippa à ses vêtements, si bien qu'il se fit violemment gronder. Rien ne put empêcher son frère de monter dans le train avec sa grosse valise, lui qui paraissait heureux et anxieux à la fois, de s'installer dans un compartiment et de les saluer de la fenêtre ouverte.

Lorsque le train s'ébranla, Regulus crut qu'il allait mourir. Jamais il n'avait autant souffert. Il échappa à la poigne de Mère et courut le long du quai, appelant son frère dans des sanglots désespérés. Et puis, alors qu'il sentait que toute force allait l'abandonner, une puissance telle qu'il n'en avait jamais connue explosa en lui et la masse énorme du train stoppa soudainement dans un atroce crissement. Des cris retentirent dans le train.
-Qu'est-ce qui se passe ?!
-Pourquoi nous sommes-nous arrêtés ?
   Seules quelques personnes comprirent la raison de cet arrêt brutal, et Père et Mère furent ébahis et fiers de la puissance qu'avait déployée leur rejeton pour sa première manifestation magique. Sirius arbora un sourire plus canaille que jamais, et hurla à l'attention de son cadet, qui pleurait et riait à la fois :
-On partira ensemble l'année prochaine, demi-portion ! 
 

oneshot, auteur : jaakublue, défi : 1e manifestations de magie, walburga, orion, sirius

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