Jamais deux sans trois
Titre : Jamais deux sans trois
Auteur :
twinzie
Membre de la Famille : Arthur et Molly
Catégorie : Visite surprise
Rating : G
Warning : Niaiseries
Note : Ce n'est que du repostage, cet OS avait déjà été posté sur mon LJ, mais comme les personnages font partie du Terrier, autant les remettre chez eux ^^
Jamais deux sans trois
Dans la salle commune des Gryffondors
- Allez Weasley, fais pas ton timide !
Les oreilles d’Arthur prirent soudainement une jolie teinte rouge, synonyme de sa gêne tout aussi soudaine.
Il était plutôt timide et discret, connu pour ses loufoqueries et sa passion pour les objets moldus. Arthur était, cependant, l’ami de tout le monde. Les élèves l’aimaient bien.
- Vas la voir, Arthur. C’est maintenant ou jamais.
- On ne s’est jamais parlé en sept ans, répliqua Arthur pour essayer de se trouver encore des excuses.
- Un jour, elle t’a dit merci quand tu as ramassé ses livres.
- On est dans la même classe.
- Molly fait souvent la brave mais elle est assez timide.
- Elle n’est pas la seule.
- Ta famille ne t’a jamais dit que c’était aux garçons de faire le premier pas ? Se moqua gentiment Rudolf.
Arthur soupira longuement. Son ami avait raison, il devait aller voir Molly Prewett avant la fin de l’année, mais pour l’instant il se contenta de l’observer un peu plus. De plus, il ne lui avait pas avoué, qu’en fait, il était déjà allé voir Molly. Il lui a même fallu trois tentatives pour lui demander d’aller faire un tour à Pré-au-Lard lors de leur prochaine visite dans deux semaines.
Arthur reconnaissait que Molly n’était pas la fille la plus belle de l’école. Elle était jolie, tout simplement. Les garçons ne se retournaient pas sur son passage, sauf lui. Elle n’avait pas la taille fine, ni la discrétion de certaines jeunes filles. Elle n’hésitait pas à tenir tête aux plus bornés et ne perdait jamais une occasion de remettre ses deux grands frères à leur place quand il la taquinait. Elle parlait beaucoup mais jamais à lui. Elle avait souvent un sourire aux lèvres et dans les rares moments où il la voyait sans, elle lui semblait bien triste. Et elle l’attirait comme un aimant. Aussi, avec son air parfois empoté et sa timidité, Arthur s’était souvent demandé comment l’approcher. Cela faisait presque sept ans qu’ils se côtoyaient quotidiennement et il n’arrivait guère à lui souhaiter bonjour sans rougir.
Avant de réussir à l’inviter, il avait essayé de lui parler deux fois et n’avait fait que rougir et bafouiller. Il ne savait, d’ailleurs, pas où il avait pu trouver le courage d’aller la voir une troisième fois, tellement les deux fois précédentes, il s’était senti honteux et humilié tout seul.
- Ne te retourne pas, Molly, mais Arthur te regarde.
Molly se raidit mais ne se retourna pas.
- Il me regarde depuis longtemps ?
- Un moment, oui. Il a l’air concentré comme si tu cachais la clé d’une énigme qu’il veut réussir.
- Daisy, ne dis pas de bêtises. Et puis, tu te trompes. C’est peut-être toi qu’il regarde.
- Aucune chance, Molly, il te dévore des yeux et ce n’est pas la première fois.
Molly ne répliqua pas pour se replonger dans son devoir. Elle avait toujours de la répartie, mais Daisy savait qu’en amenant Arthur Weasley sur le tapis, elle était sûre de lui clouer le bec.
- Si tu attends qu’il fasse le premier, tu finiras vieille fille, se moqua Daisy.
- Il l’a déjà fait, ne put se retenir Molly.
- Pardon ?!
Tellement surprise, Daisy avait presque hurlé ce mot dans la salle commune et plusieurs têtes s’étaient levées pour les regarder comme dans une foire aux bestiaux. Molly n’aimait pas être le centre de toute l’attention, aussi, elle intima à Daisy de baisser d’un ton, si elle voulait tout savoir.
- Très bien. Motus et bouche cousue. Maintenant raconte.
- Il m’a juste invité à aller à Pré-au-Lard avec lui.
- Pour la sortie officielle ?
- Bien sûr !
- Molly, c’est dans deux semaines ! S’insurgea son amie.
- Je le sais bien. Et alors ?
Daisy la regarda avec un air désolé.
- C’est très bien comme ça, déclara Molly avec véhémence. Au moins, j’ai le temps de…
- De ?
- Et bien, je ne sais pas ce que c’est, moi, de sortir avec un garçon ! Je ne suis pas comme toi.
- C’est très simple. Tu le rejoins à l’heure et à l’endroit prévu et puis au bout d’un moment, tu glisses ta main dans la sienne et à la fin, tu l’embrasses, ce n’est pas bien compliqué.
- Ni très romantique, grimaça Molly. Et puis, il ne m’a même pas dit à quelle heure, nous nous retrouverons, ni où. Il s’est aussi bien moqué de moi.
- Bien sûr que non, répliqua aussitôt Daisy. Arthur est incapable de faire une telle chose. Ce garçon est un agneau.
Molly se tut et se prit la tête entre les mains. Elle savait très bien ce que les gens de Poudlard pensaient d’elle. Beaucoup de garçons ne la trouvaient pas attirante et elle disait qu’elle s’en fichait. En réalité, elle s’en fichait vraiment, l’opinion des autres n’était jamais bonne à prendre en compte. Ses parents le lui avaient assez répété. Avec Gideon et Fabian, elle se sentait en sécurité, comme protégée des mauvaises langues. Ses frères étaient très populaires à Poudlard, mais maintenant qu’ils avaient quitté l’école, elle se sentait un peu plus vulnérable.
Elle ne put retenir un sourire en pensant à Arthur Weasley. Il ne semblait pas plus rassuré qu’elle, quand il avait essayé de lui parler la première fois, il s’était planté devant elle, alors qu’elle retrouvait seule à la salle commune et lui avait souhaité bonjour alors que le couvre-feu était sur le point de prendre lieu. Ensuite, il avait violemment rougi, même si elle n’était pas non plus toute blanche. Et puis, ils s’étaient observés comme deux citrouilles sur une table. Elle ne savait pas quoi lui dire et lui peinait à trouver ses mots alors après un autre bafouillage, il était parti comme s’il avait eu le Sinitros aux fesses et Molly s’était sentie un peu plus dépitée.
La seconde tentative d’Arthur n’avait pas été beaucoup plus fructueuse. Molly lui avait fait un sourire pour l’encourager à parler mais à part un « excuse-moi de t’avoir dérangé » elle n’avait rien obtenu d’autre.
La jeune fille s’était alors dit jamais deux sans trois et espérait encore qu’il viendrait lui demander ce qu’il voulait réellement.
Il l’avait retrouvé à la bibliothèque où elle bûchait atrocement sur ses potions. Ce n’était pas l’élève la plus brillante et toutes les matières lui demandaient des efforts, mais les potions étaient sa bête boire.
- Bonjour Molly.
Elle lui avait timidement sourit, non sans avoir sursauté de son intrusion, elle qui pensait être bien caché.
- Je suis désolé de t’avoir fait peur.
- Ce n’est pas grave. Tu voulais me demander quelque chose ?
L’assurance de la jeune fille sonnait faux, mais elle eut le mérite de donner du courage à Arthur qui se lança enfin.
- C’était pour te demander d’aller à Pré-au-Lard avec moi, enchaina-t-elle à une allure folle. Enfin, si tu es d’accord. Tu n’es pas obligée. Je comprendrais parfaitement si tu ne voulais…
- Je veux bien.
Son cœur de jeune fille romantique avait fait un bon dans sa poitrine et ses joues s’étaient colorées, mais pas autant que celles d’Arthur.
- Merci. Bon courage pour tes devoirs.
Et depuis Molly souriait chaque fois qu’elle y repensait. Si elle n’avait pas la tête bien calée sur ses épaules, elle aurait été capable de faire une croix sur chaque jour qui la séparaient de cette fameuse sortie à Pré-au-Lard. C’était son premier rendez-vous et elle se plaisait à imaginer comment ça allait se passer. Est-ce qu’il allait l’embrasser ? Lui prendre la main pour se balader dans les rues ? Elle laissa bien vite son imagination l’emporter et tant pis pour ses devoirs.
Dans la salle commune des Gryffondors, deux semaines plus tard
Il était tard et la nuit était plutôt fraîche, mais Arthur ne dormait pas. Son rendez-vous de demain avec Molly le rendait nerveux et encore plus maladroit que d’habitude, ce qui n’était pas peu dire. Surtout qu’elle ne lui avait pas reparlé depuis deux semaines et il se demandait si elle n’avait pas oublié. Après tout, ce serait fort possible et il ne lui en voudrait pas car à sa place, il serait sûrement oublié aussi. Seulement, il n’avait pas prévu qu’elle aussi, serait nerveuse à cause de demain, alors quand il la vit descendre dans la salle commune enroulée dans sa robe de chambre, il rougit.
- Bonsoir.
- Bonsoir, Molly.
Timidement, elle vint prendre place non loin de lui. La lueur des flammes pour seule lumière lui permettait de cacher la rougeur de leurs joues. Ils se regardaient souriant doucement, se traitant chacun mentalement de débile et empoté. Molly avait l’impression d’être dans une mauvaise scène d’amour de roman où le personnage principal était une jeune fille des plus niaises.
- C’est toujours d’accord pour demain ? Demanda soudain Arthur.
- Bien sûr. Enfin, si ça ne te pose pas de problèmes ?
- Oh ! Non.
Arthur ne voulait pas laisser le silence s’installer, aussi fit-il marcher son imagination à toute allure pour essayer de trouver un sujet de conversation pas trop bête.
- Que font tes frères depuis qu’ils ont quitté Poudlard ? Demanda-t-il à la jeune fille, en se sentant immédiatement bête de ne pas avoir trouvé mieux.
- Fabian essaye de rentrer à Gringotts et Gideon travaille, il est Auror. Je n’ai pas beaucoup de nouvelles d’eux, mais au moins, maintenant, ils ne passent plus leur temps à m’embêter. Je ne sais même pas si tu as des frères et sœurs ?
- Une sœur, Muriel. Elle est un peu… comment dire, aigrie, grimaça Arthur, mais bon, quand on la connaît, ça va. Et mon frère Septimus est quelque part en train de parcourir le monde.
La conversation fut lancée et au fils des minutes, ils parlèrent de tout et de rien, de Poudlard, de leur famille et de bien d’autres choses. Ils finirent aussi par être plus à l’aise ensemble. Arthur se surpris à faire quelques blagues auxquelles, Molly, en bon public, rigola. Il lui parla des moldus et de leurs inventions surprenantes en long, en large et en travers et si elle trouvait cela inintéressant, elle se tut et l’écouta patiemment. Elle aurait pu l’écouter des heures encore si la fatigue ne commençait pas à pointer son nez. Maintenant qu’elle n’était plus angoissée pour leur rendez-vous de demain, Molly était prête pour une bonne nuit de sommeil. Et son bâillement qu’elle voulut discret, n’échappa pas au jeune homme.
- Excuse-moi, je ne voulais pas t’ennuyer, quand je commence à parler des moldus, j’ai dû mal à me réfréner ensuite, surtout quand j’ai un public aussi attentif.
- Tu ne m’ennuies pas, au contraire, je ne savais pas qu’ils savaient faire tant de choses. C’est juste qu’il commence à se faire tard.
- Tu as raison, je vais aller me mettre au lit également. Bonne nuit, Molly.
- Bonne nuit à toi aussi. A demain.
- Oui.
Il sourit et la regarda s’engouffrer dans les escaliers pour rejoindre son dortoir. Maintenant, il était soulagé. Convaincu que demain serait une excellente journée, il remonta à son tour dans son dortoir. Demain, il allait avoir son premier vrai rendez-vous avec Molly Prewett et il était tout fier. Leur conversation de ce soir lui avait mis l’eau à la bouche pour leur lendemain après-midi. En fait, il considérait cette soirée comme une sorte de rendez-vous secret et imprévu qui leur avait permis de briser la glace avant demain. Arthur s’endormit donc l’esprit léger, cessant d’inventer tous les scénarios possibles et inimaginables sur leur prochaine sortie.
Auteur :
twinzie
Membre de la Famille : Arthur et Molly
Catégorie : Visite surprise
Rating : G
Warning : Niaiseries
Note : Ce n'est que du repostage, cet OS avait déjà été posté sur mon LJ, mais comme les personnages font partie du Terrier, autant les remettre chez eux ^^
Jamais deux sans trois
Dans la salle commune des Gryffondors
- Allez Weasley, fais pas ton timide !
Les oreilles d’Arthur prirent soudainement une jolie teinte rouge, synonyme de sa gêne tout aussi soudaine.
Il était plutôt timide et discret, connu pour ses loufoqueries et sa passion pour les objets moldus. Arthur était, cependant, l’ami de tout le monde. Les élèves l’aimaient bien.
- Vas la voir, Arthur. C’est maintenant ou jamais.
- On ne s’est jamais parlé en sept ans, répliqua Arthur pour essayer de se trouver encore des excuses.
- Un jour, elle t’a dit merci quand tu as ramassé ses livres.
- On est dans la même classe.
- Molly fait souvent la brave mais elle est assez timide.
- Elle n’est pas la seule.
- Ta famille ne t’a jamais dit que c’était aux garçons de faire le premier pas ? Se moqua gentiment Rudolf.
Arthur soupira longuement. Son ami avait raison, il devait aller voir Molly Prewett avant la fin de l’année, mais pour l’instant il se contenta de l’observer un peu plus. De plus, il ne lui avait pas avoué, qu’en fait, il était déjà allé voir Molly. Il lui a même fallu trois tentatives pour lui demander d’aller faire un tour à Pré-au-Lard lors de leur prochaine visite dans deux semaines.
Arthur reconnaissait que Molly n’était pas la fille la plus belle de l’école. Elle était jolie, tout simplement. Les garçons ne se retournaient pas sur son passage, sauf lui. Elle n’avait pas la taille fine, ni la discrétion de certaines jeunes filles. Elle n’hésitait pas à tenir tête aux plus bornés et ne perdait jamais une occasion de remettre ses deux grands frères à leur place quand il la taquinait. Elle parlait beaucoup mais jamais à lui. Elle avait souvent un sourire aux lèvres et dans les rares moments où il la voyait sans, elle lui semblait bien triste. Et elle l’attirait comme un aimant. Aussi, avec son air parfois empoté et sa timidité, Arthur s’était souvent demandé comment l’approcher. Cela faisait presque sept ans qu’ils se côtoyaient quotidiennement et il n’arrivait guère à lui souhaiter bonjour sans rougir.
Avant de réussir à l’inviter, il avait essayé de lui parler deux fois et n’avait fait que rougir et bafouiller. Il ne savait, d’ailleurs, pas où il avait pu trouver le courage d’aller la voir une troisième fois, tellement les deux fois précédentes, il s’était senti honteux et humilié tout seul.
- Ne te retourne pas, Molly, mais Arthur te regarde.
Molly se raidit mais ne se retourna pas.
- Il me regarde depuis longtemps ?
- Un moment, oui. Il a l’air concentré comme si tu cachais la clé d’une énigme qu’il veut réussir.
- Daisy, ne dis pas de bêtises. Et puis, tu te trompes. C’est peut-être toi qu’il regarde.
- Aucune chance, Molly, il te dévore des yeux et ce n’est pas la première fois.
Molly ne répliqua pas pour se replonger dans son devoir. Elle avait toujours de la répartie, mais Daisy savait qu’en amenant Arthur Weasley sur le tapis, elle était sûre de lui clouer le bec.
- Si tu attends qu’il fasse le premier, tu finiras vieille fille, se moqua Daisy.
- Il l’a déjà fait, ne put se retenir Molly.
- Pardon ?!
Tellement surprise, Daisy avait presque hurlé ce mot dans la salle commune et plusieurs têtes s’étaient levées pour les regarder comme dans une foire aux bestiaux. Molly n’aimait pas être le centre de toute l’attention, aussi, elle intima à Daisy de baisser d’un ton, si elle voulait tout savoir.
- Très bien. Motus et bouche cousue. Maintenant raconte.
- Il m’a juste invité à aller à Pré-au-Lard avec lui.
- Pour la sortie officielle ?
- Bien sûr !
- Molly, c’est dans deux semaines ! S’insurgea son amie.
- Je le sais bien. Et alors ?
Daisy la regarda avec un air désolé.
- C’est très bien comme ça, déclara Molly avec véhémence. Au moins, j’ai le temps de…
- De ?
- Et bien, je ne sais pas ce que c’est, moi, de sortir avec un garçon ! Je ne suis pas comme toi.
- C’est très simple. Tu le rejoins à l’heure et à l’endroit prévu et puis au bout d’un moment, tu glisses ta main dans la sienne et à la fin, tu l’embrasses, ce n’est pas bien compliqué.
- Ni très romantique, grimaça Molly. Et puis, il ne m’a même pas dit à quelle heure, nous nous retrouverons, ni où. Il s’est aussi bien moqué de moi.
- Bien sûr que non, répliqua aussitôt Daisy. Arthur est incapable de faire une telle chose. Ce garçon est un agneau.
Molly se tut et se prit la tête entre les mains. Elle savait très bien ce que les gens de Poudlard pensaient d’elle. Beaucoup de garçons ne la trouvaient pas attirante et elle disait qu’elle s’en fichait. En réalité, elle s’en fichait vraiment, l’opinion des autres n’était jamais bonne à prendre en compte. Ses parents le lui avaient assez répété. Avec Gideon et Fabian, elle se sentait en sécurité, comme protégée des mauvaises langues. Ses frères étaient très populaires à Poudlard, mais maintenant qu’ils avaient quitté l’école, elle se sentait un peu plus vulnérable.
Elle ne put retenir un sourire en pensant à Arthur Weasley. Il ne semblait pas plus rassuré qu’elle, quand il avait essayé de lui parler la première fois, il s’était planté devant elle, alors qu’elle retrouvait seule à la salle commune et lui avait souhaité bonjour alors que le couvre-feu était sur le point de prendre lieu. Ensuite, il avait violemment rougi, même si elle n’était pas non plus toute blanche. Et puis, ils s’étaient observés comme deux citrouilles sur une table. Elle ne savait pas quoi lui dire et lui peinait à trouver ses mots alors après un autre bafouillage, il était parti comme s’il avait eu le Sinitros aux fesses et Molly s’était sentie un peu plus dépitée.
La seconde tentative d’Arthur n’avait pas été beaucoup plus fructueuse. Molly lui avait fait un sourire pour l’encourager à parler mais à part un « excuse-moi de t’avoir dérangé » elle n’avait rien obtenu d’autre.
La jeune fille s’était alors dit jamais deux sans trois et espérait encore qu’il viendrait lui demander ce qu’il voulait réellement.
Il l’avait retrouvé à la bibliothèque où elle bûchait atrocement sur ses potions. Ce n’était pas l’élève la plus brillante et toutes les matières lui demandaient des efforts, mais les potions étaient sa bête boire.
- Bonjour Molly.
Elle lui avait timidement sourit, non sans avoir sursauté de son intrusion, elle qui pensait être bien caché.
- Je suis désolé de t’avoir fait peur.
- Ce n’est pas grave. Tu voulais me demander quelque chose ?
L’assurance de la jeune fille sonnait faux, mais elle eut le mérite de donner du courage à Arthur qui se lança enfin.
- C’était pour te demander d’aller à Pré-au-Lard avec moi, enchaina-t-elle à une allure folle. Enfin, si tu es d’accord. Tu n’es pas obligée. Je comprendrais parfaitement si tu ne voulais…
- Je veux bien.
Son cœur de jeune fille romantique avait fait un bon dans sa poitrine et ses joues s’étaient colorées, mais pas autant que celles d’Arthur.
- Merci. Bon courage pour tes devoirs.
Et depuis Molly souriait chaque fois qu’elle y repensait. Si elle n’avait pas la tête bien calée sur ses épaules, elle aurait été capable de faire une croix sur chaque jour qui la séparaient de cette fameuse sortie à Pré-au-Lard. C’était son premier rendez-vous et elle se plaisait à imaginer comment ça allait se passer. Est-ce qu’il allait l’embrasser ? Lui prendre la main pour se balader dans les rues ? Elle laissa bien vite son imagination l’emporter et tant pis pour ses devoirs.
Dans la salle commune des Gryffondors, deux semaines plus tard
Il était tard et la nuit était plutôt fraîche, mais Arthur ne dormait pas. Son rendez-vous de demain avec Molly le rendait nerveux et encore plus maladroit que d’habitude, ce qui n’était pas peu dire. Surtout qu’elle ne lui avait pas reparlé depuis deux semaines et il se demandait si elle n’avait pas oublié. Après tout, ce serait fort possible et il ne lui en voudrait pas car à sa place, il serait sûrement oublié aussi. Seulement, il n’avait pas prévu qu’elle aussi, serait nerveuse à cause de demain, alors quand il la vit descendre dans la salle commune enroulée dans sa robe de chambre, il rougit.
- Bonsoir.
- Bonsoir, Molly.
Timidement, elle vint prendre place non loin de lui. La lueur des flammes pour seule lumière lui permettait de cacher la rougeur de leurs joues. Ils se regardaient souriant doucement, se traitant chacun mentalement de débile et empoté. Molly avait l’impression d’être dans une mauvaise scène d’amour de roman où le personnage principal était une jeune fille des plus niaises.
- C’est toujours d’accord pour demain ? Demanda soudain Arthur.
- Bien sûr. Enfin, si ça ne te pose pas de problèmes ?
- Oh ! Non.
Arthur ne voulait pas laisser le silence s’installer, aussi fit-il marcher son imagination à toute allure pour essayer de trouver un sujet de conversation pas trop bête.
- Que font tes frères depuis qu’ils ont quitté Poudlard ? Demanda-t-il à la jeune fille, en se sentant immédiatement bête de ne pas avoir trouvé mieux.
- Fabian essaye de rentrer à Gringotts et Gideon travaille, il est Auror. Je n’ai pas beaucoup de nouvelles d’eux, mais au moins, maintenant, ils ne passent plus leur temps à m’embêter. Je ne sais même pas si tu as des frères et sœurs ?
- Une sœur, Muriel. Elle est un peu… comment dire, aigrie, grimaça Arthur, mais bon, quand on la connaît, ça va. Et mon frère Septimus est quelque part en train de parcourir le monde.
La conversation fut lancée et au fils des minutes, ils parlèrent de tout et de rien, de Poudlard, de leur famille et de bien d’autres choses. Ils finirent aussi par être plus à l’aise ensemble. Arthur se surpris à faire quelques blagues auxquelles, Molly, en bon public, rigola. Il lui parla des moldus et de leurs inventions surprenantes en long, en large et en travers et si elle trouvait cela inintéressant, elle se tut et l’écouta patiemment. Elle aurait pu l’écouter des heures encore si la fatigue ne commençait pas à pointer son nez. Maintenant qu’elle n’était plus angoissée pour leur rendez-vous de demain, Molly était prête pour une bonne nuit de sommeil. Et son bâillement qu’elle voulut discret, n’échappa pas au jeune homme.
- Excuse-moi, je ne voulais pas t’ennuyer, quand je commence à parler des moldus, j’ai dû mal à me réfréner ensuite, surtout quand j’ai un public aussi attentif.
- Tu ne m’ennuies pas, au contraire, je ne savais pas qu’ils savaient faire tant de choses. C’est juste qu’il commence à se faire tard.
- Tu as raison, je vais aller me mettre au lit également. Bonne nuit, Molly.
- Bonne nuit à toi aussi. A demain.
- Oui.
Il sourit et la regarda s’engouffrer dans les escaliers pour rejoindre son dortoir. Maintenant, il était soulagé. Convaincu que demain serait une excellente journée, il remonta à son tour dans son dortoir. Demain, il allait avoir son premier vrai rendez-vous avec Molly Prewett et il était tout fier. Leur conversation de ce soir lui avait mis l’eau à la bouche pour leur lendemain après-midi. En fait, il considérait cette soirée comme une sorte de rendez-vous secret et imprévu qui leur avait permis de briser la glace avant demain. Arthur s’endormit donc l’esprit léger, cessant d’inventer tous les scénarios possibles et inimaginables sur leur prochaine sortie.