Mezerhian - les cachots

Apr 20, 2020 11:38

Titre: Les cachots
Fandom : Mézérhían
Personnage : Dalaigh - Bradën - Rodàan - Aodhaàn - Sellod - Daleron - Maeron -
Rating : PG-13
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 2591 mots

- Nous en avons tué une dizaine dans les étages, leur expliqua Rodàan dont la broigne était maculée de sang. La plupart d'entre eux se réveillaient à peine, c'était du gâteau.

Bradën dont le bras avait été blessé au niveau du biceps acquiesça d'un signe de tête. Maeron jeta un coup d’œil rapide à sa plaie mais elle était superficielle. Leurs compagnons les avaient rejoints dans les étrois couloirs des cachots et il était temps maintenant d'organiser les choses.

- Sellod et Daleròn, continuez de fouiller chaque pièce de cette demeure, ordonna Aodhaàn. Mais je penses que nous avons eut toute la garnison.
- Une vingtaine d'Estiens pour garder cet endroit, s'effara Rodaàn. C'est ….
- ...une prison, l’interrompit Maeron. Simplement un endroit ou garder des hommes enfermés comme du bétail. Ils n'avaient pas besoin d'être plus.

Aodhaàn et lui avaient trouvé trois cellules similaire à la première. Ils avaient utilisé les trousseaux de clé trouvés sur les cadavres des gardes et avaient entreprit d'ouvrir les cages. Au moins une centaine d'hommes du Reyr se trouvaient là. Il n'avaient pas prit le temps de compter car l'odeur des soldats morts en détention était insupportable et qu'il y avait pas mal de blesser à évacuer.

- Aidez les plus faibles à se rendre aux étages supérieurs, indiqua Maeron à Dalaigh, Rodàan et Bradën. Il faut qu'ils se lavent et se reposent.
- A vos ordre mon Lieutenant, le taquina Rodàan

Bradën lui administra une bourrade d’avertissement mais Maeron se contenta de lever les yeux au ciel. Les soldats qui remontaient péniblement les couloirs par leurs propres moyens étaient sales, dénutris, blessés pour la plupart et affaiblis par leurs conditions de détention. Ils allaient avoir du pain sur la planche pour soigner tout le monde.

- Maeron !

Le cri d'Aodhaàn le prit au dépourvu et il rejoignit rapidement le chevalier. Ce dernier s'était enfoncé un peu plus avant dans l'étroit couloir et se tenait devant une cellule plus petite. Elle était d'ailleurs tellement étroite que l'homme qui y était recroquevillé tenait toute la place. Maeron se saisit de la torche la plus proche et l’avança vers la grille. Une fois debout le prisonnier devrait faire approximativement sa taille mais il était assis par terre, la tête appuyée dans l'angle de la minuscule cellule. Ses cheveux étaient d’une couleur indescriptible tant il était sale et son visage était tellement tuméfié qu'il en paraissait boursouflé. Du sang suintait de plusieurs balafres et Maeron repéra aussitôt les signes d'infections. Sa tenue par contre, bien que déchirée et crasseuses ne laissait aucun doute quant à son identité.

- Seigneur Rhiàn..., souffla Aodhaàn

Le prisonnier eut un petit rire amer qui se transforma en toux caverneuse.

- Cela fait bien longtemps que l'on ne m'avais pas appelé comme ça... ces dernier temps c'était plutôt « Karauk »

La voix de Canthaïr Rhiàn était rauque et Maeron se demanda si c'était son timbre naturel ou si c'était le silence prolongé et les sévices subit qui en étaient responsable.

- Que signifie «  Karauk » ? s'enquit Maeron, ne sachant pas quoi dire d'autre dans cette situation pour le moins inattendue.

Il se tourna vers Aodhaàn qui faisait tourner les différentes clé dans ses mains épaisses pour tenter de déverrouiller la cellule.

- Je ne parle pas aussi bien l'Estien que Daleròn mais je crois que c'est une insulte, répondit-il, concentré sur sa tâche.

Le chasseur fut étonné d'apprendre que Daleròn parlait l'Estien.

- Mon Estien est plus que mauvais mais cela doit signifier quelque chose comme « pourriture », railla le prisonnier.

La porte de la cellule s'ouvrit enfin et Maeron se précipita à l'intérieur. Aodhaàn était trop carré pour s'y glisser lui même. Le chasseur s’accroupit devant le Seigneur Rhiàn qui releva la tête. Son regard noisette le frappa et Maeron eut un pincement au cœur. Malgré son état il était facile de deviner que Canthaïr Rhiàn était un homme séduisant ce qui devait avoir été également le cas de son frère.

- A qui ai-je l'honneur ? demanda le Seigneur de sa voix caverneuse.
- Ser Aodhaàn, se présenta le chevalier avec empressement. Et le Lieutenant Maeron...
- … Rashkaàn, finit Maeron à sa place pour ne pas qu'Aodhaàn ne prenne la liberté de dévoiler son nom de famille. Nous avons reçut ordre du Roi de vous retrouver.

Canthaïr se contenta de hocher la tête et Maeron devina à quel point ce simple geste lui coûtait.

- Pensez-vous être capable de marcher ? demanda-il en examinant brièvement les jambes du soldat.

La faible lumière ne lui permettait pas un examen minutieux mais ses jambes ne formaient pas d'angles étranges même si ces chausses étaient déchirées à certains endroits découvrant des plaies profondes.

- Seul... je ne pense pas, admit le Seigneur du Reyr.

Avouer ces faiblesses était déjà difficile pour un homme alors pour un Seigneur Maeron devinait que c'était plus dur encore.

- Mais avec votre aide peut être, reprit Canthaïr.

Maeron hocha la tête et se pencha pour glisser ses bras sous les épaules de Canthaïr. L'odeur qui émanait du corps du blessé était aussi nauséabonde que dans les autres cellules, la putréfaction en moins. Le chasseur grogna lorsqu'il souleva le Seigneur pour le mettre en position debout, ce dernier poussait sur ses jambes mais elles ne semblaient pas lui répondre. Dés qu'il fut redressé Aodhaàn pu entrer à son tour et l'aider à soutenir le blessé. Une fois hors de la cellule il prit place de l'autre coté de Canthaïr Rhiàn et commença alors une longue expédition pour sortir des cachots. Une fois dans le hall principal l'air était déjà plus respirable et fit un bien fou à Maeron qui était essoufflé par leur ascension.

- Je m'excuse, grogna le Reyr'en qui semblait lutter pour ne pas s'évanouir. Je suis un poids mort.
- Vous n'avez pas d'excuses à nous fournir Monseigneur, répondit aussitôt Aodhaàn. Vous êtes blessé...
- Pas Monseigneur, l'interrompit-il d'une voix faible. Canthaïr...appelez moi Canthaïr.

Maeron qui se contentait d'écouter resta coi devant de tels propos. Jamais il n'aurait imaginé qu'un Seigneur de province puisse ce montrer aussi simple. Il comprenait mieux pourquoi cet homme s'entendait si bien avec Tea.

Maeron et Aodhaàn gravirent péniblement le premier escalier longèrent plusieurs couloirs du premier étage , s'engouffrèrent dans le première chambre ouverte qu'il trouvèrent, et y déposèrent délicatement Canthaïr sur le lit poussiéreux. Ce dernier avait perdu le peu de couleur qu'il lui restait et semblait sur le point de s'évanouir. Maeron remarqua que l'une de ses plaies à la cuisse était infectée et l'odeur qui s'en dégageait maintenant que leurs narines n'étaient plus malmenée par la puanteur des cachots ne signifiait rien de bon.

- Je vais m'occuper de panser ses plaies, assura Maeron à Aodhaàn qui était presque aussi blême que le Seigneur du Reyr. Toi il faut que tu organises les choses.

Aodhaàn acquiesça avant de lui poser la main sur l'épaule.

- Fais ce qu'il y a de mieux pour lui, souffla-t-il l'air grave.

De toute évidence le chevalier vivrait très mal de perdre l’homme qu'il cherchait depuis des semaines. De toute manière Maeron aurait bien été incapable de ne pas faire de son mieux pour soigner le Reyr'en. Il s'affaira autour de lui, le positionnant du mieux qu'il pu sur le lit pour que ce soit le plus confortable possible. Arrangeant les coussins en plume recouvert par une couverture poussiéreuse, et ouvrant les lourds rideaux pour faire entrer le plus de lumière dans la pièce. Quelques minutes après qu'Aodhaàn fut sortit ce fut Dalaigh qui entra. Le fauconnier émit un hoquet de surprise en découvrant l'état déplorable de Canthaïr Rhiàn.

- Dalaigh! grogna Maeron pour le sortir de sa transe. Trouve moi de l'eau chaude, du savon et des rechanges pour le Seigneur Rhiàn. Et appelle moi Sellod, je vais avoir besoin de ses talents de couturier.
- A vos ordres mon Lieutenant ! répondit aussitôt le fauconnier avant de disparaître.

Le Seigneur du Reyr eut un nouveau rire faible qui se transforma en une toux grasse.

- Vous êtes né pour donner des ordres, fit-il remarquer en reprenant son souffle.

Maeron lui jeta un regard amusé.

- Si vous saviez ! grommela-t-il.

Il se redressa et tira du bois poussiéreux d'une alcôve à coté de la cheminée. Ce dernier bien qu'ancien était sec et il en jeta habilement dans la cheminée. Il alluma rapidement un feu qui ronfla bientôt, réchauffant la pièce et l’atmosphère. Lorsque Maeron leva le yeux sur le manteau de l'âtre il tomba nez à nez avec un ours féroce dressé sur ses pattes. Le prédateur, les crocs à découverts et les griffes acérées était peint en blanc sur le linteau noir de la cheminée.

- L'ours est-il le symbole du Seigneur de l'Handor ? demanda-t-il à voix haute
- Il n'y a plus de Seigneur de l'Handor..., grommela Canthaïr en tournant péniblement la tête vers lui.

Maeron continua son exploration, bien que poussiéreux les appartements étaient luxueux et il se permit d'ouvrir les tiroirs d'une commode en se demanda à qui elle pouvaient avoir appartenu. Il trouva une chemise en lin qu'il sorti rapidement et fut des plus heureux lorsqu'il trouva un tiroir renfermant plusieurs bouteilles d'alcool fort.

Il retourna vers le lit, en déboucha une au liquide ambré et la tendit à Canthaïr. Ce dernier lui adressa un sourire crispé avant de boire une longue gorgée d'alcool. Maeron savait qu'il allait en avoir besoin et de toute évidence le Seigneur en était bien conscient. Il se demanda un instant s'il devait faire une quelconque demande agrémentée de formule de politesse avant de commencer à le déshabiller avant de décider que ce n'était pas la peine. Il allait soigner cet homme comme il aurait soigné n'importe quel soldat et le fait qu'il soit le Seigneur du Reyr n'y changerait rien.

Il entreprit alors de délacer sa broigne de cuir et préféra déchirer sa chemise plutôt que de la lui faire passer par la tête. Il eut du mal à décoller le tissu de certaines plaies dont les sudations s'étaient accrochées au tissu. Canthaïr ne broncha pas, se contentant d'une grimace de douleur lorsque le pus et les croûtes restaient accrochées à sa chemise. Il ne dit rien non plus lorsque Maeron entreprit de délacer ses chausses et les lui ôta, révélant sa nudité. Maeron ne put s’empêcher de soupirer en découvrant l’intégralité du corps du Seigneur. Les plaies étaient nombreuses et certaines étaient inquiétantes. Le corps de Canthaïr lui rappelait d'ailleurs étrangement le sien. Il comportait des brûlures à plusieurs endroits, des traces de lacérations et des hématomes en forme de doigts sur la gorge a ce détail près que Canthaïr avait subit ces sévices sur un laps de temps plus courts alors que Maeron les avaient enduré durant des années.

- Ce n'est pas beau à voir n'est ce pas Lieutenant ? fit remarquer le Reyr'en d'une voix faible.

Maeron releva les yeux se posant sur la brûlure ornant son pectoral droit. Elle n'était pas belle et avait du être faite avec un tisonnier mais elle n'était pas comparable avec celle qu'il avait dans le dos. Il n'avait que dix ans lorsque son père lui avait collé son Eiréhaàn'er dans le dos. Une peau d'enfant, fine et élastique qui avait brûlée au premier contact du métal rougi. Il avait mis des semaines à cicatriser et la fièvre provoquée par l'infection avait failli l'emporter. Seuls les soins consciencieux de sa mère et sa terrible détermination à vivre lui avait permis de continuer.

Canthaïr eut un petit sourire avant qu'une nouvelle quinte de toux rauque ne le secoue. Maeron était bien plus embêté par cette toux chargée que par les plaies marquant son corps.

- Je vais panser vos blessures Seigneur, mais ça risque de ne pas être agréable, le prévint Maeron exprimant ainsi à haute voix un fait dont ils avaient tout les deux conscience.

Il tendit à nouveau la bouteille d'alcool et Canthaïr leva une main faible pour s'en saisir. Il but plusieurs longues gorgées qui lui tirèrent une grimace avant de lui rendre la flasque.

- Vous devriez boire une lampée vous aussi, lui conseilla le Reyr'en.
- Je ne bois pas d'alcool.

Et surtout pas alors qu'il allait avoir besoin de tous ces sens pour sauver le chevalier. Néanmoins sa remarque avait claquée plus sèchement qu'il ne l'aurait souhaité et il entendit Canthaïr rire.

- Vous êtes un homme bien étrange.

Sellod choisi ce moment pour entrer dans la pièce et dès que ses yeux bleus se posèrent sur le Seigneur du Reyr il s'inclina avec une grâce étonnante pour un homme de sa stature.

- Nous allons nous passer de ces mondanités, rit Canthaïr. Surtout lorsque je ne suis même pas en état de vous rendre votre salut.

Canthaïr Rhiàn remonta un peu plus dans l'estime de Maeron même si ce comportement ne lui rappelait que trop bien quelqu'un à qui il faisait tout pour ne pas penser.

- Tu vas le tenir pendant que je le soigne, indiqua Maeron au géant roux qui s'était approché du lit.

Il se tourna ensuite vers le Seigneur qui était de plus en plus pâle.

- Je vais devoir gratter l'infection pour qu'elle ne se propage pas, si vous sentez que vous allez vous évanouir, laissez vous aller, ce sera plus... confortable pour tout le monde.

Un éclair d'inquiétude traversa le regard noisette de Canthaïr mais il hocha la tête pour signifier qu'il avait compris. Maeron n'attendit pas plus longtemps pour se mettre à la tache. Il tira la dague de son fourreau et la fit tournoyer dans les flammes pour la chauffer. Il détestait faire ça car le simple fait de voir rougir la lame dans les flammes lui rappelait la douleur intolérable et l'odeur de chaires brûlées mais il savait que c'était le meilleur moyen pour décaper une plaie. Il se mit très vite à l'ouvrage. Le Seigneur Rhiàn fit de son mieux, ne laissant échapper que très peu de grognements et s'appliquant à ne pas bouger avec l'aide de la contention de Sellod mais lorsque Maeron s'attaqua à la brûlure de son pectoral le Reyr'en s'évanouit. Le chasseur en fut le premier soulagé, ce genre de soin pouvait s'apparenter à de la torture et voir son patient souffrir autant était désagréable. Sellod l'aida alors a prodiguer les soins, recousant les plaies une fois qu'il les avaient assainies.

- Lieutenant ? l'interpella Dalaigh.

Maeron se tourna vers le fauconnier qui se tenait à la porte et devint plus pâle en apercevant le Seigneur inconscient et les plaies à vif.

- Que ce passe-t-il Dalaigh ? le relança le chasseur en voyant bien qu'il était sur le point de prendre la fuite.
- J'ai trouvé une sorte de … réserve, lui apprit le fauconnier en reprenant ses esprits. Je pense que c'était la pièce du Laarkï et il y a des plantes, je me suis diS...
- J'arrive tout de suite ! s'exclama Maeron en se redressant.

Son dos rendu raide par les soins le faisait souffrir sans compter que son épaule à peine en voie de cicatrisation le tiraillait.

- Termines de le recoudre, dit-il à Sellod qui opina du chef. Je vais voir si je peux trouver quelque chose d'utile.

Et sur ces mots il emboîta le pas à Dalaigh en espérant trouver dans les remèdes du Laarkï quelque chose qui soulagerait la toux du Seigneur Rhiàn et empêcherait l'infection de se propager. Il n'accepterait tout simplement pas d'avoir fait tout ce chemin pour le voir mourir.

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