Mezerhian - la chevalerie

Mar 02, 2020 21:57

Titre: La chevalerie
Fandom : Mézérhían
Personnage : Maeron - Aodhaàn - Dalaigh - Sellod - Daleròn - Bradën - Rodaàn
Rating : PG-13
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 2808 mots

Leur chemin à travers les collines et les Montagnes du Reyr se fit bientôt de plus en plus difficile. Au plus ils progressaient au plus les sentiers se montraient escarpés, montant à flanc de montagnes et descendant parfois à pics obligeant ainsi les cavaliers à descendre de leur montures pour répartir le poids et ne pas dégringoler la pente. Ils connurent également leurs premières chutes de neige, minime au vu de la quantité de neige qui recouvrait déjà les montagnes, mais chaque flocons glacés se posant sur les joues de Maeron le faisait frissonner. Heureusement l'intendant Elderad les avaient pourvu de vêtements plus solide qu'a leur arrivée et ils souffraient moins du froid que lorsqu'ils avaient traversé la frontière entre le Romerdhael et le Reyr.

C'était Dalaigh qui semblait le plus atteint par la rudesse du voyage. Le fauconnier parlait de moins en moins, il planquait ses doigts pourtant gantés à l'intérieur de sa veste fourrée et enfonçait tellement profondément son menton dans sa cape doublée de fourrure qu'il ne laissait voir de son visage que ces yeux. Parfois le soir Maeron l'observait à la dérobée s'attardant sur le bout de son nez rougis par le froid ou encore ses lèvres rendues bleues par les basses températures. Le fauconnier semblait moins bien supporter le froid que le reste de la troupe. Le peu de fois ou il s'exprimait s'était pour parler à Sellod du Maelgyn et de la chaleur qui devait y régner sur ses plages. Maeron ne l'interrompait pas, après tout il était plaisant dans ces contrées glaciale ou tout était devenu monochrome de songer à des espaces chaleureux ou les températures ne leur feraient pas regretter d'être venu.

Ses autres compagnons ne semblaient pas se plaindre du climat et il était amusant de voir la barbe de Sellod se couvrir de flocon. Cela faisait plus de dix jours qu'ils étaient en route et pourtant ils n'avaient pas l'impression d'avancer. Maeron savait que pour arriver en Handor il fallait traverser le Rijeikain et ils n'avaient encore vu aucune traces du fleuve.

La chose qui le satisfaisait le plus était de voir que la blessure de la jument c'était totalement résorbée. Elle ne boitait pas et avançait même d'un pas plus actif que les autres montures, poussant parfois le hongre bai de Maeron du bout de son nez comme pour protester contre sa lenteur. Là ou les autres chevaux semblaient peiner dans la neige elle semblait bondir sans être atteinte par la lourdeur de celle ci et sa robe gris acier parcourue de pommelures plus claires faisait écho aux couleurs du paysages les entourant.

Ils passaient parfois des heures sans parler, serrant les dents pour ne pas les claquer et se concentrant sur le chemin. Mais parfois quelqu'un, Daleròn le plus souvent, lançait un sujet et Maeron y prenait parfois part car parler lui donnait l'impression de se réchauffer. Ils traversaient une immense plaine neigeuse entre deux imposantes montagnes quand Rodaàn porta sa monture à hauteur de celle du chevalier.

- Alors ? demanda-t-il. As-t-on le droit de lancer des paris ?
- Sur quel sujet ? répondit Aodhaàn en se tournant vers le soldat.

Rodaàn lui lança un regard amusé tout en haussant les épaules.

- Le Seigneur Rhiàn bien sur, parce que d'accord on va traverser les montagnes à sa recherche mais on n'est pas sur de l'y trouver.
- En effet, grommela Maeron avec mauvaise humeur.

Il ne remettait en rien l'importance de leur mission mais il était bien trop d'accord avec le soldat pour que ça ne s'entende pas dans sa voix.

- Ça reste l’hypothèse la plus probable, le rabroua Aodhaàn.

Maeron vit du coin de l’œil Daleròn et Bradën talonner leur monture pour se rapprocher et entendre leur conversation tandis que Sellod venait glisser sa monture d'un blanc de neige contre la sienne.

- Résumons nos possibilités, s'amusa Daleròn a qui de toute évidence l'idée de paris plaisait beaucoup.
- Premièrement il est peut être mort au combat, commença Rodaàn

Ces paroles lui valurent un regard choqué de la part du fauconnier qui avait daigné sortir son visage de sa fourrure.

- On ne peut pas exclure cette hypothèse, se justifia le soldat.
- Ce serait la fin de la famille du Reyr, commenta doucement Bradën en se portant à hauteur de son ami.
- Le seigneur Rhiàn à un fils en bas age, les contredit Aodhaàn
- Il deviendrait Seigneur et protecteur du Reyr à l'age de trois ans, grommela Rodàan peu convaincu
- Le Seigneur Canthaïr Rhiàn est un excellent combattant ! protesta Dalaigh dont la voix était rendue rauque par le silence. Il est sortit premier de l'Eiréhaàn.

Maeron regarda le fauconnier qui semblait abasourdi par le fait que les soldats autour de lui puissent douter de l'ardeur au combat du protecteur du Reyr. Pour sa part il préféra tenir sa langue : sortir de l'Eiréhaàn n'éloignait pas la mort. Certes les chevaliers étaient de bons combattants mais un faux pas pouvait toujours arriver et le fait de trouver un adversaire plus fort ou d'être tout simplement prit au piège n'était pas exclu.

- Deuxième possibilité? chantonna Daleròn toujours de bonne humeur
- Il est retenu captif en Handor, insista Dalaigh qui de toute évidence croyait dur comme fer à cette éventualité.
- Probable, intervint cette fois Maeron. Mais pas certain.

Aodhaàn se tourna vers lui et lui adressa un regard surpris. Ils avaient discuté de tout cela en privé bien sur et Maeron était d'accord avec lui sur le fait que cette mission devait être menée à bout mais ce n'était pas pour cela qu'il croyait à l'emprisonnement de Canthaïr Rhiàn.

- L'intendant penche pour cette solution, lui rappela sèchement le chevalier. Il y aurait des témoignages..
- Des « on dits » plutôt, le corrigea Maeron avec humeur.
- Je suis certain que le Seigneur Rhiàn est prisonnier, reprit Dalaigh avec force. Sinon il aurait répondu à l'appel de son Roi.

Maeron serra les dents. Il n'aimait pas ne pas avoir toutes les cartes en mains pour prendre une décision. Il ne connaissait pas assez le Seigneur Rhiàn pour savoir comment pouvait agir cet homme. Les seuls connaissance qu'il avait de lui c'était des bribes de conversations qu'il avaient eues avec Tea et il évitait de s'en rappeler car il tentait toujours de chasser la jeune femme de ses pensées.

- On en arrive à la troisième hypothèse, dit il avec cynisme. Le Seigneur Rhiàn à trahis la couronne et sachant qu'on allait le chercher dans sa province il se cache.

Il aurait giflé Dalaigh qu'il n'aurait pas fait une tête différente. Il se couroussa sur sa monture et s'agita tellement que son faucon, jusque la perché sur son épaule, pris son envol. Même les autres soldats parurent abasourdis par ses propos, seul Aodhaàn ne réagit pas, après tout il avait lui même envisagé cette possibilité mais Maeron voyait bien qu'il la rejetait de tout son être.

- Ce serait un manquement à l'honneur, lui rappela Daleròn avec un sérieux déstabilisant.

Maeron, qui sentait son agacement augmenter sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, lui lança un regard furibond.

- L'honneur diffère selon le point de vue.

Le chasseur sentait que la conversation allait dévier et il n'était pas vraiment sur de vouloir emprunter cette voie. Il voulut écarter sa monture pour cesser ces bavardages mais Bradën l'interrompit.

- Cela reviendrait à renier ses vœux de chevalier, insista le soldat.

Maeron serra les dents, ne voulant pas se laisser emporte, néanmoins son cynisme pris le dessus et il lâcha :

- Il ne serait pas le premier.

Cette fois se fut Aodhaàn qui se tourna vers lui pour le fusiller du regard

- Que veux tu dire ? grogna le chevalier.

Maeron soupira avant de se mordre l'intérieur des joues. Il ne voulait pas entrer en conflit avec Aodhaàn mais il ne voulait pas non plus mentir ou cacher la vérité. Ce qu'il avançait était vrai, il en avait la preuve et il était temps que d'autres ouvrent les yeux. Il estimait les soldats de cette unité, il avait appris à les connaître, il leur avait accordé sa confiance comme ils lui accordaient la leur mais il abhorrait leur façon de se bercer d'illusion face à la chevalerie. Daleròn lui même avait refusé d'entrer dans l'Eirhéaàn, Sellod qui était un fabuleux guerrier n'y avait pas eut sa place à cause d'un handicap qui ne le gênait en rien pour se battre, sans parler de Rodaàn et Bradën qui avaient tout autant d'honneur qu'Aodhàan.

Il sentait la colère prendre le dessus comme si elle s'insinuait dans chaque parcelle de son corps et il du prendre sur lui pour ne pas répondre sans leur cracher sa déception à la figure.

- Ne me dites pas que vous êtes assez bênnet pour croire que tout les chevaliers respectent leurs vœux, dit il avec force alors que les regards qu'ils croisaient lui indiquaient le contraire. Ils ne vivent pas tous dans l'honneur en protégeant les faibles, sans corruption, sans violence et surtout sans rien demander en retour.

Un terrible silence s'abatti sur la plaine, seules les foulées des chevaux avançant dans la neige étaient audible alors que les autres le dévisageaient avec sérieux. Il fut étonné que se soit Dalaigh qui brise se silence en premier.

- Tu ne peux pas dire une chose pareille, souffla-t-il abasourdi. Le Seigneur Rhiàn est un homme d'honneur, il ne briserait jamais ses vœux.

Maeron ravala son ricanement. Son père aussi avait été un homme d''honneur et pourtant il avait piétiner ses vœux.

- On ne connaît jamais les gens.

Après tout aucun de ces soldats ne se doutaient de qui était son père. S'ils l'avaient su ils l'auraient
traités de menteur. Après tout Ser Ulwart avait une réputation qui le précédait et jamais ces jeunes soldats n'auraient imaginés qu'il puisse avoir commis l'irréparable. Aodhaàn se tourna vers lui, rapprochant son cheval. Il pouvait voir sur ses traits rudes qu'il était furieux et Maeron se tendit.

- Attend une minutes, grinça le chevalier. Pour toi le serment que nous prêtons n'a aucune valeur ?

Maeron soupira, il en était arrivé justement au sujet qu'il ne voulait pas aborder mais maintenant qu'il avait mis les pieds dans le plat autant dire la vérité. Il l'avait assuré à Aodhaàn il ne mentait jamais, ne supportait que peux l'omission et disait la vérité quoi qu'il lui en coûte.

- Je n'ai pas dit ça, soupira-t-il en repensant au vœux des chevaliers.

Il le connaissait bien car il l'avait lui même prêter. Il se rappelait s'être agenouillé au pied de Tea et avoir prononcé ces mots qui pour lui avaient un sens bien particulier. Il se souvenait de l'émotion qu'il avait ressenti lorsque cette dernière l'avait « adoubé » à sa manière. Il avait prononcer ses mots parce qu'il y croyait et que face a Tea ils avaient un sens. Il était également sûr de les respecter tout au long de sa vie mais personne n'était infaillible. Pas même le meilleur des chevalier.

- Je voulais juste insister sur le fait que ce serment n'est pas infranchissable, on peut renier un serment autant dans ses paroles que dans ses actes.

Sa phrase avait pour but d'apaiser Aodhaàn pourtant il le vit serrer ses rênes si fort que ses gants de cuirs en grincèrent.

- Donc a tes yeux je ne suis pas un homme d'honneur ! gronda le chevalier, son visage s'empourprant violemment. J'ai juré de protéger le Royaume et je suis ici aujourd'hui...
- Je sais que tu respecte ton serment, l'interrompit Maeron en montant la voix.

Il savait aussi que les paroles qu'il allait prononcer risquait fortement de déplaire au chevalier mais il n'allait pas se voiler la face. Aodhaàn lui semblait assez intelligent pour comprendre.

- Mais tu n'as pas plus de valeur qu'un autre homme parce que tu es chevalier, insista-t-il. Ta valeur se trouve dans ta loyauté et pas dans cette épée que tu portes à ton flanc.
- Je..., allait protester Aodhaàn.

Maeron ne le laissa pas continuer, la colère bouillonnait dans son esprit et il se sentit emporté.

- Crois tu que parce que ta broigne est ornée du symbole de la famille Royale tu aies plus de valeur que Sellod ! rugit-il en désignant le grand guerrier roux d'un signe de tête.

Ce dernier continua de regarder les étendues neigeuse devant lui. Il avait visiblement décidé de ne pas prendre part à la conversation.

- Là n'est pas le propos ! gronda à son tour le chevalier. Tu remets en cause le concept de chevalerie, l'honneur et la protection des faibles sont les deux piliers qui composent notre vie.

Se voir rabâcher se serment donnait la nausée à Maeron. Aborder ce sujet c'était se rappeler ce que son père avait fait, comme une piqûre d'insecte libérant son venin dans son cœur. La colère l'envahit de plus belle au souvenir de cet homme qui avait brisé sa vie et lui avait prit sa mère.

- C'est peut être ta façon de voir les choses mais ce n'est pas le cas de tous, cracha-t-il avec amertume.

Cette fois Aodhaàn tira sèchement sur ses rênses pour stopper sa monture qui se mit a piaffer dans la neige. Maeron l'imita, au point ou ils en étaient autant aller jusqu'au bout des choses. Il n'avait pas l'intention de se défiler.

- Je ne peux pas te laisser dire une chose pareille ! q'exclama Aodhaàn. C'est une insulte.

Il le fusillait du regard mais Maeron n'avait pas l'intention de baisser les yeux, au contraire il fit pivoter sa monture pour se tenir face au chevalier.

- et je ne la retirerai pas ! Insista-t-il. Être chevalier est un honneur mais ça ne dicte pas le comportement d'un homme.
- Tu mens ! cracha Aodhaàn hors de lui.

Ces paroles furent la goutte d'eau qui fit déborder sa colère. L'accuser de mentir était une aberration. Il était le mieux placé justement pur savoir que ce qu'il disait était vrai. Il se mit a trembler ne sachant pas très bien comment il allait réagir et pourtant son instinct pris le dessus.

- Alors expliqua moi pourquoi mon père à étrangler ma mère de ses propres mains après une énième dispute, aboya Maeron sans même se rendre compte des paroles qu'il prononçaient. Dis moi ou était son honneur lorsqu'il la frappait durant des années si la soupe était trop chaude ou sa chemise encore humide ?! Dis moi ou était son sens de la protection des faibles lorsqu'il m'attachait comme un chien avec des chaînes ? Et pourtant il a été adoubé par le Roi lui même.

Lorsqu'il prit conscience de ce qu'il venait de dire il se maudit. Les maltraitances qu'il avait subit faisait partie des secrets qu'il souhaitait garder pour lui et il venait de tout dévoiler. Pourtant la colère qui flambait dans son cœur était la seule chose qu'il ressentait. Il aurait cru éprouver de la honte alors qu'il révélait sa faiblesse devant les autres soldats mais ce ne fut pas le cas. Il scruta le chevalier le souffle court, ce dernier, blême, le fixait et dans ses yeux sombre il surprit une leur de doute. Il ne le croyait pas. Une fureurs noire se déversa en lui et il attrapa d'une main tremblante le canon de bras qui ornait son poignet gauche. Il le délaça rageusement et l'ôta d'un geste brusque

- Tu ne me crois pas ! explosa-t-il en lui tendant son avant bras sous les yeux. Alors regardes! Les maltraitances laissent des marques qui ne s’effaceront jamais !

Il vit le regard du chevalier se poser sur sa cicatrice allant du blanc au violet, granuleuse et épaisse de deux pouces de largeur, qui faisait le tour de son poignet. Il entendit le hoquet de Dalaigh à ses cotés et un autre de ses compagnons, Bradën peut être, siffla de rage. Mais il s'en fichait, il voulait voir la vérité éclairer les yeux d'Aodhaàn.

- Tu n'as cessé de te demander d’où vient mon entraînement et ma technique que tu envies, poursuivit Maeron toujours furieux. On m'a mit ma première épée dans les mains à l'age de quatre ans et c'est à cet age précoce que j'ai commencé le même entraînement que dans l'Eiréhaàn. Mon père n'a jamais retenu ses coups malgré mon jeune age, dès que je fautais je me faisait sévèrement corrigé et je l'ai vu... tuer ma mère. Alors ne me serine pas que les chevaliers sont tous des hommes d'honneur parce que je n'ai aucune raison de te croire.

Et sur ces mots il talonna vivement sa monture qui pivota sur ses postérieurs avant de faire un bond en avant. Il se porta en avant dans la plaine sans un regard en arrière, trop secoué par les révélations qu'il venait de faire.

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