echanges Instructifs

Nov 18, 2017 08:58

Titre: Echanges instructifs
Fandom : Mézérhían
Personnage : Teagan - Ailéaàn - Celeàrn
Rating : G
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 3557 mots

Teagan hésita un instant devant la porte en bois sombre. Elle n'était pas sure que ce qu'elle s’apprêtait à faire soit une bonne idée. Son instinct lui criait de prendre ses jambes à son cou et de se préserver, mais son cœur lui soufflait qu'elle devait régler cette histoire même si elle devait en souffrir. Elle finit par frapper doucement à la porte en priant pour que les appartements soient vides et qu'elle puisse retourner se réfugier aux plus vite dans les siens.

- Entrez ! répondit aussitôt une voix féminine.

Teagan expira lentement pour se donner une constance avant de pousser le battant.

- Puis-je me permettre de vous déranger un instant Madame ? s'enquit-elle en posant son regard sur Ailéaàn Rhiàn qui se dirigeait vers elle.
- Vous ne me dérangez nullement votre Altesse, répondit la Dame du Reyr en exécutant une petite révérence. Je serais même ravie de discuter un peu avec vous

Teagan fut surprise par le sourire avenant de son interlocutrice. Elle n'avait pas revu la jeune femme depuis leur rencontre en bas des marches le jour de son arrivée. Ensuite elle avait été trop préoccupée par le mensonge de Maeron et les révélations de ce dernier sur ses sentiments pour s'expliquer avec la femme de Canthaïr Rhiàn. Mais elle savait de par les maugréments de la Reine que Dame Ailéaàn ne quittait pas les appartements qui lui avaient étés attribués.

Teagan baissa les yeux vers le sol. Certes c'était elle qui était venue frapper à sa porte pour avoir des explications mais elle ne se sentait plus le courage d'en réclamer. Un silence gênant s’installa durant lequel Teagan se demanda si elle ne ferait pas mieux de tourner les talons pour ne plus jamais revenir. Elle voulait parler de Cewydd mais elle n'osait pas. Elle ne connaissait que trop bien ce qu'était une période de deuil et elle avait été la première à ne pas supporter qu'on lui parle de ses proches après le drame. Elle aurait également voulu parler du Reyr mais de même cette question rappellerait inévitablement la mort de son beau frère à Ailéaàn et elle ne pouvait se résoudre à la faire souffrir d'avantage.

- Je vous dois des excuses votre Altesse, lui dit soudain la Dame du Reyr en brisant se silence épais qui s'était installé.
- Des excuses ? s'étonna Teagan en relevant les yeux.

Le visage d' Ailéaàn Rhiàn était toujours aussi ouvert et elle prit un instant pour détailler sa tenue. Elle portait une jolie robe brune aux reflets cuivrés qui lui enserrait la taille et faisait ressortir ses yeux bleus. Le jupon était relevé de motifs représentants des léopards rugissants et cuivrés.

- Oui, premièrement pour ne pas avoir assisté aux dîners de ces derniers jours, reprit elle alors qu'une air profondément contrit s'affichait sur ses traits.
- Vous n'avez pas à vous confondre en excuse auprès de moi, lui assura Teagan, mal à l'aise. Je ne suis pas la Reine, je ne me vexe pas pour de telles futilités.

Teagan songea qu'elle n'avait d'ailleurs elle non plus pas assisté à un seul repas depuis des jours.

- Je n'ai jamais beaucoup apprécié les dîners mondains, lui apprit Ailéaàn en lissant distraitement les plis de son jupon. Canthaïr à toujours été présent pour me soutenir et là...

Teagan entendit distinctement la voix de la Dame du Reyr se briser et son propre cœur se serra. Instinctivement elle fit un pas vers elle et posa une main réconfortante sur son bras.

- Je ne sais que trop bien ce que c'est que de perdre un proche, souffla Teagan malgré le fait que ce soit une évidence. Et je compatit à votre douleur.

La femme de Canthaïr releva des yeux bleus emplis de larmes vers elle et elle accentua la pression de sa main sur son avant bras.

- C'est dur, continua Teagan qui ne voulait pas mentir à cette femme qu'elle connaissait pourtant à peine. On ne s'en remet jamais vraiment mais le temps et les … rencontres aide parfois à soulager cette douleur.

Elle pensait à Maeron, au fait que c'était lui et personne d'autre qui l'aidait à surmonter la mort de ses proches, la peur de devenir un jour Reine et l’imminence de la guerre qui les frappait.

- C'est également ce que votre père m'a dit, souffla la Dame du Reyr en essuyant ses larmes d'un geste brusque.
- Le Roi est venu vous trouvez ?

L’étonnement de Teagan était à son comble. Son père n'avait pas levé le petit doigt lorsque sa femme et son chevalier s'étaient moqués de la mort de Cewydd et pourtant il était venu trouvé Ailéaàn Rhiàn dans ses appartements.

- Oui, lui assura la Dame du Reyr. Nous avons longuement parlé et lui non plus ne m'en tient pas rigueur pour mes absences.

La voix d'Ailéaàn s'était faite plus assurée et Teagan reconnu l'attitude d'une femme forte qui souhaitait passer outre ses émotions.

- Je suis ravie de l'apprendre, répondit elle avec raideur.

Elle n'avait pas revu son père depuis qu'elle avait pris la fuite en renversant tout sur son passage, mais peut être valait-il mieux. Leur relation se dégradait petit à petit et rien que l'idée de se retrouver face à lui hâtisait sa colère.

- J'ai d'autres excuses à vous faire, reprit Ailéaàn Rhiàn en remettant quelques mèches de ses cheveux auburn dans son élégant chignon. A propos de Cewydd.

La gorge de Teagan se serra à la mention de son nom.

- Nous ne sommes pas obligées d'aborder le sujet si c'est trop difficile pour vous, s'empressa de dire Teagan d'une voix plus aiguë que d'ordinaire.

Elle ne voulait surtout pas que la Dame du Reyr se sente obligée de lui parler et par ces mots elle se laissait à elle aussi une porte de sortie, car si elle savait que le sujet devait être abordé un jour ou l'autre il était douloureux.

- Non. Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise l'autre jour, insista Ailéaàn. Je … j'étais épuisée par le voyage et je voulais avoir l'occasion de vous le dire, il fallait que vous sachiez...

Teagan hocha simplement la tête. Elle n'en voulait aucunement à la jeune femme de lui avoir lâché ces mots avec autant de rudesse à un moment des plus inappropriés. Elle savait ce que c'était de garder un secret.

- Maintenant je sais, souffla-t-elle simplement.
- Non vous ne savez pas à quel point Cewydd vous appréciait, la reprit Ailéaàn en la poignardant du regard. Il n'avait plus que votre nom à la bouche. Il montait en haut de la citadelle de Lijar sur les balcons extraordinaires pour observer le paysage. Il repérait les plus beaux endroits pour pouvoir un jour vous y emmener.

Teagan serra les dents pour encaisser tout cela. Sa correspondance avec Cewydd avait été amusante. Elle discutait du Reyr et rêvait de découvrir de nouvelles contrées. Elle avait trouvé en lui un interlocuteur passionné et amusant mais elle n'avait rien ressentit de spécial à son égard. En tout cas rien qui ne se rapprochait un tant sois peu de ce qu'elle pouvait ressentir pour Maeron.

- Quand serait-il passé à l'acte pour le....le … ? demanda-t-elle alors que sa voix se brisait malgré sa volonté de ne rien faire paraître.
- Le mariage, finit Ailéaàn à sa place. Si la guerre n'avait pas éclatée il aurait déjà plié le genou devant votre père et demandé votre main.

Teagan encaissa cette nouvelle du mieux qu'elle pu. Elle savait qu'un mariage se profilerait un jour et elle était bien consciente de faire la sourde oreille à ce sujet car le simple fait d'évoquer cette possibilité faisait gronder une rage sourde au plus profond de son cœur. Mais même en se voilant partiellement la face elle ne se serait jamais douté qu'un mariage avait pu être si imminent.

- Je... C'est..., bredouilla-t-elle, le cerveau comme engourdi par cette nouvelle.
- Vous auriez apprécié Cewydd, lui assura Ailéaàn en lui jetant un regard amusé. Si votre cœur n'était pas déjà pris.
- J’appréciais Cewydd, protesta Teagan avec l''impression d'être une parfaite idiote. Il était... et mon cœur n'est pas...

Elle secoua la tête alors que les mots se bloquaient dans sa gorge. Elle se sentait totalement perdue autant par ces idées de mariage que par les sentiments de Maeron récemment avoués et ceux qu'elle ressentaient et qu'elle n'expliquait pas.

- Je sais tout cela votre Altesse, la rassura Ailéaàn en lui attrapant la main en un geste très doux. Si vous ne le trouviez pas charmant vous n'auriez pas répondu à ses lettres, quand à votre cœur... permettez moi Majesté mais je suis une femme et les femmes sentent ce genre de chose.

Encore une fois Teagan resta sans voix et totalement perplexe. «  Les femmes sentent ce genre de chose. » Cette phrase n'avait aucun sens mais elle réalisa alors que des femmes il y en avait finalement très peu dans son entourage. Elle n'avait plus de mère et pas de sœur. Il n'y avait que Maelrhys qui se braquait dès qu'elle abordait le moindre sujet approchant des hommes. Peut être était il temps de poser quelques questions et de prendre en compte l'avis d'une femme qui avait l'air sincère.

- Puis je me permettre de vous parler librement madame ? demanda doucement Teagan. Sans que vous ne me jugiez trop durement.

Elle fut un instant sondée par le regard bleu d'Ailéaàn avant que son visage ne se fende d'un sourire.

- J'en serais ravie.

Teagan fit alors quelques pas pour trouver ses mots. Elle voulait se faire comprendre sans que la Dame du Reyr ne la prenne pour une sauvage incivilisée.

- Je suis opposée à l'idée du mariage, finit elle par lâcher en se redressant. Cette idée me répugne, je ne veux pas finir enchaînée à un homme que je n'aime pas. Le peu de liberté que j'ai...

Elle ne fut pas capable de continuer car dès qu'elle évoquait le mariage elle se sentait étouffer. Elle se voyait engoncée dans une robe pesant bien trop lourd assise sur le trône au coté d'un homme bedonnant et acariâtre qui lui dicterait sa conduite.

- Le mariage n'est pas toujours une corvée je vous assure, lui dit Ailéaàn avec douceur.

Il n'y avait aucun reproches dans la voix douce de la jeune femme mais Teagan éprouva néanmoins le besoin de s'expliquer d'avantage.

- Je ne doute pas un instant que vous ayez appréciez de vous marier... commença-t-elle. Je...
- Détrompez vous, rit Ailéaàn en portant la main à son cœur. J'étais absolument comme vous. Quand mon père à organisé un bal pour mon mariage on m'a présenté des dizaines de prétendants tous plus orgueilleux les uns que les autres. J'étais mal à l'aise et j'avais l'impression d'être, pardonnez moi l'expression, un morceau de viande à se départager.

Teagan éclate de rire. Ailéaàn était une femme amusante et vivante parsemant son récit de grimaces et de courbettes. Elle s'imaginait elle même à un tel bal comme celui qui avait eut lieu le jour de ses dix sept ans ou elle aussi avait passé la soirée à éviter les fils de Seigneurs.

- Et il y avait ce chevalier sortant de l'Eiréhaàn que son père avait fait dépêcher dans l'Enorath pour régler des conflits entre pêcheurs et commerçants de la province, continua la Dame du Reyr en rougissant légèrement. Il montait la garde contre un mur de la grande salle et ses yeux noisettes ne me quittaient pas. Je dansais avec des Seigneurs qui me vantaient leurs mérites mais à chaque fois que je posais mes yeux sur ce soldat nos regards se croisaient et un sourire apparaissait sur ses lèvres.

Teagan se mit à sourire elle aussi. Elle revoyait Canthaïr plus jeune, doux et séduisant. Elle était très jeune à l'époque mais elle se rappelait très bien de l'homme prévenant qu'il était déjà.

- Lorsque j'en ai eut marre de tout ces prétentieux je me suis dirigées vers lui et lui ai ordonnée de me raccompagner, rit Ailéaàn visiblement plongée dans ce souvenir. Durant le chemin jusqu'à mes appartements il s'est enquit de ma santé et m'a posé une multitudes de questions. Il ne s’intéressait à rien d'autre qu'à ma personne. Lorsque j'ai refermé la porte sur son doux sourire je me suis rendu compte que j’étais plus tourneboulée par ce chevalier que par ma dizaine de prétendants.
- C'est une belle histoire, soupira Teagan en songeant que cette rencontre avait donné naissance à un mariage heureux.
- Oui, confirma la Dame du Reyr. Mais j'ai passé la nuit à me morfondre en songeant que jamais le Seigneur de l'Enorath ne marierait sa fille avec un simple chevalier alors que des fils de Seigneurs avaient fait le déplacement.

Teagan sentit son estomac se nouer. Elle se sentit soudain mal à l'aise et eut l'impression fugace que son cœur saisissait des choses qu'elle ne comprenait pas encore.

- Mais l'histoire à bien finit puisque j'ai eut la chance que Canthaïr se trouve être le fils du Seigneur du Reyr et qu'il s'est précipité chez mon père pour demander ma main.

Ailéaàn s'était rapprochée et elle se saisit doucement de sa main. D’ordinaire Teagan n'aimait pas être touchée mais le contact de la jeune femme était réconfortant.

- Les mariages d'amour existent Teagan, mais pour les personnes de votre rang les choses sont toujours un peu plus compliquées, lui dit elle avec un petit air contrit. La plupart des femmes de la cours envient votre situation mais ce n'est pas mon cas. Je comprend la peur, le manque de liberté et la pression de tout les regards tournés vers vous.

Teagan sentit la pression dans sa poitrine se relâcher un peu. C'était la première fois que quelqu'un, autre que Maeron, lui disait franchement les choses. Qu'une personne comprenait qu'elle n'avait pas voulu de tout cela sans la juger trop durement. La Princesse hocha la tête et croisa le regard de la Dame du Reyr, et à cet instant elle su qu'elles se comprenaient. Des pleurs se firent alors entendre et Ailéaàn s'excusa avant de se diriger dans la chambre voisine. Teagan elle tentait de calmer les battements de son cœur qui s’accélérait sournoisement alors que des idées brouillonnes fourmillaient sous son crane.

- Il ne dort pas la nuit depuis que nous avons quitté Lijar, lui expliqua Ailéaàn en revenant dans la pièce avec son fils serré contre sa poitrine. Heureusement j'arrive à lui faire faire de courtes siestes.

Teagan observa le petit garçon, les yeux encore mis clos porter son pouce à sa bouche. Ses cheveux bruns partaient en tout sens excepté cet épis bien droit se terminant pas une perle azur.

- Il est adorable, souffla Teagan en s'asseyant dans le siège que lui proposa Ailéaàn.

La Princesse était contente que l'arrivée du bébé ne contraigne pas la Dame du Reyr à lui demander de prendre congé. Elle avait encore des interrogations.
Son père lui manque à lui aussi.Teagan lut clairement la tristesse dans le regard de la femme de Canthaïr. Elle pouvait comprendre la douleur que cela devait représenter d'être loin de celui qu'on aime et elle trouvait cela malheureux que ce petit garçon ne puisse plus voir son père à cause de cette guerre. La peine qu’elle lut chez son interlocutrice la fit hésiter un instant mais jusque ici elle s'était montrée sensible, compréhensive et franche. Il était temps pour Teagan de poser certaines questions car seule elle était incapable de trouver les réponses.

- Puis-je vous posez une question délicate ? commença-t-elle particulièrement mal à l'aise. Je … Je n'ai plus de mère et la Reine... enfin...

Elle éprouvait le besoin de se justifier alors qu'Ailéaàn lui souriait en caressant les cheveux ébouriffés de Celeàrn.

- Je serais ravie de répondre à vos interrogations Majesté, tant qu'elle soient assez chaste pour les jeunes oreilles de mon fils.

Teagan s'étrangla en entendant ces quelques mots. Elle n'avait pas l'intention d'aborder des sujets compromettants ou intime et elle sentit ses joues s'empourprer violemment.

- Non... enfin... si, bredouilla-t-elle. Je ne voulais pas aborder... je
- Posez moi votre question Teagan, la pressa Ailéaàn en riant doucement.

La Princesse la regarda un instant bercer son fils qui jouait avec l'une de ses longues mèches brune avant de se lancer.

- Comment avez vous étée certaine d’être amoureuse de Canthaïr ? finit-elle par lâcher très rapidement en fixant ses mains. Enfin comment sais-t-on... ?

Elle releva les yeux lorsqu'Ailéaàn se mit à rire franchement. Teagan d'abord embarrassée finit par comprendre que ce n'était pas de la moquerie mais plutôt un rire... nostalgique.

- Aaah, souffla Ailéaàn en embrassant son fils sur le front. C'est très subtile et en même temps tellement évident. Il y à des signes qui ne trompent pas.

Teagan la dévisagea, interloquée. Cette réponse était tellement évasive qu'elle ne lui était d'aucune utilité. La Dame du Reyr du comprendre son désarroi car elle reprit ses explications.

- Vous pensez à la personne en permanence, vous vous remémorez vos derniers moments avec lui, dit elle alors que son regard se perdait soudain dans le vague. Vous attendez son retour avec impatience, en sa présence vous avez la sensation de respirer correctement, de ne faire qu'un et s'il lui arrive quelque chose...., mais vous devez connaître cette partie.

Teagan déglutit lentement. Oui, la perte d'êtres chers elle connaissait et c'était justement cela qui lui faisait peur. Ailéaàn venait de lui décrire exactement ce qu'elle ressentait pour Maeron. L'une de ces plus profonde certitude venait de s’effondrer en un dixième de seconde. Elle était encore capable d'aimer malgré toute les pertes qu'elle avait subi.

- Mais est-ce que tomber amoureuse ce n'est pas s'exposer à des souffrances plus vives encore ? s'enquit elle alors qu'elle sentait son estomac se révulsé à la simple idée que Maeron puisse être blessé.

Cette fois la dame du Reyr perdit son sourire bienveillant. Elle la dévisagea longuement comme si elle arrivait à lire au plus profond de ses pensées.

- Voila une manière plutôt pessimiste de voir les choses, finit elle par dire en attrapant la petite main de son fils. Et c'est compréhensible après les traumatismes que vous avez vécu enfant.

Teagan laissa échapper un grognement. Toute cette histoire la chamboulait. Un instant elle songea qu'elle aurait préféré que Maeron garde pour lui ses sentiments et qu'ils restent dans ce fragile équilibre qui était le leur auparavant. Mais elle devait arrêter de se mentir à elle même, elle en était consciente. L'idée que Maeron puisse lui cacher quelque chose la répugnait et c'était d'ailleurs pour cette raison qu’elle avait réagit aussi violemment. Elle voulait qu'il soit honnête envers elle et c'était ce qu'il avait finit par faire. Elle devait aussi s'avouer que les quelques baisers échangés avec le jeune homme avaient étés une expérience nouvelle particulièrement agréable et que son instinct ne cessait de lui dicter de se rapprocher du chasseur.

- Si votre cœur éprouve de l'amour laissez le faire, lui souffla doucement Ailéaàn.

La dame du Reyr l'avait laissée se perdre dans ses pensées sans intervenir et Teagan rougit en imaginant ce qu'avait pu déchiffrer la femme de Canthaïr sur ses traits.

- Ce n'est pas si facile, souffla Teagan en songeant que si elle acceptait ses propres sentiments envers Maeron elle se mettait dans une situation délicate et s'exposait à de nouvelles souffrances.

Mais n'était il pas simplement trop tard ? Elle releva les yeux pour croiser le regard affectueux et compréhensif d'Ailéaàn et à cet instant elle pu lire dans ces yeux qu'elle avait comprit que cette discussion n'était pas hypothétique. Teagan aurait du s'empresser de nier, elle n'avait pas le droit de fréquenter un homme et encore moins un chasseur exilé n'ayant aucun lien de parenté avec l'un des Seigneurs de Provinces.

- Je..., commença-t-elle dans l’intention de se justifier quand un bruit long et assourdissant l'interrompit.

Elle se leva aussitôt de sa chaise. Elle connaissait ce bruit.

- Le son du cors ? s’inquiéta Ailéaàn en resserrant son étreinte sur son fils. Qu'est ce que cela signifie ?

Teagan ne répondit pas et se précipita à la fenêtre. Les appartements attribués à Ailéaàn Rhiàn donnaient sur la cours intérieur et ce qui vit Teagan la déstabilisa. De la porte principale se déversait un flot continu de soldats. Ils marchaient au pas cadencé et leurs bottes claquaient sur les pavés de la cours. Ils étaient tous vêtu de la broigne blanche à l'aigle doré du Cyriatàn et étaient lourdement armés.

- Des soldats du Cyriatàn, souffla Teagan, déboussolée.
- Ils arrivent bien tardivement, grommela Ailéaàn qui l'avait rejointe à la fenêtre.

Il y avait du ressentiment dans cette remarque et Teagan le comprit parfaitement. Il avait du être difficile de voir Canthaïr et Cewydd partir à la guerre, seule contre les Estiens alors que les troupes des autres provinces n'étaient pas encore arrivées.

- Je me demande pourquoi ils rentrent dans la cours, continua Teagan en voyant les soldats se rangés parfaitement en bas des marches de l'entrée du château. Les garnisons logent dans le camp en dehors des murs.
- Ils sont là pour la Reine.

Teagan se tourna vers le regard grave de la Dame du Reyr et sentit sa poitrine se serrer devant cette situation inédite.

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