Le Royaume

Mar 26, 2017 20:12

Titre: Le royaume
Fandom : Mézérhían
Personnage : Teagan - maeron
Rating : G
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 4110 mots


Maeron fit un pas de coté pour esquiver avec habilité la lame de Tea avant d'attaquer à son tour. Son épée élimée fendit l'air et la jeune femme fut obligée de faire un bond pour ne pas se faire couper en deux.

- Concentre toi, grogna Maeron

Teagan n'en fit rien et se contenta de lui tirer la langue avant de plonger vers lui. Il esquiva et repartit à l'attaque, lui laissant une chance de lui prouver qu'elle était vraiment concentrée. Mais elle n'en fit rien. Téa avait la tête ailleurs, ses yeux flamboyaient de colère et son corps étaient bien trop tendu pour qu'elle puisse ce battre correctement. De plus elle était inattentive ce qui lui arrivait rarement lorsqu'il croisait le fer avec autant d'intensité qu'à cet instant. Maeron recula, la forçant à venir frapper d'estoc et il esquiva simplement le coup. Il attrapa son poignet et le lui tordit pour qu'elle lâche sa lame. Elle lui administra un coup de coude dans le flanc qui lui arracha un grognement mais il renforça sa prise sur son poignet pour l'obliger à mettre genoux à terre.

- Tu es calmée ? demanda-t-il à son oreille alors qu’elle poussait un juron des plus impolis
- Je n'était pas énervée ! protesta-t-elle avec véhémence
- Mais bien sur.

Sur ces mots il relâcha le poignet de son amie qui se le massa un instant en grimaçant.

- Bon d'accord je suis de mauvaise humeur.

Ça le chasseur l'avait bien remarqué. A peine avait-elle mis pied à terre que Teagan s'était emparée de son épée et l'avait mis en garde. Elle semblait furieuse et comme à chaque fois elle contrôlait mal sa colère et donc perdait ses combats. Il savait par expérience que la colère n’était pas une alliée dans un duel. Elle rongeait son habitant l'empêchant ainsi de ce concentrer sur les passes de son adversaire.

- C'est ce Bearach ! grogna Teagan en caressant la fourrure de Rashkánn qui s'était approché de son pas furtif
- Bearach?

Maeron essayait de fouiller dans sa mémoire mais ce nom ne lui disait rien. Après tout Tea lui parlait de toutes les personnes qu'elle rencontrait au château. Tout ces gens étaient pour lui des inconnus mais il les découvraient à travers les récits et mésaventures de la Princesse.

- C'est le fils de ma nouvelle belle mère.
- Ah oui ! se rappela Maeron.

Il se souvenait que Tea lui en avait parler quand elle avait apprit qu'il allait vivre avec eux. De toute évidence elle ne portait pas le jeune homme dans son cœur et malgré lui le chasseur en était satisfait.

- Il me suit partout, continua Tea en se laissant tomber sur le tronc d'arbre prêt du feu. J'ai l’impression d'avoir un chiot.
- Tu ne crois pas que tu exagères un peu, railla Maeron en s'asseyant à son tour.
- Pas du tout ! protesta la jeune femme. Tout à l'heure je sortais des écuries et il s'est interposé entre moi et la porte

Maeron leva les yeux en voyant soudainement Teagan se mettre à rire. Elle semblait amusée par son souvenir. Il adorait la regarder rire. Pourtant aujourd'hui il vit que son sourire avait quelque chos carnassier.

- Pourquoi ris-tu ? s'enquit Maeron

Il ne voyait pas en quoi l'agacement provoqué par ce Bearach pouvait l'amuser.

- Parce qu'il m'a mit tellement en colère qu'Adrahil c'est jeté sur lui, ricana Tea avec une lueur féroce dans le regard. Je l'ai même vu sortir les crocs

Maeron leva les yeux au ciel, il fallait toujours que la princesse exagère.

- Les chevaux n'ont pas de crocs, la reprit-il
- Les Eiwoarns si !

Maeron la dévisagea un instant ne comprenant pas du tout de quoi elle parlait.

- Les quoi ? demanda-t-il perplexe
- Les Eiwoarns … répondit Teagan en lui jetant un regard surprit. Attends une minute tu ne sais pas ce que c'est ?

Maeron se renfrogna aussitôt. Il se leva vivement et lui tourna le dos. Il savait que son attitude était puérile mais il ne pouvait s'empêcher de réagir ainsi.

- Excusez moi d'être nettement moins cultivé que vous Majesté, grogna-t-il en insistant sur le dernier mot. Je ne suis qu'un humble chasseur vivant dans les bois.

Il détestait ce sentir inférieur. Il abhorrait que Teagan lui rappelle sa condition d'exilé. Non il ne savait pas ce qu’était un Ei.. Eiwoarn et il en avait honte. Mais il sentit très vite des doigts frais se poser sur ses bras.

- Maeron ce n'est pas ce que je voulais dire, souffla Teagan en le tirant avec force pour qu'il se retrouve face à elle. Arrête de râler. Je côtoie des Eiwoarns depuis ma plus tendre enfance et je n'avais jamais penser que tu ne puisse pas les connaître

Il baissa les yeux pour plonger dans le regard bleu de la princesse. Cette dernière le regardait avec amusement et non de la pitié. C'est ce qui la troublait chez elle. Il ne décelait jamais une once de pitié dans son regard. De l’étonnement, de la colère, de l'incertitude souvent mais pas de pitié. De plus en se retournant son corps avait effleurer le sien. Depuis qu'il avait découvert son identité leurs contacts physique s'étaient fait plus proche. Il voyait bien qu'à certain moment Téa se raccrochait à lui comme à un cordage et ça ne lui déplaisait pas.

- Et si tu me disait de quoi il s'agit, grommela-t-il

Teagan lui offrit un sourire et recula d'un pas avant de glisser deux doigts dans sa bouche. Elle émit alors un long sifflement aiguë. Presque aussitôt des bruits de sabots se firent entendre et Adrahil franchit d'un bond puissant les buisson séparant la clairière du reste de la forêt.

- C'est profondément lié à l'histoire du Royaume, lui dit elle alors que l’immense étalon venait poser ses naseaux contre son épaule.
- Je ne connais que les grandes lignes, avoua Maeron.

Son père ne lui avait pas spécialement parlé du Royaume de Mézérhían. Tout ce qu'il savait c’était grâce au bribes de conversation entendues entres ses parents ou au grommellements incessant de son père lorsqu'il avait trop forcé sur le vin épicé.

- Je pourrais t'amener un livre la dessus, proposa Tea en passant une main dans ses cheveux
- Non j'aimerais que ce soit toi qui me raconte, l'interrompit Maeron plus brusquement qu'il ne l'aurait voulu
- Je…

Il vit clairement son amie hésiter mais il s'approcha d'un pas pour poser sa main sur son épaule. Il tenait vraiment à apprendre tout ses choses de sa bouche

- Quoi tu ne connais pas l'histoire de ton propre Royaume ? railla-t-il en espérant ainsi provoquer chez elle une réaction.
- C'est celui de mon père, grogna-t-elle en lui lançant un regard noir
- Mais un jour il sera à toi

Il ne savait pas très bien ce qui le poussait vraiment à obliger Tea à voir les choses en face. Il aurait très bien pu l’entraîner et la laisser grommeler sur sa condition de Princesse mais ça lui était impossible. Il voyait qu'au fond la jeune femme avait un véritable potentiel. Elle était orgueilleuse et impulsive mais elle pouvait aussi être ingénieuse, réfléchie et puis elle avait un véritable cœur. Ce cœur qui lorsqu'elle le regardait ne laissait transparaître aucune pitié. C’était cette force dans son regard qui le poussait à faire évoluer Tea, à l'aider à s’intéresser à ce Royaume qu'elle gouvernerait un jour.

Et pourtant cette idée lui serrait le cœur. Si Teagan devenait Reine il n'y avait aucun espoir pour qu'un jour il puisse vivre autre chose qu'une profonde amitié et encore celle ci serait sûrement compromise. Cette pensée le frappait à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle. A chaque fois que les battement de son cœur s'intensifiaient quand il la voyait rire, à chaque fois qu'il sentait son corps entier frisonner parce qu'elle venait de l'effleurer. Mais il voulait l’aider parce qu'il tenait à elle plus qu'à quiconque en ce monde.

- Très bien reprit Teagan en s'asseyant à nouveau sur le tronc d'arbre autour du feu. Tu sais que le Royaume est compose de douze provinces
- Non

Il avait répondu sur un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu mais encore une fois elle pointait son ignorance et ça l’agaçait. Il n'en voulait pas à Téa, non c’était à lui qu'il en voulait. Il avait honte de ses lacunes en matière d'éducation.

- Et bien maintenant tu le sais, répondit la jeune femme sans ce soucier du conflit intérieur qu'il était entrain de vivre. Attend je vais te le dessiner

Elle se releva et se dirigea vers le buisson le plus proche pour y couper une branche fine. Elle se plaça ensuite à coté du feu et se mit à tracer des lignes dans la terre. Maeron la regarda faire alors qu’apparaissait une forme floue avec différentes lignes pour le quadriller.

- Ça c'est ton Royaume ? demanda-t-il perplexe
- Celui de mon père, le reprit Tea en lui jetant un regard noir
- Tu es absolument mauvaise en dessin
- Chut

Le chasseur sourit en voyant l'air faussement vexé qu'affichait la jeune femme avant de reporter son attention sur le dessin s’étalant à ses pieds.

- Donc le Royaume de Mézérhían à été créer par ma lignée il y a très très longtemps. A l'époque il ne comptait que sept provinces. On y trouvait l'Ennorath, le Cyriatàn, l'Ardinlog, l'Heiroken, le Snaelhor et le Mathadros. lui expliqua Tea en lui montrant chaque province à l'aide de son bâton. Un jour des sauvageons ont envahis les terres de l'Est. Ils se sont répandu sur deux front. L'un attaquant l'Est du Romerdaelh et un deuxième groupe perçant dans le Reidar et pénétrant jusque dans le Daulnhiran . Ces provinces ne faisaient pas partie du Royaume mais mon on arrière-arrière-grand père, Eiriàn Mézérhían, était tout de même très préoccupé par ces invasion et il à rassemblé son armée vers les frontières de l'Est.

Maeron voyait ou était le problème. Le royaume s'étendait sur la hauteur et du coup une longue façade de ses frontières devenaient exposée à l'invasion.

- Les Seigneurs des provinces alentours, démunis devant les attaques des Estiens ont demandé de l'aide à mon arrière-arrière-grand père qui à accepté. Il à engagé la majorité de son armée et à délogé les sauvageons des terres de l'Est pour rendre leur biens aux différents Seigneurs.

Maeron hocha la tête en silence. Il était étonné par le fait qu'un souverain d'un Royaume déjà puissant vienne en aide à des petits Seigneurs qui ne lui avaient prêté aucun serment d'allégeance. Le Roi aurait très bien pu attendre que les sauvageons détruisent tout sur leur passage avant de récupérer les terres. Cette idée le gênait. Il ne pouvait s’empêcher d'en vouloir à Aelred Mézérhían de ne pas s'être rendu compte que son père était un tueur et de ne pas lui avoir porté secours, alors que maintenant il découvrait pas le biais de Tea que la Royauté n’était peut être pas si malsaine.

- Mais ces attaques de sauvageons étaient une diversion, continua Tea le regard sombre. Quirianus Manahàxar avait attendu qu'Eiriàn concentre ses forces sur l'Est pour attaquer par le Nord. Il prit le haut de la rivière Rijeikan avant d'entrer dans le cœur du Royaume. Ils ne se contentait pas de conquérir, il saccageait, brûlait, violait et tuait tout sur son passage. Eiriàn Mézérhian regroupa ses forces déjà affaiblies par les batailles récemment menée et partit vers le Nord.

A la façon dont la voix de Tea s'essouffla Maeron su que la suite n'allait pas être plaisante

- Et il fut tué, finit Teagan d'une voix rauque ainsi que son fils aîné, Aergad, et une grande partie de son armée.

Le chasseur vit clairement le visage de la jeune femme se fermer. Il s'approcha instinctivement, piétinant les lignes factice du Royaume tracées au sol. Il posa une main sur son épaule en signe de soutien, en ne sachant pas trop quoi faire d'autre. Tea lui adressa un sourire triste et il la guida jusqu'au tronc d'arbre pour s'y rasseoir.

- Ce sont des choses qui arrivent durant une guerre, souffla Maeron pour l'inciter à continuer.

Après tout Eiriàn Mézérhían n’était pas le premier Seigneur à succomber lors d'une bataille et même si ça restait triste c’était parfois inéluctable

- On dit que... bégaya Tea en lui attrapant la main. On dit que Manahàxar à décapité le Roi et le prince héritier de sa main et devant leurs hommes.

Maeron laissa échapper un soupir triste. Il comprenait mieux la détresse de la jeune femme. Elle faisait bien sur le lien avec la mort de sa mère et de son propre frère. Il noua ses doigts à ceux de Teagan et serra fort sa main. Il ne trouvait pas de mots pour soulager son chagrin. Mais lui aussi avait perdu sa mère et à deux ils pouvaient se relever.

- Mais il avait un second fils, Ezorath Mézérhian reprit Tea en tournant des yeux brillants vers lui sans lâcher sa main. On le disait un peu étrange car il vivait en retrait de la cour. A l’époque le château du Roi était construit dans le Mathadros mais Ezorath n'avait jamais aimer la mer. Il aimait élever des chevaux et plus particulièrement des Eiwoarns. C'est pourquoi il s'était retiré dans un domaine du Romerdaelh, c'est à dire ici. Il préférait les vertes vallées de la région pour élever ses bêtes.

Encore une fois Maeron fut déstabilisé par ce qu'elle lui rapportait sur la famille Royale. Il les imaginait baignant dans le luxe et comptant leurs pièces d'or dans des salles aux trésor immenses et voilà qu'elle lui parlait d'un prince aimant les chevaux et pratiquant l’élevage.

- Ezorath n'avait pas été prévenu lorsque son père avait marché sur le Nord mais quant il apprit sa mort et celle de son frère aîné il fut particulièrement touché. Il fit appel aux différents Seigneurs que son père avait aidé dans l'Est et beaucoup répondirent présents. Ils disaient avoir une dette envers Eiriàn et souhaitaient venger sa mort. Le peuple tout entier et ce qu'il restait des soldats le suivirent. Il y eut un véritable engouement pour sa cause.

Maeron pouvait déceler une once de fierté dans la voix de Tea. Elle semblait idolâtrer le personnage d'Ezorath Mézérhían, ce qui ne l’étonnait pas.

- Il avait un élevage considérable d'Eiwoarn, continua Tea. On dit qu'il était le seul homme à pouvoir en monter plusieurs. Il rassembla également une grande partie des chevaux du royaume et il forma les Seigneurs des provinces alentours et les soldats pour en faire des cavaliers avant de monter vers le Nord.

Le chasseur pouvait imaginer la horde de cavalier montant en guerre au son des tambours et des chants guerrier et cette idée lui donna des frissons. C'était ce qu'il aimait chez les chevaliers. Partir à la bataille pour une noble cause, donner sa vie pour des idéaux valables. Mais son père avait brisé son rêve à jamais avec ses maltraitances.

- La bataille fut si terrible qu'on lui donna un nom souffla Teagan, Kheled Mahàal. Dans l'ancien langage cela signifie la bataille sanglante. Mais la capacité d'attaque et la brutalité des Eiwoarns au combats était inégalable et Ezorath vaincu les troupes ennemies, Manahàxar capitula et se retira sur ses terres et Ezorath récupéra le Nord du Royaume. Cependant beaucoup de vies furent perdues. Il y eu de lourdes pertes en chevaux, en Eiwoarn et en hommes.

Maeron avait un peu de mal à imaginer la scène car il se demandait toujours ce qu'était ces fameux Eiwoarns dont ne cessait de parler Tea. Il aurait voulu l'interrompre pour lui poser la question mais elle lui avait promis une réponse et il attendrait patiemment.

- Quirianus Manahàxar finit par ployer le genou devant Ezorath et promit de ne plus remettre les pieds sur nos terres.

Le chasseur tiqua l'usage du mot «  nos terres. » C’était la première fois qu'il entendait Tea parler si simplement de sa possession sur le Royaume. Mais une autre chose interpella Maeron

- Il ne l'a pas tuer ? s'étonna-t-il
- Non, grogna Tea de toute évidence mécontente. De nombreux Seigneurs criaient vengeance mais Ezorath à été catégorique. Il ne prendrait pas une vie de plus tant que Quirianus Manahàxar tiendrait parole
- C'est une noble décision, commenta Maeron en hochant doucement la tête

Mais il sentait les doigts de Téa serrer un peu plus les siens. Ses jointures devinrent rapidement blanches et il leva les yeux vers son visage fermé

- Il aurait du les éliminer lui et toute sa lignée, siffla-t-elle

Maeron pouvait comprendre sa colère. Si Quirianus Manahàxar avait été tué, Cairistoria et Adraboran Mézérhían seraient toujours en vie. Il comprenait le désarroi de Tea car tout cela c'était soldé par la mort de sa mère mais il trouvait le geste du Roi assez noble et réfléchi.

- Quoiqu'il en soit, reprit Tea d'une voix sourde. Ezorath Mézérhían retourna dans le Romerdhael avec la dizaine d'Eiwoarn qui avait survécu. A sa plus grande surprise les Seigneurs des terres de l'Est se rallièrent à lui, le revendiquant comme leur Roi légitime et plièrent le genoux devant lui. Ils avaient été subjugués par son courage, sa capacité à prendre des décision et sa justice. Ils prêtèrent serment et le Royaume s'agrandit considérablement en passant de sept provinces à douze

Maeron hocha la tête, il pouvait toujours sentir la main chaude de Téa dans la sienne et ce contact l'aidait à garder les pieds sur terre

- Mais Ezorath refusa d'aller s'installer sur le trône de son père dans le Mathadros et il fit batîr son château sur les terres ou il avait élevé ses chevaux

Teagan reporta alors son regard sur les flammes. Elle semblait mélancolique après ce récit mais n'avait pas lâcher sa main. Instinctivement Maeron avait commencer à tracé de petits cercles sur le dos de sa main avec son pouce. Il n'aurait rompu se contact pour rien au monde mais il n'avait pas eu tout les réponses à ses interrogations

- Et ces Eiwoarn alors ? demanda -t-il d'une voix douce.

A sa grande surprise il vit Tea se tourner vers lui et lui offrir un magnifique sourire. Elle se leva,le tirant par la main pour l'inviter à la suivre

- Adhrahil ! Appela-t-elle alors que l'immense animal s'était un peu éloigné pour manger.

L'étalon leva la tête et revint docilement vers elle.A son grand regret Teagan lâcha la main de Maeron pour s’approcher de son cheval. Elle glissa sa main sous la crinière de l'étalon en se tournant vers Maeron.

- Les Eiwoarns sont des proches parents des chevaux. Physiquement on ne peut pas vraiment les différencier. Il y à seulement certains détails qui mettent la puce à l'oreille. Ils sont toujours très grands et assez massif et leurs robes sont éclatante.

Tout en parlant elle caressait le poils soyeux de son étalon, comme perdue dans ses pensées.

- Leurs yeux sont à peine plus clair que ceux d'un cheval, continua-t-elle Ce qui les différencie c'est leur caractère. Ce sont des prédateurs même s'il se nourrisse d'herbe et de fourrage. Les combats entre étalons se finissent toujours par la mise à mort de l'un des deux rivaux. La légende raconte que la sauvagerie et le goût du sang coule dans leur veine. On dit que chaque Eiwoarn à un seul maître et que s'il ne le rencontre jamais il ne sera jamais monté.

Maeron resta estomaqué par ses explications. Il regardait Adrahil d'une manière différente. Il n'avait jamais vu en lui qu'un gros cheval particulièrement bien dressé mais désormais il le voyait sous un jour nouveau.

- Ce qu'il faut comprendre c'est que tu ne peux pas dresser un Eiwoarn en lui imposant les choses. Tu dois leur demander

Cette fois le chasseur jeta un regard sceptique à Tea. Elle semblait lui parler de magie et il n'y croyait pas

- La nuance est compliquée… concéda Tea en prenant conscience de son trouble. Lorsque j'ai rencontre Adrahil j'ai su que c'était lui. J'étais attirée vers lui, comme envoûtée par son regard. Mais ce n'est pas l'homme qui choisi mais la bête. J'ai du me soumettre à Adrahil. S'il n'avait pas voulu de moi il m’aurait tuée.

Maeron ne voyait pas très bien le rapport entre Adrahil et ces bêtes de combat dont la jeune femme avait parler un peu plus tôt

- Mais il m'a accordé sa confiance
- Tout le monde peut tenter sa chance ?

Il se demandait ou trouver un Eiwoarn. Bien que il n'aie pas l'utilité d'une monture il était intrigué par les propos de Tea. Mais il était déjà très proche de Rashkánn et il n'avait pas besoin d'une autre bouche à nourrir.

- En théorie oui, répondit Tea alors qu'Adrahil reniflait le bas de sa robe d'un air paisible. Mais on dit que les descendant d'Ezorath ont ça dans le sang. Il était le seul de mémoire d'homme à se faire obéir de plusieurs Eiwoarn

Maeron hocha la tête, il comprenait les choses mais ne voyait toujours pas ou était la sauvagerie de ce cheval qui était posté aux cotés de sa maîtresse sans bouger

- Tu veux dire qu'Adrahil est dangereux ?
- Adrahil et moi somme liés. Il est ma meilleure arme et ma meilleur protection. C'est bien  pour ça que mon père me laisse sortir du château. S'il n'était pas à mes coté je serais cloîtrée entre quatre murs.

Cette fois Maeron lui lança un regard franchement surprit. Certes les chevaux pouvaient être dangereux mais il ne voyait pas ou était cette sauvagerie qui avait permit à ce Roi de remporter une guerre

- En plus de leur sabots et de leur force ils ont des crocs qu'il ne sortent qu'en cas de véritable danger ou lorsque ils se sentent agressés, lui apprit Tea en soulevant les babines de son étalon, dévoilant des canines que Maeron n'avait jamais vu et qui pour l'instant était presque totalement rentrées dans la gencive. Il à faillit arracher le bras de Bearach ce matin pour me protéger

Maeron n'en croyait pas ses yeux.

- Mais il me laisse monter en croupe 
- Oui parce que c'est mon souhait. Il fait ce que je lui demande. Mais je ne lui donne pas véritablement des ordres. C'est plutôt comme un … lien

Le chasseur hocha lentement la tête tentant d'assimiler toutes ces informations nouvelles.

- C'est pour ça que l’emblème de ta famille est un cheval ?
- Oui ,répondit Tea en balançant ses longs cheveux noirs derrière elle. Avant il paraît que c'était un lion d'or sur champ rouge mais lorsqu'Ezorath est monté sur le trône il voulait repartir de zéro avec les nouvelles provinces.

Maeron trouvait ça plutôt courageux, Il aurait pu plier ces nouveaux Seigneurs à ses exigences et au lieu de cela il avait bâti un nouveau Royaume avec eux.

- Son Eiwoarn le plus fidèle était un étalon doré du nom d'Akelâah. Il à survécu à la bataille et il en à fait l’Emblème du Royaume. Une tête de cheval dorée sur fond noir pour ne pas oublier que se jour là il y eut énormément de perte

Maeron hocha la tête. Il était mit mal à l'aise par le fait qu'Ezorath Mézérhían semblait être un homme particulièrement respectable. Il préféra donc changer de sujet.

- Comment se reproduisent les Eiwoarn ? s'enquit Maeron, véritablement intéressé
- Ils se reproduisent principalement avec des chevaux, ce qui donne des poulains sang mêlé. Ils peuvent soit développé les aptitudes des Eiwoarn soit être des chevaux normaux. Deux Eiwoarn peuvent se reproduire entre eux mais les poulains sont très rarement viables. Cependant lorsqu'ils arrivent à vivre ils développent des capacité exceptionnelles et une terrible sauvagerie
- Tu en as déjà vu
- Je n'en connais que deux: Reskàd, l'étalon de mon père, et Adrahil.
- Adrahil ?
- Oui, rit Tea en caressant le chanfrein bordé de blanc de son étalon. Tu ne l'a pas connu plus jeune mais il était absolument incontrôlable. Il m'a mit au sol une sacré paire de fois. Il à failli arracher un bras à plusieurs personnes. Si je ne lui avait pas demandé tu ne pourrais même pas t'en approcher.

Maeron recula d'un pas alors que l'immense étalon posait ses yeux plus clairs sur lui et il sut alors que plus jamais il ne verrait cette bête de la même manière. Mais au plus profond de lui il se sentait également rassuré. Il y avait un animal exceptionnel qui veillait sur la sécurité de Téa.

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