Eeet les derniers films. Je n'ai pas très bien tenu à jour mes listes donc il est possible que j'en aie oublié, mais en gros, c'est ça.
Je ne note ici que les séries dont j'ai vu l'intégralité des épisodes tournés. Mon retour vers Jane Austen (avec aussi Emma dans le post précédent) a en grande partie été causé par la websérie
The Lizzie Bennet Diaries, que j'ai trouvée sympa sans plus mais qui était chouette à suivre.
Vu en mars, avril et mai 2013 :
Films
Silver Linings Playbook (Happiness Therapy), David O. Russell (2012) ❤ [C]
Un film qui pourrait se résumer par : un taré rencontre une folle, et ensemble ils trouvent un semblant d'équilibre. Cela dit, ce ne serait pas vraiment lui rendre justice.
Cela commence assez dramatique : le héros sort de l'hôpital psychiatrique, convaincu d'aller mieux même si son attitude fait flipper tout le monde. La caméra s'agite, il est violent, incapable de se raisonner. Son unique objectif est de reconquérir son épouse, dont l'infidélité l'a fait disjoncter, mais qu'il aime pourtant, eh bien, comme un fou. Les seuls amis qu'il lui reste essaient de le distraire de cette très mauvaise idée en le présentant à une jeune femme également perturbée à sa manière, quoique à côté de lui, elle semble tout au plus un brin excentrique. Elle, c'est la mort de son mari qui l'a fait tomber au fond du trou. Et c'est elle qui a l'idée de participer à un concours de danse avec notre héros, alors qu'ils ont la grâce de deux canards estropiés. Et juste comme ça, on se retrouve dans une comédie terriblement réussie.
Outre l'excellent jeu des acteurs principaux, la force de leur personnage et les merveilleux dialogues, il faut mentionner la belle galerie de personnages secondaires, parmi lesquels un Robert de Niro hilarant en père de famille ultra-superstitieux. La morale du film n'est pas qu'on peut devenir équilibré grâce à l'être aimé, mais qu'il suffit parfois d'une personne dont la folie ordinaire vient compléter la nôtre pour l'harmonie se crée.
Ce n'est pas un "grand film", il ne prétend certainement pas l'être et je dois dire que je suis encore un peu surprise qu'il ait été nominé aux Oscars. Mais dans sa catégorie de comédie dramatico-romantique, il est parfait. J'en suis sortie heureuse comme tout, j'ai rigolé comme une baleine et pleuré un petit peu aussi. Il n'y a pas de message nauséabond sur les hommes et les femmes et la place qu'ils doivent tenir, grand écueil du genre (j'ai entendu dire que certains y voyaient du slut-shamiing, ce qui est un peu hallucinant vu que c'est l'exact contraire qui est défendu). C'est en somme un excellent divertissement, qui se rangera parmi mes DVD "heart-warming" dès que j'aurai fait l'effort de l'acheter.
Les Enfants du paradis, Marcel Carné (1945) ❤ [C]
Un carré amoureux entre des gens du spectacle, plein de poésie et de beaux personnages.
C'est typiquement le genre de films qui me fait culpabiliser parce que je sens que je devrais crier au chef d'œuvre, mais ma sensibilité ne me permet pas d'accrocher complètement. Je n'ai pas une grande culture "vieux films", et les découvrir sur le tard les rend souvent difficiles d'accès. J'ai adoré complètement deux des personnages, qui d'ailleurs sont incarnés par les deux très grands acteurs du film : Arletty et Pierre Brasseur. J'avais en revanche envie d'étrangler le Pierrot, et aussi la madeleine qui l'aime désespérément. L'univers du spectacle de rue est représenté de façon envoûtante, les représentations du mime rêveur sont de toute beauté, et les pitreries de l'acteur de théâtre dont mémorables. Mais le grand romantisme emprunté et larmoyant des personnages que j'aime le moins me gâche un peu les relations plus réalistes et finalement plus émouvantes qui se dessinent par ailleurs. Un film donc que j'ai trouvé beau, mais dont une partie m'a gonflée pendant que l'autre m'enthousiasmait.
Dead Man Talking, Patrick Ridremont (2012) ❤ [C]
Un condamné à mort profite de ce que rien ne limite la durée de la dernière déclaration pour repousser le moment de son exécution. Des politiques se servent de sa popularité à l'aube des élections.
Post sur ce film par ici. Los Amantes pasajeros (Les amants passagers), Pedro Almodóvar (2013) ❤ [C]
Le dernier film d'Almodóvar est surprenant : plein de couleurs acidulées, d'une esthétique inhabituellement proprette, sans jamais laisser au drame la place qu'il disputait à la comédie par le passé. C'est divertissant, léger, et un chouette moment à passer. Mais comme c'est Almodóvar, on se permet d'être exigeant et pour moi, il manque quelque chose. Je n'ai pas réussi à m'intéresser vraiment aux intrigues personnelles des personnages (en particulier celle de l'acteur, qui est malheureusement la plus développée), et tant de joliesse bien lisse partout m'a un peu ennuyée, même au second degré. J'aime cependant beaucoup l'équipage de l'avion, le côté totalement improbable des situations, la scène de danse et le look de la belle rousse :D
Micmacs à tire-larigot, Jean-Pierre Jeunet (2009) ♠
Je ne sais pas si vous avez entendu parler de ce film de Jeunet, mais moi que dalle. Étonnant, pour un réalisateur à la carrière si prestigieuse, non ?
Ben non, parce que film est un navet. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais je l'ai trouvé insupportable tellement tout sonne faux dans ces personnages faits pour être originaux et attachants, ces situations faites pour être loufoques et cartoonesques. Ah la la c'est vraiment nul. D'un autre réalisateur que Jeunet, on aurait pu excuser tant de maladresse, mais s'il n'a pas toujours fait des chefs d'œuvre, il faisait au moins des films dignes d'intérêt.
L'Écume des jours, Michel Gondry (2013) [C]
Pfffff. J'avais envie de laisser sa chance à ce film, d 'avoir l'esprit ouvert. Honnêtement, j'ai adoré le livre mais je l'ai lu il y a dix ans, donc je n'ai pas pu tant comparer que ça. Je ne le juge donc pas en tant qu'adaptation mais bien en tant que film à part entièreEet purée que ce film est fatiguant.
Tout ce qui me déplaisait déjà dans La Science des rêves se retrouve dans ce film, mais décuplé. Pendant la première heure, il y a des astuces visuelles différentes dans chaque nouveau plan, ça bouge sans arrêt, ça fait forcé. Il n'y a aucun soucis de cohérence, de poésie, on ne cherche même pas à émerveiller, simplement à balancer un nouveau truc à la seconde, dont on n'aura pas le temps de profiter avant qu'on passe à autre chose. Les acteurs sont inégaux : j'ai bien aimé Romain Duris mais Audrey Tautou est fade, Omar Sy navrant, Gad Elmaleh inadéquat.
Ça se calme un peu quand le film devient déprimant, j'ai trouvé que la disparition progressive de la couleur rendait parfaitement l'esprit du bouquin, pour le coup, et tout ce que la matérialisation du malheur a d'organique et de répugnant est bien rendu. D'un autre côté, ça ne marche pas complètement parce que le glauque arrive beaucoup trop tôt dans ce film, se mêlant aux scènes de bonheur de façon super bizarre, si bien que le ton de la première partie est confus et ne tranche pas avec la suite.
Pour moi c'est un ratage complet, malgré quelques bonnes idées.
Agora, Alejandro Amenábar (2009) ❤
Beauuuuu. Mais j'aimerais mieux comprendre pourquoi les orbites célestes sont en forme d'ellipse…
The Fountain, Darren Aronofsky (2006) ❤
Au bout du 4e visionnage, je crois que j'ai enfin compris le film dans son intégralité ! Que tous ceux qui se demandaient comment l'histoire du mec dans sa bulle dans l'espace s'articulait avec le reste en discutent avec moi dans les commentaires !
Kiss of the Spider Woman (Le Baiser de la femme araignée), Hector Babenco (1985) ❤
L'histoire de deux compagnons de cellule dans une prison glauque au Brézil : l'un prisonnier politique, tout entier dévoué à sa lutte contre le régime, et l'autre homosexuel condamné pour détournement de mineur. Le second aide le premier à supporter les souffrances de la torture en lui racontant son film préféré, la sulfureuse histoire d'amour entre une chanteuse de cabaret française et un officier nazi durant l'occupation.
C'est un bon film, qui souffre seulement d'être un peu daté, tant au niveau de l'histoire (des personnages obligés de cohabiter et qui deviennent amis au fil de leurs discussions, c'est un schéma scénaristique très "théâtre" et qui a été fait et refait dans ces années-là) que de la représentation de l'homosexualité (l'homosexuel est malheureux car il n'y a aucune place pour lui en ce bas monde). Il est malgré tout courageux pour l'époque, ses acteurs sont bons (notamment William Hurt) et les personnages touchants. Une belle découverte.
Stoker, Park Chan-wook (2012) ❤ [C]
À la mort de son père, une jeune fille voit emménager chez elle son oncle, dont elle ne connaissait jusqu'alors l'existence. Tandis que sa mère, épouse moins éplorée que terriblement esseulée, se laisse séduire par le nouveau venu, la jeune fille se méfie de ce que cache tant de charme.
Un excellent film, tout en ambiguïté, porté par de chouettes acteurs (j'ai souvent du mal avec Nicole Kidman mais vu son personnage, ça passe bien). Il y a deux ou trois trucs qui m'ont connement gênée : des cadrages recherchés mais parfois un peu foireux, une qualité d'image pas toujours à la hauteur (je ne m'attends pas à voir du grain à cause d'une sous-exposition au cinéma o_O) et la drôle d'idée d'avoir collé des lentilles bleues à Mia Wasikowska, ce qui est toujours une mauvaise idée sur des yeux marron et ne sert vraiment pas à grand-chose dans l'histoire. Maintenant, j'ai bien conscience que c'est du chipotage et ça n'ôte rien à la qualité de l'histoire, de l'atmosphère tout à la fois angoissante et sensuelle, des jeux de faux-semblants et des personnages complexes. On parvient à jouer tout du long avec les repères du spectateur : on ne sait trop si cela tient du policier, du film d'horreur, du fantastique, ou même de la folie pure. Un numéro d'équilibriste envoûtant et plus habile que les précédents films de ce réalisateur coréen, même Old Boy que j'adore, mais qui souffre d'un ou deux raccourcis psychologiques un peu grossiers. Bref, un film qui mérite vraiment le détour.
The Great Gatsby (Gatsby le Magnifique), Baz Luhrmann (2013) ❤ [C]
Bonne surprise : le film du moment est franchement pas mal !
Je regrette qu'il ait été tourné pour la 3D, ce qui donne lieu à des tas de séquences tape-à-l'œil qui semblent d'autant plus inutiles quand on le voit en 2D et globalement, la première demi-heure du film est fortement déconseillée aux épileptiques tant le montage est haché, brouillon et surexcité. Je dis ça comme ça, mais un plan fixe de temps en temps, ça soulage. Il aurait été judicieux aussi de coller moins de musique "d'ambiance", genre violons mielleux, dans une bande son qui est déjà surchargée et qui aurait bénéficié de quelques silences. Après, entendons-nous bien : je ne remets pas en cause la volonté de représenter la frénésie des fêtes de Gatsby, qui est parfaitement mise en scène, ni le tourbillon qui emporte le narrateur. Mais à mes yeux, les procédés sont simplement un peu trop poussifs.
Honnêtement, j'ai commencé à vraiment apprécier le film au moment où Leonardo di Caprio entre en scène : il est gé-nial en Gatsby ! Tellement tellement bon. Et sinon les costumes sont beaux et les décors aussi. L'histoire ele-même est chouette, et je pense bien rendue, mais je ne veux jamais lire ce bouquin pour m'en assurer : c'est trop déprimant. En revanche, je suis curieuse de voir la première adaptation avec Robert Redford…
Mud, Jeff Nichols (2012) ❤ [C]
Deux gamins vivant sur les berges du Mississippi découvrent sur une île un type en cavale qui leur demande leur aide pour réussir à s'échapper avec la femme qu'il aime et pour qui il a courru tous les risques. Le jeune héros, inspiré par cette belle histoire d'amour, se dédie corps et âme à faire en sorte qu'il y ait une fin heureuse pour les amants maudits.
Mon plus gros coup de cœur ces derniers temps !!! J'ai aaaaaadoré. Adoré adoré adoré.
L'atmosphère est géniale, dans cette Amérique profonde que Jeff Nichols sait si bien mettre en scène et qui ne ressemble à nul autre endroit sur terre, donnant à ses films un cachet américain finalement pas si courant. Les personnages sont attachants, bien écrits, même ceux qui n'apparaissent que dans quelques scènes ont une histoire, une personnalité. Les acteurs les incarnent brillamment. Le dénouement final est merveilleux, je ne m'attendais pas à cet enchaînement mais il est parfaitement équlibré. Selon moi, un sans-faute, qui range ce film au rang de mes préférés. … Et qui me donne envie de lire du Mark Twain, aussi.
The Haunting (La maison du diable), Robert Wise (1963) ❤
Première et meilleure adaptation du roman The Haunting of Hill House de Shirley Jackson.
C'est un très chouette film, qu'il faut regarder quand on est d'humeur mais qui retranscrit assez bien l'atmosphère du livre (il y a même un lieu clef de la maison que je m'étais représentée exactement comme dans le film). En même temps, c'est différent car les légères modifications contribuent à altérer les relations entre les personnages. Ce n'est cependant pas dérangeant ! Les images sont belles, c'est très bien réalisé et le noir et blanc sied parfaitement à cette maison étrange. La différence la plus notable avec le roman est finalement le dénouement, qui cherche à expliquer plus de choses, mais ce faisant il entretient l'incertitude du fantastique et à mes yeux ce n'est pas une trahison. À recommander à tous les amateurs de vieux films d'horreur.
Populaire, Regis Roinsard (2012)
Pffff. Le charme rétro de ce film ne suffit pas à compenser le manque total d'originalité de l'histoire. Tous les rebondissements sont ultra-prévisibles et c'est donc terriblement ennuyeux. Quand je vois le fric mis dans un film pareil pour un résultat si dénué de toute audace et sans même des dialogues convaincants, je n'ai pas beaucoup d'espoir pour l'avenir du cinéma français.
TV
Lost in Austen (Orgueil et Quiproquos), Jemima Rooper, Alex Kingston (4 épisodes d'1h) ❤
Une jeune femme que la vulgarité du monde morderne rend nostalgique de l'époque policée de Jane Austen voit un beau jour Elizabeth Bennet débarquer par une porte secrète dans sa salle de bain. Elle passe la porte et se retrouve coincée au beau milieu d'Orgueil et Préjugés, son roman préféré.
Drôle de petite série pour midinettes assumées ! Mais divertissant.
Persuasion, Adrian Shergold (2007) - téléfilm
Meh. Le casting de ce téléfilm rend les personnages très fades, et la réalisation molle n'arrange rien.
Il ne me reste plus qu'à lire le livre pour voir s'il me plaît davantage :)
House of Cards (2013) avec Kevin Spacey, Robin Wright (13 épisodes d'1h) ❤
J'ai terminé la saison 1 et j'ai hâte que sorte la suite !
Post sur cette série par ici. The New Adventures of Old Christine (2006-2011) avec Julia Louis-Dreyfus, Tricia O'Kelley (5 saisons de 10 à 22 épisodes de 22 min)
Sitcom rigolote sur une femme divorcée et sa famille de timbrés. C'est très drôle quand ça veut, même si à la longue ça devient un peu lassant et les personnages deviennent un peu des caricatures d'eux-mêmes - mais pas au point qu'on les déteste heureusement.