Ishu Patel est un animateur indien, ce qui change un peu, même si ses films ont tous été produits au Canada. Jusqu'à tout à l'heure, je ne connaissais que deux de ses courts,
Paradise et
The Bead Game, qui sont très différents ce qui me rendait le choix difficile...
Le premier est une sorte de fable : un merle noir envie l'oiseau de paradis qui se fait traiter en prince au sein du palais d'un maharadja, et décide de se déguiser pour obtenir sa place dans ce monde d'opulence et d'oisiveté, pour finalement recevoir la leçon de la cage dorée. C'est d'une grande beauté, Ishu Patel joue avec les plumes d'oiseaux et les fleurs exotiques pour créer des métamorphoses très poétiques (ouh la la des métaphores). En revanche c'est un de ses plus vieux films, donc pas l'animation la plus fluide qui soit.
Le second est plus conceptuel et sans histoire ; autant il est remarquable pour l'idée de base qui est de créer des formes à partir de perles mouvantes, autant je ne le trouve pas très accrocheur. Et ce que j'aime en vérité dans l'animation de Patel, c'est l'usage qu'il fait de techniques d'éclairage pour donner vie à ses couleurs.
Ce dernier point s'observe à merveille dans cette troisième animation que je viens de trouver : Afterlife, 1978, un court-métrage de 7 minutes illustrant sa vision de la vie après la mort. Pas vraiment d'histoire mais, passé le tout début où l'on peut être gêné par la qualité du dessin, c'est très prenant et très impressionnant, je suis restée soufflée. J'aime encore un fois les métamorphoses constantes, la force des couleurs, la fluidité d'un imaginaire en mouvement constant. C'est le genre de films qui me font dire : ouais, c'est ça, l'animation. (Ce n'est pas le seul, mais bon.) En plus les amateurs de légèrement morbide/inquiétant apprécieront sans doute.
J'espère que vous y jetterez un oeil, ça vaut le coup (d'oeil) (haha).