Lecture : L'assassin royal, première époque 2 - de Robin Hobb

Mar 13, 2015 14:14


Un livre avec de la magie : CHECK !

"L'Assassin royal : Première époque, 2" de Robin Hobb
roman de fantasy - 1110 pages
♥ ♥ ♥ ♥ 4/5



En ce début de deuxième intégral de « L’Assassin royal », tout va mal, très très mal au royaume des Six Duchés ! Les Pirates Rouges ravagent comme jamais les rives des duchés côtiers, le roi légitime Vérité Loinvoyant a disparu au-delà des frontières du monde connu, sa reine est en fuite et son traitre de frère cadet Royal s’est frileusement recroquevillé à l’intérieur des terres, abandonnant la moitié du royaume à la barbarie ennemie. Quant à Fitz Chevalerie, notre sympathique quoique un peu lourdaud narrateur, il a payé chèrement sa loyauté à la lignée des Loinvoyant : capturé, battu, torturé et finalement laissé pour mort par les hommes de Royal, il n’a dû la vie sauve qu’à l’aide de ses deux mentors, Umbre et Burrich. Mais quelle vie… Plus d’amante à chérir, plus de roi à défendre, plus d’amis pour le soutenir ! Il ne lui reste comme compagnon que son loup Œil-de-nuit, lié à lui par la magie du Vif, mais dont la fidélité ne compense pas les nombreuses pertes que le malheureux Bâtard Royal a accumulé.

Seul et indépendant pour la première fois de sa vie, Fitz est confronté à un choix : fuir le pays et sa vie détruite, se venger en tentant d'assassiner Royal ou partir au-delà des Montagnes dans l’espoir de retrouver Vérité et de le ramener auprès de son trône et de son peuple - espoir bien mince puisque personne n’a entendu parler du dernier roi Loinvoyant depuis presque une année. Choix difficile, mais surtout choix crucial, car sur les épaules de Fitz pèse le poids de tout un monde en perdition. Si on en croit les propos extravagants du Fou du Roi, il serait destiné à être le « Catalyseur » de son époque, le grain de sable qui fera dérailler les roues bien graissées de l’Histoire, celui par lequel arrivera la tempête ou l’apaisement… Mais le Catalyseur ne peut jouer son rôle qu’en toute inconscience et bien des malheurs et des souffrances attendent Fitz avant l’ultime épreuve qui décidera de son sort et de celui de son pays agonisant.

Ce deuxième intégral ne marque pas seulement une étape importante de l’Histoire des Six Duchés, mais aussi de ma découverte du cycle de « L’Assassin Royal », puisque c’est grosso-modo à ce moment de la saga que j’avais abandonné ma lecture, treize ans plus tôt (« Ouais, bon, c’est un peu chiant en fait… Tiens et si je tentais Le Trône de fer de George Martin ? Il parait que c’est pas mal non plus… ») J’ai donc la joie de vous annoncer, m’sieurs, dames, que cette nouvelle étape a été victorieusement passée et que je ressors de cette seconde tentative très satisfaite, malgré quelques petites déceptions mineures.

Avec du recul, je vois bien ce qui m’avait rebuté à l’adolescence. Il faut reconnaître que le premier tiers du roman déçoit assez par rapport à l’excellence du premier intégral : non que le style de Hobb ne soit pas toujours aussi agréable et son univers riche et bien construit, mais le manque de suspense et de rebondissements s’y fait sentir cruellement. Si l’ami Fitz est globalement un narrateur attachant et divertissant, il est surtout intéressant dans ses interactions avec les autres personnages importants du récit. Seul et livré à lui-même, il développe une fâcheuse tendance à l’égocentrisme et l’auto-apitoiement, deux traits de caractère qui peuvent rapidement éveiller l’impatience du lecteur dans un récit à la première personne.

Heureusement, la seconde partie du livre qui voit ressurgir nombre de personnages secondaires s’avère bien plus jouissive. Sans abuser des scènes d’action et des retournements de situation, Robin Hobb parvient à passionner le lecteur par la finesse de son intrigue, la complexité de ses personnages et la subtilité de leurs relations. On a droit alors à ce que Hobb fait de mieux : de la belle littérature, psychologique, poétique, sensible et émouvante ! La fin de ce premier cycle m’a laissée, quant à elle, une impression mi-figue, mi-raisin. Autant j’ai adoré la conclusion de la quête de Vérité que j’ai trouvé profonde, puissante et dramatique à souhait (faut avouer que j’ai fini par développer un très gros faible pour Vérité, le roi pour qui tous les hommes seraient prêts à se dévouer et toutes les épouses à chercher jusqu’au bout du monde !), autant j’ai été assez déçue par le dénouement trop facile d’autres fils de l’intrigue. Quel dommage, notamment, que les motivations des Pirates Rouges et le mystère de forgisation soient révélés de façon si abrupte et superficielle alors que l’auteur avait si bien réussi à exciter mon intérêt à ce sujet… Ce bémol final ne m’empêchera pas de m’attaquer au second cycle dès que possible, d’autant plus que le troisième intégral vient récemment de sortir en poche.

A très bientôt, Fitzounnet !

rec : roman fantastique, serie : l'assassin royal, auteur : robin hobb, bingo-livres

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