On the road again...

Jul 28, 2013 12:48

Après être tombée totalement amoureuse du splendide roman « Lonesome Dove » de McMurtry, je me suis empressée de me procurer l’adaptation en mini-série de 1989 - la série ayant remporté sept Emmy Awards en son temps, je me disais qu’il y avait peu de chances que ce soit mauvais…

Quatre épisodes d’1H30 et un certain nombre de crises lacrymales plus tard, je peux même affirmer que c’est une très bonne adaptation ! Bon, elle n’est pas entièrement exempte de défauts non plus, le plus marquant étant, qu’on a beau faire, six heures de série télévisée ne parviennent pas à rendre totalement la complexité d’un roman de 1200 pages. Résultat : les très nombreux personnages secondaires qui faisaient la richesse du roman sont un peu sacrifiés. Pas la faute des interprètes d’ailleurs qui sont, dans l’ensemble, très bons et bien choisis, mais on n’a tout simplement pas assez de temps pour vraiment s’attacher à eux. S’ajoute à ça une image qui a un peu vieillie et des effets spéciaux qui ne rendent pas toujours honneur au gigantisme de certaines scènes.

Mais la mini-série bénéfice de deux énormes bons points : Robert Duvall et Tommy Lee Jones. Dans les deux rôles principaux des vieux rangers Augustus McCrae et Woodrow Call, ils sont juste ma-gni-fi-ques !



On commence par Robert Duvall qui, l'oeil goguenard et la parole désinvolte, plante un Augustus plus vrai que nature. À le voir se balader nonchalamment d'une bout à l'autre de la mini-série, se prélassant sur sa selle comme on se vautrerait dans une chaise longue, on sent qu'il a tout compris à la vie : beaucoup d'alcool, beaucoup de rigolade, beaucoup de sexe (allez au bordel une fois par jour à son âge, ça témoigne d'un sacré enthousiasme pour la chose…) et surtout, surtout, ne jamais prendre quoi que ce soit au sérieux ! Cette extrême désinvolture est compensée par une vraie tendresse pour autrui : les scènes qu'il partage avec la jolie prostituée, Lorena, sont extrêmement touchantes de justesse, sans tomber dans le platonique pour autant. Il veut vraiment se la taper ! 40 ans de différence, vous dites ? Quels 40 ans de différence ?



Mais si Augustus est génial, j'avoue que c'est pour Tommy Lee Jones dans le rôle du "Capitaine" Woodrow Call que mon petit coeur bat le plus fort. Regard noir, crinière de cheveux blancs et barbe en bataille, il a tout du vieux lion prêt à en découdre à nouveau. C'est un bloc de volonté en marche, le genre de type capable de déplacer les montagnes (ou, dans ce cas particulier, 2 500 têtes de bétail) par la pure force de son obstination - mais c'est aussi un bloc qui s'effrite, s'écaille, se fendille au fur et à mesure du récit, jusqu'à que nous apparaisse finalement l'homme mis à nu dans toute son émouvante crudité.



Qu'est ce qu'ils auront réussi à me faire chouiner ces deux vieux salopards…

C'est là que l'on réalise l'indubitable avantage du télévisuelle sur l'écrit en puissance lacrymogène : si j'avais déjà une grosse boule dans la gorge à plusieurs passages du roman, voire l'oeil qui larmoyait un peu, j'avais tout de même réussi à conserver ma dignité. Devant la série, c'était une autre paire de manche… Puissance d'évocation des images, musique - superbe d'ailleurs - et talent des acteurs aidant, je me suis retrouvée à chialer tout ce que je pouvais pendant la majeure partie de l'épisode quatre. Mais, bon, c'était de bonnes larmes, de celles qui vous donne l'impression d'être récuré de l'intérieur après coup, alors ça va. La preuve, je suis prête à remettre ça dès que possible !

Il va sans dire que je la conseille aussi chaleureusement que le roman ! (même s'il est préférable de lire celui-ci d'abord pour profiter à fond des deux versions)

theme : western, auteur : larry mcmurtry, rec : série tv

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