"Un goût d'Angleterre" de K. J. Charles
romance historique - 300 pages
♥ ♥ ♥ 3/5
Ancien officier britannique, le capitaine Archie Curtis a dû quitter l'armée, suite à un accident qui l'a laissé gravement mutilé et a causé la mort de plusieurs de ses camarades. Mais s'agissait-il réellement d'un accident ou - chose bien plus grave - d'un sabotage volontaire ? Invité chez un vieil ami responsable de la livraison des armes défectueuses, Curtis décide de mener discrètement l'enquête. Hélas, difficile d'agir icognito dans cette grande maison de campagne ultra-moderne et bondée d'invités bruyants et trop curieux ! le plus curieux et le plus extraverti de tous est, sans conteste, le poète Daniel Da Silva, un inverti notoire, juif du surcroît, à la langue bien pendue et à l'humour agaçant. Mais sous ses airs désinvoltes, Da Silva cache un esprit beaucoup plus fin qu'il n'y paraît et poursuit ses propres objectifs avec autant de hargne et d'obstination que notre viril vétéran. C'est aussi un homme bougrement attirant pour peu que l'on mange de ce pain-là. Ce qui n'est pas le cas du capitaine Curtis, bien entendu. Vraiment pas. Vraiment vraiment pas.
Encore un roman de bonne facture de K.J. Charles écrit dans un style toujours aussi agréable et doté de deux protagonistes principaux bien typés et attachants. On y retrouve ce qui faisait déjà l'intérêt de ses livres précédemment traduits : un contexte historique très présent et bien retranscrit, un vrai effort de compréhension des moeurs et psychologies du début du XXe siècle et un don certain pour camper des personnages hors-du-commun. Côté romance, pas grande chose à redire. Quoiqu'un peu rapide, celle-ci est très bien menée et on appréciera - chose rare dans les récits de ce types - que les protagonistes se conduisent grosso-modo comme des adultes intelligents et matures, et pas comme des adolescents attardés et en mode drama-queen. Dommage que l'intrigue d'espionnage soit plus faiblarde avec notamment un dénouement très précipité et assez artificiel. Cette tendance, hélas un peu récurrente dans les romans de K.J. Charles que j'ai pu lire, a légèrement entamé mon plaisir de lecture. Mais légèrement seulement, hein ! le tout donne un court récit pas désagréable du tout, mais qui aurait mérité d'être un peu étoffé dans ses rebondissements.