Lecture : John Connolly - Le livre des choses perdues

Oct 17, 2012 16:57


"Le livre des choses perdues" de John Connolly
Roman fantastique - 380 pages



Tout commence en Angleterre durant le Blitz quand un jeune londonien, David, est forcé de quitter la capitale avec son père et sa belle-mère pour échapper aux bombardements. Réfugié dans une grande maison campagnarde, il ne vit que par et pour ses livres. Une nuit, la voix de sa mère, morte au tout début de la guerre d’une longue maladie, se fait entendre dans le jardin, le suppliant de venir la sauver. Mais dans les ombres du jardin abandonné, l’enfant découvrira bien d’autres choses que quelques statues brisées : à la suite du fantôme de sa mère, il plongera dans un monde sombre et tourmenté, hanté par les créatures les plus étranges et les plus terrifiantes. Durant son curieux périple, le petit garçon fera de nombreuses rencontres, quelque unes amicales et amusantes (j’avoue un faible énorme pour la rencontre avec les nains communistes, un détournement de conte délicieux et très drôle), mais la plupart hostiles. Il affrontera bien des terreurs, dont les plus glaçantes seront celles qui se dissimulent au plus profond de son esprit…

Les contes de fées, un truc de gamins ? Après avoir refermé « Le livre des choses perdues », il faudrait être de mauvaise foi pour conserver une telle opinion (ou avoir une vision un peu singulière des enfants). Bien qu’il nous plonge dans un univers largement inspiré des contes de Perrault et des frères Grimm, ce trop court roman s’adresse davantage aux adultes qu’aux jeunes enfants. Le monde créé par John Connolly regorge de maléfices sanguinaires, d’innocents sacrifiés et de monstres dérangeants. Avec son écriture simple, mais pourtant empreinte d’une certaine poésie, Connolly a cerné à merveille ce qui fait le charme de tous les contes de fées : ce mélange d’horreur et de merveilleux qui nous fascine tout en nous faisant frémir sous nos couvertures. La plupart des enfants adorent avoir peur, c’est bien connu, et, à différents niveaux, nous sommes tous des enfants trop vite grandis.

Un livre agréable à découvrir, mêlant habilement humour, noirceur et aventure, comme le font habituellement les contes. Si j’ai quelque chose à lui reprocher, c’est qu’il laisse un sentiment de trop peu : l’univers foisonnant de Connolly aurait surement gagné à être davantage exploité. Pour conclure sur une note cinéphile : il m’a beaucoup fait penser au « Labyrinthe de Pan » de Guillermo del Toro, dans le genre contes de fée pour adultes - une autre œuvre fascinante à découvrir si le cœur vous en dit.

rec : roman fantastique

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