[DS] Histoires de seme et d'uke

Nov 30, 2009 14:52

Qu'est-ce qu'un seme, qu'est-ce qu'un uke ? Grande question, restée longtemps mystérieuse pour moi quand je me lançais dans le yaoi. Elle l'est toujours un peu, et c'est pour ça que je lance cette discussion.

C'est long et il y a du contenu sexuel, quoique de façon plutôt détachée )

yaoi, uke, disc:fanfiction, seme, disc:yaoi, disc:slash, slash

Leave a comment

shinrin_namida November 30 2009, 21:43:55 UTC
- Seme et uke : restes de préjugés historiques, à l'époque où jouer un rôle "actif" et un rôle "passif" dans une relation homosexuelle était souvent vu comme deux choses différentes, le second étant plus une perte de virilité que le second ? Ou pur fantasme de japonaise moderne ?

Mélange des deux, je suis tout à fait d'accord avec Lilai. L'uke permet à la lectrice de s'identifier tout en gardant la distance intéressante avec le yaoi... Mais malgré ce pénis tout ce qu'il y a de masculin, l'uke a quand même pas mal de caractéristiques féminines ;) Ajoute à ça que la plupart des lectrices et auteurs ne fréquentent pas les milieux gays... et s'en font donc une idée stéréotypée, oui.

- Dans le premier cas comme le second, pensez-vous que ce parallèle fait entre les couples homosexuels de fiction et des couples hétérosexuels donne une image fausse de l'homosexualité ? Ou est-ce que tout le monde est bien conscient que dans la réalité ça ne se passe pas comme ça ? Et cette image fausse, au fait, est-elle déplaisante en soi, ou juste parce qu'on la retrouve trop souvent ?

Effectivement, le yaoi véhicule une fausse image de l'homosexualité, qui peut m'agacer par moments, que j'ignore joyeusement à d'autres. On est loin des problèmes d'acceptation de soi, d'homophobie, des problématiques d'égalité de droits, mariage, adoption... ....Et je ne liste que les aspects "revendications", hein, je passe sur le côté sexe du ghetto, les codes, etc...
J'aurais tendance à ajouter, également, que le uke est plus une fille avec un pénis qu'un homme efféminé, tandis que le seme est un garçon. ....Et que du coup, ça m'agace aussi que les hommes efféminés n'y soient pas présents, de même que les travestis (qui ont quand même souvent les plus belles jambes du monde, et donc, d'accord, je suis jalouse, mais je trouve qu'ils décoreraient quand même dans les mangas).

- Avez-vous l'impression de retrouver une répartition des rôles semblables dans les rôles de "top" et "bottom" du slash occidental, ou est-ce que ça ne concerne qu'une sous-partie de ces clichés ? Ou des clichés différents ? Si vous trouvez que cela ressemble, est-ce que c'est une influence des fandoms japonais, est-ce que c'est universel, ou est-ce que c'est juste un hasard ?

Ca dépend des auteurs et des séries, j'ai envie de dire. Quand on prend des fics sur un anime, les tops/bottoms ne seront qu'un autre nom pour le seme/uke. Pour d'autres auteurs, souvent moins habitués au manga, les mots tops/bottoms ne font que retranscrire un rôle sexuel ou le rapport de force dans le couple, rapport présent également dans les couples hétéros, hein.

Reply

lilai November 30 2009, 22:51:39 UTC
J'aurais tendance à ajouter, également, que le uke est plus une fille avec un pénis qu'un homme efféminé, tandis que le seme est un garçon.

Au passage, pour réglé ce "petit" problème, le furrydom à trouver la parade : les dickgirls qui ont de superbes hanches et seins, parfois un vagin, et un penis pas moins conséquent...

Et que du coup, ça m'agace aussi que les hommes efféminés n'y soient pas présents, de même que les travestis.
N'y a t-il pas pourtant des mangas qui jouent justement sur le travestissement ? Je ne pense pas aux quiproquos ou à des mangas comme Princess princess dont j'ai une vague connaissance, mais plutôt a Family Compo ou a Love Me tender (deux amis mannequins emménagent dans l’appartement de la belle Naoyuki qui se révèle être un garçon). Je ne suis pas trop calé de ce coté là et c'est vrai que les travestis apparaissent généralement en tant que personnages comiques, mais il me semble que la diffusion du genre yaoi pousse à une ouverture à l'intérieur des sujets traités, espérons que se soit vrai ^^

On est loin des problèmes d'acceptation de soi, d'homophobie, des problématiques d'égalité de droits, mariage, adoption...
Je pense que c'est parce que le yaoi n'avait pas pour but d'être une littérature engagée ^^; mais effectivement, voir certaines histoires ou tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et parfois agaçant (surtout quand on vient de lire le journal, j'ai une relation avec mais journaux d'amour haine assez intense).

Le coup du "je ne suis pas gay mais lui je l'aime", "tout le monde est gay sauf James", "le background historique fait que je devrais te tuer pour être un homo déviant, mais mon travail, ma réputation et mon conditionnement n'ont aucune importance parce que je t'aime !" ne sont supportable qu'a petite dose ! D'ailleurs les fics qui s'occupe de l'entourage du couple, de leur réactions, du regard de la société, des préjugés qu'ils ont sur eux même sont parfois tellement mieux !

Pourtant c'est vrai que parfois on en à juste rien à faire, parce que le yaoi reste de la littérature et que toute littérature n'a pas forcément de combat à défendre (opinion discutable, je sais, Sartre me l'a dis). Mais en même temps, montrer un monde où ces difficultés ne sont même pas mentionnées sous-entend qu'elles n'existent pas et que l'égalité légal/juridique ect est chose admise : c'est peut être aussi un bon moyen de rendre tout cela comme un droit normal.

(J'ai comme l'impression d'avoir un petit peu dévier du sujet seme-san et uke-kun là...)

Reply

flo_nelja December 1 2009, 07:39:30 UTC
Mais en même temps, montrer un monde où ces difficultés ne sont même pas mentionnées sous-entend qu'elles n'existent pas et que l'égalité légal/juridique ect est chose admise : c'est peut être aussi un bon moyen de rendre tout cela comme un droit normal.
Exactement. Je trouve que ce n'est pas un mal, de temps en temps, de montrer les homosexuels non pas comme des gens qui ont des problèmes sociaux qui ne concernent qu'eux, mais comme des gens qui ont aussi des problèmes tout à fait universels, comme "je suis amoureux de Machin mais je ne sais pas s'il m'aime" ou "pour continuer mes études je dois avoir une relation à distance, est-ce que ça va tenir", ou tout à fait universels de manga, comme "damn, c'est la troisième fois que je sauve le monde de justesse ce mois-ci"

Reply

flo_nelja December 1 2009, 07:33:08 UTC
On est loin des problèmes d'acceptation de soi, d'homophobie, des problématiques d'égalité de droits, mariage, adoption...
D'un autre côté, je suis la première à penser que la vie des homosexuel(le)s n'est pas 100% formée de revendication sociale. Pour moi, ce serait donc plutôt un point positif. Que quand l'acceptation de soi est un thème, ce soit en tant que personne, pas (seulement) en tant qu'homosexuel.

les mots tops/bottoms ne font que retranscrire un rôle sexuel ou le rapport de force dans le couple
Et ce qui m'intrigue est la place de ce "ou", si c'est si souvent lié que ça, et quand ça ne l'est pas, pourquoi est-ce qu'on ne prend pas la peine d'avoir des mots différents pour ça ?

Reply

berylia December 13 2009, 22:21:48 UTC
Certains yaoi traitent de sujets tels que l'acceptation de soi, mais aussi le sida, ou encore le coming out, je pense par exmple à Yatteraneeze ! de Mieko Koide et Koh Akizuki. Le tout en gardant le clivage uke-seme.

Reply


Leave a comment

Up