Ames sensibles et représentantes délicates du beau sexe, s'abstenir ! Cet article sera bourré de testostérone et de fluides inapropriés pour toute demoiselle bien née et désireuse de préserver une virginale notion de sensibilité masculine.
Le bara, qu'est-ce que c'est ? En japonais le terme signifie "rose" et est à comparer au "yuri" (lys) si cher de ces dames recherchant la compagnie d'autres dames. En clair, le bara est au yaoi ce que Clint Eastwood est à Gackt : un acteur plus viril, plus poilu et plus puant (pas sur papier mais cela est facilement supputable au vu des descriptions fort imagées) que la moyenne des damoiseaux éperdus peuplant nos saines lectures d'images dérisoires sans pic, sans chute et sans histoire où un beau jouvenceau s'écrie à jute titre qu'il serait temps de mettre un terme à son supplice car son digne arrière-train le met à l'agonie. Et si vous n'avez pas saisi toute la belle répartie de cette dernière description, deux mots suffisent : manga yaoi.
Pour l'amateur lambda de manga qui en a entendu parler, le yaoi, c'est un seme viril (enfin c'est relatif), un uke chiard qui ne mérite même pas l'attribut masculin qu'il a entre les cuisses et une intrigue digne des meilleurs Harlequins (ou des pires, c'est selon). Bref, de la littérature de gonzesses pour d'autres gonzesses frustrées de la foune.
Le bara, là c'est pas pareil. Je ne m'attarderai pas sur l'historique de ce courant, il suffit de consulter les liens que j'ai mis à la fin de cet article. Ce qu'il faut savoir, c'est que le bara, c'est du manga fait par des pédés pour des pédés, donc plein de trucs bien virils qui feraient frémir d'horreur la première ado goth lectrice de Kaori Yuki. Le bara, c'est plein de mâles, des vrais, avec des muscles, PLEINS de muscles, des poils, PLEINS de poils, qui suent et puent et se lèchent le troufion malgré les cinq heures de gym qu'ils viennent de passer ensemble. Que du bonheur, donc. Jugez plutôt cet étalage de beauté bara :
Ou encore, en plus extrême (tendance "big bear lover") :
Ca donne envie, hein, mesdemoiselles ? On aura beau dire, mais nos petite tapettes gémissantes, au moins, elles ont pas l'air de vouloir un jour commencer à nous prendre la tête avec une histoire de vaisselle pas faite, il suffit de leur souffler dessus et ils s'envolent. Avec l'un de ces tas de barbaque, pas de risque : on aura beau taper, c'est du solide. A peine lâchera-t-il un jet salvateur de sa virile essence si vous êtes bâti comme une armoire à glace avec une paire de gosses à la canadienne et une grosse courgette comme il les aime. Ah ces bara men, tout en finesse et en subtilité.
Car oui, comme dans le yaoi, le genre a son cahier des charges : un héros viril, un ou plusieurs autres protagonistes du même acabit avec lequel il roulera gaiement ou sur son futon ou sur les bancs des vestiaires, et vogue la galère. Quelquefois, il y a un semblant de romance, mais vous pouvez être sûr que ça n'éclipsera pas le cul, les couilles et les bites bien tendues.
Je vous vois déjà agiter votre cervelle frémissante de justes questions : mais si c'est pas pour les nanas, pourquoi t'aimes, ma grande ? Jusqu'à preuve du contraire, t'es une poulette, non ? Les tapettes qui couinent, ça te suffit pas ?
Allégations auxquelles je répondrai : ben non, ça me suffit plus. C'est bien mignon les petits uke qui remuent du popotin, les bites gommées (ou pas, c'est selon l'auteur) c'est bien joli et tout ça, mais au bout d'un moment on en a fait le tour. Je veux dire, j'apprécie toujours autant un bon manga yaoi où un salaryman entre deux âges se fait allègrement séduire par son supérieur plus jeune que lui, mais la finesse, les non-dits (parfois non montrés), c'est plus de mon âge, hein. Il y a des fois, au lieu d'un délicat Châteaux-Margeaux 1820, j'ai envie de boire de la piquette qui tache et qui laisse un arrière-goût de raison pourri, pour changer. Et puis ces gros mâles virils, si on trouve le bon auteur, c'est aussi mignon quelque part : voir un gros ours se faire trouer en cadence dans les pleurs et les rougissements dignes des vestales les plus éprouvées, ça a son charme. Si, si, je vous assure. Mais puisque je vous le dis.
Sites de référence bara :
http://en.wikipedia.org/wiki/Bara_(genre)http://www.yaoi911.com/what-is-bara/http://ggymeta.wordpress.com/popular-gay-manga-posts/that-bara-article/http://community.livejournal.com/baralovers/http://www.tagame.org/frame_new.html (Merci à
hitto_sama)
Mangas bara (traduits ou pas) :
http://baralover.110mb.com/main.htmhttp://www.yaoi911.com/how-to-find-bara-in-english/ Ô membres estimés de cette communauté, quel est votre avis sur le sujet, si vous en avez un ? Truc de mecs ou nous autres nanas avons-nous le droit, que dis-je le devoir, d'estimer ce courant dans toute sa splendeur cul-turelle ? Ou si vous avez une pierre, aussi bancale soit-elle, à rajouter à cet édifice, profitez-en...