Ceci est un fixateur externe, c'est un des moyens que l'on peut utiliser pour réduire une fracture. Joli non ?
Un long voyage ... pour aller jusqu'à mon stage.
Etant très mal classée pour choisir mon premier stage (j'étais dans les 15 derniers ...) j'ai du choisir entre un bon stage de périphérie à 2h de chez moi, et des stages pourris à Paris. J'ai choisi la qualité.
Et voilà comment je me suis retrouvée à Périph+++ en chirurgie orthopédique.
Au moins Périph+++ n'a pas dérogé à sa réputation : à notre arrivée tout était prévu pour nous, on a fait la paperasse nécessaire pour être payé, on nous a montré le self et donné une carte, les blouses étaient prévues, on a fait le tour du bloc et on a même eu le droit à un atelier lavage des mains + habillage en stérile par l'une des panseuses.
Le must : les petites étiquettes autocollantes préparés à notre intention et à mettre sur nos pyjamas pour que les IBODES/IADE/AS retiennent nos prénoms ... je crois que je suis amoureuse.
Et en plus les chirurgiens (enfin, le seul que j'ai suivi jusqu'à maintenant) nous appellent par nos prénoms. Et en plus l'un des IADE m'a proposé d'intuber un patient (bon j'ai pas osé parce que j'avais jamais fait, et on m'avait jamais expliqué). Et en plus au bloc on fait vraiment aide-op, car il n'y a pas d'interne. Et en plus les pyjamas sont en tissus.
On l'aura compris : j'aime mon stage <3 si seulement il n'était pas si loin ...
Heureusement, comme Périph+++ est vraiment très loin et que le chef préfère qu'on fasse un bloc jusqu'au bout, on fait des journées complètes, ce qui nous permet de n'être là que 1 ou 2 jours par semaine. Pour l'instant j'y ai été deux fois, j'y retourne encore demain. Je suis tombée sur le même chir les deux fois, un peu bizarre, mais au final assez sympa et très pédagogue. Comme on est en périph les opérations ne sont pas ouffissimes : pour l'instant j'ai surtout vu des fractures du poignet, une plaie de la main, fracture d'un métatarsien (je sais plus lequel), un abcès du coude et une ostéotomie du genou, et surement d'autres trucs mais j'ai oublié ... mais bon, c'est plutôt varié et au moins ce sont des pathologies fréquentes.
Mais même à Périph+++ les absurdités de l'hôpital finissent par nous rattraper : un patient vient aux urgences, il s'est défenestré et a mal au poignet, qui est déformé. A la radio le poignet est en miette, résultat bien sûr il est prévu au bloc en urgence. Problème : il y a plus de place en ortho (ni en viscéral ni ailleurs bien sûr), il y aura un lit disponible seulement à partir de 15h. Comme on finit le programme de la journée à 13h30, le chir demande s'il serait possible de monter le patient au réveil pour qu'on puisse enchaîner directement (de toute façon le temps d'installer le patient, de l'opérer etc. il sera largement 15h), ce qui ne paraît pas être une demande insensée. Pour une raison inconnue ce n'est pas possible ... donc on finit le programme vers 13h30, et ensuite on attend, longtemps, 3h, le temps de monter le patient en ortho, de le préparer, de le redescendre au bloc il est 16h30 - le patient lui est là depuis le matin très tôt, heureusement que c'est une urgence hein.
L'autre caractéristique de Périph+++ c'est les gardes : il faut un externe ou un interne de garde tous les jours. Oui, un externe OU un interne (enfin je devrais dire l'interne, puisqu'il n'y en a qu'un). Donc en garde, aux urgences chirurgicales, c'est nous qu'on est l'interne \o/ ce qui veut dire qu'on est très très libre (= on s'occupe pas trop de nous) et qu'on nous fait confiance pour mener un examen sommaire de traumato et savoir prescrire une radio. Et ça c'est quand même un peu flippant.
Comme Périph+++ n'a pas été conçu pour recevoir des étudiants, on n'a pas de "vraie" chambre de garde - en fait c'est une ancienne chambre de patients reconvertie en chambre de garde. Seulement je ne l'ai su qu'à la fin de ma deuxième garde, ce qui m'a valu d'épiques heures à chercher cette damned chambre au beau milieu de la nuit - et à finir par dormir dans la chambre de l'interne des urgences méd la première fois (avant que de fausses idées vous traversent la tête, il n'était pas là), et quand j'ai réussi à entrer dans le service où se trouve la chambre (la première fois j'avais pas les clés), à dormir dans une chambre de patient au hasard (le service est fermé la nuit). C'est en me faisant chasser le matin par les AS que j'ai appris qu'en fait c'était la chambre juste à côté.
Les gardes, donc : j'en ai fait deux jusqu'à présent, le premier jour de stage (ou comment démarrer fort) et dimanche dernier. La première garde il s'est pas passé grand chose, les senior étaient sympas mais ne s'occupaient pas de moi, j'étais paumée et il y avait pas beaucoup de patients. La deuxième par contre on n'a pas arrêté de 10h à 2h du matin ... beaucoup beaucoup de traumas sportifs +++ donc pleiade d'entorse de genou/de cheville, des AVP surtout à moto, des plaies de la main, quelques cas qui relevaient de la médecine et pas de la traumato mais qu'on a du garder quand même, 2 blocs pour réduction en urgence de fracture du poignet (ce seront les seuls blocs d'ailleurs), bref on a enchaîné toute la journée. Cette fois j'étais avec un urgentiste qui a pris à coeur de bien tout m'expliquer, encore une fois un mec bizarre, mais très pédagogue.
A chaque fois le lendemain j'ai été complètement HS ... pourtant je me suis à chaque fois couché à 2h et demie pour me lever à 8h. Faut croire qu'on dort mal en chambre de garde.
J'aurai bien raconté encore ma vie, mais comme je l'ai dit demain je vais au bloc et je me lève (très) tôt donc suite des aventures une prochaine fois.