[drabbles] Sapin à drabbles de Drakys - Dec 2013/janv 2014 - Divers
Synthèse des drabbles de 100 mots (+/- 15 mots) - divers fandoms - écrits pour le sapin à drabbles de Drakys de déc 2013/janv 2014
Tsunami
Une offense à la Mer ne restait guère longtemps impunie. Ou du moins, il en était ainsi… avant. Poséidon exhale un soupir nostalgique et vaguement résigné comme il observe les rejets d’eaux usées insuffisamment traitées le long des côtes, les tapis flottants de déchets divers et avariés empêchant la lumière d’Apollon de gagner les profondeurs, les traînées huileuses et nauséabondes des tankers croisant au large, oublieux des règles humaines.
L’humanité impuissante à réguler ses propres excès ; serait-ce son incroyance en toute chose qui la mène ainsi à sa perte ? Il est temps de la rappeler à l’essentiel !
Le Dieu se secoue. Et la Mer s’élève pour tout submerger sur son passage.
Qui sème le vent
Poigne de fer dans un gant de velours. Enfin, velours : c’était là un bien grand mot ! Zeus avait l’impression, depuis quelques siècles déjà, que les blanches mains de son épouse s’étaient muées en épais gants de crin. Lorsqu’elle les posaient sur lui, au lieu du délice divin auquel il était en droit de s’attendre, ce qu’il ressentait tenait plus d’une brûlure désagréable à laquelle s’ajoutaient les lentes et profondes griffures d’ongles parfaitement aiguisées. Il ressortait de leurs étreintes - devenues rares - le corps couvert d'estafilades que même son pouvoir peinait à faire disparaître.
Et dire qu’après, elle s’étonnait d’être trompée ! Ah la la, les femmes…
Calamité
Naissant de l’onde, Aphrodite effleure de ses pieds délicats l’écume qui, respectueusement, se retire de son corps, laissant dans son sillage une douce et mousseuse caresse. Les lèvres de la déesse s’étirent sous l’effet du plaisir et ce simple sourire transforme le monde qu’elle foule pour la première fois. Les fleurs éclosent, les animaux se rapprochent et la guerre, au loin, suspend son cours. Tout, soudain, n’est plus qu’amour.
Perchée sur son balcon olympien pour mieux observer la scène, Héra se tourne vers son mari et commente d’une voix aigre :
« Celle-là, elle va nous poser des problèmes. »
Mourir ? N’importe quoi !
L'immortalité n'est pas seulement une question de longévité naturelle mais aussi de chance. En tout cas, c’est ce que se dit Chrisfont à chaque fois que son maître manque de se faire tuer ou lui fait croire qu’il a définitivement passé l’arme à gauche. Et dire qu’il se fait encore avoir, après tout ce temps…
Essuyant la larme qui a tout de même réussi à lui échapper, il attrape la petite chauve-souris prisonnière des toiles d’araignée du souterrain, et lui murmure avant de la libérer :
« Et si vous pouviez éviter de vous faire repérer par le personnel de l’hôtel cette nuit, ça m’arrangerait. »
Un combat perdu d’avance
« C’est votre fille ! »
Le cri de la vieille femme résonne sous les hauts plafonds de la demeure, mais le regard glacial que Monsieur de Jarjayes lui condescend en étouffe l’écho. Bien malgré elle, ses épaules se voûtent, non sous le poids de l’autorité du maître de maison mais sous celui de la lassitude. Ne voit-il donc rien ? Ne voit-il donc pas son enfant se déchirer en deux chaque jour un peu plus, entre cette existence qu’il lui impose et celle à laquelle elle aspire sans encore le savoir ?
« Cela suffit, Grand-Mère, siffle-t-il d’entre ses dents serrées. Oscar est un homme, ne l’oubliez plus. »
Une question d’aptitude
Faire le mort. En voilà une riche idée !
En tout cas, c’est la seule solution qui lui vient à l’esprit alors que déjà, il entend le pas cadencé de la patrouille qui vient dans sa direction. Pour l’heure, il ne l’aperçoit pas. Mais il la devine, là, tout juste après le virage. Il peut encore reculer, il le sait, mais ce serait pour mieux sauter. Sa réception, elle, demeurait tout aussi aléatoire.
Rangeant son arc, il se coucha sur le sol jonché de détritus, tout en croisant les doigts. S’ils avaient des chiens, il était mort pour de bon.