Première tentative pour moi concernant la participation à
l'arbre à drabbles de
drakys, qui consiste à écrire (en réponse commentaires) des drabbles de 100 mots (+/- 15, ouf!), en reprenant la dernière phrase du drabble précédent.
A vrai dire, c'est la toute toute première fois que je m'essaye au drabble de 100 mots, et je confirme que tenir dans la limite de 100 mots tout pile, est loin d'être une chose aisée! Bon, j'ai quand même réussi à en faire quelques uns.
Bleach - Ichimaru Gin - G (100 mots)
Elle ne lui manquera pas, Gin n’a pas d’autre choix que de s’en persuader, de toute manière. Et d’ailleurs, son regard bleu, qu’il sent encore planté entre ses omoplates depuis qu’il lui a définitivement tourné le dos, était suffisamment chargé de colère et de mépris pour qu’il soit renforcé un peu plus dans sa conviction. Rangiku ne l’aimera plus. Pas après ça. Et lui, il peut ainsi oublier qu’elle a été sa faiblesse.
A présent, il est libre. Débarrassé de la seule attache qu’il a jamais eue, il se concentre dorénavant sur son seul et unique objectif : détruire Aizen.
Dogs / Bullets & Carnage - Heine - PG (105 mots)
Survivre était l’apanage des bêtes sauvages, rendues dans un milieu hostile. Il s’agissait là de l’idée la plus communément admise par le commun des mortels, mais celui qui l’était le moins d’entre eux avait depuis longtemps pris conscience que, milieu défavorable ou pas, un bête sauvage demeurait ce qu’elle était. Un être incontrôlable. Comme lui. Et il aurait beau faire, le chien qu’on l’avait forcé à être n’aurait de cesse de mordre tous ceux qui s’approcheraient de lui.
A cette idée, Heine eut un ricanement désespéré, s’attirant un regard méfiant de Badow :
« Ça y est ? Ta cervelle achève de dérailler ? »
Dogs / Bullets & Carnage - Heine / Badow - PG-16 (108 mots)
« Si tu arrives à avoir le dessus, je verrai ce que je peux faire.
- T’es qu’un enfoiré, Heine, tu sais, ça ? » Badow a beau se tortiller, il ne parvient pas à se libérer de ses entraves. Sous le regard d’un
Heine triomphant qui a immobilisé ses jambes, il grommelle :
« C’est bon, t’as gagné.
- Quoi, t’insistes pas ? Même pas pour… ce paquet de clopes tout neuf ? »
Ce n’est pourtant pas ce que Heine agite sous son nez que fixe Badow, mais plutôt le torse nu qui le surplombe. Une clope contre une telle promesse, ce n’est pas cher payé.
Saint Seiya - Saga et Kanon - PG-13 (92 mots)
Chacun représente la punition de l’autre. Et nul besoin de miroir froid et impersonnel pour se le rappeler chaque matin que les Dieux font, quand il s’agit de faire face à son jumeau de chair et de sang.
Celui qu’on a envié et manipulé jusqu’à réussir au-delà de toutes ses espérances. Celui qu’on a emprisonné et censément voué à une mort certaine pour ne pas admettre sa propre folie. Ils se regardent, pour se haïr d’abord, pour se pardonner ensuite, pour s’aimer enfin, parce que l’un sans l’autre, ils ne sont rien.
Saint Seiya - Aiolia - G (108 mots)
Il est bien content de ne pas être comme lui, comme son frère Aioros. Ce traître qui a osé porter atteinte à la vie de la déesse - une enfant, un bébé ! - qui a bafoué l’honneur de la chevalerie, et toutes les valeurs qu’en tant que Saint d’or il est censé défendre plus chèrement encore que sa propre vie. Lui, Aiolia, sera un exemple. Il sera le modèle dont son aîné n’a été que le mirage. Il prendra sur lui l’infamie de ses actes, la honte de leur nom et sera le meilleur chevalier d’or de sa génération. Du haut de ses six ans, il se le jure.
Saint Seiya - Deathmask, Shura - PG-16 (100 mots)
Il ne veut pas savoir ce que ça fait là. Enfin, si. A vrai dire, il en crève d’envie. Mais l’admettre ?
Cela reviendrait à accepter l’idée que la vie privée du Capricorne l’intéresse bien plus qu’il n’a jamais osé se l’avouer. Il a tenu vingt ans sans céder à l’impérieuse nécessité de lui demander avec qui il couche, ce n’est pas maintenant qu’il va commencer. Manquerait plus que ça. Et Shura se foutrait de sa gueule. Sûrement.
Non, décidément, il vaut mieux que la raison pour laquelle le chevet de l’espagnol abrite poppers et substances lubrifiantes lui
demeure inconnue.
Saint Seiya - Evil Saga / Aiolia - R (100 mots)
« Tu ne désobéirais pas, n’est-ce pas ? » Aiolia secoue la tête, lentement. Dans son regard il n’y a plus que le vide, insondable. Misérable. De ses doigts secs, l’usurpateur saisit le menton du chevalier agenouillé devant lui, nu sur le tapis écarlate, et relève son visage. Non, le Lion ne se rebellera plus, il peut en être certain. Tout ce qu’il pourrait lui faire dorénavant, il l’acceptera. Aussi, lorsqu’il lui entrouvre les lèvres, c’est une bouche docile qu’il trouve, qui accueille sa chair gonflée de désir.
Il lui impose sa jouissance ; Aiolia sait qui est son maître.
Saint Seiya (The Lost Canvas) - Manigoldo, Sage - G (100 mots)
Une âme ? C’est quoi le problème ? Bien entendu qu’il sait ce qu’est une âme, quelle question !
Il le sait si bien d’ailleurs qu’il joue avec, quasiment toute la journée. A vrai dire… Le « quasiment » est en trop : il y a toujours une âme qui
traîne, même dans les rêves de Manigoldo. Alors pourquoi Sage le regarde-t-il soudain avec cet air bizarre ?
« Et ton âme, à toi… »
Le vieil homme pose une main tavelée sur le sommet de son crâne en broussaille et s’agenouille devant lui : « La connais-tu ? »
Saiyuki - Goku - G (105 mots)
Se faire dorloter un peu constituait le petit plaisir de Goku et il n’hésitait pas à abuser de sa bouille d’adolescent pas tout à fait sorti de l’enfance pour se l’offrir de temps à autres. Bien entendu, le dieu âgé de cinq cents ans bien tassés qu’il était en réalité ne trompait plus personne, mais enfin, tant qu’il y avait du monde pour faire semblant ou du moins se laisser attendrir, il n’allait pas se priver !
Aussi, ce fut avec des yeux savamment humides de reconnaissance qu’il accepta le troisième bol de ramen qu’un Hakkai partagé entre l’hilarité et la pitié posa devant lui.
Tokyo Babylon/X - Subaru - PG (102 mots)
Il redouble d’attention, alors que les stigmates profondément ancrés dans sa chair s’animent d’une chaleur malsaine et cuisent le dos de ses mains. Seishiro n’est pas loin. Cette ombre, là-bas, au coin de la rue étroite… Ou peut-être ce mouvement furtif, là, juste au-dessus de lui, sur les toits ? Il fait trop sombre, et Subaru fouille désespérément l’obscurité d’un regard à la fois inquiet et avide. Le moment est-il
donc arrivé ? Un frisson d’anticipation dévale son échine : plus que quelques secondes et il aura ses réponses...
Mais non, pas cette fois encore. Tout juste un rire familier résonne-t-il, quelque part dans la nuit.
Vassalord - Charley/Johnny - PG-13 (102 mots)
Il n’aimait plus le sang. Ou du moins c’était là ce dont Cherry - non : Charley ! - essayait de se convaincre depuis qu’il avait rencontré Dieu. Depuis qu’il avait accepté d’expier sa nature odieuse au service de l’Eglise qui l’avait accepté en son sein et ce, en dépit de cette faim qui le taraudait jour et nuit.
Il se trompait. Demain il ferait pénitence se promit-il, tandis que ses lèvres s’attardaient sur la peau blanche. Demain, il aurait tout oublié, et son goût, et sa peau, et sa voix, celle de Johnny qui lui murmurait : « Tu m’as manqué, Cherry. »
Vassalord - Charley/Johnny - PG-13 (100 mots)
Feinter était inutile, il le savait. Charley tenta néanmoins d’argumenter, bravache :
« Et si je vous disais que je n’ai pas faim, Maître ?
- Je devrais te croire ?… » La lame recourbée du brun caressa sa carotide lorsqu’il se retrouva plaqué contre le mur, toute retraite dûment
coupée par le corps souple adossé au sien. Un mince filet de douleur dans le creux de son cou lui fit relever le menton, si bien que le souffle de Johnny effleura ses lèvres.
« Et maintenant ? »
Ma foi… Ne dit-on pas que l’appétit vient en mordant ?
Versailles no Bara - Alain - PG-13 (100 mots)
Les hommes meurent tous pareil lorsqu’il s’agit d’étrangers. Le soldat du camp d’en face, le miséreux dans la rue, le noble en son château, qu’ils vivent ou qu’ils meurent n’a pas grande importance. Mais un jour on perd un membre de sa famille comme un père. Ou pire encore : une sœur. Et tout à coup, non, ce n’est plus pareil. D’ailleurs, les choses deviennent à ce point différentes que la mort ne s’appréhende plus. Elle se rejette, elle se voit nier son existence, tandis que le frère abandonné, inlassablement, étreint le corps froid et pourrissant contre son cœur brisé.
Versailles no Bara - Girodelle, Oscar - G (100 mots)
Une adresse telle forçait le respect des nobles les plus aguerris au combat, dont nombre s’étaient rapprochés de la lice en terre battue. Et
dire que c’était une femme… Partagé entre la stupéfaction et un sentiment plus indéfinissable, Girodelle observa Oscar se débarrasser de son adversaire d’un geste souple du poignet lequel envoya valser la lame à plusieurs pieds de là.
« Et bien, Comte ! Qu’attendez-vous ? C’est votre tour il me semble ! »
Avec un soupir, Girodelle s’avança pour répondre à cette voix moqueuse et indéniablement féminine, se prenant à rêver d’une autre sorte de passe d’armes.
Versailles no Bara - Oscar, André - G (100 mots)
Il s’en est pris à lui, à André.
Sous son inquiétude, Oscar sent poindre la Colère. Contre ce soi-disant vengeur masqué d’abord qui a blessé l’œil de son ami d’enfance et dont personne n’est en mesure de dire si oui ou non, il pourra en conserver l’usage ; contre André ensuite, et son acte de bravoure tout aussi insensé qu’idiot. Et enfin, contre elle-même. Ce n’était pas à lui de prendre de tels risques. Mais à elle.
Après tout, sa noblesse ne lui impose-t-elle pas de protéger le commun ? Justement, c’est ce qu’André est pour elle. Rien de plus.