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Jul 03, 2010 09:32

Je viens de finir "un garçon parfait" de Alain Claude Sulzer (prix Médicis 2008 du roman étranger)

Résumé (4ème de couverture):

Ernest travaille dans le restaurant d'un palace à Giessbach, en Suisse. C'est un garçon parfait, aussi strict dans le travail que dans la vie. Mais cette dignité imperturbable cache la blessure jamais guérie de la violente passion qu'il a connue pour Jacob, un garçon parfait comme lui, Jacob qui l'a abandonné pour suivre en Amérique Julius Klinger, le grand écrivain allemand. C'était après 1933, dans ces années troublées où beaucoup de clients, fuyant l'Allemagne nazie, venaient trouver refuge, avant les rigueurs de l'exil, dans ce luxueux hôtel qui avait si sou-vent abrité leurs insouciantes villégiatures. Mais rien n'était plus pareil et Sulzer rend palpable la peur obscure qui hante désormais ces salons trop rassurants et tisse avec subtilité les fils des drames intimes et ceux de la tragédie historique. Il faudra la fin de la guerre et le retour d'exil de Klinger pour que s'affrontent deux mémoires dans l'ultime combat d'une rivalité amoureuse. C'est ce qui prête au roman une tension dramatique qui va crescendo et tient jusqu'au bout le lecteur en haleine.

Avis:
Je me suis profondément ennuyée tout du long. Enfin, disons plutôt que si j'ai apprécié le niveau littéraire de la prose (résolument classique et parfaitement maîtrisé), je n'ai pas décollée une seconde, sauf à la fin, laquelle est plutôt réussie. Comment dire... Le récit est une longue introspection du personnage principal, à savoir Ernest, laquelle se construit sur la base d'une alternance entre le présent de l'histoire (les années 60) et son passé (les années 30, avant la seconde guerre mondiale). Objectivement, la façon dont Ernest mène sa vie  - ou plutôt la façon dont le mène la vie, ce qui est plus juste - est fort bien rendue, on sent bien que cet homme est incapable de se libérer d'un passé qui le maintient dans une sorte de stase, dont il est plus ou moins conscient. De ce point de vue, c'est réussi. Ceci dit, l'absence d'autre point de vue est frustrante; d'autant plus que l'auteur, à deux ou trois reprises, on ne sait pas pourquoi, semble donner la main à Jacob, ce qui laisse perplexe: l'a t il fait exprès, ou s'est il laissé emporter avant de se rendre compte qu'il dérogeait de la ligne de conduite de son récit? De fait, cela donne une histoire assez lénifiante qui n'aboutit pas réellement à quelque chose, bien au contraire. Ou comment raconter quelque chose qui n'en vaut pas réellement la peine. A noter que les critiques ici et là saluent le contexte historique des deux époques: honnêtement, ce contexte est globalement anecdotique, et à mon sens, n'apporte pas une lumière si précise que ça sur les événements. Ce sont les personnages eux-mêmes qui génèrent les tensions, plus que l'Histoire. De fait, peu importe le contexte; la violence dont Ernest est la victime dans les années 60 se trouve encore de nos jours, de même que les doubles vies cachées de personnages publics. En bref, je ne dirais pas que c'était nul, parce que ça ne l'est pas bien sûr, mais cela ne correspond pas particulièrement à mes goûts.

Sinon, je suis en train de lire "Rien que l'acier" de Richard Morgan. Dark Fantasy ultra bourrine, violente et sexuelle, avec un héros qui est aussi viril que gay. je vous en reparle très vite!


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