Titre :
Nos poussières érotiques Auteur : LumiNuitey
Pairing ou Personnages principaux : Harry Potter/Draco Malfoy
Type : Saga en cours, en pause.
Nombre de mots : 20 338
Genre : Romance, Angst
Rating : NC-17 (thèmes sexuels, mais je crois deviner que le titre vous a mis la puce à l'oreille)
Résumé : Prends garde à tes vices ma petite, lâcha Draco Malfoy d'une voix affectée. Il semble que je sois sur le point de te laver blanche comme neige avec mes drames.
Pourquoi tout le monde doit lire cette fic :
La réponse à cette question se trouve dans l'extrait : tous mes blablatages -quoi qu'enthousiastes au possible- ne sauraient davantage vous inciter à lire cette fic qu'un échantillon du style de l'auteur. LumiNuitey a une sensibilité dans la métaphore qui me laisse sans voix, et son histoire se lit comme un poème en prose.
L'évolution du rythme de la narration est également fascinant : le rideau s'ouvre sur un Draco Malfoy âgé et décrépi, et la lenteur soutenue du début de l'intrigue, loin de lasser, ne fait que refléter son ennui et la déliquescence progressive de son univers. Puis, au fur et à mesure que l'on se plonge dans un passé révolu, au travers des souvenir du vieillard, le rythme s'accélère, le récit se fait plus vivant, plus enflammé : on prend à rebours le cours du temps. Cette structure permet au lecteur de se fondre réellement au texte, et je pense bien n'avoir jamais été aussi passionnée par une fic.
Pour finir, en grande amatrice de décadentisme, j'ajouterai que le personnage de Draco, touchant au possible et étrangement vivant malgré sa décrépitude, est marqué par un dandysme vieillissant qui donne à l'intrigue un goût extrêmement plaisant et vaguement suranné. Jamais, auparavant, je n'avais retrouvé dans une fic ce genre d'ambiances à la fois grandioses et désuètes, faites de richesses et de poussière. J'ai parfois eu l'impression, au cours de ma lecture, d'avoir à faire à une sorte de Des Esseintes caustique et pourrissant.
Je n'ai -au final- pas grand chose à dire ; c'est un texte qui se savoure davantage qu'il ne se décrit, mais pouvez insérer ici tout un chapelet de compliments qui, j'espère, vous poussera à essayer de lire ce texte.
Extrait :
Naomie fume parfois d'étranges cigarettes, qu'elle porte à ses petites lèvres veloutées en susurrant des prénoms affectueux - oh, ma douce Marie-Jeanne... De ses dents, elle a fait jaillir cette fille inconnue, ce corps étranger auquel j'ai voulu goûter à mon tour. Et je ris comme un petit fou dans mon fauteuil, comme je n'ai pas ri depuis des années, dragon gâteux crachotant dans le halo du fumoir évasé.
Naomie, Marie-Jeanne et moi, avons souvent de lourdes considérations philosophiques. Elles me donnent envie de saisir ma canne, et de déambuler dans ma grande baraque. Mes yeux dilatés appréhendent alors chaque corridors dans des teintes d'oasis polychromes. Naomie me suit en raclant les murs, le pas dansant, les bras levés tournoyant dans les nacelles de volutes odorantes qui s'échappent de sa bouche.
Naomie, Marie-Jeanne et moi, sommes évanescents. Naomie me tend les bras, à travers la vapeur de MJ, et sa peau tatouée prend vie, élastique et éclatante, et la mienne est une écorce plissée, creusée de rides, je compare nos chairs, dans les tourbillons affectueux de la petite Marie.
Versatile, la cigarette change de nationalité, arbore à chaque inspirations une nouvelle personnalité. Une dame, dans une dame, dans une dame...
Mary Jean - l'américaine - est parfois une petite dévergondée ; elle glisse de la bouche de Naomie à la mienne, comme Jacky Kennedy en lunettes noires, la figure enveloppée d'une mousseline, et le filtre a un goût de cerise quand je passe après ma fournisseuse.
Majie Juana - la latine - crépite et se fond sur nos langues, se languit sur nos palais, longue et brûlante comme un tango de robe pourpre.
Marie-Jeanne - très française - est plus froide et raffinée dans le souffle, elle porte des perles ivoiriennes, est clinquante dans la tête, fait des bruits de talons aiguilles contre mes tempes.
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