2. Colère.
Lucie alla répondre à un besoin naturel avant de démarrer le troisième DVD qui constituait la pille de ceux qu'elle compter regarder pendant ses jours de congé.
Cette fois, elle fit attention à la jaquette du DVD qu'elle plaça dans le lecteur. Il pourrait être intéressant celui-là. 'Me before you ou Avant toi' une fois traduit en Français. Lucie en avait entendu des échos mais n'y avait vraiment prêté attention et si elle s'en souvenait bien elle avait une jour acheté un livre portant le même titre dans une librairie mais n'avait pas encore trouvé le temps de lire. Peut-être serait-ce l'occasion de le faire si le film lui plaisait bien.
Delambre faisait partie de cette catégorie de personnes qui préféraient regarder le film avant de lire le livre. Non seulement on avait déjà une idée physique du personnage mais le film donnait souvent envie de lire le livre. Parfois l'inverse se produisait aussi - à cause du film, le lire le livre était hors de question.
Passer une journée seule à se regarder films était plutôt sympa pensa-t-elle.
Assise bien confortablement sur son canapé, elle appuya sur le bouton Play de la télécommande afin de démarrer le DVD. Le film s'annonçait prometteur pourtant, elle semblait tout à coup avoir une appréhension. Pour une raison inconnue Lucie se sentait soudain mal à l'aise par rapport of film pourtant le personnage de William Traynor semblait sympa juste un peu sarcastique et chiant, mais rien d'étonnant à ça, vu ce qui lui est arrivé. Lou Clarke, une jeune sympathique et très gentille aimant la vie et qui une garde-robe assez hors du commun, même plutôt loufoque. Jusque-là rien à redire. Ce n'est qu'à l'apparition de l'avocat de la famille que les choses ont commencée à se dégrader. Voilà pourquoi Lucie c'était sentie mal à l'aise depuis le départ du film. Comme si elle avait eu le sentiment, depuis le début, que les choses allaient mal tourner.
William Traynor avait pris des dispositions pour mettre fin à ses jours. Ok, Lucie voulait bien admettre qu'être quadraplégique ne devait pas être chose facile à assumer tous les jours. Mais de là à prendre des dispositions pour se faire euthanasier y a un monde en Suisse qui plus est ! Non, ça Lucie ne pouvait pas le comprendre. Ses pensées se tournèrent vers Fred. Les larmes lui montèrent aux aussi tôt.
Will avait promis six mois à ses parents, les pauvres espéraient en vain, pourvoir lui faire changer d'avis. La venue de Lou semblait lui faire du bien, il s'était enfin laissé raser la barbe et couper les cheveux et aussi il était évident qu'il était en train de tomber amoureux de Lou, l'idée enchantait ses parents, ils pensaient qu'ainsi les idées d'euthanasie de leur fils ne serait plus qu'un mauvais souvenir. À tort malheureusement.
Lou aimait visiblement Will. Lorsque cette dernière a comprit les intentions du jeune homme, elle a tout fait pour lui trouver des tas de choses qu'il pourrait faire pour l'occuper, lui montre que même la vie en temps que quadraplégique n'était vide, qu'il y a toujours moyen, que rien n'est impossible. Rien n'y fait cependant. William n'en démord pas. Il a toujours l'intention de mourir.
Lucie commençait à trouver le personnage de William Traynor de plus en plus énervant, comment pouvait il vouloir faire ça ? Elle ne le comprenait pas du tout. Et il prétendait aimer Lou ? Pour Lucie c'était tout sauf de l'amour. Un mot lui venait à l'esprit : égoïste. Voilà ce qu'était Traynor, un sale petit égoïste. Aimer quelqu'un cela signifie se battre pour vivre. Cela signifie que l'on a une raison de vivre et non pas de vouloir mourir.
Un sentiment de rage commençait mêler à du chagrin commençait à envahir la jeune femme. Une chose dont elle avait horreur. Les larmes coulaient à présent le long de ses joues sans qu'elle ne puisse rien y faire. Lou, elle refusait d'abandonner. Grâce à sa ténacité, elle finit par convaincre Will de partir en vacances avec, bien évidemment, son infirmier. Pendant ces congés, ils s'embrassent enfin. Lou dort même près de lui, mais le lendemain soir, le monde de Lou Clarke s'écroule. Ils son tous les deux sur la plage. Will la regarde danser, rayonnante. S'approchant de lui, elle se penche pour l'embrasser au début il répond au baiser main bien vite leurs lèvres se séparent.
- Je ne peux pas. Pas comme ça.
Elle le regarde sa comprendre.
- Pas quoi ?
- Vivre comme ça. Je ne peux pas t'aimer comme ça. Lui dit-il.
- Tu ne nous laisse même pas une chance.
- Je ne peux t'aimer sans pouvoir te toucher ni te voir nue. La vie en tant qu'handicapé ne vaut pas la peine d'être vécu.
Entendant les mots du jeune homme. Lou s'envie en pleurant, le laissant derrière elle sans se retourner.
T'as vraiment bien fait de partir, Lou. Pensa la jeune femme qui regardait le film. Non. Comment est-ce possible d'écrire un truc pareil et en plus d'en faire un film. C'est carrément cautionner le suicide ! Autant dire à toutes les personne handicapés 'Suicidez-vous car traverser la vie en tant qu'handicapé n'en vaut pas la peine.' Ça reviendrait au même, Bordel !
Et en plus elle retourne au près de lui, elle se tape la Suisse pour être là lorsqu'il se fait euthanasier, ben oui voyons, cautionne-le, toi aussi ! Ragea Lucie devant son téléviseur. Attrapant son bol de pop corn elle le jeta à terre, celui-ci se brisa en mille morceaux.
Merde !
Au moins elle avait une excuse pour passer l'aspirateur maintenant se dit-elle. Lucie fit attention en marchant pour se diriger vers le débarra où elle le rangeait prenant aussi le ballet pendant qu'elle y était. Lucie balaya d'abord afin de ramasser les plus gros moreaux, jurant lorsqu'elle s'aperçue qu'elle avait oublier la ramassette.
La jeune femme retourna dans le débarra, récupéra ce dont elle avait besoin et revenir dans le living-room. Après avoir ramasser les morceaux les plus gros, l'aspirateur fut le suivant à être passé dans toute la pièce. Satisfaite que rien n'avait été oublié. Lucie arrêta le lecteur de DVD avant de se mettre à la recherche de son téléphone portable.
Fred. Il fallait qu'elle entende sa voix.
Des lames coulaient toujours le long de ses joues alors que Delambre composait le numéro de Fréderic Caïn.
"Caïn, le seul et unique flic à roulette de Marseille."
Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme.
"Je vous manque tant que ça, que vous m'appeler pendant votre congé ?" Lui demanda, Fred."
"On peut se voir ?" Lui demanda Lucie d'une voix encore rauque de pleurs.
"Lucie ? Qu'est ce qu'il y a ?" Caïn avait de l'inquiétude de la voix, alors qu'il posait les questions à son interlocutrice.
"On peut se voir ?" Lui redemanda-t-elle.
"Oui évidemment !"
"Chez moi ça vous va ?"
"J'arrive."
"Oh, et capitaine, je ne veux voir que vous. Il ne m'est rien arrivé. J'ai simplement besoin de vous voir."
"Très bien, j'arrive." Lui dit-il avant de raccrocher.
Fred prit sa veste en cuir du dossier de son fauteuil, l'enfila et mit son téléphone portable dans la poche intérieure. Et sortit de son bureau alors qu'il roulait à coté du bureau de Borel, il lui expliqua qu'il avait quelque chose à faire sans préciser ce que c'était. Mourad acquiesça sans rien dire.
Au volant de sa voiture chérie en route pour se rendre chez son équipière Caïn se demandait ce qui pouvait bien s'être produit, il lui paraissait évident qu'elle avait pleurée. Ce qui n'était pas dans son habitude. Il ne se rappelait l'avoir jamais vu en pleurs sauf, lorsqu'elle était sortie du coma. Lucie était un peu comme lui capable de bien cacher ses sentiments. Mais il avait beau essayer, il ne pouvait penser à rien qui aurait pût la faire pleurer.
Attendons de voir. Se dit le capitaine Caïn.
~*Caïn*~
"Lucie ?" dit-il d'une voix douce dés que celle-ci ouvre la porte. Elle avait effectivement pleurée, ses yeux étaient rouges.
La porte de son appartement était à peine fermée qu'elle vint s'asseoir sur ses genoux et qu'elle le sera contre elle. Surpris par le comportement de la jeune femme, Fred mit quelques secondes à réagir. Sa main gauche se plaça dans le bas du dos tandis que sa main droite se placer sur sa nuque. "Lucie qu'est-ce qu'y a ?"
Lui ne répondit pas immédiatement. Caïn regarda alors au tour de lui pour essayer de voir s'il y avait quelque chose qui pouvait le mettre sur une piste pour lui donner un début d'explication sur ce qui mettait sa collègue dans un tel état.
"C'est stupide. Je suis stupide."
"Lucie ? Lucie regardez-moi."
Fred attendit qu'elle fasse ce qu'il lui avait demandé avant de continuer. Vous êtes beaucoup de choses, mais vous n'êtes pas stupide. Dites-moi ce qui vous met dans cet état.
Elle le regarda avec ses grands yeux bleus, et Caïn sentit son cœur battre plus vite.
Quelque chose sur le tapit attira l'attention du policier. "Vous vous êtres battue avec du popcorn ?"
"Oui et non."
"C'est nouveau ça. C'est quoi c'est oui ou c'est non ?"
"Non, je ne me suis battue avec. J'ai jeté le bol qui en contenait à terre."
"Il était si mauvais que ça ?" Demanda-t-il d'une voix toujours douce.
"Non, je l'ai jeté de colère."
Fred fronça les sourcils. "Qu'est qui vous à mit dans une telle colère, assez en colère que vous ayez besoin de me voir ?"
"Avant toi." Dit simplement, Lucie.
A suivre....