Chapitre six - Questions sans réponses
Neuf semaines plutôt…
"Une semaine, que ces meurtres ont été commis et on n'a pas avancé d'un iota. C'est pas possible. Pas même l'ombre d'un suspect en vue. Quelle qu'un peut m'expliquer ?" demanda Moretti, passablement énervé.
"Ah parce que tu crois vraiment que ça nous amuse ?" Caïn posa la question sur le même ton que son chef avait employé."
Fred était frustré. D'habitude, il avait au moins une idée, une direction, ici rien, quedal et Jacques ne trouvait pas mieux que de lui parler des évidences comme s'il ne le savait pas ça qu'il n'avait rien. De plus la presse c'était emparé de l'affaire et s'en donnait à cœur pour claironner à qui voulait l'entendre que la police s'emblait désemparer face à cet assassin. De sale vautours ceux-là.
Ces vautours de journalistes ne cherchent qu'à faire la une, certains vont même jusqu'à inventer les faits pour pouvoir publier du sensationnel, incompréhensible - enfin pas forcément un incompréhensible mais pas très étique - même si Caïn n'avait rien contre certaines pratiques pas très orthodoxes mais il avait ses limites. Fred ne supportait pas le fait que l'on traite la police d'incapable. Comme si c'était toujours si facile que cela d'attraper un tueur. Secrètement Caïn rêvait parfois de foutre un ou deux journalistes derrière les barreaux. Ils apprendraient peut-être à réfléchir avant de publier quelque chose mais ce n'était pas encore certain, il est bien connu qu'un journaliste est prêt à faire pas mal de chose pour avoir du sensationnel même foutre la vie de personne en l'air avec de fausses accusations.
Il était impossible de les arrêter maintenant qu'ils avaient eu vent de la découverte des cadavres retrouvés dans le bois. Fred s'étonnait cependant du fait que les journalistes n'avaient pas encore trouvé un nom à ce tueur. Cela ne leur prendrait surement plus très longtemps à lui donner un nom. À moins que ce fou, ne finisse par nous le fournir lui-même, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
"Non, je sais que vous ne vous amusez pas et que ce n'est pas évident mais j'ai la presse qui me colle aux baskets et ils commencent à m'énerver."
"J'en doute pas. Mais évite de t'en prendre à nous, tu veux."
"On fait tous notre job et maintenant si tu veux bien m'excuser, il y en justement plein qui m'attend de job. Lucie vous m'accompagnez ?"
"Où ça ?" Demanda-t-elle tout en le suivant.
"On ne sort pas du bâtiment, on descend."
Lucie fit la grimace. "On est vraiment obligé ?"
"Ça ne vous ennuis pas d'ordinaire, d'aller rendre visite à notre chère médecin légiste."
"Je sais mais, il y a quelque chose de différent cette fois. Il y avait quelque chose, chez ces jeunes de touchant, ça me fend le cœur qu'ils n'ont pas eu droit de vivre leur bonheur plus longuement."
Caïn eut envie de faire une de ses remarques sarcastiques mais se retint, Lucie avec raison. S'il était honnête, lui non plus n'avait pas envie de se rendre à la morgue mais il avait besoin de savoir si Stunia avait du nouveau.
Lorsqu'ils entrèrent dans la morgue, ils firent le Dr. Stunia qui semblait ne plus savoir où donner de la tête.
"Tout va bien ?" Questionna Fred.
"Vous en avez de drôles de questions vous comment voulez-vous que ça aille avec le travail que j'ai à accomplir ici ?" Demanda-elle sur un ton agacé.
"Vous énervez pas Elizabeth. Mais vous êtes au calme vous au moins, vous n'êtes pas harcelée de questions auxquelles vous n'avez encore aucune réponse."
"Non c'est vrai. Je ne suis pas harcelée de questions verbalement non, mais détrompée vous. J'ai des tas de questions. Et des tas de réponses aussi mais aux questions que je me pose. Les deux personnes couchées sur ces tables, m'ont déjà appris beaucoup sur eux. Et je sais dans quelles horribles souffrances elles ont perdu la vie, lieutenant."
Lucie fronça les sourcils. "Comment ça ?"
Ce dingue ne s'est pas contenté d'égorger Fabien. Avant ça, il l'a torturé en le brûlant avec des mégots de cigarettes. Il s'en est donné à cœur joie. Et s'il n'y avait que ça… outre les brûlures, j'ai trouvé bon nombre de lacérations.
"Vous êtes certaine qu'il a effectivement sentit quelques chose niveau douleur ?"
"Malheureusement oui, capitaine. Fabien était en fauteuil roulant, mais contrairement à vous, il avait encore toutes les sensations au niveau des jambes. Fabien Deschamps était handicapé depuis sa naissance…"
Lucie regarda Stunia sans comprendre. Caïn répondit. Je ne suis pas expert en la matière mais, je pense que cela signifie que Fabien était né sans équilibre ou bien que celui n'était pas entièrement développé. Cependant, il peut aussi y avoir d'autre cause qui explique sans handicap…"
"Non, c'est bien cela. Il est né trop tôt et son équilibre n'avait pas fini de se développer. J'ignorais que vous en connaissiez autant."
"C'est pas que j'y connais grand-chose, Elizabeth, c'est plutôt le fait d'avoir passé des mois en centre de rééducation. On finit par apprendre un truc ou deux. Mais c'est plutôt son fauteuil roulant qui m'a mis sur la voix et le fait que vous me disiez qu'il n'était pas insensible à la douleur… il n'avait probablement aucune lésion au dos à part peut-être des signes d'arthrose malgré le fait qu'il était jeune, du fait d'être toujours assis."
"C'est ça."
"Quelque chose de nouveau sur Daphné ?"
"Elle est morte après lui."
"Elle l'a vu mourir ?" Demanda, le lieutenant
"Oui, mais elle n'a rien pu faire, j'ai trouvée des marques de ligatures sur ses poignets et ses chevilles probablement fait pas des colson."
"Son œuvre terminée, il a dû les couper et les emporter, lorsqu'on est arrivé sur la scène de crime on a rien trouvé. Si en plus il fait le nettoyage…"
"Un petit malin celui-là."
"Oui, ça arrive parfois, mais heureusement pour nous, pas trop souvent."
"Qu'est-ce que l'on fait, si on n'arrive pas à la coincer ?"
"Tout le monde fait des erreurs, il ou elle finira bien par en faire une tôt ou tard, faut simplement espérer qu'il ne mette pas trop de temps à en commettre une sinon, j'ai peur que plus d'un couple va y laisser la vie." Expliqua Caïn sobrement.
Son absence de cynisme et d'humour indiqua à Lucie qu'il était inquiet lui aussi même si, il faisait de son mieux pour ne rien laisser paraitre. Fred ne pouvait pas la tromper, elle le connaissait trop bien. Il était évident que bien qu'il fît bonne figure quelque chose le turlupinait. Caïn n'était pas si confiant qu'il voulait bien le faire croire.
"Comment est-elle morte ?" Le cœur transpercer, avec un objet pointu assez effilé, un tout petit trou triangulaire dans le ventricule gauche, ce qui a fait en sorte qu'elle ne meurt pas tout de suite, le cœur s'est lentement vidé de son sang." Expliqua Stunia.
"Je ne crois pas que je pourrais supporter de voir mourir la personne que j'aime sans rien pouvoir faire." Remarqua, Lucie.
"Je n'ai aucun doute là-dessus ma chère. Je ne pense pas non plus que Daphné l'a supporté mais elle n'avait pas le choix. La jeune femme à dû le voir se faire égorger avant de fermer les yeux à tout jamais elle aussi."
"Quel genre de monstre peut faire une telle chose ?"
"Un psychopathe ou un anarchiste." Répondit Caïn.
Les deux femmes présentent face à lui, le regardait d'un air interrogateur.
"Anarchiste ?" Questionna Delambre.
"Je ne sais pas pourquoi, j'ai dit ça, c'est juste que pour une raison ou une autre, la manière donc elle morte la jeune femme me parait familière." Observa le capitaine en fauteuil roulant.
"Comment ça, vous avez déjà vu un cas similaire ?" Demanda Elisabeth.
"J'ai l'impression oui. Je n'en suis pas certain mais je pense que oui." Expliqua Fred, songeur.
**********
De retour dans son bureau, le capitaine se plongea dans la lecture de certain dossier sur d'enseigne affaires qu'il avait résolues. De son côté Lucie se demandait qu'elle mouche avait soudainement piquée son collègue. Depuis qu'ils étaient revenus de la morgue Caïn était bizarre, trop silencieux, cela ne le correspondait absolument pas.
"Tout va bien ?" Demanda Moretti à Lucie alors qu'il sortait de son bureau.
"Pour tout vous dire, je n'en sais rien. Le capitaine est bizarre."
"C'est pas nouveau ça, Fred à toujours été un peu étrange, vous le savez mieux que quiconque."
"Je sais, mais là, c'est différent. Il n'a pas dit un mot depuis la morgue et il s'est mis derrière son bureau et je pense qu'il est entrain de relire d'anciens dossiers."
"Hein ? Mais enfin pourquoi a-t-il donc besoin de relire de vieux dossiers ?"
"J'en sais rien du tout. Je crois que cette affaire l'affecte plus qu'il ne veut bien l'admettre."
"Stunia à dit quelque chose de spécial ?" S'enquit Moretti.
"A part nous confirmer que ce type est un monstre ?"
"Ça je l'avais bien compris."
"Ce type a fait en sorte que la jeune femme voit l'homme qu'elle aime mourir sans qu'elle ne puisse rien faire. Quelque chose me dit cependant que ce monstre sait ce qu'il fait."
"Il ne tuerait pas ses victimes au hasard ?"
"Non. Mais il n'y pas que ça, il semble savoir ce qu'il fait, comment tuer quelqu'un sans qu'il ne meure immédiatement."
Jacques leva un sourcil. "Vous pensez à un médecin ?"
"C'est une possibilité qu'il faut prendre en considération, je crois."
"Oui, il faut ne négliger aucune piste."
"Il y a encore beaucoup trop de questions sans réponses si vous voulez mon avis."
A suivre...