Apr 11, 2008 16:11
En attendant d'avoir la correction, je poste le chapitre ici!
Chapitre quinze : getting used to
Lucius avait lu pendant toute la soirée le chapitre qui l’intéressait dans « mariages arrangés : bénédiction ou malédiction ? ».
Bien sûr, beaucoup de ce qui était écrit n’était que du charabia anarchiste… Elle en faisait vraiment trop ! Cependant, il ne pouvait être contre ses conclusions après tout ce qui c’était passé. En particulier sur un chapitre parlant des sorcières et des sorciers (Mme Blanche -Colombe insistait pour les appeler « enfants ») qui avaient été « forcés dans des mariages arrangés alors qu’ils étaient jeunes ».
Elle appelait ça de l’esclavage. Blanche-Colombe clamait que ces « enfants » n’étaient assez matures émotionnellement pour le mariage ou pour une relation en général, que les époux plus âgés abusaient de leur pouvoir sur eux. Ce genre de mariage était destructeur, humiliant, dégénérant… Ces « enfants » développaient des dépressions, devenaient malades, l’échec était habituel (c’était pour cela que les familles de sang pur n’avaient pas beaucoup d’enfants…), des cas de suicides étaient même évoqués…
Oh Merlin… Lucius lança le livre au loin… C’était…« L’échec était habituel ». Il avait encore besoin d’un verre.
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Le matin suivant, Harry mangea son petit déjeuner aussi consciencieusement qu’il le pouvait. La tâche était difficile car tout était délicieux. Il avait remarqué que la nourriture était vraiment différente de celle de Poudlard. Habituellement, il avait au moins une chose qu’il n’avait jamais goûté. Comme des œufs de caille, des lentilles ou du lait bleu pour le petit déjeuner.
Harry devait manger, car il devait prendre soin d’une vie supplémentaire maintenant.
Il y avait pensé. Sa mère avait sacrifié sa vie pour lui. Comment ne pouvait-il pas faire de même ? Ce n’était pas la faute de l’enfant qu’il ne soit pas planifié ou désiré. Non, il serait désiré.
Harry faillit s’étrangler avec son lait bleu quand il entendit un coup à la porte et que son mari entra… Portant un gros bouquet de roses blanches.
Lucius regarda le garçon avec son plateau déjeuner sur les genoux, la fourchette dans sa main qui s’était arrêté à mi-chemin de sa destination- sa bouche.
« Ne t’interrompt pas pour moi, je… venais juste t’apporter quelques fleurs. » Il était pathétique, réduit à l’état d’un adolescent qui essayait de séduire sa première amoureuse.
Harry avala bruyamment. Il se sentait encore gêné face à la présence de cet homme aristocratique.
« Je peux m’asseoir ? » Demanda Lucius en indiquant la chaise avec sa canne, pour convaincre Harry qu’il n’allait pas aborder le garçon dans son lit…
Harry… se souvint qu’il avait décidé de donner une chance à son mari ou du moins observer quelques temps le sorcier, pour voir si il avait été véritablement sincère la veille. Il essaya de se concentrer sur tout ce que lui avait dit Malefoy. Et il devait penser aussi au bébé… Comment leur enfant réagirait-il si ces parents ne pouvaient pas se supporter dans la même pièce ?
Harry fit signe de la tête.
Lucius s’assit sur la chaise, prêt de son lit. Le jeune homme aux cheveux en batailles abaissa sa fourchette, mais ne reprit pas son repas. « Tu apprécies ton déjeuner ? » Tenta-t-il.
« Oui. » Murmura Harry, puis il sortit de son étourdissement et recommença à manger.
« Il y a-t-il quelque chose que tu voudrais me demander ? » Proposa Lucius.
Demander ? Il pouvait poser des questions ? Que pouvait-il demander… « Pourquoi mon lait est bleu ? » Harry rougit.
Les commissures de lèvres de Lucius s’étirèrent alors qu’il essayait de ne pas sourire : « il vient d’une vache bleu. Si tu n’aimes pas, on peut en demander du rose, du jaune ou… le violet n’est pas vraiment bon. »
« Oh, non, c’est très bien ! Ca m’ai égal qu’il soit bleu ! » Protesta Harry.
Ils restèrent assis en silence pendant un moment pendant qu’Harry prenait son petit déjeuner. Le silence était dérangeant. Puis Lucius se leva : « Je vais y aller. Appelle Chirpy et elle me préviendra si tu as besoin de quelque chose. » Récita-t-il, essayant de ne pas donner l’impression de fuir la chambre de son mari.
Harry regarda le bouquet de roses qui avait disparu, puis qui était réapparu dans un vase en argent sur sa table de nuit au moment où Lucius les avait posé sur son lit. Après toutes ces années passaient à Poudlard, il se demandait toujours comment faisaient les elfes de maison.
Les fleurs étaient belles, si seulement elles n’étaient pas aussi chères et parfaites… Elles ne convenaient pas à Harry. Mais elles étaient tout de même belles.
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Lucius réalisa qu’il retenait son souffle. C’était…Tendu… Mais c’était à prévoir. Il pouvait être content que Harry ne lui ai pas jeté de sort.
Peut-être que cela voulait dire « oui ». Peut-être que Harry lui donnait une chance.
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Dans l’après midi, un elfe délivra un message au patriarche des Malefoy. Les hiboux n’atterrissaient pas directement dans le manoir.
Il y avait de nombreuses raisons à ça. Cependant la vraie raison était que dans le passé, les dames de la famille Malefoy trouvaient cela « non hygiénique ». Donc, tous les messages étaient délivrés à un elfe qui était posté à une fenêtre spécial, où Posty (l’elfe porteur de messages des Malefoy) recevait les lettres et les transmettait.
C’était une tradition mais très pratique car les Malefoys recevaient beaucoup de messages chaque jour. Ceux-ci avaient doublé depuis qu’Harry Potter faisait parti de la famille.
Beaucoup de lettres étaient brûlés instantanément comme les habituelles menaces de mort, les bourdes, les lettres des fans d’Harry et la publicité. Les autres étaient délivrés à Lucius Malefoy.
Lucius écumait la pile de lettres. Le ministère, les collègues de travail, les invitations…
L’habituelle diatribe de Drago. Voyons voir ce qu’il écrivait cette semaine…Ah, ah, les habituelles pleurnicheries sur les professeurs injustes, la cantine, les camarades de classes ennuyants, s’être fait prendre dans une position embarrassante… en classe de potion ! Intéressant, Lucius ne voulait pas savoir plus de détails. Drago était son fils après tout. Et il y avait ce paragraphe sur la « sang de bourbe » et le « Weasel » qui le pourchassaient… Ce garçon était vraiment trop arrogant. Lucius avait de sérieux doutes sur le fait que le jeune Weasley ai entraîné son fils dans un réduit à placard pour le menacer. Drago devait raconter des histoires…
Oui… Les amis de son mari… Avec tous les problèmes qu’il avait posé il les avait presque oublié… Il avait reçu beaucoup de lettres venant des amis d’Harry et des professeurs durant les derniers mois. Au début, ils demandaient juste pourquoi Harry ne les contactait pas. Ils le menaçaient déjà. D’appeler les aurores, de lui intenter un procès, menaces de sorts sur certaines parties de son corps.
Un problème de plus entre ses mains.
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Harry avait passé la journée dans son lit et s’ennuyait mortellement. Il fut donc en parti soulagé quand Chirpy l’informa que le maître Malefoy l’avait invité à sa table à six heures et demi. Bien sûr, il était légèrement anxieux. Il n’avait pas encore confiance en cet homme.
Harry était prêt à partir, où qu’il doit aller quand Chirpy apparut en face de lui et couina que le maître ne pouvait pas y aller comme ça !
« Le maître doit se changer ! Ne pas aller comme ça ! » Harry fronça les sourcils. Son jeans était légèrement abîmé, mais c’était un jean ! Un jean était sensé être comme ça. Et le sweat était un cadeau d’Hermione et Ron… Mais après avoir regardé Chirpy dont les grands yeux clignotaient, prêts à déverser ses larmes… Bon ! Bon ! Bon ! Il ne pouvait pas supporter ce regard !
L’expression de Chirpy se changea en un grand sourire et Harry n’eut pas le temps de ciller avant de se retrouver nu, en boxer. « Hey ! » S’exclama-t-il, essayant de cacher son corps presque nu. Mais avant qu’il n’ai pu rajouter quoique se soit il fut revêtu d’un pantalon noir et d’un pull tricoté blanc.
« Maître ‘Arry est très beau ! » Rayonna l’elfe.
Harry ouvrit la bouche pour prévenir l’exubérante créature de ne plus jamais faire ça… Mais Chirpy le regardait avec tant d’adoration…
« Tu peux me montrer le chemin ? » Demanda-t-il à la place.
Bien sûr, Chirpy était enthousiaste de lui indiquer le chemin.
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Harry regardait autour de lui. Il n’avait pas prêté beaucoup d’attention à la décoration avant, due aux… Circonstances. Le hall était grand et était dans les tons vert foncé. Les murs étaient recouverts de tapisseries vertes forêts, le parquet était lui aussi sombre et parfaitement propre et il n’y avait pas de signes d’usures… La décoration lui faisait penser à Poudlard- les armures (l’un d’eux salua Harry d’un petit signe de tête), les portraits de sorcières et sorciers blonds ricanant ou le fixant. De grandes et lourdes portes gravées qui devaient donner sur d’autres pièces. Certaines étaient à moitié cachées part de sombres tentures de velours (presque noir, mais plus exactement vert foncé).
Cependant, le plus étrange étaient les lampes d’où émanait une faible et douce lumière dans le couloir. C’était ce qu’Harry aimait le plus. Ces lampes étaient de simples globes, pendus à des chaînes en cuivres accrochés aux murs du couloir. Plus étonnant encore étaient les petits lutins qui voletaient dans les coupoles d’où émanait visiblement la lumière. C’était tellement joli… Le garçon aux cheveux d’ébène se tint là un moment et les observa.
La visite se termina trop vite pour le curieux gryffondor alors qu’ils s’arrêtèrent devant une porte à double battants, grande et décorée par des serpents.
Chirpy ouvrit un battant de la porte, fit signe à Harry et le garçon entra.
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La salle à manger privée de Lucius Malefoy était décorée comme la plupart des manoirs, représentant l’argent, la tradition et même les moldus l’aurait trouvé de bon goût .Bien sûr, ce n’était pas comme si Lucius s’en souciait.
La pièce était dans les tons marron dégradés, les bougies flottantes et le feu de cheminée donnait au lieu un air cosy. Plusieurs tableaux étaient accrochés au mur, mais aucun ne semblait être le portrait d’un Malefoy défunt. Harry comprenait pourquoi : il serait impossible de manger avec quelqu’un qui vous fixez comme s’il comptait les bouchées avalées. L’un des tableaux était une nature morte avec des fruits, d’autres avec des fleurs, d’un paysage marin ou d’autres encore.
Une causeuse et deux fauteuils étaient près du feu et … Une petite table carré était au milieu de la pièce avec deux chaises rembourrées. L’homme aux longs cheveux blond était déjà assis dans l’une d’elles.
Cependant, quand Harry s’avança, Lucius se leva de son siège pour l’aider avec sa chaise. Quand le jeune Gryffondor fut assis, Lucius lui proposa gentiment de le servir. Harry était nerveux et apeuré, il savait que l’autre homme n’allait pas l’empoissonner, mais… Après tout.
Harry se contenta d’un signe de tête quand Lucius lui servit quelque chose qui ressemblait à de la purée de pomme de terres, puis trois sortes de viandes et une variété de légumes. C’était très bien pour lui.
Lucius buvait apparemment du vin au souper, mais Harry était content d’avoir son jus de citrouille.
Quand ils eurent finis le plat principal, le sorcier plus âgé annonça qu’il était temps de passé aux desserts qui apparurent immédiatement devant eux. Cela ressemblait à une fleure.
« Il y des dragées roses à l’orchidée avec de la cannelle et de la glace à la pomme. C’est très bon.» Expliqua Lucius face au trouble du garçon.
Quand le repas fut terminé, Lucius proposa : « Veux-tu me joindre pour une tasse de thé ? »
Harry se contenta encore d’un signe de tête et s’installa dans la causeuse en face du feu de cheminée, Lucius prit un des deux fauteuils.
« Harry »Commença Lucius. « Il y a certaines choses dont nous devons discuter. Je voulais remettre à plus tard cette conversation, mais malheureusement, ça ne peut attendre. Tu vois, tes amis se sont fait beaucoup de soucis quand tu es parti et je pense que nous devons trouver une solution pour les apaiser.
-Qu’est ce que je dois faire ? » Demanda-t-il incertain.
Lucius sourit gentiment : « Tu ne feras rien si tu en veux pas le faire. C’est une décision que tu dois prendre. Si tu ne veux pas t’en occuper maintenant, je suis sur que je peux faire quelque chose, mais tout dépend de toi. »
Wow… Harry était sans voix. L’autre homme le traitait comme quelqu’un d’important… Ou comme un adulte.
Cependant, il y avait un problème… « Je ne suis pas sur de vouloir les rencontrer » Répondit-il doucement.
Lucius fronça les sourcils face à cette réponse. Qu’est ce qui n’allait plus avec le garçon qui avait survécu et le trio en or ? Mais il allait essayer de pousser Harry autant que possible : « Y a-t-il quelqu’un que tu voudrais voir ? Quelqu’un qui pourrait assurer aux autres que tu vas bien ? »
Quelqu’un qui comprendrait et qui accepterait, qui garderait le secret, en qui il avait confiance, qui n’essayerai pas de le manipuler… « Remus ! » S’exclama Harry en réalisant soudainement.
« Excuse moi ? »
Le garçon rougit d’embarras à cause de sa réaction émotionnelle. « Remus Lupin, le professeur Lupin. Il peut venir ? »
Lucius grimaça presque… Lupin ? Le loup garou ? Dans le manoir ? Si les portrais ne font pas tout un scandale après ça. Cependant, Harry lui avait demandé avec tant d’espoir et le regardait avec ses grands yeux innocents… C’était impossible de dire autre chose que « Bien sûr, tu veux que je lui envoie un hibou ? »
Harry se contenta d’hocher la tête, heureux, avec un petit sourire timide qui faisait son apparition aux coins de ses lèvres, ce qui donnait à Lucius l’envie de sourire… Par Salazar ! Le serpentard s’en sortirai (quoi qu’il en soit). Etait-il juste en train de sourire à son petit mari comme un idiot en dévotion ? Presque en train de s’extasier !
Est-ce qu’Harry Potter l’avait manipulé pour laisser le loup garou envahir le manoir ? Merci Merlin, le garçon ne se rendait compte de rien et l’avait fait involontairement ou Lucius aurait été obligé de lui lancer un sort d’oubliette. Et de le faire sur lui juste après… Peut-être devrait-il tout de même le faire sur lui ?
« On en décidera après » Annonça le sorcier plus âgé avec toute la dignité qu’il pouvait émettre. « Un autre point important… Ta grossesse. » Lucius avait toujours du mal à le dire à haute voix. « Nous devons décider quand et comment l’annoncer. »
Harry frissonna. Une annonce ? ‘La Gazette’ ? Comme pour leur mariage ? Oh, non, non, non… Il ne laisserait personne le savoir ! C’était impossible !
Lucius remarqua la détresse évidente de son mari. « C’est aussi ta décision. Je ne ferai pas d’annonce sans ton consentement. »
Harry laissa échapper son souffle. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il le retenait. « Est-ce que je pourrai y réfléchir? » Demanda-t-il.
« Certainement. » Acquiesça Lucius. Ce n’était pas urgent. Si le fait d’attendre pouvait faire plaisir à Harry. « Cependant, nous ne pourrons pas le cacher très longtemps et ça sera toujours mieux si tu es le premier à raconter ton histoire, car tu pourras décider comment la raconter. »
Harry hocha la tête d’un air pensif. Puis le garçon prit une autre grande respiration. « Vous avez dit que je pouvais poser des questions ? » Demanda-t-il faiblement.
« Et j’en avais l’intention » fut la réponse de Lucius.
« Eh bien… Est-ce que je pourrais… Par rapport à Anne… »
L’autre sorcier fronça les sourcils : « Qui est Anne ? »
« La dame. De Mapletown. Je vivais chez elle quand vous… Vous savez… »
Harry le regardait, effrayé, comme s’il allait le frapper ou lui jeter un sort. Son mari réprima un soupir.
« Ah, la moldue chez qui tu vivais. Qu’est qu’il y a à son sujet ? »
« Elle doit s’inquiéter. » Lâcha le garçon. « Je suis parti sans prévenir : elle doit penser que quelque chose m’ai arrivé. »
« Tu n’as pas à t’inquiéter. Elle a reçu une lettre, l’informant que tu es retourné vivre dans ta famille. » Lucius ne comprenait pas pourquoi la moldus était si importante, mais si ça l’était pour Harry… C’était une bonne occasion pour montrer ses bonnes intentions envers le garçon. « Tu peux lui rendre visite si tu le désires. »
Le jeune sorcier était abasourdi. Une visite ? Il était autorisé à lui rendre visite ! Vraiment ? Sup… Non, il ne pouvait pas. Il ne serait pas capable de tout expliquer, de dire la vérité et Harry n’était pas prêt à mentir à Anne.
Le garçon secoua la tête.
« Peut-être pourrais-tu écrire une lettre alors ? » Lucius avait décidé d’être généreux, soulagé que son mari ne soi pas si attaché que ça à cette moldue.
Harry fit un signe de la tête, réussissant à faire un petit sourire faux.
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Directement après avoir raccompagné Harry dans sa chambre, le chef de la maison Malefoy envoya une invitation polie au loup garou, lui demandant s’il pouvait se joindre à Lucius et son mari pour une après midi thé.
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