[ J. ] 1 - Your eyes are either gray or blue, I'm never close enough to say.

May 06, 2009 12:20

Voici le premier OS que j'ai osé publier.
Après relecture, il me semble vraiment nul, plat. Disons qu'il fait partie intégrante de la série [ J. ], que vous pouvez trouver complète (et dans le désordre... ) ici. Enfin, j'entends complète dans le sens où il y a tout ce que j'ai écrit jusqu'à présent. Un peu moins de la moitié des chapitres prévus.

J'ai oublié de vous dire que c'était une fanfiction, basée sur l'univers Harry Potter.
Donc, l'habituel disclaimer : aux dernières nouvelles, je ne suis pas blonde. J.K. Rowling, elle, l'est.
Ensuite, l'ordinaire avertissement : relation homosexuelle (évoquée) entre Harry et Draco... Homophobes, vous savez par où partir.
Pour finir, un petit résumé pour vous donner envie (sait-on jamais) : Poudlard, 6ème année. Une personne. Une obsession. Et un rapprochement... HPDM

Il monopolise mes pensées. Chaque matin, je me réveille en voulant le connaître. Savoir s'il a bien dormi, s'il va venir manger ce matin. Être au courant de ce qu'il fait, de ce qu'il ressent. Chaque matin, lorsque j'arrive dans la Grande Salle, je le cherche des yeux, lui et son uniforme, lui et son badge de préfet, lui et le bulldog qui lui sert de petite amie, lui et les armoires à glace qui sont ses amis. Comment un Malfoy peut-il accepter de s'entourer de personnes aussi insignifiantes ? Rarement nos regards se croisent. Rarement son regard se dirige vers moi.
Je le déteste. Je ne supporte pas son air méprisant, ni ceux qui se disent ses amis. Je déteste ne pas savoir ce qu'il manigance.

Mon obsession est ridicule, selon Ron. Malfoy n'a rien de spécial, il est simplement... Malfoy. Je le trouve arrogant, superbe et Mangemort. Ron et Hermione refusent de croire qu'un si jeune homme a été accepté dans le cercle fermé des recrues de Voldemort. La déchéance de son père l'y aura poussé, ou son amour pour le pouvoir et la gloire, que sais-je ! Son bras gauche est tatoué, point. C'est ma certitude. Et je me surprends à penser que j'aimerais qu'elle soit fausse. Mensonge, ça.

« Toujours aussi mal entouré, Potty. Deux sangsues qui te collent, c'est bien triste. » Il est seul. Ron ouvre la bouche, mais mon signe de la main l'arrête. Son impulsivité et sa rancune envers Malfoy le perdront... Je leur fais signe de partir. Hermione ne discute pas, elle entraîne Ron à sa suite.
Mon poing s'abat sur son sourire d'ange. Je pars sans me retourner.
Je ne supporte pas de ne pas savoir ce qu'il magouille, je l'ai déjà dit, alors je me détends comme je le peux, et le frapper semble être une bonne alternative à ma frustration.

Je les retrouve devant la salle du cours de McGonagall. Hermione devine... Pas compliqué, ce n'est pas la première fois.
« Tu l'as encore frappé ? Harry, cela fait seulement deux mois que les cours ont repris !
- Il m'énerve. Son air suffisant de Mangemort m'énerve. »
Ils feignent l'indifférence, dès que les mots Mangemort et Malfoy sont reliés. Leur capacité à ne pas comprendre m'indigne et m'exaspère !

Comme il fallait s'y attendre, ce cours est une véritable catastrophe. Je ne suis pas assez concentré pour réussir à métamorphoser ne serait-ce qu'un hérisson en pelote d'épingles.
« Potter, devoir supplémentaire. » Et voilà ! Je suis le premier dehors. La salle de classe est étouffante.
Je n'ai même pas attendu Ron et Hermione. Peu importe, ils sont grands.

Perdu dans mes pensées, je bouscule McLaggen dans les couloirs, et manque de tomber. Ses réflexes me sauvent... et son sourire séducteur me trouble. McLaggen est gay, et il ne s'en est jamais caché, contrairement à moi... Le bougre est très mignon, malgré tout, et mes hormones sont en ébullition ! Ses mains restent plus longtemps que nécessaire sur mon corps. Personne en vue ? Bien, je plaque mes mains sur ses fesses fermes. Il n'en sourit que plus, et resserre son étreinte brièvement, avant de me remettre sur pied.
« Ce soir, 23h, la salle de bains des préfets. » Son chuchotement éveille mes sens.

Je me dirige donc vers la Grande Salle avec cinq minutes de retard. J'ai une faim de loup, et Ron semble m'approuver, puisqu'il dévore ses pâtes comme s'il n'avait pas mangé depuis deux jours. Hermione est en pleine conversation avec Ginny. Leurs problèmes de filles me dépassent...
Une fois, avec Ron, nous avons essayé de nous y intéresser. Elles ont immédiatement commencé à parler du postérieur d'Untel, du maquillage outrancier de Machine, des sourcils mal épilés de Bidule, et des couples chez les Serpentards, plaignant presque Parkinson de devoir se taper Malfoy. Nous avons abandonné. Qu'elles ne nous accusent pas de ne pas les comprendre !

J'ai une heure de libre après déjeuner. Je comptais préparer mon escapade de ce soir, mais Hermione m'entraîne vers la bibliothèque. Elle ne changera jamais ! Je la suis, résigné, emportant mon devoir supplémentaire pour McGo. Mme Pince nous regarde suspicieusement. Quoi ? J'ai une tache sur le nez ?
« Non Harry. L'article de ce matin dans la Gazette, tu l'as oublié ? »
Ah, celui-là ! Je ne me suis jamais opposé à Scrimgeour ! De toute façon, les articles contre ceux qui ne soutiennent pas activement le Ministère sont monnaie courante, ces jours-ci, et ceux en faveur du Ministère aussi... La situation politique est trop instable pour que la Gazette se taise.
Je ne pensais pas que Pince était une envoyée du Ministère... Comme quoi, même dans l'équipe Dumbledore, certains ne le soutiennent pas...
« Ne dis pas n'importe quoi, Harry. L'article citait Filch, ton adversaire direct. »
Ah !

Le double cours de Potions est commun avec les Serpentards. Ces enflures, qui ne cherchent rien d'autre que notre honte... Ron et moi nous installons côte à côte, avec notre nouveau matériel. Le livre du Prince de Sang-mêlé trône en évidence sur ma table... Heureusement, nous sommes au fond de la salle de classe. La nuque blonde de Malfoy me nargue... Je brûle d'envie de lui balancer des yeux de salamandre, mais le bras de Ron m'en empêche. Même si Slug' m'adore, je ne devrais pas tenter la retenue.

J'avale mon repas en vitesse, m'attirant le regard dégoûté de Neville (« Tu gâches la saveur de la nourriture, Harry ! ») et la fascination de Dean (« Je ne pensais pas que quelqu'un était capable de manger plus vite que Ron. ») ! Je les ignore et le jus de citrouille m'aide à digérer. Dix minutes plus tard, je me dirige dans le couloir du 2ème étage. Je sais que j'y retrouverai Malfoy, et qu'on aura encore une de nos joutes verbales, et mes muscles se tendent à cette pensée. J'ai besoin d'évacuer ma frustration.

« M'avoir frappé ce matin ne te suffit pas, tu viens m'insulter sur mon territoire ! » Oui, Malfoy. Parce que tu ne me réponds plus, parce que tu ne frappes pas en retour. Parce qu'un indicible désir me pousse à vouloir connaître la couleur de tes yeux.
Tu pars avant même que je puisse te toucher. Te frapper. Sentir tes os saillants. Tu ne manges plus. Tu me sembles apathique, indifférent. Mais j'ai besoin que tu ressentes, j'ai besoin de mon ennemi de toujours !! J'ai besoin de toi !

Je retourne à la tour. Je m'enferme dans le mutisme, tentant de me concentrer sur la fin de ce devoir de Potions.
« Qu'est-ce qu'il se passe, Harry ? Une mauvaise nouvelle ?
- Rien, Hermione, je suis juste... fatigué. Dure journée. La pression pour le match de samedi... »
Ouah, l'excuse que je viens de monter ! Impressionnant comme j'ai appris à mentir... J'ai eu les meilleurs professeurs du monde, Fred et George. Hermione me scrute, je sais qu'elle ne me croit pas, elle est sûre de ce qu'elle avance, mais Ron est retourné à sa partie d'échecs avec un septième année. Elle n'a d'autre choix que de continuer à gratter son parchemin, même si elle brûle de me soumettre à un interrogatoire en règle. Je n'ai plus 3 ans, j'en ai 16, alors qu'elle me laisse tranquille !

Je monte me coucher en même temps que les autres, afin de ne pas éveiller les soupçons. Ma cape d'invisibilité et la carte des Maraudeurs sont sous mon lit, à portée de main. Peu avant 23h, je sors discrètement du dortoir. Ron m'a entendu, mais je lui en parlerai demain. Peut-être.

La salle de bains des préfets comporte plusieurs baignoires, ce qui n'est pas un avantage dans le cas présent. D'autres soupirs m'ont précédé... Un dos musclé à califourchon sur Malfoy assis... Un homme s'empale sur lui. Le visage d'extase du blond s'imprime dans ma tête. Son râle de plaisir envahit mes oreilles. Je sors à reculons, heurtant McLaggen, toujours sous ma cape. Merde. Je m'enfuis, range la cape sous une armure et reviens sur les lieux du crime. Il m'attend, souriant.
« Potter... La salle de bains est prise, je crois. Alors...
- Allons-y quand même. Nous irons dans une autre baignoire... Sauf si tu ne veux plus...
- Même pas en rêve. »
Son baiser est possessif, brutal, il me mord les lèvres. Sa langue trace des arabesques sur ma peau... Je me surprends à imaginer un autre blond, un autre visage, une autre jouissance. McLaggen est plus fort que moi, pourtant je parviens à éviter qu'il me domine. Pas lui, me dis-je.

Après m'être repu de pénétration et autres joyeusetés du genre, je prends congé de McLaggen, récupère mes affaires sous l'armure et monte directement me coucher. Ma frustration n'est absolument pas effacée... Quelque chose me perturbe. Je rumine mes pensées, qui vont de Malfoy à Malfoy, en passant par Malfoy, avant de voir qu'il est plus de 4h. Super, encore deux heures de sommeil...
Autant me lever et me doucher. Je vais dans le parc, descendant jusqu'au lac. Quelle n'est pas ma surprise lorsque j'y croise l'objet de mes pensées, de mes futures farces, de ma colère.

Quand j'ai essayé de dormir, je me suis remémoré toutes nos 'aventures'. La première année et cette main refusée. J'aurais aimé l'avoir serrée, rien que pour savoir à présent ce qu'il complote. La deuxième année et cette infiltration dans les quartiers vert et argent. J'aurais aimé y rester plus longtemps, rien que pour savoir où il vit, quelles sont ses relations avec ses camarades. La troisième année et la sortie à Pré-au-Lard. J'aurais aimé ne pas avoir lancé la boue sur ses cheveux d'or... et puis non, ce fut l'une de mes plus belles crises de fou rire. La quatrième année et l'extraordinaire fouine bondissante. Non, celle-là non plus, je ne la regrette absolument pas, elle était effroyablement risible.
J'ai bien trop ri à ses dépens alors que j'aimerais seulement le comprendre. Lui, ses motivations, ses peines, sa haine envers moi. Mon obsession de lui. Je le déteste, pas vrai ?
Je déteste l'expression que son visage a pris lorsqu'il faisait l'amour avec l'autre. Je déteste l'idée de ne pas être celui qui lui redonne de l'émotion dans son indifférence chronique.

« On a passé une bonne nuit, Potty ?
- Et toi Malfoy ? Baiser dans la salle de bains des préfets, c'est une manière comme une autre de passer le temps, non ?
- Ah, tu m'as vu avec Théo. C'est... surprenant. Ça t'a plu ?
- Plus que tu ne l'imagines... »
Je ne peux pas rester ici à discuter avec cette enflure. Il n'a même pas la force de me lancer un sarcasme au visage. Non, il se contente de prendre un ton lubrique, et je me réduis à lui répondre honnêtement. Son visage me hante. Ses yeux sont fermés... Bordel, il m'énerve !
« En quoi je t'énerve ? Je sais, ma classe indéniable et mon charme t'ont toujours énervé, mais là ?
- Ta putain d'arrogance m'énerve ! C'est très malpoli de parler à quelqu'un sans le regarder !
- Qu'est-ce que tu veux voir ?
- Tes yeux. Tes yeux sont gris ou bleus, je ne suis jamais assez proche pour le dire. »

Son visage se lève à la hauteur du mien. Je sens son souffle sur mes lèvres. Il ouvre enfin les yeux. Gris. Bleus. Je ne sais pas. La lune nous éclaire. Trop peu. Pas assez. Son nez... Ses lèvres...
« Respire, Potter. Tu sais, inspirer, expirer, de l'air.
- Ta gueule Draco, ta gueule... »
Ses lèvres.
Contre les miennes.

Un simple rêve.

Est-ce un rêve ? Aurais-je pu vouloir être embrassé par mon ennemi de toujours ? Aurais-je pu imaginer ses caresses hésitantes sur mon corps ? Je connais la réponse. Elle m'effraie.

Son tatouage sur le bras gauche me sort de ma torpeur. Ainsi, je ne m'étais malheureusement pas trompé. Il est Mangemort. Mon arrêt soudain le surprend, avant qu'il ne comprenne la raison. Je suis immobile, sonné par la nouvelle. Pourtant, c'était une de mes certitudes. Alors, pourquoi ?
« Pourquoi quoi, Harry ?
- Pourquoi suis-je si triste de la voir enfin, alors que je le savais ? Pourquoi l'as-tu rejoint alors que tu aurais pu faire tellement mieux ?
- L'espoir. Tu avais l'espoir de me voir meilleur que ce je suis réellement. Et... je suis avec toi. Avec toi.
- Avec cette chose sur le bras ? Avec moi ?
- Crois-moi. Si je fais ça, c'est pour te protéger. »
Ses larmes perlent. Mais elles ne coulent pas.
Je ne l'aime pas. Je ne l'aime pas, et pourtant, j'ai aimé l'embrasser, le tenir dans mes bras. Sentir la chaleur diffuse de son corps. Écouter les battements de son cœur. Le savoir vivant au fond, même mort en surface.

Pourquoi est-ce que je choisis de le croire ?
« Ce n'est pas de l'amour, Potter. C'est juste que tu ne dois pas mourir. Tu dois achever Voldemort. Tu n'as pas le droit de mourir. »
Alors lui aussi, il craint l'amour.
C'était quoi, ce bruit de cœur brisé ?

« T'as fait quoi, cette nuit ? Où t'étais passé, Harry ? Je t'ai entendu revenir, mais pas repartir !
- Ron, c'est rien. J'arrivais pas à dormir alors je me suis promené. T'inquiète pas, je vais bien.
- Ce n'est pas l'impression que tu donnes. Regarde-toi !
- Quoi, moi ? Je n'ai rien, je suis en parfaite santé, je mange, je fais du sport, je travaille, je ne faillis dans aucun de mes devoirs, alors quoi ?
- Je sens que tu ne vas pas bien. T'es mon frère, alors... »
Je sais, Ron. Mais tu n'apprécierais pas que je te dise "Au fait, je suis gay et je baise comme un trou, et qu'avec des blonds.", alors je me tais.

Avant McLaggen, qui est une vraie plaie (même si physiquement, il est canon), je suis passé sur Smith, une autre plaie. Toujours dominant, bien sûr. L'honneur de baiser avec le Survivant les laissait muets. Sauf lorsque l'action battait son plein...
Voilà que la prétention de Malfoy déteint sur moi !

Malfoy, qui n'a pas daigné offrir sa présence à la Grande Salle ce matin.
Ses yeux sont gris. L'orage se déchaîne en moi lorsqu'au détour d'un couloir, je croise son regard brûlant. Il me fait même un clin d'œil discret.
« Dégage, Potter. »

Un parchemin vierge se matérialise même devant mes yeux endormis en cours d'Histoire de la Magie. Ron, qui ronfle doucement, et Hermione, qui écoute religieusement, ne remarquent rien. Je le fixe quelques secondes, avant de voir apparaître des mots.
« Tu ne t'ennuies pas trop, avec Binns ? »
Malfoy. À qui d'autre cette écriture peut-elle appartenir ?
« À présent que je converse avec toi, non. »
« On se voit ce soir ? »
« Entraînement de Quidditch. Je serai épuisé, c'est inutile. »
« Je ne veux pas qu'on baise. Juste parler, ou dormir. »

Je sens que j'ai un sourire de niais amoureux, mais je ne parviens pas à l'éteindre. J'attire tous les regards de la Grande Salle, les moqueries de mes amis, mais je ne peux pas m'empêcher d'être heureux.
J'ai un rendez-vous avec Malfoy. Mais je ne suis pas amoureux de lui. Je suis juste impatient de le connaître un peu plus... Après tout, on ne connaît jamais assez un ennemi !

Le regard d'Hermione se fait pesant, lourd de sens. Elle sait la manière dont je passe mes nuits, me rassasiant
de sexe à défaut d'amour. Elle n'a jamais approuvé, elle n'a jamais compris. Ma passion dévorante ne s'apaise
que dans les bras d'un blond, mais mon sentiment d'inachèvement ne s'efface que par lui.

« Je suis l'un des sorciers les plus puissants au vu de mon âge. C'est la seule raison qui me pousse à vouloir te protéger.
- Menteur. Tu ne veux pas perdre ton ennemi.
- Es-tu encore mon ennemi, après tout ça ? Est-ce qu'on discute avec son ennemi ? Est-ce qu'on l'embrasse ?
- Non, tu as raison. Mais si tu n'es pas mon ennemi, tu n'es rien...
- Faux. Je suis ton unique amant, Potter. »
Et voilà comment le sexe s'est immiscé dans notre haine pas si forte que cela.

jaymay, histoire, harry potter

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