New York

Nov 10, 2013 21:29

Мне кажется, что Нью Йорку очень идет импрессионизм. Именно такие ощущения он у меня вызывает, все смешанно и ярко, не разобрать нравится или нет. Все же Жан-Поль Сартр и Альберт Камю очень точно передали настроение города в дождь:



Extraits du texte de Sartre : « New York, ville coloniale »


"La nature pèse si lourdement sur New York que la plus moderne des villes est aussi la plus sale. De

ma fenêtre, je vois le vent jouer avec des papiers épais, boueux, qui voltigent sur le pavé. Quand je

sors, je marche dans une neige noirâtre, sorte de croûte boursouflée de la même teinte que le trottoir, à

croire que c'est le trottoir lui-même qui se gondole. Dès la fin de mai, la chaleur s'abat sur la ville

comme une bombe atomique. C'est le Mal. Les gens s'abordent en se disant : "It's a murder". Les trains

emportent des millions de citadins. Ce n'est pas la ville qu'ils fuient, c'est la Nature. Jusque dans les

profondeurs de mon appartement, je subis les assauts d'une nature hostile, sourde, mystérieuse. Je crois

camper au coeur d'une jungle grouillante d'insectes. Il y a le gémissement du vent, il y a des décharges

électriques que je reçois chaque fois que je touche un bouton de porte ou que je serre la main d'un ami ;

il y a les cafards qui courent dans ma cuisine, les ascenseurs qui me donnent la nausée, la soif

inextinguible qui me brûle du matin au soir."

Extraits du texte de Camus : “Journaux de voyage”


"Pluie sur New York. Elle coule inlassablement entre les hauts cubes de ciment. Bizarre sentiment

d’éloignement dans le taxi dont les essuie-glaces rapides et monotones balaient une eau sans cesse

renaissante. Impression d’être pris au piège de cette ville et que je pourrais me délivrer des blocs qui

m’entourent et courir pendant des heures sans rien retrouver que des nouvelles prisons de ciment sans

l’espoir d’une colline, d’un arbre vrai ou d’un visage bouleversé [...]

Pluies de New York. Incessantes, balayant tout. Et dans la brume grise les gratte-ciel se dressent

blanchâtres comme les immenses sépulcres de cette ville habitée par les morts. A travers la pluie, on

voit les sépulcres vaciller sur leur base.

Terrible sentiment d’abandon. Quand même je serrerais contre moi tous les êtres du monde, je ne

serais défendu contre rien."



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